dimanche 18 décembre 2016

La primatiale St Jean de Lyon

Cet article est inspiré des commentaires de notre excellente guide passionnée par cette cathédrale.
Il fait suite à l'article précédent relatif au quartier historique St Jean de Lyon.

Fondée par saint Pothin et saint Irénée la Communauté Chrétienne de Lyon a édifié, sur les bords de la Saône, plusieurs églises depuis le Ve siècle. La construction de la cathédrale actuelle a commencé au XIIe siècle.
A l'origine, la cathédrale de Lyon portait le nom de « Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Etienne ». Par commodité, elle a fini par s'appeler « cathédrale Saint-Jean ». Elle est le siège épiscopal de l'archidiocèse de Lyon.
L'archevêque de Lyon a le titre de Primat des Gaules. La cathédrale porte le nom de "Primatiale des Gaules".
Elle porte le nom de « primatiale », depuis 1074 date à laquelle le pape Grégoire VII a décerné à l'évêque de Lyon le titre honorifique de « Primat des Gaules ».
C’est une reconnaissance historique parce que la ville a été le 1er foyer de la diffusion du christianisme dans l’ensemble des trois Gaules romaines.
Ce titre lui confère une position privilégiée dans la hiérarchie catholique et devrait faire de Lyon la capitale religieuse de la France.

Elle est classée monument historique depuis 1862. Elle est aussi depuis le 12 mai 1964 située dans le premier secteur sauvegardé de France.
Le 5 décembre 1998, elle a été reconnue patrimoine mondial au titre de sa localisation dans le site historique de Lyon du quartier St Jean.

La construction de l'édifice débute en 1165 par le mur du cloître. Les constructeurs se servent de blocs de réemplois provenant des édifices romains, en particulier du forum de Fourvière.

La façade a été achevée vers 1480, elle présente un équilibre parfait basé sur le chiffre 3, avec en son centre une superbe rosace.

Les trois portails comptent trois cent vingt bas-reliefs qui ont été détruits au moment des guerre de religion : Au XVIe siècle, le baron des Adrets, alors calviniste, détruit toutes les statues des saints dans les niches de la façade et décapite tous les anges des trois portails. Son travail de destruction a été parachevé au XVIIIe siècle par des martelages visant à faire disparaître ces décorations jugées moyenâgeuses.

On peut admirer autour du portail, 280 petits tableaux quadrilobés
Les sujets représentés sont divers. Nous pouvons voir des scènes bibliques et des représentations profanes.
Des séries de médaillons continus racontent :
- la Genèse avec 43 médaillons
- la vie de saint Jean-Baptiste avec seize médaillons
- le cycle des saisons avec douze médaillons
- les signes du Zodiaque avec douze médaillons.

La lecture de ces médaillons, se fait, comme pour les vitraux, de bas en haut.

En haut de la cathédrale : au centre, nous voyons le grand triangle central; de chaque côté de l'ouverture, se trouvent les statues de Marie, Mère de Jésus-Christ, et de l'Ange Gabriel, qui annonça à la Sainte Vierge qu'elle serait la Mère de Dieu.

Au sommet est située la statue de Dieu le Père.

Après les riches commentaires de notre guide nous entrons dans la cathédrale.
A L'intérieur nous pouvons observer la chronologie de construction : l'abside et le Chœur du XIIIe siècle sont de style Roman et plus l'on s'avance vers la façade, plus le style est Gothique.

La hauteur des voûtes est presque égale à celle de Notre-Dame de Paris mais elle est beaucoup moins longue (79 mètres).
La nef de huit travées, dispose de trois niveaux. L'axe de l'église est dévié deux fois : au niveau de la quatrième travée et à l'entrée de l'abside (cela est certainement dû à des difficultés dans la construction)

Le revers de la façade comporte au-dessus des portails un triforium à quatre baies composées de deux arcades et la rosace du 14e siècle.

On peut aussi admirer la chaire de marbre blanc, du XIXe siècle.

Et les orgues.

La cathédrale est riche en vitraux. Leurs couleurs ont été adaptées à leurs positions : au Sud ils sont de couleurs froides et au Nord leurs couleurs sont plus chaudes.
Les premiers vitraux de la primatiale datent du XIIe siècle mais la plupart datent de la première moitié du XIIIe siècle.
Les vitraux des chapelles latérales construites plus tard datent du XVe et XVIe siècles.
Certains sont de factures récentes. En raison des destructions de 1944 la primatiale a été contrainte de s'en doter de nouveaux.

La vedette de cette primatiale est l'horloge astronomique qui est une des plus anciennes d'Europe.

Installée en 1379, c’est une horloge à rouages avec des mécanismes astronomiques. Elle a été remaniée plusieurs fois :
- au XVIe pour son mécanisme,
- au XVIIe pour sa décoration.

Haute de 9,35 mètres et large de 2,20 mètres, elle est composée d'une base de trois cadrans et d'un dôme où logent les automates : ce sont des animaux et une scène représentant l'Annonciation. Le mouvement a été refait dans les années 1930.

Elle indique : la date, les positions de la lune, du soleil et de la terre, ainsi que le lever des étoiles au-dessus de Lyon. Bien entendu, compte tenu des connaissances de l'époque, c'est le soleil qui tourne autour de la Terre. La date donnée sera exacte jusqu'en 2019.

Des travaux sont en cours dans la cathédrale et pour éviter que les vibrations ne la dérèglent, elle est en ce moment elle est arrêtée.

A la sortie de la primatiale, face à nous, sur la place, le sculpteur Bonnassieux a en 1845 effectué cet ouvrage qui représente le baptême du Christ par Jean Baptiste.

Une dernière photo et nous entreprenons notre retour, ravis de cette belle visite organisée par l'UIAD.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

jeudi 24 novembre 2016

Sortie à Lyon avec l'UIAD


Ce 9 novembre 2016, nous partons de MC2 pour une visite guidée à Lyon organisée par l'UIAD.
C'est une vraie journée d'hiver, la neige nous accompagne depuis Voiron, mais ouf sur place il fait froid mais nous pouvons visiter sans les parapluies.

Une guide nous attend.
La matinée sera consacrée à la visite que quartier historique et l'après midi à la visite de la primatiale.
Le quartier historique est le 1er secteur sauvegardé en France.
Dans les années 60, le Vieux Lyon est considéré comme un quartier insalubre et le maire de l'époque, Louis Pradel, décide d'en raser une partie située tout près de la cathédrale Saint-Jean et du Palais de Justice afin de créer une bretelle d'autoroute.
Les habitants se réunissent contre ce projet afin d'empêcher la destruction et de lancer une action de protection du quartier.
Il font venir sur le site, le ministre de la culture André Malraux qui en 1962, a mis en place le principe de secteur sauvegardé qui vise à préserver l'authenticité d'ensembles bâtis.
En 1964, la demande de protection du Vieux Lyon au titre de secteur sauvegardé est acceptée.

Nous commençons donc la visite par le quartier St Jean, quartier médiéval et renaissant. Il est composé de 350 maisons.

Nous contournons la primatiale et arrivons au jardin où se trouve le baptistère.
A l'emplacement de ce jardin existaient deux églises dont l'origine remonte aux 1er temps des chrétiens.
Au IVe siècle après JC, le nouveau centre politique et religieux se déplace à Lyon au pied de la montagne de Fourvière.
C'est le groupe épiscopal qui comprend la résidence de l'évêque, la cathédrale st jean et 2 églises, saint Etienne et sainte Croix. Seule la cathédrale a survécu dans sa forme gothique.
Les vestiges du baptistère ont été découverts dans les années 70, lors de travaux
Ce baptistère date du IVème siècle ap. J.-C. Il était formé d’une petite salle carrée à abside (9,4 m x 12,3 m) et est équipé d’une cuve octogonale encore visible aujourd'hui.
Le baptistère s’intègre dans un complexe de salles et d’annexes, dont une salle au nord de dimensions importantes (14 x 23 m) chauffée par hypocauste, probablement une salle de réception de l’évêque.
Il est réaménagé et développé aux VIème et VIIème siècles et prend le vocable de Saint-Etienne.
Au XIème siècle, une église romane en forme de petite croix le remplace. C’est alors l’édifice de culte réservé aux chanoines-comtes de Saint-Jean.

Nous traversons ensuite, la Rue Sainte-Croix, ruelle étroite qui relie la rue Saint-Jean. Elle a pris le nom d'une des premières paroisses de Lyon.
Cette rue a gardé sa largeur d'origine alors que toutes les autres rues ont été élargies par 3 fois au 17e, 18e et 19e siècles.

Rue St Jean nous avons accès à la maison du chamarier qui a été construite au XVe siècle.
C'est François d'Estaing, chanoine-comte, chamarier de 1496 à 1529 qui a fait bâtir ces 3 corps de bâtiments.
Grand dignitaire du Chapitre de la cathédrale Saint-Jean, son rôle de chamarier était de superviser la sécurité, la justice, la voirie. Il avait sous ses ordres douze agents de surveillance.
Il détenait les clefs des 6 portes des fortifications de la ville et percevait également les taxes pendant les foires.

Les décors appartiennent à la fois au gothique flamboyant et au style Renaissant.
Les fenêtres, dont les meneaux sont manquants, sont accolées et séparées par des pinacles décorés de fleurons et de crochets.
Un cordon de pierre court le long de la façade.
l'escalier en vis torsadé est de style ogival.
Le puits Renaissance de la cour est attribué à Philibert de l'Orme (vers 1530-1540).
La coquille St Jacques était un motif à la mode, la coquille étant le symbole du chemin de l'eau.

Nous nous dirigeons maintenant vers la longue traboule. Elle serpente à travers 4 immeubles et 4 cours. Elle permet le passage de la rue St Jean à la rue du Boeuf.
Ce mot est uniquement lyonnais, une traboule est une voie réservée aux piétons, souvent étroite, débutant par un couloir d'entrée et traversant un ou plusieurs bâtiments pour relier une rue à une autre.
On pense que les premières traboules ont été construites au IVe siècle. Les habitants de Lugdunum manquant d'eau se sont installés au bord de la Saône (dans la « ville basse », au pied de la colline de Fourvière). Les traboules servaient alors à rejoindre rapidement la Saône.
Les traboules servaient aussi aux canuts, installés sur la colline de la Croix-Rousse. Elles leur permettaient de rejoindre rapidement les marchands de tissus installés au bas de la colline tout en protégeant la soie des intempéries. Elles leur ont également été utiles lors de la révolte des canuts.
Elles ont été aussi utilisées par les résistants lors de la Seconde Guerre mondiale.
Au coin de la place bordée des immeubles se trouve la fontaine à 3 côtés.
Il y a 230 traboules à Lyon, mais beaucoup sont fermées au public.

Nous arrivons à la maison du crible ou dite aussi de la tour rose.
Cet élégant bâtiment date du XVe siècle. Il était la propriété de l'architecte bolonais Serlio. Il abrite aujourd'hui un hôtel de luxe.

A l’entrée, admirons le magnifique portail construit sur des plans de Serlio. Sur le fronton, un bas-relief représente une adoration des mages
Dans la cour intérieure, la superbe tour rose et ronde du XVIe siècle est percée de baies. Elle loge un escalier en vis.

Deux jardins suspendus surplombent la cour.

Nous prenons ensuite à droite la rue Gadagne pour nous rendre à l’hôtel Gadagne qui est une belle demeure Renaissance du Lyon historique.
Édifié entre 1511 et 1527 pour Nicolas et André de Pierrevive, fils d'un négociant en épices, il est devenu, à partir de 1545, la propriété de puissants banquiers florentins, les Gadagne.
Ils ont d'ailleurs fait dire longtemps à Lyon « riche comme Gadagne ».

Nous arrivons dans une belle cour à l'italienne, aux murs roses. L’architecture des bâtiments est Renaissance.
Les façades, le puits ainsi que les galeries nord qui relient les deux corps de bâtiment datent du 16e siècle.
En 1537 la cour est séparée en deux par un mur qui sera détruit en 1938.
Les 3 teintes d'enduits choisies pour la restauration évoquent l’évolution des différents bâtiments

L'Hôtel Gadagne, a été acheté en 1902 par la Ville de Lyon et abrite aujourd’hui le Musée historique de la Ville de Lyon depuis 1921, et le musée international de la marionnette depuis 1950.

Nous partons pour la galerie sur trompes de l'architecte Philibert de l'Orme, réalisée en 1536,classé Monument Historique.
Pour y arriver, il faut emprunter une traboule voûtée d'ogives dont l'entrée se trouve 8 rue Juiverie. Nous traversons une 1er cour avec une superbe fontaine (puits)
Au fond de la cour se trouve l'Hôtel de Bullioud.
Philibert de l'Orme âgé de 26 ans a été chargé par Antoine Bullioud de construire une liaison entre deux corps de bâtiments mais sans empiéter sur la cour assez petite et sans démolir le puits existant. Le but était entre autres d’impressionner et de montrer sa richesse.
La famille Bullioud est une riche famille patricienne lyonnaise aux XVe et XVIe siècle dont les membres ont occupé des fonctions importantes.
Philibert de l'Orme, féru d’art antique, s’est inspiré de l’art romain pour créer cette galerie ; Il a conçu une loggia contrebutée par deux tourelles. Il a prévu du côté droit du puit une porte et du côté gauche une terrasse desservant un appartement au 1er étage et au-dessous de ce passage une petite fenêtre et une porte au rez-de-chaussée.
C’est la première expérience en France d'un nouveau style architectural, le style Renaissance.

Nous continuons notre découverte du vieux Lyon et au 14 rue Lainerie, nous admirons la maison Debourg construite en 1516 pour le magistrat (ancien consul échevin), Claude Debourg.

Cet immeuble de 5 étages a une architecture où styles médiéval, renaissance et gothique se mélangent. Le blason au-dessus de la porte, indique que certains des anciens occupants de cette demeure ont participé aux croisades.

La façade typique est de style gothique flamboyant. Les fenêtres sont surmontées d'arcs en accolade à crochets et de coquilles, nous pouvons voir une niche à coquille abritant une statue de la Vierge

Nous sommes sur la place du Change. Dès le XIIIe siècle, les opérations de change de la ville se tiennent ici, à la descente du pont de la Saône.
Le premier bâtiment consacré aux opérations de change date de 1653 il s'agit de l'actuel Temple du Change, réaménagé par Soufflot en 1748-1750.
Sur la façade y était inscrit un texte tiré d'une lettre de Cicéron à Munatius Plancus : Virtute duce, comite fortuna (Avec la Fortune pour compagne et le courage pour guide), qui est la devise de la ville de Lyon.
Les banquiers tiennent le commerce jusqu'à la Révolution dans cet établissement.
En 1803, il est affecté au culte protestant.

A proximité se trouve la maison Thomassin.
Il s’agit de l’une des plus anciennes maisons d’habitation de Lyon, on sait qu'elle est "bâtie à neuf" en 1298 par la famille de Fuers.
La façade a été entièrement refaite en 1493 dans le plus pur style gothique à l'initiative de Claude Thomassin puis restaurée aux XVIIIe et XXe siècles.
Au premier étage, les fenêtres à meneaux sont surmontées d'une frise de signes du zodiaque très abimée.
Au second, les baies sont jumelées et leurs meneaux agrémentés de deux arcs trilobés. Eux-mêmes sont surmontés d’un large arc ogival dans lequel sont sculptés les blasons du Dauphin (poisson),
du roi de France Charles VIII (fleurs de lys) et de la reine Anne de Bretagne (l’hermine).

Pour terminer le circuit, nous voyons La Maison des Avocats qui est de style renaissance. Elle est composée de plusieurs corps de logis et d'une galerie sur cour de type toscan.
Il abrite aujourd’hui le musée de la miniature et du cinéma.

Avant de nous rendre au restaurant et ensuite à la primatiale, voici quelques belles portes du centre historique.

et pour finir, ma préférée !


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze