En novembre 2009, nous passons quelques jours à Florence.
Berceau de la Renaissance italienne elle est inscrite sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco
Florence présente une très grande richesse et variété artistique : églises, musées, palais.. .à elle seule elle abrite environ la moitié des œuvres d’art conservées en Italie. Elles sont exposées pour la plupart à la Galerie des Offices, l’un des plus prestigieux musées d’Italie.
Un peu d'histoire :
Florence ( Firenze en Italien), est située au pied de l'Apennin et est traversée par le fleuve Arno. Elle est la capitale de la Toscane. Elle a été le fief des Médicis.
Florence a été fondée pendant l'époque romaine, en 59 av JC. Elle n'a été qu'une simple bourgade jusqu'au 12e siècle, début de son essor économique et artistique qui dura jusqu'au 16e siècle.
Florence connaît une véritable crise au milieu du 14e siècle : révolte du peuple, faillite des Peruzzi (grande banque) en 1343, peste noire qui fait disparaître la moitié de la population de la ville en 1348.
La ville est dominée par différents clans qui se disputent le pouvoir. En 1434, ce sont les Médicis qui deviennent maîtres de la ville.
Florence a été le chef-lieu de l'Arno, département français créé le 25 mai 1808, suite à l'annexion du royaume d'Étrurie à l'Empire français par les troupes napoléoniennes.
La ville connait ensuite une période de lent déclin jusqu'en 1865, date à laquelle elle devient capitale du Royaume d'Italie.
Elle perd ce statut en 1870, au profit de Rome.
Le lys rouge (il Giglio), distinct du modèle des rois de France, symbolise la cité de Florence. Il est nommé « fleur de lys florencée » et donne à Florence son surnom littéraire, la Cité au lys rouge.
Le centre historique de Florence
Ses six siècles d’une créativité artistique extraordinaire sont avant tout illustrés dans sa cathédrale du XIIIe siècle, Santa Maria del Fiore, l’église Santa Croce, le palais des Offices et le palais Pitti qui sont l’œuvre d’artistes comme Giotto, Brunelleschi, Botticelli et Michel-Ange.
La cathédrale Santa Maria dei Fiori et le Dôme
La Place du Dôme est le coeur de la ville.
Santa Maria del Fiore (Sainte Marie de la Fleur) est la cathédrale de Florence (le Duomo).
La construction, commencée sur les anciennes fondations de l'église Santa Reparata, en 1296 par Arnolfo di Cambio, a été continuée par Giotto de 1334 jusqu'à sa mort en 1337.
Giotto n'entamera que la construction du campanile et ce sont Francesco Talenti et Giovanni di Lapo Ghini qui continueront la construction en 1357.
En 1412, son nom fut changé en Santa Maria del Fiore. L'église a été consacrée le 25 mars de l'an 1436, à la fin des travaux de la coupole de Brunelleschi, par le Pape Eugenio IV.
À l'heure actuelle, elle est la cathédrale de l'archidiocèse de Florence.
Elle mesure 153 mètres de long et la base de la célèbre coupole de Filippo Brunelleschi mesure 90 mètres de large..
La coupole de la cathédrale est la plus grande coupole en appareil maçonné jamais construite.
La construction de la coupole a été confiée à Filippo Brunelleschi.
Filippo di Ser Brunellesco Lippi ou Filippo Brunelleschi, né en 1377 à Florence et mort en 1446 est un peintre, un ouvrier, un architecte de l'école florentine.
En 1418, un avis de concours est lancé pour doter la cathédrale de Florence d'une coupole ; Brunelleschi présente un modèle, qui ne convainc pas d'emblée le jury ; il en prouve la justesse en construisant à San Jacopo Sopr'Arno une chapelle couverte par une coupole bâtie sans cintre, et il finit par obtenir la direction du chantier de Santa Maria del Fiore, avec Ghiberti, qu'il parviendra à évincer vers 1426.
Les travaux de la coupole commencent en 1420, il s'est inspiré du dôme du Panthéon de Rome et a mis 14 ans pour construire celui de la cathédrale de Florence.
Pour contrecarrer les poussées excessives des intempéries, deux dômes concentriques ont été érigés, reliés entre eux par des supports. Achevé en 1436, ce dôme était le plus grand de son temps, et n'a été dépassé que 150 ans plus tard par celui de la basilique Saint-Pierre construit par Michel-Ange au Vatican. Bien d'autres années passèrent avant que ce dôme fut enfin coiffé en 1469 d'une lanterne octogonale surmontée d'une boule en cuivre et d'une croix. Cette énorme construction pèse 37 000 tonnes et contient plus de 4 millions de briques. Elle a un diamètre de 45m, et mesure 115m de haut incluant la boule de cuivre et la croix au sommet. Brunelleschi gagna tant d'estime auprès des Florentins qu'il eut son tombeau placé à l'intérieur de la cathédrale.
Dans la coupole, nous pouvons gravir un escalier bien raide
pour accéder à une sorte de balcon d'où nous pouvons admirer de près 3600m2 de fresques narratives exécutées par Giorgio Vasari et Federigo Zuccaro.
Au départ, Brunelleschi avait prévu de recouvrir la coupole de mosaïques dorées, sur le modèle du baptistère situé juste en face, afin de refléter au maximum la lumière provenant de la lanterne. Sa mort, en 1446, met fin au projet et la coupole est finalement simplement enduite de blanc.
En 1568, Cosme Ier de Médicis (1519-1574) décide de recouvrir cette couche de chaux brute. Il confie le projet à son artiste officiel : Giorgio Vasari. Souhaitant rivaliser avec Michel-Ange , Vasari choisit le thème du Jugement Dernier. Il meurt trois ans plus tard, laissant les trois-quart du décor inachevés.
L'année 1574 est marquée par le décès de Vasari mais aussi de Cosme 1er. Son fils et successeur, François Ier de Médicis (1541-1587) souhaite terminer ce vaste dessein et en confie le soin à Federico Zuccaro (1542-1609).
L'ensemble est achevé en 1579 et inauguré le 30 août.
Le Campanile a été construit à côté du Dôme et du Baptistère.
Le premier niveau est de Giotto. Il a fallu moins de 50 ans pour achever les 84,70 m de hauteur de ce campanile.
Comme la cathédrale, il est entièrement recouvert de marbre vert de Prato, de marbre rouge de Maremma et de marbre blanc de Carrare.
Le 1e niveau de Giotto, présente des médaillons illustrant la Chute originelle et la Rédemption par le travail, ainsi que figures symbolisant les planètes, les vertus, les arts libéraux et les sacrements. C'est la progression de l'homme vers la perfection. La paternité de ces oeuvres est imprécise, entre Andrea Pisano, Luca della Robia et Giotto lui-même.
Le 2e niveau est agrémenté de statues des prophètes et des sybilles (prêtresses-prophétesses), abrités dans des niches.
Les 3 derniers possèdent des ouvertures géminées qui allègent la construction et lui donnent sa finesse et son élégance.
La terrasse, auquel on parvient après avoir gravi 414 marches, présente un léger encorbellement.
Le baptistère Saint-Jean-Baptiste à Florence est situé sur la place du Duomo, face à l'entrée principale de la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence.
A l'origine, à cet emplacement s'élevait un temple païen dédié au dieu Mars. Mais, au 4e siècle, on y éleva la basilique San Lorenzo, consacrée en 393.
Elle deviendra une cathédrale au 9e siècle. C'est le monument le plus ancien de Florence, l'un des monuments romans les plus remarquables de Toscane.
Ce n'est qu'à la construction de la cathédrale, au 14e siècle, que San Lorenzo devint un baptistère.
Il permettait d'accueillir pour les cérémonies les non-baptisés qui n'avaient pas le droit d'entrer dans les églises. L'abside y sera ajoutée au 13e siècle.
A l'intérieur, la décoration du plafond dura du 13e au 14e siècle, par de nombreux artistes et notamment Cimabue. Il est essentiellement d'influence byzantine.
Les fonds baptismaux datent de 1371 et ont été réalisés par Donatello, Portigiani et Michelozzo., comme le tombeau du pape Jean XIII.
Mais le baptistère comporte encore d'autres richesses inestimables, comme ses portes de bronze ornées de bas-reliefs.
La porte Sud est la plus ancienne, réalisée par Pisano de 1330 à 1338.
La porte Nord est due à Lorenzo Ghiberti, qui la réalisa en 1401.
Côté Est, face à la cathédrale, Lorenzo Ghiberti consacra 25 ans à réaliser ces bas-reliefs. Ils sont un véritable chef-d'oeuvre de délicatesse et d'émotion.
Michel-Ange lui-même nomma cette porte, la "porte du paradis".
Florence possède un patrimoine artistique exceptionnel, témoignage glorieux de son passé.
Cimabue et Giotto, les pères de la peinture italienne, vécurent ici, tout comme Arnolfo et Andrea Pisano, qui réformèrent l'architecture et la sculpture;
Brunelleschi, Donatello et Masaccio, fondateurs de la Renaissance;
Ghiberti et les Della Robbia; Filippo Lippi et Fra Angelico; Botticelli et Paolo Uccello; Léonard de Vinci et Michelange et bien d'autres ont vécu à Florence.
A Florence, grâce à Dante, la langue italienne est née; avec Machiavel est né la Science politique moderne; avec Guicciardini, la prose historique; et avec Galilée, la science expérimentale moderne.
Texte de paulette Gleyze
Photos de Paulette et Gérard Gleyze
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