L'histoire de Florence est riche et nous n'avons que l'embarras du choix pour les visites.
Nous avons visité le musée San Marco.
Il se situe dans le centre historique de la ville et fait parti de l'ensemble du couvent dominicain de San Marco, bâtiment datant du 14e siècle.
En 1437 Cosme l'Ancien a confié à Michelozzo les travaux de reconstruction de l'église et du couvent et à Fra (frère) Angelico et à ses assistants la réalisation des peintures murales.
L'église fut consacrée en 1443.
Dans ce couvent vécurent des hommes illustres de l'Ordre de Saint Antonin comme Fra Angelico, Fra Girolamo Savonarole, Fra Bartolomeo pour ne citer que les plus célèbres.
Guido di Pietro naît vers 1400 dans la petite ville de Vicchio di Mugello de parents inconnus.
Peintre laïc sous le nom de Guido di Pietro à Florence, Fra Angelico entre en 1417 à la confrérie San Niccolò di Bari, de l'ordre des Dominicains observants, une branche dominicaine minoritaire de flagellants, dans laquelle s'observe la règle originelle de saint Dominique, qui requiert la pauvreté absolue et l'ascétisme.
Portrait posthume de Fra Angelico par Luca Signorelli, Cathédrale d'Orvieto
A partir de 1423 (année où il peint un crucifix pour l'hôpital de Santa Maria Nuova), il est nommé « frère Jean des frères de Saint-Dominique de Fiesole »
À partir de 1440, Cosme de Médicis lui confie la décoration du couvent San Marco, pièces et cellules individuelles des moines, travaux que dirige son ami Antonin de Florence, archevêque de la ville.
La façade de style néo-classique de 1777 est l'œuvre de Frère Giovanni Battista Paladini.
Le noyau le plus ancien édifié sur l'emplacement du couvent médiéval des Sylvestrins a été réalisé par Michelozzo, l'architecte préféré de Cosme de Médicis, pour loger les Dominicains.
L'architecte a groupé harmonieusement les salles du rez de chaussée autour d'un cloître et a surélevé les bâtiments rattachés pour créer au 1er étage des dortoirs aux multiples cellules pour les moines.
reliquaire de Saint Antonin
Le parcours du musée commence au rez de chaussée par le cloître de saint Antonin, prieur du couvent canonisé en 1525.
Dans le cloître un "Saint Dominique adorant le crucifix" de Fra Angelico symbolise le dialogue et la dévotion de saint Dominique et donc de l'ordre des dominicains.
Sur le côté droit du cloître on accède à une vaste pièce qui occupe toute la partie de l'édifice qui donne sur la place San Marco, cette pièce était l'Hospice qui accueillait les pélerins.
Aujourd'hui, l'Hospice rassemble presque toutes les peintures sur bois de Fra Angelico.
tryptique de st Pierre martyr
Le tryptique "St Pierre Martyr" (peint avant 1429) témoigne, par sa forme, par l'alternance de l'or et du bleu et par l'attitude des personnages qui semblent ébaucher un mouvement, d'une phase de transition entre le gothique finissant et la Renaissance qui aboutira au cours de la décennie suivante .
Descente de la Croix_1451-1452
mariage de la Vierge_1430-1435
funérailles de la Vierge_1430-1435
"Descente de la Croix", Peinture sur bois entrepris par Lorenzo de Monaco qu'il laissa inachevé à sa mort. Chargé par Cosme de Médicis d'achever ce rétable Fra Angelico en réalise la partie centrale et les piliers en 1452.
"Le Mariage de la Vierge", "Les funérailles de la Vierge" et le 3e panneau "Le couronnement de la Vierge" qui se trouve au musée des offices faisaient parties d'un ensemble qui était réalisé pour le choeur ds moniales de San Egidio.
Le style de ces tableaux qui sont datés de 1430 environ est de tradition médiévale.
"Le jugement dernier", peinture sur bois peint aux alentours de 1425.
"L'imposition du nom à Jean-Baptiste", peinture sur bois datée de 1455 environ.
"Lamentation sur le corps du Christ", peinture sur bois des environs de 1436.
Tabernacle "Vierge à l'enfant trônant" env 1435
Retable de San Marco "vierge à l'enfant trônant env 1438-1443
l'annonciation
le couronnement
"Roue mystique avec la vision d'Ezéchiel, Annonciation, Nativité, Circoncision, Adoration des Mages,, Présentation au temple, Fuite en Egypte, Massacre des Innocents, Jésus parmi les docteurs" peinture sur bois
Porte l'Armoire"degli Argenti" (objet de culte)
Du cloître on accède aussi à la salle du Lavabo, qui doit son nom à sa fonction.
Cette pièce servait suivant les règles conventuelles, au rite de purification précédant les repas.
Au dessus de la porte d'entrée se trouve une fresque de Fra Angelico qui représente le Christ en Piétié et fait allusion à la Résurrection.
Dans cette salle nous voyons des oeuvres de Fra Bartolomeo, moine qui vécut aussi à San Marco au début du 16e s, il y a également des oeuvres de Luca et Andrea della Robbia.
Vierge et l'enfant de Della Robbia
Jugement dernier de Fra Bartolomeo
Le grand réfectoire aux voûtes croisées accueille une série de peintures de Sogliani, de Fra Paolino le plus fidèle disciple de Fra Bartolomeo (peintres du 16es). Face à l'entrée du Réfectoire, un autre portail conduit dans une salle autrefois utilisée comme cuisine du couvent. Elle accueille aujourd'hui les oeuvres de Fra Bartolomeo, peintre disciple de Savonarole.
Girolamo Savonarole
C'est le 1er des deux portraits que Fra Bartolomeo, admirateur et disciple de Girolamo Savonarole a exécuté immédiatement après son supplice en 1498.
Ce portrait a été exécuté quelques années après le précédent. Il représente ici Savonarole comme martyr.
A l'étage supérieur, se trouvent les cellules des frères. Les 43 cellules ont été décorées par Fra Angelico entre 1438 et 1443.
L'image la plus connue du peintre et de la peinture de la Renaissance est l'Annonciation.
On y trouve condensées les trois innovations de la Renaissance : la luminosité, la netteté de l'architecture florentine et le traitement de l'espace et de la perspective.
La décorations des cellules :
Noli me tangere_1438-1443
lamentation sur le corps du Christ_1438-1443
Annonciation_1438-1445
La Nativité_1438-1443
Transfiguration_1438-1443
Christ bafoué, la Vierge et Saint Dominique_1438-1443
Les saintes femmes au tombeau
Baptême du Christ_1438-1443
Présentation au Temple_1438-1443
Madone des Ombres_1443
Christ en croix et Vierge de Douleur_1438-1443
Vierge et l"enfant_1514
Le Christ aux limbes_1440-1445
Christ en croix avec saint Marc, saint Dominique, Marthe et Marie
Fra Angelico a initié le courant artistique appelé « peintres de la lumière » en jouant sur les ombres et la lumière pour donner de la profondeur à ses tableaux ou du modelé à ses personnages, abandonnant ainsi les aplats de la peinture gothique.
Fra Angelico a été béatifié par Jean-Paul II le 3 octobre 1982 et proclamé patron des artistes en 1984.
Texte de paulette Gleyze
Photos de paulette et Gérard Gleyze
il est vrai que Florence est une ville magnifique; il serait bien que les musées se refassent une jeunesse; mais en ces périodes de disette financière, ce n'est pas une priorité. Et puis, sans doute les florentins devraient-ils revoir leurs attitudes vis à vis des touristes...
RépondreSupprimer