Après Monreale nous reprenons la route pour Palerme en vue de la visite du palais royal et de la chapelle Palatine.
Nous nous garons devant la Porte Nuova.
La Porte Nuova (Porte Neuve) proche du Palais des Normands (Palais Royal) a été érigée en 1565.
Elle a été commandée en 1583 par le vice-roi Marcantonio Colonna pour célébrer la victoire de Charles Quint sur les Turcs.
Elle a été complètement détruite en 1667 par l'explosion d'un arsenal, et reconstruite un siècle plus tard par l’architecte Gaspare Guercio.
La partie basse a la forme d'un arc de triomphe avec des bas-reliefs représentant des Turcs vaincus, les bras coupés.
La partie supérieure a la forme d'une loggia style renaissance surmontée d'un toit en forme pyramidale, recouvert de faïence et de la représentation d’un aigle.
Cette porte marque le point de départ de la via Vittorio Emanuele, avenue rectiligne, fermée à l'autre extrémité par la Porta Felice.
L’enceinte a disparue, mais la Porta Nuova marque toujours la frontière entre le centre historique et les quartiers modernes.
Cet axe existait déjà sous la domination carthaginoise. Il reliait alors la partie haute fortifiée à la mer.
A quelques pas de là, place de l'indépendance, se trouve le Palais des Normands.
Le monument fait partie du site de l’UNESCO « Palerme arabo normande et les cathédrales de Cefalu et Monreale » Un ensemble de de neuf édifices religieux et civils.
Ce Palais a été un fort punique au VIIe siècle av. J.-C, puis la place forte a été conquise par les Romains en -254.
Elle passe en 535 sous la domination byzantine pendant trois siècles.
En 831 après leur conquête de la ville, les Arabes en font la résidence des Émirs.
En 1072, lors de la conquête normande, la forteresse devient le Palais des Normands. Ils la transforment et l'embellissent pour en faire une résidence et un symbole de leur puissance.
En 1130, Roger II, roi de Sicile, décide de faire construire la tour des joyaux subdivisée en deux portiques voûtés à quatre arcades (sur le modèle des églises byzantines) qui soutiennent deux salles à déambulatoires : la Salle des Vents et la Salle de Roger, et surtout la chapelle Palatine, dédiée à saint Pierre.
En 1132, il fait construire la chapelle Palatine.
Frédéric II de Sicile fonde dans le Palais l’École poétique sicilienne entre 1220 et 1230.
Après l’expulsion des Angevins en 1282, Pierre III d'Aragon s'installe dans le palais.
La dynastie normande souabe s'est éteinte à la fin du XIIIe siècle, avec le déclin de la vie politique et économique de la Sicile.
Le palais perd alors sa position de siège politique et est laissé à l'abandon jusqu’au XVIe siècle.
Seule la chapelle Palatine est préservée par les religieux qui en avaient la garde.
Au milieu du XVIe siècle, les vice-rois espagnols en font leur résidence et entreprennent des restructurations, avec notamment la création d'un système de remparts.
L’observatoire astronomique de Palerme est situé au palais des Normands depuis le XIXe siècle.
En 1947, il devient le siège de l'Assemblée Régionale Sicilienne.
Il a été restauré dans les années soixante par Rosario La Duca.
Dans l’entrée, nous pouvons admirer ce magnifique carrosse royal.
Le 3 avril 1766, le carrosse d’or du Prince de Butera ouvrait le cortège pour l’inauguration du plus ancien parlement du monde.
Nous accédons au 1er étage par ce superbe escalier.
La chapelle palatine se trouve au 1er étage.
Nous arrivons sur le déambulatoire magnifiquement peint de scènes historiques et orné de mosaïques.
Nous entrons dans la chapelle Palatine commencée en 1132 et consacrée en 1143.
Guy de Maupassant a eu ce mot en la voyant : « La chapelle Palatine, la plus belle qui soit au monde, le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine et exécuté par des mains d’artiste. »
Elle représente un parfait exemple du syncrétisme culturel avec un mélange d'influences romano-sicule, byzantine et arabe.
Wikipedia nous donne la définition des Sicules :
Les Sicules (en latin Siculi) ou Sikèles sont un ancien peuple de la Sicile auquel l'île doit notamment son nom. Probablement d'origine indo-européenne, les Sicules vivaient sur l'île conjointement aux Sicanes et aux Élymes.
La mention la plus ancienne des Sikèles remonte à l'Odyssée : "A Ithaque, une vieille Sicule s'occupe du père d'Ulysse".
Hérodote les mentionne au Ve siècle avant JC lorsqu'il relate la défaite grecque contre les Mèdes «les Zancléens de Sicile invitèrent les Ioniens à se rendre à Calacté, où ils avaient dessein de bâtir une ville ionienne. Ce lieu appartient aux Sicules, et se trouve dans la partie de la Sicile qui regarde la Tyrrhénie. » Des habitants de Samos se rendent à cette invitation. À la même époque, Denys le Phocéen rejoint la Sicile où il vit de piratage."
L'historien Thucydide relate aussi l'origine des Sicules :
« Des Sicules, primitivement installés en Italie, passèrent en Sicile pour fuir les Opiques. On dit, non sans vraisemblance, qu’ils franchirent le détroit sur des radeaux, en profitant d'un vent favorable. Peut-être employèrent-ils un autre moyen. Aujourd'hui encore, il se trouve en Italie des Sicules. Ce pays a pris son nom d'un roi Sicule, nommé Italos. Arrivés en Sicile avec des forces considérables, ils bataillèrent contre les Sicanes, les défirent et les repoussèrent vers le sud et l'ouest de l'île. Celle-ci changeant de nom cessa de s'appeler Sikanie et devint la Sicile. Ils en occupèrent les parties les plus fertiles ; leur arrivée eut lieu environ 300 ans avant la venue des Grecs. Actuellement encore, ils habitent le centre et le nord de l'île. Des Phéniciens avaient également créé des établissements sur tout le pourtour de la Sicile ; ils s'étaient emparés des hauteurs dominant la mer et des îles voisines de la côte, pour faciliter leur commerce avec les Sicules. Mais après l'arrivée en nombre des Grecs en Sicile, ils évacuèrent la plupart de ces établissements et se concentrèrent à Motyè, à Soloïs et à Panormos, au voisinage des Elymes. Ainsi ils pouvaient s'appuyer sur l'alliance des Elymes et ils se trouvaient au point de la Sicile le plus rapproché de Carthage. »
La chapelle Palatine est dédiée à St Pierre et St Paul. Elle a été endommagée en septembre 2002 lors du tremblement de terre de Palerme.
Grâce au mécène allemand Reinhold Würth qui a participé pour plus de trois millions d'euros, elle a été restaurée par l'architecte Guido Meli, directeur du "Centro Regionale per il Restauro" de la région de Sicile .
Elle combine des éléments architecturaux de la chrétienté d'orient et d'occident et de l'islam, ce qui est unique au monde. Elle est le fruit de la grande tolérance religieuse qui a marqué le règne de Roger II.
Elle mesure 38 mètres de long pour 12 mètres de large. Elle comprend trois nefs, sans véritable transept, séparées par des colonnes de marbre et de granit et terminées chacune par une abside.
Les mosaïques, dont l'or prédomine, couvrent l'intégralité des parties supérieures de l'édifice.
Elles remontent au début du XIIe siècle, attestées par les inscriptions latines.
Dans la coupole, culminant à 18 mètres, est représenté un Christ Pantocrator, c'est à dire un Christ Tout-puissant et bénissant entouré de deux lions, symboles de Force et de Majesté, et des apôtres Pierre et Paul, ainsi que des archanges Gabriel et Michel.
La coupole et les absides sont entièrement décorées de mosaïques byzantines représentant des scènes bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Sur les bas cotés sont représentées en mosaïques des scènes de Pierre et Paul, et d'autres saints.
Le sol ainsi que le bas des murs latéraux (jusqu'à hauteur d'homme) sont recouverts de magnifiques revêtements de marbre en Opus sectile, à motifs géométriques.
L'Opus sectile est réalisé avec des plaquettes de marbre, de pierres de couleur, du verre coloré, de la nacre ou du métal, découpées et assemblées de façon à constituer un dessin géométrique et/ou figuratif.
L'exceptionnel plafond à muquarnas (caissons) en bois a été conçu par des ouvriers du califat du Caire.
Il est décoré de peintures et de mosaïques arabes.
Des figures humains y sont représentées, ce qui signe l'influence Perse.
Des travaux récents de restauration ont permis de mettre au jour la chambre sépulcrale de Guillaume le Mauvais où sont conservées les entrailles du vice-roi de Sicile Emmanuel Philibert de Savoie, mort en 1624.
Nous quittons la chapelle Palatine et nous terminons la visite du palais des Normands par le salon d'Hercule (1560) qui est le siège de l'assemblée régionale sicilienne.
Ce salon doit son nom aux grandes fresques de Giuseppe Velasquez (19e s.) représentant les douze travaux d'Hercule (on en voit en réalité que six). Les origines de l'Assemblée Régionale remontent au Parlement Sicilien institué en 1097 par le comte Roger Ier de Sicile, il est l'un des premiers parlements de l'histoire. Il est dissous en 1849.
La première autonomie de la Sicile italienne est accordée par le roi Humbert II le 15 mai 1946, six jours après son accession au trône.
L'île devient ainsi la première région autonome et la seule instituée en dehors du régime républicain. L'Assemblée est élue un an plus tard, le 20 avril 1947.
Conformément au statut d'autonomie de 1948, l'Assemblée régionale exerce le pouvoir législatif, vote le budget et contrôle l'action du président de la Région et son gouvernement.
Après cette superbe visite, nous quittons le palais pour nous rendre à notre restaurant.
L'après midi sera consacrée à la découverte historique de Palerme.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze
Merci Aude. Bon courage pour la rentrée ! bises de nous trois
RépondreSupprimerJe commençais à être en manque... Il était temps que tu viennes à mon secours !
RépondreSupprimerMerci Paulette
Bises
Oups ! commentaire précédent "unknown" en l'occurrence = Simone
RépondreSupprimerContente de t'avoir secourue lol
RépondreSupprimerMerci Simone
bises
cela n'a rien a voir avec le salon d'Hercule mais c'est une visite très pénétrante ! de plus avec palerme l'on peut faire empaler ! (c'est de l'humour bien sur !) merci pour ces visites
RépondreSupprimerMerci Eric pour ton message et ton humour ! bises
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