Le 17 juillet 2020, nous partons pour un WE à Villar d’Arène dans le parc national des Ecrins.
Nous faisons une halte à Bourg d'Oisans qui se situe en Isère et fait partie du Parc national des Écrins.
Bourg d'Oisans se trouve sur un axe de communication majeur pour traverser les Alpes, et ce depuis l’Antiquité où une voie romaine reliait Cularo (Grenoble) à Brigantione (Briançon).
Quelques vestiges de la Voie Romaine sont encore visibles aujourd’hui, notamment à Rochetaillée (hameau de Bourg d’Oisans), et à Mont de Lans avec la porte de Bons.
Jusqu’en 1349, le Dauphiné est une principauté qui dépend du St Empire Germanique, mais une dynastie locale, les Dauphins, jouit d’une certaine autonomie. Le Dauphiné est divisé en châtellenies avec à leurs têtes des châtelains qui appliquent les droits du Dauphin.
La châtellenie de l’Oisans est créée entre le XIe et XIIe siècle.
A cette époque les églises de l’Oisans sont protégées par deux grands monastères : Saint Chaffre en Velay et Oulx.
Le nom de « Burgum Oysencii » (Bourg d’Oisans) apparaît dans les comptes de la châtellenie en 1389.
En 1413, Bourg d’Oisans s’appelle « In Burgo Oysencii Sancti Laurentii de Lacu » et devient Bourg d’Oisans en 1422.
On trouve des textes faisant état d’un lac .
La première indication date de 1036 dans le cartulaire de l’abbaye de Saint Chaffre en Velay.
En 1191, en raison de fortes pluies, les cônes de déjection de l’Infernet et de la Vaudaine se rejoignent sur le lit de la Romanche et forment un barrage.
Sanctus Laurentius de Secum Lacum (Bourg d’Oisans) est inondé, les habitations vont s’installer un peu plus haut, au-dessus du bourg actuel.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre 1219, le barrage naturel qui avait permis la création du lac, a cédé, et sa vidange brutale a provoqué l’inondation de Grenoble faisant 5000 victimes.
Le lac a complètement disparu au 16ème siècle, et aujourd’hui le cours de la Romanche est dompté par des digues.
Le village est bordée par le massif des Grandes Rousses.
Le village est traversé par la Romanche quelques kilomètres en aval des gorges de l'Infernet.
L'église St Laurent de Bourg d'Oisans jouxte le musée des minéraux et de la faune des Alpes.
Depuis le Moyen Âge, on extrait des minéraux à Bourg d’Oisans. En hiver c’était une ressource supplémentaire pour les villageois.
L’extraction de l’ardoise était une tradition ancienne, mais il y avait aussi les mines de fer d’Articol, les mines d’or de la Gardette… et aussi les mines d’argent, de plomb, de talc, de charbon ou encore de cristal de roche.
Les cristaux extraits des mines de la Gardette ont été utilisés pour la fabrication des lustres du château de Versailles.
Aujourd’hui, seules les ruines du site de Brandes sont visitables, toutes les mines étant fermées et interdites d’accès pour des raisons de sécurité.
Le musée de Bourg d’Oisans, avec la première collection française de minéraux alpins, témoigne de la richesse minéralogique de la région.
Ce musée présente la première collection française de minéraux alpins absolument fabuleuse et un espace est consacré à la faune des Alpes avec plus de 140 animaux représentés.
L'exposition débute par de belles illustrations de la dérive des continents et de la formation de notre planète. On peut voir de très beaux spécimens de fossiles.
Dans l'Oisans, l’exploitation minière est exceptionnelle par son ancienneté, et par la diversité des minerais.
Les exploitations les plus anciennes sont celles de l’argent à Brandes et à Allemond dès le XIIIe siècle.
En 1767, le filon d’argent découvert à Allemond déclenche un véritable fièvre de la recherche de l’or dans le massif des Rousses, du lac Blanc au col du Couard : plomb, cuivre, argent, or sont extraits mais aucune mine ne sera exploitée durablement.
L’or est exploité aux gisements de la Gardette à Villard Notre Dame au XVIIIe siècle, de l’Eau d’Olle au XIXe siècle.
L’anthracite à Huez au XIXe siècle.
Une activité métallurgique découle de l’exploitation de ces mines avec la construction au XVIIIe siècle de hauts-fourneaux à Rioupéroux, de fonderies d’argent à Allemond.
Depuis la Renaissance, les minéraux sont collectionnés dans le cadre des « cabinets de curiosités ».
Les collectionneurs y présentent des objets insolites, des œuvres d’art et des quartz taillés.
Ces cabinets de curiosité sont les précurseurs des Muséums.
Les quartz font l’objet d’étude dès le 17e siècle. Sténon au 17e siècle imagine la croissance cristalline.
En 1690, Huygens découvre la propriété optique du quartz.
Ces études suscitent le développement de chaires scientifiques de minéralogie.
L'exposition des quartz de ce musée est incroyable et magnifique.
A la fin du XVIe siècle, des savants vont s'intéresser aux produits du monde souterrains, autrement dit des minéraux. Ils constatent que certains minéraux comme le quartz ont des formes angulaires et ils s'interrogent sur ces incroyables formes des cristaux.
Képler, Hoocke, Huygens, Sténon sont partisans d'une cause interne au cristal : empilements de billes, empilements de plans ou vertus cristalline ?
D'autres savants comme Cardan, Césalpin, Buffon ne voient pas l'intérêt d'étudier les cristaux. Pour eux la cristallisation est dû à une cause externe, à l'intervention d'un "sculpteur".
Au XIXe siècle, la connaissance des cristaux évolue avec le physicien Auguste Bravais et plus récemment avec Jacques Friedel (1921-2014), un des pères fondateurs de la science des matériaux.
Jacques Friedel a observé un grand nombre de cristaux naturels et a démontré "que la fréquence d'apparition d'une face est liée à sa densité en nœuds du réseau et donc à la structure intime du cristal." C'est la loi de Bravais-Friedel.
Il est évidemment impossible de montrer ici tous ces minéraux, tous ces quartz tous plus beaux les uns que les autres...un véritable émerveillement que je vous invite vivement à découvrir si vous êtes comme moi admirateurs des beauté de la nature !
La visite continue avec une exposition et mise en scène de la faune alpine.
Nous avançons et déambulons au milieu des animaux et nous pouvons entendre leurs différents cris et les chants des oiseaux.
Tous ces animaux sont replacés dans leur environnement naturel reconstitué.
Cet espace zoologique présente plus de 140 animaux.
Nous avons passé un moment fabuleux et magique dans ce musée et maintenant nous nous rendons au cols du Lautaret et du Galibier
Texte de Paulette Gleyze
photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze
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