Le 13 mai 2025 après les visites la veille de Montecosaro et Sant'Epidio al Mare,
nous partons visiter Assise, Macerata et Corridonia.
Assise est un joyau spirituel et artistique de la région de l’Ombrie, c'est une petite ville perchée sur les pentes du mont Subasio.
Construite à flanc de colline, elle domine la vallée.
Mondialement connue comme le lieu de naissance de Saint François d’Assise (San Francesco), fondateur de l’ordre franciscain et figure majeure du christianisme, Assise attire chaque année des milliers de pèlerins et de visiteurs.
La basilique Saint-François, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Elle est composée d’une basilique supérieure et d’une basilique inférieure, elle abrite les fresques inestimables de Giotto, Cimabue et d’autres grands maîtres du Moyen Âge.
Ces chefs-d’œuvre racontent la vie de Saint François et constituent l’un des ensembles picturaux les plus importants d’Italie.
Au-delà de son importance religieuse, Assise est un bijou médiéval avec ses ruelles pavées, ses maisons en pierre rose, ses placettes fleuries et ses remparts qui offrent de magnifiques panoramas sur la vallée de l’Ombrie.
La basilique a été construite à partir de 1228, juste après la canonisation de Saint François (1181-1226), fondateur de l’ordre franciscain, et a été consacrée en 1253.
C’est un haut lieu de pèlerinage pour les chrétiens du monde entier.
On y arrive par une grande esplanade devant l’entrée principale de la Basilique Supérieure, à flanc de colline, juste après avoir passé le portail d’accès du complexe monastique.
Elle est un élément architectural et symbolique important car elle servait autrefois à accueillir les foules de pèlerins et reste aujourd'hui un lieu de rassemblement lors des grandes célébrations.
Lors de grandes fêtes religieuses, des messes peuvent y être célébrées en plein air, surtout lorsque la foule est trop nombreuse pour tenir à l’intérieur.
Elle est conçue comme une sorte de parvis monumental, une transition entre la ville et le sanctuaire.
La basilique se compose de deux églises superposées, la Basilique Supérieure et La Basilique Inférieure.
La Basilique Supérieure se trouve au-dessus de la Basilique Inférieure, formant avec elle un sanctuaire unique. On y accède par un escalier ou par la rampe de l’esplanade.
La Basilique Supérieure est un chef-d’œuvre gothique et est célèbre pour ses grandes verrières colorées.
Son style gothique est influencé par les cathédrales françaises. La basilique supérieure d'Assise est l’une des premières églises gothiques en Italie.
Elle est composée d'une grande nef unique, élancée, avec un transept et une abside polygonale.
Contrairement à la basilique inférieure, comme dans toutes les églises gothiques la lumière inonde la basilique grâce aux larges vitraux colorés qui sont parmi les plus anciens d’Italie.
Elle symbolise littéralement l’élévation spirituelle contrastant avec l’atmosphère plus sombre et recueillie de la basilique inférieure.
C’est surtout pour son décor peint que la basilique supérieure est mondialement célèbre.
Elle est recouverte de fresques monumentales, dont 28 attribuées à Giotto et son atelier (vers 1290-1300).
Elles racontent la vie du saint, de sa jeunesse à sa mort. Ce cycle est révolutionnaire car Giotto introduit un réalisme inédit, des émotions et une narration vivante.
Elles marquent la naissance de la peinture moderne en Europe.
La nef est décorée du cycle de fresques de Giotto illustrant la vie de Saint François, chef-d’œuvre de l’art médiéval.
L’espace est vaste, lumineux et élancé, c'est un lieu à la fois majestueux et empreint de la simplicité franciscaine.
La voûte de la nef et les murs du transept sont décorés par Cimabue, Simone Martini et Pietro Lorenzetti.
On y trouve des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, et une immense "Majestas Domini" (Christ en gloire).
C'est un joyau du style roman ombrien, massif et solide avec des voûtes basses et des colonnes robustes.
Elle est composée d'une nef unique, d'un transept et d'une abside. Des chapelles latérales s’y ajoutent, décorées par différents mécènes.
La lumière y est tamisée, filtrant par de petites ouvertures et des vitraux colorés.
C'est un véritable musée de fresques médiévales. On y trouve certaines des œuvres les plus précieuses de l’art gothique et proto-renaissant italien signées par des grands maîtres comme Cimabue avec ses fresques de style byzantin revisité;
comme Giotto qui a peint plusieurs scènes bibliques et épisodes de la vie de Saint François,
comme Pietro Lorenzetti avec le cycle de la Passion du Christ dans le transept sud
et encore comme Simone Martini qui a peint la chapelle Saint-Martin, avec un cycle sur la vie de Saint Martin de Tours.
Depuis la basilique inférieure, on descend un escalier pour accéder à la crypte, creusée directement dans la roche.
C'est là que repose Saint François, dans une tombe très sobre, sous l’autel dans un sarcophage de pierre, entouré de colonnes et protégé par une grille et entouré de quatre tombes, celles de ses premiers compagnons.
François a été enterré dans la basilique dès sa construction en 1230, après sa mort intervenue en 1226.
Pendant longtemps, sa tombe est restée cachée pour éviter le vol de reliques. Elle a été redécouverte au XIXe siècle.
C’est un lieu de pèlerinage majeur pour les franciscains et les visiteurs du monde entier.
Les photos sont interdites c'est pourquoi je présente ici deux photos empruntées à google.
Contrairement à la Basilique Supérieure, lumineuse et ouverte, la Basilique Inférieure est conçue pour inviter au recueillement et au silence. L’obscurité, l’odeur de l’encens et les fresques créent une atmosphère presque hors du temps.
Le Sacré Couvent situé juste à côté de la Basilique inférieure fait partie intégrante du complexe basilical.
Il abrite encore aujourd’hui une communauté de frères franciscains.
Le cloître principal, appelé Cloître de Sixtus IV (ou Chiostro di Sisto IV), date du XVe siècle, il est de style Renaissance, avec une architecture simple et harmonieuse, des colonnes élancées, des arches en plein cintre et un puits central.
Les murs sont décorés de fresques représentant des scènes de la vie de saint François ou de l’histoire de l’ordre franciscain.
Autour du cloître se trouvent les salles du couvent, dont la bibliothèque et les cellules des frères.

La basilique d'Assise est considérée comme le berceau de l’art italien, car elle marque le passage du style byzantin à une peinture plus réaliste et narrative.
Au-delà de son importance architecturale, c’est un lieu profondément spirituel. De nombreux pèlerins viennent se recueillir sur la tombe de Saint François, symbole de pauvreté, de paix et de fraternité universelle.
Assise est bien plus qu’un haut lieu du pèlerinage chrétien : c’est une destination pour ceux qui cherchent l’art, l’histoire, la nature et un esprit de sérénité.
On y vient pour admirer des chefs-d’œuvre inestimables, se perdre dans ses ruelles et goûter à la douceur de vivre ombrienne.
Après avoir visité Assise, nous partons pour Macerata qui se trouve sur une colline, à environ 315 mètres d’altitude, entre les vallées des rivières Potenza et Chienti.
Elle est à une trentaine de kilomètres de la mer Adriatique et non loin des montagnes des Apennins, ce qui lui donne un panorama magnifique entre collines douces et horizons montagneux.
Macerata a été fondée à l’époque médiévale sur les ruines de l’ancienne colonie romaine Helvia Recina.
Macerata est une ville à taille humaine (environ 40 000 habitants), calme et agréable, entourée de paysages vallonnés typiques des Marches, avec des vignobles, oliveraies et bourgs perchés.
Son centre historique est encore entouré de remparts et regorge de ruelles pavées, de palais Renaissance et baroques.
L’un de ses trésors est le Sferisterio, un amphithéâtre néoclassique en plein air construit au XIXᵉ siècle pour le jeu de balle « pallone col bracciale » et aujourd’hui célèbre pour son festival d’opéra de renommée internationale (Macerata Opera Festival) qui attire chaque été des mélomanes du monde entier..
Juste à quelques pas du centre, se trouve le Sferisterio.
C'est un étonnant amphithéâtre à ciel ouvert, construit au XIXᵉ siècle unique en Italie. Il est le symbole emblématique de Macerata.
Aujourd’hui, il est célèbre pour ses opéras et concerts en été, grâce à son acoustique exceptionnelle.
À l’origine, c'était un stade à ciel ouvert construit entre 1820 et 1829 pour accueillir un sport populaire à l’époque : le pallone col bracciale, un jeu de balle très en vogue au XIXᵉ siècle (un peu comme la pelote basque).
Le nom « Sferisterio » vient du mot latin sphaeristerium, qui désignait un lieu pour les jeux de balle.
L’idée de sa construction vient de 100 riches citoyens de Macerata qui se regroupent en comité pour doter la ville d’un espace grandiose pour ce jeu.
Il a une forme très allongée de près de 90 mètres de long et une imposante muraille droite (la parete di rimbalzo) contre laquelle la balle rebondissait.
Sa façade est élégante, avec une colonnade et une série de loges raffinées.
Dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, le jeu de balle perd de l’importance, et le Sferisterio est transformé en théâtre de plein air 1921.
Il a une capacité d'environ 3 000 spectateurs, sa scène très large permet des mises en scène impressionnantes.
Son mur de fond avec ses 18 mètres de haut et ses 90 mètres de long est impressionnant.
Il est réputé pour son acoustique exceptionnelle. Malgré sa forme atypique, le son circule parfaitement bien, ce qui attire de grands chefs, orchestres et chanteurs du monde entier.
Chaque été, on y joue des classiques de Verdi, Puccini, Bizet…
Si vous souhaitez vous y rendre cette année, voici le programme.
Nous nous promenons dans le centre historique et découvrons des ruelles étroites bordées de palais nobles (Palazzo Buonaccorsi, Palazzo Ricci…), des cours intérieures discrètes, des escaliers, des passages voûtés, de très belles portes, des églises comme la Chiesa di San Paolo, ou la Cattedrale di San Giuliano, de style néoclassique.
Sur la piazza della Libertà (place de la liberté) se trouve Le Palazzo del Governo (Le palais du Gouvernement) qui est un élégant édifice en briques, issu de la fusion à la fin du XVe siècle du Palazzo dei Priori ( Palais des Prieurs qui étaient des magistrats ou dirigeants municipaux au Moyen Âge),
et le Palazzo del Podestà (Palais du Podestat » (Palais du Podestat, le Podestà étant le magistrat suprême dans une commune médiévale italienne).
C'était deux bâtiments de la fin XIIIᵉ siècle attribués à Bartolomeo di Bonfiglio et à Bartolomeo di Buonguadagno.
Sous la domination papale au XVe‑XVIᵉ siècle, la structure devient résidence des légats pontificaux, avec un portail renaissance en marbre caractéristique.
Le palais abrite aujourd’hui les services de la Préfecture et de la Préfecture de police.
Fortement endommagé par les tremblements de terre de 2016, le deuxième étage, comprenant le Salone delle Armi (Salon des armes) et la Loggia dei Mercanti (la loggia des marchands), reste inutilisable.
Un projet de restauration et de mise à niveau sismique de 13,3 millions d’euros, a été voté en 2021.
A proximité se trouve le Palais de la Legazione (ou Palazzo del Governo), édifice où résidait et travaillait le légat pontifical.
Le légat était un représentant du pape. Sous l’État pontifical, un legato Pontificio (ou gouverneur apostolique) exerçait une autorité à la fois civile, judiciaire et militaire, au nom du Saint-Siège.
Jusqu’à l’unification de l’Italie (1860), c’était le centre du pouvoir papal pour l’administration de Macerata et de son territoire.
Après l’annexion au Royaume d’Italie, le bâtiment a gardé un rôle administratif et est devenu le siège de la Préfecture.
Sur la Piazza della Libertà se trouve aussi le Teatro Lauro Rossi et la Torre Civica (tour de l’horloge) qui s’élève majestueusement à ses côtés.
Le théâtre est intégré à l’ancien Palazzo Comunale, sur la place de la Libertà, place principale.
La façade est rythmée au rez-de‑chaussée par des arcades, par trois niveaux de fenêtres symétriques et une corniche en pierre.
La façade est en briques apparentes et rehaussée d’éléments en travertin (linteaux, corniches), créant un contraste classique sobre, en harmonie avec les édifices voisins.
Le démarrage de la construction de la tour de l’horloge date de 1492 par Matteo d’Ancona, poursuivie au XVIᵉ siècle et terminée en 1653 selon les plans de l’architecte militaire Galasso Alghisi da Carpi
Macerata disposait dès 1492, d’une « Sala della Commedia » dans l’ancien palais communal.
En 1663, un premier théâtre a été aménagé et agrandi en 1664.
En 1765, 46 familles nobles de Macerata ont financé la construction d’un nouveau théâtre.
Les travaux sont terminés en 1772. et l’inauguration a eu lieu en 1774 avec "L’Olimpiade" de Pasquale Anfossi.
En 1833, Pietro Ghinelli rajoute un grand escalier.
En 1870–71, Mario Monti et Luigi Samoggia redessinent la salle avec une inclinaison de la fosse pour améliorer la visibilité et l'acoustique, un lampadaire mobile et une scène élargie.
Le théâtre devient municipal en 1872 et est dédié au compositeur de Macerata Lauro Rossi en 1884.
De 1984 à 1989 le théâtre a subi une restauration complète. Sa capacité est d'environ 426–550 places. Il est utilisé comme théâtre, salle de concerts, de conférences, et pour des événements culturels.
Le Teatro Lauro Rossi est un emblème de la tradition du théâtre à l’italienne dans les Marches. Son histoire est celle d’une adaptation continue, d’une évolution des usages de la noblesse à une vocation publique.
La tour culmine à 64 mètres.
C'est l’un des plus remarquables clochers civiques des Marches avec une horloge astronomique avec automates installée en 1569–1571 par les frères Ranieri .
C'est une horloge astronomique complexe, avec indication des heures, des phases lunaires, du mouvement des planètes, des signes du zodiaque, agrémentée d'automates (Ange et Mages).
Restaurée en 2015, elle fonctionne aujourd’hui encore, conformément à sa conception, avec le carrousel des Mages visible à midi et à 18 h .
Ces deux monuments, contigus, incarnent la fusion du pouvoir civique et culturel dans la ville.
Jouxtant le théâtre sur la Piazza della Libertà se trouve également la chiesa di san Paolo (église saint Paul).
Sa construction a été lancée le 12 novembre 1623 par les moines barnabites, elle s’est achevée le 29 juin 1655, bien que la façade soit restée inachevée .
Les Barnabites ont édifié en même temps, un oratoire souterrain (vers 1690), siège d’une confrérie locale, la Confraternita del Santo Sepolcro (La fraternité du saint sépulcre).
La façade est en brique nue, volontairement non décorée. les architectes ont exigé son alignement avec son voisin le Palazzo del Governo en raccourcissant la nef initiale d’une travée .
L'entrée est sobre, sans fronton ni statues, ce qui confère à l’édifice un caractère brut et austère .
A l'intérieur se trouve une nef unique. La coupole est ornée de fresques monochrome représentant les quatre Docteurs de l'église par Francesco Boniforti (~1655).
Pendant la première guerre mondiale, l'église a été transformée en grenier à grain, pendant la seconde guerre mondiale elle a été utilisée comme entrepôt général.
Sa Restauration dans les années 1960, lui a redonné sa splendeur originelle.
Aujourd'hui elle est désacralisée et utilisée, jusqu’au séisme de 2016, pour des expositions, des conférences universitaires et des événements culturels.
Les dommages qu'elle a subi lors des tremblements de terre, nécessite des travaux de sécurisation .
La Loggia del Grano rue Don Minzoni a été construite en 1841 par l’architecte Agostino Benedettelli pour la bourse du commerce du grain et de la soie.
C'était un puissant lieu de commerce jusqu’aux années 1930.
Elle présente une loggia à arcades en rez‑de‑chaussée et un étage noble.
En 1973, le bâtiment a été transféré gratuitement par la municipalité à l’Université de Macerata.
Il devient le siège du Département de Sciences Politiques, communication et relations internationales.
A proximité se trouve l'Institut de la médecine légale qui date de 1825, quand Francesco Puccinotti, médecin et érudit renommé, fonde la chaire de Médecine Légale après la suppression de la faculté de médecine par Napoléon.
Puccinotti est l’un des pionniers de l’autopsie scientifique en Italie.
Le 17 janvier 1965, l’Institut devient une structure indépendante.
Cette autonomie s’accompagne de la création de sa propre bibliothèque spécialisée, de laboratoires et de salles d’autopsie pour l’enseignement et l’expertise médico-légale.
Au croisement du Corso della Repubblica et de via Santa Maria della Porta se trouve l'église san Filippo Neri (Philippe Neri).
La première église, dédiée à saint Philippe Neri, a été édifiée dès 1611, peu après sa canonisation, par les Padri Filippini (les pères philippins).
La première pierre angulaire de l'église actuelle a été posée le 17 décembre 1697 selon un projet de Giovan Battista Contini et l’église est achevée entre 1707 et 1730.
Elle a été fermée et réutilisée lors des expulsions des religieux sous les régimes français (1799 et 1810), puis rouverte progressivement.
Elle a été transférée aux Barnabites en 1847, puis à la Confraternita delle Sacre Stimmate (fraternité des saintes stigmates) en 1866, toujours gestionnaire aujourd’hui.
Endommagée lors du séisme de 1997, elle a été entièrement restaurée et rouverte en décembre 2012.
La façade est en brique pourvue de deux tours clochers à bulbe.
Le portail est orné depuis 1856, mais le revêtement extérieur prévu n’a jamais été réalisé.
L'intérieur est baroque en marbre polychrome avec quatre chapelles ornées de toiles d’artistes (Donnini, Benefial, Trasi, Mancini)
L’intérieur est accessible lors d’événements liturgiques.
Dans le centre historique, Piazza Vittorio Veneto, La cathédrale saint Jean a été édifiée à partir de 1625 d’après Rosato Rosati.
La coupole a été rajoutée en 1769 sous la direction de Padre Casarin.
Après le séisme de 2016, la cathédrale a subi des dommages. Elle a rouvert en décembre 2022, puis a été élevée au rang de cathédrale officielle en février 2023 par décision papale.
La façade est en brique et travertin. Le niveau bas est orné de pilastres doriques, surmontés d'une frise classique, tandis que l’étage supérieur s’appuie sur des pilastres ioniques et est couronné d’un fronton simple.
Malgré les nombreux projets, la construction reste volontairement sobre et non entièrement revêtue, reflet des contraintes historiques et économiques .
L’église suit un plan en croix latine, avec une nef centrale spacieuse bordée de deux bas-côtés.
Un imposant dôme central, coiffé d’une lanterne, culmine au croisement de la nef et du transept. Les stucs originaux datent de 1777, œuvre de Bernardino Consalvi, agrémentés de fresques décoratives de Pier Simone Fanelli d’Ancône.
La coupole réalisée en 1777 avec des stucs de Bernardino Consalvi, est décorée de fresques de Pier Simone Fanelli représentant les vertus théologales et religieux
L'orgue historique Callido (1790) est un instrument à double clavier.
Devant la Cathédrale San Giovanni se trouve une grande esplanade. C'est un espace dégagé et homogène, bordé par les arcades historiques à droite avec la Loggia et le Palazzo Ricci/Biblioteca)
Le Palais Ricci est de style Renaissance tardif et date du XVIe‑XVIIe siècle.
Il présente une façade en brique élégante, soulignée par des arcades au rez-de-chaussée
C'est une ancienne maison patricienne, bâtie pour la famille Ricci, éminente à Macerata. Elle est donnée à la commune au XIXe siècle.
Elle a été transformée en bibliothèque en 1900, et conserve un riche fonds ancien (incunables, manuscrits, archives municipales) et accueille activités comme conférences, ateliers et expositions.
La place a été récemment piétonnisée et entièrement repavée en pierre.
Elle accueille marchés, concerts, événements culturels et devient un cœur de vie sociale.
Entre ruelles médiévales, panoramas apaisants et trésors architecturaux comme l’imposant Sferisterio ou la Piazza della Libertà, la ville offre une plongée unique dans l’histoire et l’art de vivre italien.
Véritable écrin de culture et de traditions, Macerata invite à prendre son temps et à savourer l’Italie.
Nous quittons cette belle ville historique et partons pour Corridonia.
Nous terminons la journée par la visite de l’abbazia (église) San Claudio al Chienti, isolée en pleine campagne, légèrement en retrait du hameau de San Claudio, à quelques kilomètres au sud-ouest du centre de la commune de Corridonia.
Cette église est un monument romano-byzantin datant du XIᵉ siècle, flanquée de deux tours cylindriques, qui contiennent des escaliers qui relient les deux églises.
L’arrière de San Claudio, à l’est, donne sur un petit pré et offre une vue très harmonieuse.
Les volumes ronds des absides multiples, typique de l’architecture romane se juxtaposent aux lignes verticales des tours.
Ces absides sont semi-circulaires, construites en brique apparente, avec des arcs aveugles et de petites fenêtres en plein cintre qui laissent entrer une lumière douce.
A l'arrière, la structure est très « massive » et compacte, avec des murs épais sans décorations mais la brique se patine joliment sous la lumière du coucher du soleil.
Le site est isolé, entouré de champs et de cyprès.
L’arrière se distingue aussi par la vue sur les tours cylindriques latérales, qui s’élèvent symétriquement de chaque côté de l’église.
Ces tours, vues de l’arrière, donnent une silhouette très originale, on a l’impression d’un petit château fortifié ou d’un édifice byzantin.
L'intérieur est sur plan central (croix grecque inscrite dans un carré), avec cinq absides et composée de deux églises superposées, l’église inférieure, plus ancienne, probablement du XIᵉ siècle, et l’église supérieure, construite au XIIᵉ siècle, accessible par un escalier intérieur.
L’église inférieure a une atmosphère sombre et mystérieuse, avec une lumière tamisée filtrée par de petites fenêtres étroites.
Le plan centré est divisé par des colonnes massives en briques qui soutiennent la voûte à croisée d’ogives. on peut distinguer neuf voûtes en croisée réparties sur les neuf compartiments de l’église, portées par quatre piliers imposants qui définissent l’espace en plan centré.
Absides semi-circulaires : on aperçoit l’abside principale au fond, éclairée par une fenêtre unique au niveau supérieur, avec deux fresques datant de 1486 représentant saint Rocco et saint Claudio.
Le décor est très dépouillé, sans fresques conservées.
Au sol, des dalles en pierre, parfois avec des tombes ou des marques funéraires anciennes.
L’église supérieure reliée depuis l'église inférieure par un escalier en colimaçon est plus lumineuse, grâce à de plus grandes fenêtres.
Le plan est en croix grecque inscrite, avec une abside centrale et des absidioles. Les voûtes sont en berceau ou en croisée d’ogives.
Il reste quelques restes de fresques (très effacés) et des inscriptions en latin.
Elle a une acoustique remarquable, les chants résonnent magnifiquement sous les voûtes.
Elle a été déclarée Monumento Nazionale en 1902.
L’intérieur de San Claudio est un bel exemple de roman pur, cette structure à deux niveaux rappelle certains édifices paléochrétiens et byzantins.
L'église San Claudio est un bel édifice roman épuré, centré et mystique, où la structure parle d’elle-même.
Assise, Macerata et Corridonia forment un itinéraire unique au cœur de l’Italie, où spiritualité, culture et douceur de vivre s’entrelacent harmonieusement.
À Assise, la majesté de la basilique Saint-François et les ruelles médiévales invitent à la réflexion et à la découverte d’un patrimoine spirituel incroyable.
À quelques kilomètres, Macerata dévoile ses trésors artistiques et son atmosphère vivante.
Enfin, Corridonia séduit par sa magnifique église romane
En reliant ces trois perles, nous avons exploré des paysages variés, savouré une gastronomie locale généreuse et plongé dans une histoire millénaire.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette et Gérard Gleyze