Après la visite du château d’Issogne nous voilà au château de Fénis, pour une visite, toujours commentée par notre excellente guide.
Fénis est situé sur un léger coteau. Il était le siège de représentation des membres les plus importants de la famille Challant.
La défense du château est assurée par sept tours dotées de cheminement de ronde ; le donjon, la tour la plus massive, était pour le Seigneur et les survivants le dernier refuge pendant les assauts.
Soit la grande tour de plan carré soit la tour cylindrique qui servait de pigeonnier sont intégrées à l’enceinte intérieure.
Le château de Fénis est l’un des châteaux médiévaux valdôtains les plus connus. Les premiers témoignages le citent dès 1242. Il est alors connu comme Castrum Fenitii et appartient déjà à la maison de Challant, vicomte d’Aoste.
La plupart des travaux de construction ont été réalisés entre 1320 et 1420, sous Aymon qui fait rajouter les tours crénelées et Boniface Ier de Challant qui en 1392 dirige un nouveau plan de construction, faisant bâtir les prisons au sous-sol et l’escalier aux marches demi-circulaires dans la cour. Il commande aussi entre 1414 et 1420 les fresques de la chapelle et de la cour à Giacomo Jaquerio. C’est du gothique courtois, mouvement pictural européen du XIVe siècle, ces scènes étaient commandées pour souligner le prestige de la famille.
Après la mort de Boniface Ier, le déclin de la maison de Challant commence, le manoir reste aux Challant jusqu’en 1716, quand Georges-François le cède aux Saluces-Paesana pour payer les dettes contractées par son père.
Les vicissitudes qui marquèrent la famille le menèrent jusqu’à la détérioration. Le bâtiment a été utilisé comme métairie, les salles du rez-de-chaussée ont servies d’étable, et la chapelle de fenil.
Alfredo d’Andrade, rachète le château en ruine en1895. En 1898 commence un lent travail de restauration qui va lui redonner la splendeur actuelle. Après en avoir restauré les parties les plus endommagées il le donne à l’État Italien.
Dans la cour intérieure au-dessus de l’escalier aux marches demi-circulaires, on admire une fresque où Saint Georges qui tue le dragon, libérant ainsi la princesse.
Il s’agit d’une représentation allégorique de la lutte entre le bien et le mal, sujet très populaire
à cette époque là.
Sur les murs tout autour du balcon sont représentés des sages et des philosophes de l’Antiquité montrant des parchemins qui citent proverbes et maximes en ancien français.
Dans la chapelle au premier étage, sur les parois latérales, les apôtres et différents saints.
Sur la droite une crucifixion peinte et à gauche Notre Dame de la miséricorde.
Parmi les personnages agenouillés des membres de la maison de Challant et,
en particulier, Boniface I à droite.
De nos jours, le château appartient à la Région Autonome Vallée d’Aoste qui, entre autres, a aménagé son intérieur en un musée du meuble valdôtain.
Nous pouvons y admirer de beaux anciens coffres régionaux sculptés.
Ce sont pour la plupart des coffrets et coffres de mariage.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette et Gérard Gleyze
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