Le site archéologique de Butrint, autrefois connu sous le nom de Buthrotum est situé au sud de l’Albanie à environ 20 kilomètres de Saranda et près de la frontière grecque tout près d’Igoumenitsa.
Depuis
Saranda, la route qui nous conduit à Butrint a été construite en 1959 pour
accueillir Nikita Khrouchtchev.
Les
ruines de Butrint sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1992.
Le parc national de Butrint s'étend sur 86km2 et a été créé en 2000. Le parc est classé zone humide d'importance internationale_convention de Ramsar) depuis 2003. Cette zone abrite un grand nombre d'espèces menacées comme le caret, le courlis à bec grêle, la tortue cuir, le phoque moine méditerranéen.
Le parc national de Butrint s'étend sur 86km2 et a été créé en 2000. Le parc est classé zone humide d'importance internationale_convention de Ramsar) depuis 2003. Cette zone abrite un grand nombre d'espèces menacées comme le caret, le courlis à bec grêle, la tortue cuir, le phoque moine méditerranéen.
Le site a été habité depuis les temps préhistoriques, et a été successivement le siège
d’une tribu grecque (les Chaoniens), prise par les Romains en 167 avant JC,
puis occupée par l'Empire byzantin et la république de Venise, avant d'être
abandonnée à la fin du Moyen Âge.
Butrint a inspiré Virgile. Dans dans l'Énéide il fait allusion aux anciennes portes de la ville
qui rappellent à Énée celles de la ville de Troie : les portes Scées.
C'est
sous le nom de Buthrot, que Racine situe l'action de sa tragédie Andromaque.
Eugène Delacroix y a déposé son chevalet.
Eugène Delacroix y a déposé son chevalet.
Le
circuit en 18 points est marqué par des panneaux explicatifs enrichis
d'illustrations.
A l’entrée du site nous longeons un petit lac et nous voyons les montagnes qui sont sur le territoire grec.
En longeant la berge, on parvient au premier panneau qui indique l'emplacement des plus anciennes habitations du site ainsi que la présence des vestiges de thermes romains.
Juste derrière ceux-ci se dresse une haute tour vénitienne (2) percée de fines meurtrières. Construite au début du XVIe s., elle rappelle que Butrint, alors dépeuplée, servait de poste avancé pour défendre et nourrir l'île voisine de Corfou tenue par les Vénitiens (1386-1797), puis brièvement par les Français.
Nous empruntons une allée bordée d'arbres puis un chemin qui longe une forte concentration de monuments.
Ils constituaient le coeur de la cité antique avec
la source sacrée et le sanctuaire d'Asclépios (3 et 4). (Au IVe s. av. J.-C. la tribu grecque des
Chaoniens vouait un culte à ce dieu guérisseur fils d'Apollon. On venait ici
pour se purifier à la source réputée miraculeuse et pour organiser des
cérémonies où les esclaves étaient affranchis. Butrint est le second site connu
après Delphes à avoir pratiqué l'affranchissement des esclaves).
Sur le côté gauche de la scène, des
inscriptions grecques sont gravées dans la pierre, il s'agit d'actes
d'affranchissement d'esclaves.
Le sanctuaire se composait d'un temple, d'une stoa (galerie), d'une pièce fermée où était enfermé le trésor, de bâtiments accueillant les pèlerins, et le théâtre .
Le théâtre est le monument le plus célèbre de Butrint où se tient chaque année un festival. Édifié au IIIe siècle avant J.-C., il accueillait jusqu'à 1 500 spectateurs. La scène, reconstruite au IIe s. av. J.-C., comporte un mur orné de six niches qui abritaient des statues de marbre. C'est là qu’a été découverte la statue de la déesse de Butrint, exposée au musée national d'Histoire, à Tirana.
La partie basse est sous les eaux et fait
le bonheur des tortues.
Près du théâtre, se trouvent les ruines romaines. La transformation de Butrint en colonie par Auguste en 31 av. J.-C. s’est traduit par l'expansion de la ville de part et d'autre du canal, la construction de nombreux monuments publics, d'un forum et d'un aqueduc qui alimentait les thermes.
En tournant à gauche, on parvient au forum romain.
Découverte en 2005, cette place pavée de 20 m de largeur et 52 m de
longueur a été érigée sur l'ancienne agora grecque. Elle était ornée de statues
de marbre.
Édifié au VIe s., le baptistère est l'un des plus beaux exemples connus de baptistères paléochrétiens en Méditerranée centrale.
Il se compose de deux rangées de piliers en granit et d'un fond baptismal au centre. Son sol est pavé d'un ensemble huit mosaïques polychromes (rouge, noir et blanc) développant le thème du Salut des âmes - le chiffre 8 étant lui-même le symbole du Salut dans la tradition chrétienne - avec 64 médaillons à figures animales.
Ces mosaïques sont le plus souvent recouvertes de sable et de terre pour assurer leur conservation.
À côté du baptistère se trouvent les ruines de thermes et un nymphaion (grande fontaine rituelle aux nymphes) doté de niches qui accueillaient des statues.
L'édifice actuel de la grande basilique remonte
à la période vénitienne. Elle a été construite à l'emplacement de la première
basilique du VIe s. Cette dernière était composée de trois nefs séparées par
des colonnades dont certains éléments réutilisés apparaissent dans les murs.
Autrefois décoré de mosaïques polychromes (encore visibles en certains endroits) réalisées par les mêmes artisans que celles du baptistère, le sol a été plus tard recouvert de dalles de pierre.
Autrefois décoré de mosaïques polychromes (encore visibles en certains endroits) réalisées par les mêmes artisans que celles du baptistère, le sol a été plus tard recouvert de dalles de pierre.
On longe ensuite le lac où un homme pêche
des huîtres. Nous avons une vue sur le mont Mile et la colline de Kalivo (fortifiée à l'âge de
bronze).
Peu après, en descendant quelques marches, la pointe nord de la péninsule est marquée par la présence des imposantes fortifications grecques du IVe s. av. J.-C.
Le mur sont construit de pierres taillées comporte une étroite ouverture surnommée " porte Scée ".
Elle évoque, selon le poète Virgile (Ier s. av. J-C.), les portes Scées de la mythique Troie. Celles qu'ouvrirent les occupants du cheval de Troie pour faire pénétrer les soldats grecs dans la ville.
Nous empruntons un sentier et arrivons à la
porte du Lion. Elle doit son nom à son linteau en pierre orné d'une sculpture
représentant un animal à corps de lion et tête de sanglier.
Cette pierre rectangulaire a été
ajoutée au Ve s. pour abaisser le niveau de la porte et rendre la défense plus
aisée.
De la porte du Lion, le sentier monte
ensuite au sommet de la colline jusqu'à l'ancienne ville haute où se tenait l’acropole.
A cet endroit il ne subsiste quasiment rien des anciennes fortifications et des
bâtiments antiques.
Sur la partie ouest, un fort a été ajouté
au XIIIe s. par les Vénitiens. Celui-ci a été rénové dans les années 1930 pour
abriter les découvertes de la première mission archéologique italienne.
Dans la
partie souterraine de la tour se trouve un petit musée.
Sur, la terrasse très bien fleurie, nous
pouvons voir une statue. Il s’agit d’une tête, qui a la particularité d’avoir
un profil d’homme et un profil de femme.
De cette terrasse nous avons un
extraordinaire panorama sur l'embouchure du canal et sur l'île de Corfou.
Butrint est un lieu quasi magique avec l’alliance
de l’archéologie et de la nature méditerranéenne.
Nous le quittons cependant
pour nous rendre à la non moins magique et incroyable fontaine de Syri i Kaltër
et à Girokastra, la ville natale d’Ismaël Kadaré.
Ceci fera l’objet d’un prochain article.
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