Après notre visite de Bourg D'oisans
et du col du Lautaret et du Galibier
Nous poursuivons notre week-end, et aujourd'hui 18 juillet 2020, nous entreprenons la rando au col d'Arsine dans le massif des Ecrins.
Nous partons de notre gîte situé à 1 718m pour atteindre le col à 2 348m (dénivelé positif de 630m)
Nous partons mais un voile cache notre destination
et joie...quelques minutes plus tard tout s'illumine
Nous prenons le sentier et longeons le lac
En cette saison (fin juillet) les fleurs sont en abondance, nous prenons notre temps pour
admirer toutes ces belles fleurs alpines
Des salicaires (fleur rose) au milieu de millepertuis officinal (fleur jaune).
Les salicaires ont été utilisées par la médecine, de l'Antiquité au XXe siècle, pour soigner la dysenterie ainsi que les hémorroïdes et différentes affections de la peau.
Il existe 400 variétés de millepertuis. Il est utilisé en pharmacie notamment pour les troubles de l'humeur.
L’astragale faux sainfoin compose de jolis massifs bien colorés au milieu des cailloux.
La gentiane jaune est aussi appelée gentiane officinale, jouvansanne, quinquina d'Europe, quinquina des pauvres, lève-toi-et-marche, jansonna, bananier des Alpes et quinquina indigène..
Puis nous suivons le sentier rocailleux sur le versant schisteux qui longe la Romanche.
La Romanche prend sa source au glacier de la Plate des Agneaux, dans la partie nord du massif des Écrins, et conflue dans le Drac à Champ-sur-Drac, au sud de Grenoble.
Elle a une longueur de 78,3 km.
Au Moyen Âge, elle avait formé un lac naturel autour de Bourg d'Oisans, qui s'appelait Saint-Laurent du Lac. (voir mon article sur Bourg d'Oisans)
Nous longeons de belles forêts de sapins, d'épicéas, de mélèzes
et arrivons au Pas d’Anna Falque où un panneau nous conte sa légende :
"Il y a très longtemps, les gens voyaient parfois « lou foultrou », esprits follets aux pouvoirs maléfiques accompagné de leurs juments.
Anna Falque descendue fêter la St Jean au pied du col alors qu’elle était en estive à l’Alpe du Villar, s’était vêtue d’une robe aux couleurs très vives, malgré l’interdiction de sa mère.
Après une folle soirée, Anna rentra escortée par une troupe de joyeux lurons.
Aux pieds des lacets du chemin appelés en patois « les voutes », une cavale au poil brun rouge foncée apparut. Tous purent l’enfourcher, jusqu’au dernier qui s’écrit : « jésus-Marie ». Aussitôt cette jument bondit dans une grande flamme avec un ricanement sournois, emportant à jamais la désobéissante Anna Falque et ses amis qui l’accompagnaient."
A partir du Pas d’Anna Falque, la montée des Voutes devient plus raide
Nous sommes à flanc de montagne, le soleil rase les sommets
C'est la fonte des neiges, les glaciers alimentent les ruisseaux et les torrents qui coulent à flots et dévalent les flancs de montagne à grands bruits.
Le paysage est à vous donner le vertige
De la gravière, en franchissant le Pas d'Anna Falque puis la montée des Voutes, on arrive à la grande plaine de l'Alpe. Cette zone est une succession de cuvettes et de verrous. Ceci est dû à l'alternance de zones où la roche très dure n'a pas pu être rabotée par les glaciers et des zones où l'ancien glacier a creusé un terrain sédimentaire tendre qui a été ensuite comblé par les alluvions.
Après la montée des Voutes, nous arrivons à la grande plaine de l'Alpe.
C'est un plateau herbeux ou un troupeau de vaches rumine paisiblement. Elles vont donner du lait pour fabriquer du succulent beaufort d'été et la non moins excellente tome de Savoie.
Le sentier traverse l’alpage en pente douce, et là...instant magique...nous voyons un grand nombre de marmottes qui regardent les randonneurs paisiblement.
Nous continuons notre chemin avec en fonds comme panorama le glacier d’Arsine, la Montagne des Agneaux et le Pic de Neige Cordier.
Nous avons pris de l'altitude, la flore est différente.
Nous croisons des joncs ou herbes à coton.
Nous trouvons les linaigrettes dans les endroits humides, dans les tourbières en terrain siliceux. On les trouve essentiellement en montagne car dans les plaines leur milieu a disparue.
Pour mémoire, lors de la Première Guerre, dans les Monts d'Arrée (massif montagneux ancien de la Bretagne occidentale), elles étaient systématiquement cueillies pour utiliser leur soie en remplacement du coton.
Un champ de linaigrettes
Des circes épineux, plante commune qui pousse en montagne ...On l'appelle aussi
Cirse à feuilles lancéolées, Cirse commun, Cirse lancéolé, Chardon lancéolé, Chardon vulgaire ou commun, Gros chardon, Piqueux.
De magnifiques lys martagon qui peuvent mesurer jusqu'à 1m de hauteur.
Cette espèce est protégée et soumise à réglementation. Sa cueillette est interdite dans toutes les réserves naturelles et parcs nationaux.
Des joubarbes qui poussent souvent à creux de rocher et offrent de superbes fleurs étoilées;
Elles étaient cultivées depuis la plus haute Antiquité, les Romains leur attribuaient la faculté d'éloigner la foudre, alors que les anciens Scandinaves lui attribuaient le pouvoir d'éloigner les mauvais esprits de la maison.
On plantait de ce fait de la joubarbe sur les toits.
De nombreuses églises et cathédrales gothiques sont ornées de fleurs de joubarbe en pierre.
Au Moyen Âge elles étaient cultivées comme plante médicinale.
Nous arrivons au col
Le panorama est magique et très minéral.
Nous sommes face au cirque du glacier d’Arsine surmonté avec la Montagne des Agneaux et le Pic de Neige Cordier.
Le chemin continue vers le lac d'Arsine mais nous n'irons pas aujourd'hui.
Après nous être restaurés et remplis les yeux de ce paysage magistral, nous reprenons le même chemin et dans la descente à 2 231m nous bifurquons vers le lac de l'étoile aux eaux claires.
Il est situé dans des éboulis.
Nous sommes de retour au gîte fourbus mais heureux.
Demain nous irons visiter le jardin du Lautaret et irons ensuite au lac du Pontet.
Texte : Paulette Gleyze
Photos : Paulette, Anne et Gérard Gleyze
C'est magnifique, je me suis régalé régalée à regaeder ces beaux paysages merci Paulette
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