Le 27 mai 2022, après la visite de l'abbaye d'Ambronay, nous nous rendons à Pérouges dans l'Ain.
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La commune est connue pour sa cité médiévale. Elle juchée sur un mamelon à 270m d'altitude qui lui donne une position dominante sur la plaine du Rhône.
C'est une ancienne cité de tisserands avec une double enceinte de remparts qui a disparu dès le 18e siècle.
Incroyablement préservée, cette cité médiévale fait partie des "Plus beaux villages de France".
La cité est pavée de galets...attention aux chevilles !
Pérouges est fondée par des gaulois qui venait de Pérouse en Italie, cité étrusques, après avoir fui le régime de Rome.
Au Moyen Âge, elle bénéficie de sa position stratégique, sur la route des foires entre Lyon et Genève.
Au XVe siècle, elle passe des mains des Dauphinois à celles des Savoyards et au XVIe siècle elle subit les guerres de religion.
Rattachée au Royaume de France en 1601, Pérouges connaît une véritable période de prospérité autour du tissage et de la viticulture.
Déserté par ses habitants le village a frôlé la disparition au début du XXe siècle quand en 1911, artistes et notables créent, sous l’impulsion d’Anthelme Thibault, propriétaire de l’une des six dernières maisons habitées du village, le Comité du Vieux Pérouges.
Cette initiative a obtenu le soutien d’Édouard Herriot, alors Ministre des Beaux-Arts et futur Maire de Lyon, qui devient d’ailleurs propriétaire à Pérouges.
C'est grâce à ces passionnés que le village renait et est devenu l’un des “Plus Beaux Villages de France” .
Un intéressant lien nous conte la naissance et l'histoire du Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges ainsi que ses objectifs, ses missions, ses réalisations...
Nous entrons dans la cité par la porte d’En-Haut accolée à l'église forteresse du XIIe siècle. La tour mesure plus de 15m de hauteur. C'était l'entrée de l’ancien château-fort.
Aujourd'hui il ne subsiste que le battant de la porte qui date du XVe siècle. La tour permettait l'accès au chemin de ronde qui faisait le tour de la cité.
L'église Ste Marie-Madeleine, construite vers 1440 (époque de Jeanne d'Arc) est de style gothique malgré ses murs massifs et ses ouvertures étroites. Ces attributs sont dus à l'enceinte défensive; il s'agit d'une église-forteresse. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 23 mai 1912.
Ses qualités acoustiques exceptionnelles permettent d'accueillir des concerts.
Le sanctuaire n'est pas dans l'alignement de la nef ce qui donne à l'église un air penché. Cela est dû à la configuration des fortifications.
Il y a une suite d'élévations du sol, passé la porte d'entrée on gravit six marches pour arriver à la nef. Au niveau de la nef, on accède au chœur par deux marches, puis dans le sanctuaire par trois autres marches.
La nef est composée de 7 travées. Elle est soutenue par cinq gros piliers octogonaux de chaque côté.
La voûte de la nef est une voûte d'arêtes quadripartites.
Plusieurs piliers de l'église présentent des restes sculptés d'anciens autels adossés aux colonnes.
L'ensemble décoratif le plus significatif est sur la voûte de la troisième travée : au centre de la clef de voûte est aux armes de la maison de Savoie, qui a eu la seigneurie de Pérouges de 1355 à 1601.
Autour de cet ensemble, quatre sculptures représentant les 4 évangélistes :
un homme représentant St Matthieu
un lion représentant St Marc
un taureau pour St Luc
un aigle pour St Jean
Les bas côtés sont étroits, les fenêtres sont les anciennes meurtrières.
Dans une chapelle latérale se trouve un sarcophage provenant d'une ferme de Reyrieux, et des anciens bénitiers dont l'un est daté de 1406 qui vient de St Etienne de Montluel, église aujourd'hui démolie.
Au dessus de la porte d'entrée, une statue en bois du XIVe siècle provenant d'une ferme bressane représente la vierge et l'enfant.
Nous continuons notre visite par la découverte du village et sommes complètement immergé dans le moyen-Âge.
Les échoppes, les demeures de tisserands, les maisons de notables avec leurs fenêtres à meneaux, les ruelles pavées de galets...tout est authentique.
La maison Cazin a été construite en 1394 par Jean Hubert Johannod, marchand drapier.
Au 19e siècle, elle appartenait à la famille Cazin, d'où son nom. Françoise Cazin a été la dernière occupante et la maison a été abandonnée ensuite.
Elle est rachetée en 1926 par le Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges dans le but de la sauver de la ruine et de commencer sa consolidation.
En 1934, une mécène, Madame Germaine de Villeneuve va assurer le financement de sa restauration jusqu'à sa mort en 1972. Depuis c'est le Comité qui assure sa restauration et son aménagement.
La maison Cazin est classée au titre des monuments historiques en 1921.
La maison du sergent de justice a servi de prison. Le sergent y jugeait les "délits de proximité", c'est à dire les affaires courantes sanctionnées par une amende. Des affaires de sorcellerie y ont aussi été jugées. On raconte que trois femmes accusées de sorcellerie, ont été brûlées sur la place du village, l'actuelle place du tilleul.
La maison du grenier à sel qui a fonctionné de 1536 à1790.
Maison du bourgeois Jean Chrétien.
Une magnifique maison restaurée par le Général Adolphe Messimy.
La rue des Princes qui mène à la résidence des Princes de Savoie était une rue marchande.
La Maison des Princes du XIVe et XVe siècle est l’ancienne demeure des Ducs de Savoie. Elle a été classée monument historique en 1921.
La maison des princes de Savoie accueille un musée de traditions populaires, le musée de la tour du guet.
Il a été créé en 1912 par le Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges dans le but de préserver, de mettre en valeur et à la disposition du public, différents objets ayant trait à l’histoire de la cité.
Il a été constitué par des dons de familles de Pérouges et sont la propriété de l’Association.
L’Hostellerie du vieux Pérouges, est une superbe maison à pans de bois du XIIe siècle sur la place du Tilleul. Le tilleul a été planté juste après la Révolution.
L'auberge est toujours en activité.
L'hostellerie du Vieux Pérouges fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 24 novembre 1921 et l'auberge fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 7 août 1941.
Rien de mieux à Pérouges que de s'asseoir sur la place du village, pour savourer l'authentique "galette de Pérouges".
Reprenons les explications de Christophe Thibaut au sujet de la galette de Pérouges : "Dans les siècles passés, le vendredi, jour maigre, on allumait les fours dans les villages, c’était le jour de la fabrication du pain pour la semaine.
Les villageois en profitaient aussi pour cuire des tartes et faire un bon repas malgré le jour maigre.. Elles étaient salées (oignons, poireaux,fromage...) ou sucrées (fruits ou sucre).
En 1912, Mme Marie-Louise Thibaut s'installe dans le village de la famille de son mari, Anthelme. Elle restaure et ouvre l'Hostellerie du Vieux Pérouges. Son objectif était de redonner vie au village qui était en cours de démolition.
Elle reprend, en l'améliorant, l'ancienne recette de la tarte au sucre que l'on cuisait dans les fours le vendredi.
Aujourd'hui le recette est toujours la même, à base de pâte briochée, étalée finement et cuite avec beaucoup de sucre et de beurre.
La galette de Pérouges a contribué et contribue toujours à la renommée de la cité de Pérouges."
Aujourd'hui, la recette fait l'objet d'une marque déposée.
Pérouges est une petite commune de 1200 habitants mais elle compte 81 édifices qui bénéficient d'une protection au titre des monuments historiques.
55 édifices comportent une partie classée, les 26 autres sont inscrits au titre des monuments historiques.
Wikipedia nous donne la liste des 81 monuments inscrits.
Texte : Paulette Gleyze
Photos : Paulette et Gérard Gleyze
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