mercredi 19 octobre 2022

L'art urbain en bord de Seine


Le 19 août 2022, nous avons découvert à Paris, l'art urbain en bord de Seine, dans le tunnel des tuileries.
Il est accessible depuis le pont Neuf au niveau des quais bas, dans la continuité de Paris Plages, ou par un accès depuis le jardin des Tuileries, le long du Louvre.

C'est un parcours gratuit d’œuvres monumentales ouvert 7 jours sur 7.


Le tunnel des tuileries a été fermé à la circulation des véhicules en 2016 et est devenu une voie piétonne et cyclable.
Il relie la Concorde au Pont Neuf sur 860 m de long.

Dû à l'initiative d'Artistik Rezo (Association culturelle à Paris) avec le soutien de la ville de Paris, l'objectif était de transformer le Tunnel des Tuileries en galerie d’art urbain ouverte à tous.

Dix street-artistes du monde entier ont été invités à réaliser en juillet 2022, de vastes fresques tout au long de ces 800 mètres.

Les artistes devaient réaliser des fresques de 40 mètres de long sur 4 mètres de haut, ils ont ainsi à leur disposition une grande galerie avec 2000m2 de fresques. Les œuvres abstraites alternent avec les oeuvres figuratives.

Ces fresques sont visibles depuis le 25 juillet 2022 et le seront au moins pour un an, jusqu’à l’été 2023.

Elles s'inspirent de l'environnement direct du tunnel : Paris, la Seine, le Louvre, tout en préfigurant l'arrivée des jeux olympiques et para olympiques de 2024.

Le street-art est un grand mouvement artistique du 21e siècle. Il est vivant et coloré.

Ce tunnel était sombre et gris, livré au vélos et trottinettes dans une ambiance sombre et menaçante, c'est maintenant un espace dédié au street-art devenu une galerie monumentale unique en son genre.


La street-artiste, Madame, diplômée en lettres, comédienne et scénographe, s'est redirigée vers les arts plastiques, la sculpture, la peinture puis le collage. Elle articule un travail de collage et de texte. Elle réalise des collages à partir d'images rétros des années 50 et 60.
Ses collages réalisés en petits formats sont ensuite numérisés et imprimés en très grands formats puis sont collés sur les murs.
Ici, elle souligne le rôle indispensable des lieux culturels et des musées avec sa référence au Louvre.



Le graffeur finlandais de la vie sauvage, Jussi TwoSeven a représenté la décomposition du mouvement d’un loup en pleine course, mi-canidé mi-Tour Eiffel, l’artiste combine à la fois le symbole de Paris et celui de son pays, la Finlande.
Son prénom indique la Finlande, son nom la volonté d’un artiste, farouche et furtif, comme les animaux sauvages.







Romain Froquet a puisé son inspiration dans les futurs JO de 2024 à Paris.
Il revisite les anneaux olympiques dans sa grande fresque. Il utilise des couleurs primaires et des entrelacements de courbes.



Face à son œuvre, Romain Froquet a déployé sa palette de couleurs.

L'artiste autodidacte War choisit ce pseudonyme, en référence à Bob Marley et à sa rebel music. Il s'est fait connaître à Rennes pour avoir réalisé des peintures monumentales dans l'espace public, souvent la nuit et sans autorisation. Il est toujours masqué et vêtu d'un costume représentant un personnage entre super-héros nocturne et guerrier mystique.
Il rend ici hommage aux animaux omniprésents dans les représentations de l'Antiquité. Le rendu rappelle les peintures des grottes du Paléolithique.




L’Italien Andrea Ravo Mattoni a réalisé une peinture à l’aérosol qui reprend des détails de chefs-d’œuvre du Louvre tels que Misse et Turlu, levrettes de Louis XV (1725) de Jean-Baptiste Oudry, L’Origine de la peinture, ou Dibutade dessinant le portrait de son amant (1785) de Jean Baptiste Regnault ou encore L’Enfant Jésus désignant à la Vierge les fleurs de la Passion (XVIIIe siècle) de Francesco Trevisani, sur un fond rouge qui représente la trame de l’histoire de l’art.
En 2017, Ravo reproduit une œuvre célèbre du Caravage sur la façade du centre hospitalier Gemelli de Rome. Récemment, dans le cadre des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, il réalise 5 grandes toiles au château d'Amboise. Il collabore également avec le musée du Louvre.

L'objectif de Andrea Ravo Mattoni, est de rendre accessible les grands classiques de la peinture en leur donnant vie dans la rue.




Bault commence le graffiti en 1997 à Sète en formant le groupe TK, puis en Avignon.
Il développe un cabinet de curiosité peuplé de monstres, de personnages grotesques et d'environnement pollué. Les formes coulent, se superposent, s'entremêlent.
Il écrit : "Pour réaliser cette fresque j'ai glané des images sur le site tentaculaire des collections du Louvre en tapant des mots clés farfelus comme casserole, théière, fragment ou débris... J'ai choisi de représenter une suite d'objets qui m'ont interpelé ou amusé."





Lek et Sowat mêlent abstraction, lettres et travaillent ensemble depuis 2010. Anciens pensionnaires de la villa Médicis, ils sont les pionniers de l'exploration "des ruines contemporaines". Leurs graffitis sont rentrés au centre Pompidou.

Ils explorent ici les sous-sols de Paris pour rendre hommage aux racines souterraines de leur culture artistique à Jacques Villeglé, incontournable de l'art urbain et décédé en juin 2022. Le Centre Pompidou, lui avait consacré une grande rétrospective en 2008.



A côté des oeuvres grands formats, de nombreuses autres oeuvres ornent magnifiquement les murs du tunnel.

Par Nash, un Rafale en or avec des billets qui s'échappent.


L'oeuvre de Réa One au style 3D


Mathieu_1976


Monkiz

Kraken

Dawal

Fleo JP


Aimée 22

Filip.Cif

Petri 22


Psy 22


Et bien d'autres encore, aux signatures illisibles, mais avec autant de talent, abordant des thèmes divers et variés.









Certains sont amusants.




D'autres plein de fraîcheur, de poésie et de tendresse.





Ce fut une découverte exceptionnelle et intense.

La variété des thèmes, des styles, des dessins, des couleurs ont contribué à une balade insolite et plaisante tout au long de ce tunnel.

Le street art est une richesse à découvrir et à connaître.

Si vous aimez cet art, voici un article sur le street art grenoblois que j'écrivais il y a quelques années.

Chaque année Grenoble organise un festival où se retrouvent de nombreux graffeurs.




Paulette Gleyze pour le texte

Paulette, Anne et Gérard Gleyze pour les photos

















4 commentaires:

  1. très chouette et très surprenant... Bonne idée en tout cas. Merci

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  2. quelle inventivité !!! Nous irons voir. Merci pour toutes les découvertes que tu/vous partager. Merci

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  3. super merci je fais appel a tes souvenir de pub d'hier ! le street art fond dans mon coeur (pas dans la main!)

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