Le Maroc est composé de deux groupes de population, d'Arabes et de Berbères. Aujourd'hui les Berbères représenteraient 65% de la population marocaine.
Les Berbères sont les natifs originels de toute l'Afrique du Nord. Certaines théories avancent que les Africains originels se seraient mélangés aux Vikings d'Europe du Nord, créant ainsi un A.D.N. métissé unique.
Le Maroc pratique l´Islam sunnite, qui prône une interprétation assez souple du Coran, ainsi qu'une large tolérance.
Le Maroc est une monarchie constitutionnelle. Le Parlement est composé d'une chambre de 325 députés élus tous les cinq ans au suffrage universel, et d'une chambre de 270 conseillers élus au suffrage indirect par les autorités locales, les organisations professionnelles et les syndicats, renouvelables par tiers tous les neuf ans.
Au dernier recensement officiel, la population est évaluée à 37,772 millions d'habitants auxquels il faut ajouter la diaspora estimée à 4,5 millions de personnes.
Le Maroc compte deux langues officielles : l'arabe et l'amazighe (le berbère).
Le français est couramment parlé.
Les panneaux de signalisation routiers comportent les trois langues : l'arabe, le berbère et le français.
En terme de personnalité, hormis le roi et divers sultans on peut nommer deux grands écrivains : Tahar Ben Jelloun (né en 1944) et Driss Chraibi (1926-2007), le grand athlète Hicham El Guerrouj (né en 1974), coureur de demi-fond, double champion olympique, quadruple champion du monde, plusieurs fois recordman du monde (1 500 m, 2 000 m).
La vie au Maroc est peu chère pour un porte monnaie européen. Avec 100€ nous avons 1000 dirham, mais ne pas oublier que les salaires y sont très bas. A titre d'exemple un professeur gagne 2 000 dirhams à 3 000 dirhams (200 euros à 300 euros environ) par mois. Le pourboire est ici une véritable institution.
Le Maroc c'est aussi ses traditions, sa cuisine, son rituel du thé, sa musique, ses hammams, son artisanat et la gentillesse et l'accueil des marocains.
Lors de notre voyage à Marrakech nous avons pu déguster de goûteux plats, tant aux restaurants que dans des familles où nous étions invités, et nous avons eu l'occasion de connaître le rituel du thé au sein de plusieurs familles dans leurs riads.
Au restaurant, nous avons principalement mangé des soupes : l'harira, ou soupe de pois chiches et de légumes. A ces légumes sont rajoutés des épices, des condiments et des viandes, qui font de ces soupes des repas complets.
Nous avons dégusté des tajines. La tajine est le plat dans lequel cuit le ragoût. Le ragoût est à base de viande (agneau, poulet) et de divers légumes. Cela va du citron confit à l´aubergine et de l´amande au pruneau. Un tajine n’est jamais deux fois le même.
Autre grand classique, le couscous, que l’on mange salé ou sucré-salé. Il est bon quand la semoule est bonne.
l'harira
tajine aux légumes
tajine aux légumes
le couscous
Après avoir visité, à Tamansourt, l'association Safa Wakhayer qui reçoit "des enfants différents", avec qui Denis a des liens privilégiés, nous avons été invités chez la Présidente Fatiha et son mari Mustapha, avec la directrice Ayat, dans leur riad au cœur de la Médina.
C'était un véritable repas de fête avec en entrée une pastilla au poulet suivie d'une tanjia de bœuf au citron confits et de délicieuses pâtisseries à base d´amande et sucrées au miel, le tout accompagné du traditionnel thé à la menthe.
La pastilla est un plat traditionnel du Maghreb servie lors des fêtes juste avant le plat principal. C'est une tourte constitué de feuilletés fourrées d'une préparation à base d'oignon, de poulet, de persil, de coriandre, d'œuf dur et d'amandes, parfumé à la cannelle.
La tangia, tanjia ou tanjiat, est un plat traditionnel de la cuisine marocaine souvent associé à la ville de Marrakech. Ce plat est surtout préparé par les hommes.
C'est un plat de viande accompagné de légumes, cuit dans un pot de terre (appelé tangia) pendant quatre heures, dans les cendres du four à bois de quartier (ou farane).
Ce repas mangé à la marocaine (avec les doigts et le pain) était un pur délice dans une grande convivialité et un lieu magnifique.
La pastilla avant dégustation
La pastilla après dégustation
La tangia
La tangia dégustée à la marocaine
les pâtisseries
le thé
Le thé est une boisson essentielle au Maroc. C'est souvent l'occasion d'un véritable cérémonial. Le pays est le premier importateur de thé vert au monde.
Il existe plusieurs théorie pour expliquer et dater l'arrivée du thé au Maroc.
La première veut que le thé ait été importé au Maroc dès le XIIe siècle par les Phéniciens installés au Nord du pays pendant huit siècles.
Une autre hypothèse veut que les Berbères l'aient amené avec eux en arrivant du proche Orient.
D'autres affirment que les Britanniques vendent du thé dans certains ports marocains dès le seizième siècle.
Une autre théorie encore suggère que des pirates marocains auraient capturé un bateau chargé de thé pendant la conquête militaire de l'Espagne et du Portugal, au dix-huitième siècle.
Une dernière théorie, voudrait que le roi Ismaïl ben Chérif aurait reçu du thé vert de la part de la reine Anne après la libération de soixante-neuf prisonniers britanniques.
En 1789, le chirurgien anglais William Lemprière, présent à la cour de Mohammed ben Abdallah, décrit le cérémonial du thé : celui-ci dure au moins deux heures, lors desquelles la boisson est servie en très petite quantité dans tes tasses de porcelaine minuscules. La boisson est extrêmement coûteuse et rare. Elle est appréciée pour ses qualités médicinales et est consommée à l'aide des mêmes ustensiles qu'au Royaume-Uni.
Nous avons eu la chance d'être invité à prendre le thé dans des familles amies de Denis et Anne-Marie dans leurs riads.
Chez Fatna et chez Habib ce fut un grand moment de convivialité. Le thé à la menthe est servi avec de nombreuses pâtisseries.
De nombreuses plantes aromatiques peuvent être ajoutées au thé : la manque, l'absinthe....
Nous avons aussi pris le thé à Dar Cherifa.
L'extérieur ne nous laisse pas présager de l'élégance de l'intérieur.
C'est un riad parfaitement entretenu, élégant, calme et serein. Le cadre vaut la visite, le service impeccable mais un peu onéreux.
Dar Cherifa est est un riad du XVIe situé au cœur des souks. Il organise aussi des expositions, ateliers, concerts et évènements.
Nous avons aussi fait l'expérience du hammam marocain. Le hammam est une véritable institution au Maroc.
Avec Anne-Marie et Fatna une amie Marrakchi, nous sommes allées au hammam des femmes tandis que Denis et Gérard allaient au hammam des hommes.
Chaque quartier a son hammam. Il est interdit que les hommes et les femmes s'y croisent.
Jusqu' une époque récente il n'y avait pas de salle de bains dans les maisons, c'est pourquoi le hammam tient une place importante au Maroc sur le plan de l’hygiène, mais aussi sur le plan des relations sociales.
C'est l’un des piliers de la tradition dans l’Islam, les musulmans ont d'autant plus volontiers adoptés les thermes romains qu'ils permettaient l'ablution totale, conformément au Coran.
Le hammam est composé de 3 bains situés dans 3 salles en enfilade de plus en plus chaudes et humides.
C'est un véritable cérémonial où l’homme et la femme se purifient des scories tant physiques que mentales.
Le cérémonial est inchangé depuis des lustres, nous passons dans une première salle où on se déshabille, ensuite une Harza vous prend en charge, elle vous savonne de pieds en cap au savon noir, vous frotte, vous fait un gommage, vous masse.
Particulièrement pour les femmes, le hammam représente un rôle social important.
C'est souvent, pour certaines femmes, l'occasion d'abandonner leurs maisons pour rencontrer des amies. Cela peut durer des heures, pendant lesquelles. Protégées du monde des hommes, libres et insoucieuses elles peuvent rire, comploter, partager leurs soucis, plaisanter, échanger des astuces, des recettes....
Avant le mariage, la tradition veut toujours que la future mariée y passe un grand moment avec sa belle famille. cela permet aux mères de jauger les attributs physiques de leur future belle-fille.
Deux jours avant le mariage, c’est avec sa famille et ses amies que la jeune fille vient se purifier.
l'entrée du hammam de quartier
Le Maroc, c'est aussi la musique. Nous avons assisté à un concert Berbère (musique Gnaoua) au musée Mouassine, musée de la musique.
A 5 minutes à pied de la place Jemaa el Fna en remontant vers les souks, au cœur d’une douiria de la période saadienne (XVIe-XVIIe siècle), nous rejoignons le musée Mouassine, musée de la musique.
Nous sommes reçu par le directeur Patrick Malak, le directeur, ami de Denis.
Une douiria est une maison, souvent intégrée à un riad ou à une mosquée. La douiria est la partie de la maison où le maître de Maison reçoit les visiteurs étrangers à la famille. Elle a une entrée indépendante de l'accès au riad pour éviter que les visiteurs hommes ne croisent et ne voient les femmes habitant dans le riad.
l'accès à la douiria
Le musée de la musique a ouvert en 2014 et présente la diversité des musiques du Maroc, ses héritages andalous, mystiques, berbères, et africains à travers la présentation d'instruments divers, de photographies, de vidéos.
L'écrin est magnifique et la décoration luxuriante
Le parcours a pour objectif de faire comprendre aux visiteurs la musique traditionnelle marocaine.
Les traditions musicales au Maroc sont nombreuses, parmi les plus connues on dénombre l'aïssawa, la musique andalouse, la musique daqqan, la musique gnaoua, l'amazighe...
L'aïssawa est une musique de Fès. C'est un genre mystico religieux sur fond de rythmes, de poésie et de hautbois.
La récitation de litanies mystiques et expressions corporelles et de chants collectifs accompagnés de percussions est censée apporter la baraka. L'aïssawa est un cheminement initiatique soufi.
l'aïssawa
La musique andalouse ((Al-Ala) consiste en un corpus de "nouba" ou cycles de 11 chants. Ces chants ont été compilés par Mohammed El Hayek en 1799. C'est une musique reposant sur des règles strictes. Elle n'était pas écrite et se transmettait oralement de maître à élève. Le luth (oud) et le rabab sont les principaux instruments de cette musique.
La musique daqqa est une musique collective exclusivement masculine, de percussion polyrythmiques, de chant choral. Cette musique ne se pratique à Marrakech et sa région qu'une fois par an pour la fête de l'Achoura.
La musique Gnaoua désigne à la fois un style musical et les membres d'origine d'Afrique Subsaharienne, principalement descendants d'esclaves.
Les musiciens gnaoua vêtus de costumes colorés jouent du guembri, une sorte de luth-tambour à trois cordes composé d’un manche rond qui s’enfonce dans une caisse de résonance en peau de dromadaire. Ils sont accompagnés par des castagnettes en acier appelées qraqeb.
Ils pratiquent un « rituel de possession thérapeutique sous forme d’une veillée de rythmes et de transes où se mêlent des pratiques africaines ancestrales, des influences arabo-musulmanes et des manifestations culturelles berbères autochtones » (Wikipédia)
Le Festival de Musique Gnaoua annuel, créé en 1997 à Essaouira, a rendu célèbre cette musique.
Elle est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en décembre 2019.
La musique amazighe est une musique traditionnelle autochtone d'Afrique du Nord partagée par les populations berbères. Les instruments utilisés sont nombreux et variés : bendir, loutar, ribab, imzad, tamja, azamar, oud, mandole, violon, derbouka, zuma, banjo, gembri... rythment les chants poétiques et les danses.
Un concert de musique traditionnelle est donné tous les mercredis soirs. Nous avons assisté à un concert de musique Gnaoua.
Le Maroc c'est aussi le pays à l´artisanat magnifique et extraordinairement varié.
Nous avons visité le centre artisanal de Marrakech. Il est situé sur l'avenue Mohammed V à environ 10 minutes de la Place de la Koutoubia en direction de la Place de la Liberté.
Le centre artisanal comporte une grande série de boutiques répertoriées par profession. Il y a des dinandiers, des armuriers, des artisans du bois, du cuir ou de bijoux, des faïenciers, des tisserands sans oublier les marchands de tapis… Tous ces artisans sont diplômés d’Etat, ce qui est une garantie de qualité.
Les artisans fabriquent et vendent leurs produits de qualité dans le centre à des prix corrects.
Nous voyons des artisans à l'œuvre, comment ils manient le cuir ou la céramique, tissent les tapis, cousent les pantoufles, taillent le bois, ou fabriquent des instruments de musique.
Le centre est très joli, les boutiques agréables et les commerçants sont sympathiques, à l'écoute et ne mettent pas la pression pour que nous achetions.
Ici, les prix sont affichés et le marchandage n'a pas lieu d'être à la différence des souks.
Le dépaysement, l'accueil chaleureux, la douce chaleur marocaine en ce mois de janvier, font de ce voyage une vraie réussite.
Texte : Paulette Gleyze
Photos : P0aulette et Gérard Gleyze
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