Avant la visite de l’exposition consacrée à l'oeuvre de Suzanne Valadon au Centre Pompidou tout proche le 28/02/2025, nous visitons l'église Saint Merry.
C’est une église gothique moins connue que Notre-Dame ou la Sainte-Chapelle mais elle possède néanmoins une architecture remarquable et une riche histoire intimement liée à celle de la ville.
L’église tire son nom de Saint Médéric (ou Merry), moine du VIIIᵉ siècle originaire d’Autun, qui aurait vécu en ermite près de l’actuel site de l’église qui possède ses reliques.
Après sa mort, son tombeau est devenu un lieu de pèlerinage, ce qui a conduit à la construction d’une première chapelle dédiée à son culte.
L’église actuelle a été construite entre le XVIᵉ et le XVIIᵉ siècle, dans un style gothique flamboyant inspiré de Notre-Dame avec une façade du gothique tardif.
Ses voûtes sont élancées.
La chaire date du XVIIIᵉ siècle et se distingue par son élégance baroque et son riche décor sculpté de motifs religieux, dont des anges, des volutes et des éléments floraux.
L’église possède des vitraux remarquables. Les vitraux du chœur du XVIᵉ siècle sont les plus anciens et les plus précieux. Ils représentent des scènes de la vie du Christ et de la Vierge Marie.
Plusieurs chapelles latérales de l’église sont ornées de vitraux du XIXᵉ siècle. Certains représentent des saints, comme Saint Médéric (patron de l’église) et Saint Augustin.
Dans l’une des baies de l’église, le vitrail du Jugement Dernier met en scène la séparation des âmes entre le paradis et l’enfer.
Saint Merry possède également des vitraux modernes de la seconde moitié du XXᵉ siècle.
Elle possède un orgue considéré comme l’un des plus beaux de Paris
et des sculptures et bas-reliefs finement travaillés, typiques du gothique flamboyant.
La sculpture de Saint Pierre, reproduction de celle du Vatican est un élément remarquable du patrimoine de l’église. Cette sculpture rappelle l'importance de l'Église catholique et de ses figures fondatrices.
La Pietà de St Merry, représentation très symbolique dans l’art chrétien, représente la Vierge Marie tenant le corps du Christ après sa descente de la croix.
C’est un thème qui évoque la compassion, la douleur et la maternité.
Elle se trouve dans l'une des chapelles latérales de l'église.
L’église possède plusieurs peintures remarquables, dont certaines sont classées Monuments Historiques.
Ce sont des thèmes religieux qui datent de différentes époques, du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle.
Nous pouvons voir :
"Le Christ au jardin des Oliviers" de Joseph-Marie Vien (1716-1809).
Le tableau représente Jésus en prière avant son arrestation. Vien est un peintre précurseur du néoclassicisme. Il a influencé Jacques Louis David.
"Saint Charles Borromée donnant la communion aux pestiférés de Milan" de Abel de Pujol (1785-1861). Cette œuvre illustre le rôle du saint dans l’épidémie de peste à Milan en 1576. Abel de Pujol était un élève de David. Il a laissé plusieurs œuvres importantes dans les églises parisiennes.
"La Pentecôte" de Quentin Varin (vers 1570-1626). La scène représente la descente du Saint-Esprit sur les apôtres et la Vierge Marie. Varin était un peintre du XVIIᵉ siècle connu pour son style baroque.
"La Résurrection du Christ" met en avant la figure du Christ ressuscité. C'est l'oeuvre d'un anonyme du XVIIᵉ siècle.
Le clocher contient la plus ancienne cloche de Paris toujours en activité. Elle date de 1331.
Au fil des siècles elle a subi des dégâts. A la Révolution elle est transformée en "Temple du Commerce" et subit des pillages et des saccages, au XIXᵉ siècle elle est témoin de l’insurrection républicaine de juin 1832 contre la monarchie de Juillet. Moment historique immortalisé par Victor Hugo dans Les Misérables.
Aujourd’hui : Saint Merry reste un lieu de culte, mais c’est aussi un centre d’activités culturelles.
Elle accueille régulièrement des concerts, expositions et événements d’art contemporain.
Saint Merry fait partie des nombreuses églises historiques
de Paris protégées pour leur valeur patrimoniale.
C’est une véritable perle méconnue du patrimoine parisien, située à deux pas du Centre Pompidou, un trésor caché, chargé d’histoire et d’émotions.
C’est une halte incontournable pour les amateurs de patrimoine.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze