8h30, ce mercredi 17 juillet 2019, nous quittons notre hôtel à Zafferan, petite ville de la province de Catane.
Nous nous rendons à l'Etna qui depuis hier est en irruption.
Il est situé à proximité de la ville de Catane, la deuxième ville la plus peuplée de Sicile.
C'est le plus haut volcan actif d'Europe avec ses 3 330 mètres d'altitude.
C'est aussi un des plus actifs au monde.
Il forme une montagne massive et conique et couvre une superficie de 1 200 km2 . Son altitude varie en fonction des coulées de lave. Il s'élevait à 3 274 mètres en 1900, 3 290 mètres en 1956 et 3 345 mètres en 1978.
Ses pentes raides sont interrompues par des bouches éruptives, notamment sur les flancs sud et ouest.
L'Etna est également appelé Monte di Catania ou encore Mons Gibel .
l'Etna pourrait devoir son nom au grec Aitne, qui signifie « je brûle », ou au nom phénicien attuna signifiant « fourneau », « fournaise ».
Plusieurs légendes sont liées à l'Etna :
- le géant Encelade, puni par la déesse Athéna pour avoir déserté le champ de bataille contre les Titans, se retrouve écrasé sous l'île de Sicile où il reste emprisonné.
- La mythologie grecque situe, les forges du dieu Héphaïstos sous l'Etna où il fabrique les armes des dieux de l'Olympe tels que le trident de Poséidon.
Les bruits sourds du volcan sont le martèlement des outils sur les enclumes.
- Le poète Pindare (518 / 438 avant JC), est l'un des plus célèbres poètes lyriques grecs désigne l'Etna comme la "colonne du ciel". Zeus a combattu puis enfermé le monstre Typhon, père de Cerbère et de la Chimère, sous l'Etna dont il cause les éruptions. Gardé par Héphaïstos, il porte des ailes d'aigle et a cent têtes de dragon dont les yeux lancent des flammes.
L'Etna a joué un rôle déterminant chez les savants antiques pour établir les calendriers, les solstices, les équinoxes, etc...
Arrivé au parking, nous avons le choix de nous y rendre à pieds, en vélo ou en téléphérique dans un paysage complètement lunaire, et rejoindre ainsi le point de départ de la marche autour d'un cratère.
La file d'attente pour le téléphérique.
A l'arrivée du téléphérique, nous sommes pris en charge par des véhicules 4/4 qui nous emmènent jusqu'au point de visite à 2900m d'altitude.
A partir de là, l'accompagnement est obligatoire, pas question de s'aventurer seul, un guide nous attend. La sécurité est totale.
Nous allons faire un circuit autour d'un cratère éteint, mais qui a occasionné il y a quelques années beaucoup de frayeur et même l'évacuation d'un village. Les villageois n'ont d'ailleurs toujours pas reçu l'autorisation de rejoindre leurs maisons. Certaines familles sont encore logés dans notre hôtel.
De là, nous avons de très belles vues sur les irruptions quasi permanentes, et entendons le bruit sourd du volcan qui gronde.
En cas de danger annoncé, nous avons 2 heures pour évacuer.
Nous avons aussi une vue plongeante sur Catane.
Mythe ou réalité ? le mystère autour de la mort d’Empédocle à l'Etna, a fait couler beaucoup d’encre.
Né à Agrigente au Ve siècle avant JC, Empedocle était philosophe, théoricien des quatre éléments, poète, ingénieur, médecin et thaumaturge.
Il se serait suicidé en se jetant dans les flammes de l’Etna.
Le volcan l’aurait englouti et recraché ses sandales de bronze.
Leconte de Lisle a dédié un poème intitulé «Les sandales d’Empédocle» :
…Et toi, puissant Etna, tombeau de ma mémoire,
Aux cendres d’Empédocle ouvre ton urne en feu,
Donne une paix sublime au sage. — Fais-en un Dieu !… »
Nous quittons à grand regret ce fabuleux spectacle pour nous rendre au restaurant.
Puis nous partons pour Taormina.
Taormina est située sur la côte est de la Sicile, à peu près à mi-chemin entre Messine et Catane (50 km).
Elle est une destination touristique prisée (on la compare à St Tropez), et bénéficiant d'un micro climat elle est une station climatique.
Elle s’étend sur le Mont Tauro à 200 m d’altitude offrant une vue magnifique sur la mer en contrebas et sur l'Etna.
Par temps clair nous pouvons voir la Calabre, distante d'environ 30 km.
Taormina est riche d'un patrimoine historique, culturel et archéologique.
Le monument le plus fameux de Taormina est son théâtre.
Il est le second plus grand théâtre de Sicile après celui de Syracuse. Il est le symbole de la ville, immortalisé par de nombreux peintres.
Son origine divise les experts. Est-il Grec ou Romain ? Les avis divergent.
Certains historiens pensent que ce théâtre avait été créé par les Grecs où l’on jouait les tragédies de Sophocle, d'Euripide et de bien d'autres...
Le théâtre aurait ensuite été agrandi par les romains pour atteindre sa taille actuelle.
Il date du IIIe siècle av JC. Il est remarquablement bien conservé avec son mur de fond à 2 étages avec 5 colonnes, 4 chapiteaux corinthiens et 1 fragment d'entablement en marbre.
Il est composé de 3 grandes zones, la scène, l’orchestre et les caves.
Il pouvait accueillir plus de 5 000 personnes et on y donne encore aujourd'hui des spectacles : opéra, concerts, pièces de théâtre.
Il est creusé dans la roche, dans un écrin de verdure face à la mer.
En quelques mots, nous pouvons dire que ce théâtre est tout simplement magnifique.
Nous quittons ce superbe site pour rejoindre la ville médiévale, en passant par une rue piétonne très touristique, bordée de magasins de souvenirs, de restaurants, des boutiques de vêtements.
La vieille ville s'organise autour du Corso Umberto I, rue centrale piétonne reliant la Porta Messina à la Porta Catania, lieu idéal pour la flânerie.
Ce cours est fermé d'un côté par la porte de Messine et de l'autre par la porte de Catane.
Elle est bordée de cafés, de restaurants et de boutiques.
Partant de la Porta Messina, nous voyons tout d'abord le Palazzio Corvalia, siège de l'office de tourisme et d'un musée des arts et traditions populaires
Il date du XIe siècle. L'aile droite du bâtiment a été construite au début du XVe siècle pour abriter entre 1410 et 1411 le premier parlement de Sicile.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce bâtiment était dans un triste état.
Sous l'impulsion du 1er maire d'après guerre, l'architecte Armando Dillon en a effectué la restauration complète durant trois ans.
Sur la façade, de belles fenêtres à meneaux avec des arcs en ogive et des chapiteaux corinthiens qui reposent sur une bande frise avec inscriptions qui divise la hauteur en deux.
En haut, les créneaux rappellent le caractère de fortification de la bâtisse.
L'exposition
Juste à côté du Palazzio Corvalia se dresse l'église baroque San Caterina, construite au XVIIe siècle à l'emplacement d'un temple grec et d'une partie des vestiges de l'Odéon mis à jour lors de la restauration l'église au siècle dernier.
Dans une niche sur la façade, une statue de sainte Catherine qui date du XVIIe siècle.
Cette petite église est plus riche à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Elle est composée d'une seule nef, et a un superbe plafond aux poutres apparentes.
Une statue de sainte Catherine en marbre à l'intérieur date de 1493 (inscription en chiffres romains à la base de la statue)
Cette église est utilisée aujourd'hui pour les mariages et pour des concerts de musique sacrée.
Nous reprenons notre promenade en direction de la Porta Catania
De chaque côté de la rue s'ouvre un dédale de ruelles inattendues.
Nous arrivons sur la Piazza IX Aprile sur laquelle se dresse l'église San Agostino, qui est aujourd'hui une bibliothèque.
et l'église de San Giuseppe.
Elle a été construite à la fin du XVIIe siècle début XVIIIe pour servir de siège à la Confrérie des âmes du Purgatoire. Elle surplombe la Piazza IX Aprile, juste à côté de la tour de l'horloge.
Un double escalier mène à l'entrée de l'église.
La façade de style baroque à un grand portail central dont l'encadrement est en marbre de Taormine de différentes couleurs.
L'intérieur, décoré de stucs du XVIIIe siècle avec des motifs floraux et des têtes d'anges.
Elle est composée d'une seule nef avec un transept.
L'autel principal de l'église est en marbre de Taormina.
Derrière l'autel, dans une niche de l'abside, se trouve la statue de la Vierge.
Sur le côté droit de l'église se trouve la Torre dell'Orologio (la tour de l'horloge). Construite sur des bases grecques au XIIe siècle, elle a été rasée en 1676 et reconstruite en 1679 : c'est la tour actuelle.
Elle faisait partie de la troisième enceinte, la plus "intérieure" de la cité, construite au Moyen Âge.
Elle se situe à mi chemin entre la Porta Messina et la Porta Catania, de ce fait elle
s'appelle également Porta di Mezzo.
La particularité réside dans le fait que les cloches de cette tour ne sonnent que pour célébrer l'élection du maire et à l'occasion de la procession qui se déroule le jour de la fête de saint Pancrazio,saint patron de la ville, le 9 juillet.
La place du IX avril bénéficie d'une vue imprenable sur la mer.
Vue absolument magnifique.
Faute de temps nous ne pouvons pas aller jusqu'à la porte Catania et rebroussons chemin. Nous arpentons la même rue jusqu'à porta Messina en admirant les principaux monuments médiévaux et renaissance de Taormina.
Nous rejoignons le car qui nous conduit à notre hôtel à Zafferan.
Demain nous ferons la visite de Messina, et de Ceffalù avant un retour à Palerme.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze
Les photos sont magnifiques, le descriptif des lieux est précis; on s'y croit encore !!
RépondreSupprimerMerci Paulette.
Merci Simone !
SupprimerOups ! message ci-dessus, signé Simone
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerIncroyable, tous ces trésors réunis dans un endroit bien limité comme la Sicile.
RépondreSupprimerEtna, la remontée mécanique nous a conduit à mi chemin .mais le vent était si fort qu'il y a fallu redescendre en car , après une petite promenade sur les premières pentes .si fort que dans nos poches du sable ( pas quelques grains) s'était accumulé.
RépondreSupprimergrâce à toi on a vu le sommet .
merci