Pour ce dernier jour à Palerme nous passons par le quartier populaire et le marché Ballarò dans le centre historique de Palerme, non loin de la Piazza Pretoria.
Le marché de Ballarò de Palerme est le plus ancien et le plus grand des marchés de la ville. On y trouve des fruits, des légumes, du fromage, de la viande et beaucoup d’espèces de poissons.
Nous faisons une belle promenade au milieu des étals et des cagettes, au son des cris et appels des marchands qui vantent leurs marchandises.
C'est vraiment un marché typique palermitain avec son impressionnant étalage de poissons.
Nous découvrons un autre aspect de Palerme où nous croisons peu de touristes.
Nous arrivons place de la Révolution où se trouve une fontaine du XIXe siècle avec la statue du "Genio di Palermo" qui date du XVIe siècle.
Le "Genio" est le protecteur laïc de la ville. Il cohabite avec Sainte Rosalie la protectrice religieuse.
Les nombreuses statues, peintures, mosaïque, qui représentent le "Genio di Palermo" montrent un roi qui tient un serpent et qui se nourrit sur son sein.
Cette légende remonte à la période pré-romaine.
Cette place a été un lieu de rassemblement pour l'opposition au régime des Bourbons. Il y a eu de nombreuses manifestations autour de la statue, à tel point qu'elle a été à un moment retirée par les autorités.
Quand Garibaldi est arrivé à Palerme, la statue a été remise sur la fontaine et on a donné à la place le nom de "place de la révolution".
En face de la statue, si vous avez besoin d'un tableau de correspondance des mesures, le voici :
Tout proche, se trouve le jardin Garibaldi où nous pouvons voir de magnifiques arbres dont un des plus grands d’Europe.
Il est un rare parc à avoir échappé au «sac de Palerme".
De 1950 à 1980, la mafia a eu la main mise sur Palerme.
Dans les années 1960 et 1970, les maires Salvo Lima et Vito Ciancimino, très proches des Corleonesi (dirigés par Toto Rina), ont permis une vaste spéculation immobilière en autorisant la destruction de nombreux bâtiments historiques et des parcs, au profit de constructions sans charme. La spéculation immobilière a aussi livré les champs d'agrumes de la Conca d'Oro à l'urbanisation.
Le parc Garibaldi est un magnifique parc très bien entretenu et planté de nombreuses essences d'arbres dont certains sont très impressionnantes.
On peut voir aussi dans ce parc de nombreuses statues de révolutionnaires du 19e siècle.
Voici l’un des plus grands arbres d’Europe, il s'agit d'un ficus originaire de Nouvelle Zélande.
Nous quittons ce magnifique parc pour nous rendre au palais Abatellis, également connu sous le nom de palais Patella.
Il se trouve dans le quartier de la Kalsa, à proximité du port.
Ce palais sur deux étages a été construit au 15ème siècle par le préfet de Palerme pour en faire sa résidence privée.
Au cours du16ème siècle, il est transformé en couvent pour les Bénédictins puis les Dominicains.
La façade est de style gothique catalan.
Suite aux bombardements de la deuxième guerre mondiale, le palais a été rénové dans les années 1950 par l’architecte vénitien Carlo Scarpa.
Depuis 1954, il accueille la Galerie Régionale de Sicile qui contient des œuvres d'art allant du 12ème au 19ème siècle.
Nous entrons dans le palais par un atrium composé d’une double loggia où nous pouvons voir des sculptures pré-romanes.
Dans les salles du RDC sont exposés des sculptures du 12e au 15e siècle.
L’une des pièces phares du musée est un buste d’Eléonore d’Aragon réalisé par Francesco Laurana vers 1470. Ce buste est remarquable par la finesse des traits, la douceur du rendu et son réalisme. Il provient du monastère de Santa Maria del Bosco à Calatamauro.
Buste de jeune Homme de la 2e moitié du XVe siècle
Les œuvres sont variées.
art sicule-arabe du XIIe s_corniche de porte
St jean-fragment de la crucifixion_XIVe siècle
annonciation et fuite en Egypte_sculpture sur bois_époque non spécifiée
Nativité de la Vierge et fuite en Egypte_sculpture sur bois_époque non spécifiée
Sarcophage de Cecilia Aprile (1495)
Ange_2e moitié du XVe siècle_fragment de tabernacle
Une autre pièce phare de ce musée, un tableau du XVe siècle tout à fait exceptionnel, "le triomphe de la mort.
Cette œuvre anonyme est pleine de symboles et en même temps très réaliste. On peut observer les différentes attitudes des personnages devant la mort : surprise, indifférence, peur, prières... Dans tous les cas, une œuvre qui ouvre à la méditation.
Une Madonne avec enfant_de Antonello Gagini_1478-1536
Encore beaucoup d’œuvres sont exposées dans les salles du rez de chaussée.
Un escalier mène ensuite à l’étage et aux différentes salles d’exposition où sont exposés des œuvres célèbres et d'autres beaucoup moins mais néanmoins très intéressantes.
Saint Pierre de Guiseppe Velasco (1750-1827). Il est en Sicile et en Italie l’un des plus importants représentants du néoclassicisme de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle.
Virgile montrant Homère à Dante_Niccolo Rindello (1819-1899)
Saint Jerôme dans le désert_Agostino Gallo (1790-1872)
La première rencontre de Dante et Béatrice_Dario Querci (1831-1918)
Orphée de Pietro d'Asaro (1579-1647). Ses œuvres sont influencées par le Caravaggio
Saint Paul l'Hermite de Jusepe de Ribera (1591-1652), dit lo Spagnoletto l'Espagnolet) en raison de sa petite taille . Il est peintre et graveur espagnol de l'ère baroque. Il est l'un des représentants du ténébrisme et de l'école napolitaine.
Saint Augustin par Jusepe de Ribera
et bien sûr le clou de l'exposition la Vierge de l'Annonciation de Antonello da Messina (1430-1479).
Messina a été très influencé par la peinture flamande, en particulier par celle de Jan van Eyck. Il est le plus grand peintre du portrait dans l'Italie de la Renaissance.
Une légende encore tenace véhiculé au XVIe siècle par Giorgio Vasari dans "Le Vite" , attribue à Messina la paternité de l'usage de la peinture à l'huile en Italie.
Giorgio Vasari raconte qu'Antonello da Messina serait un jour tombé en extase devant un tableau de Jan van Eyck de la collection du roi Alphonse à Naples.
Il serait alors parti pour Bruges rencontrer le maître, duquel il aurait obtenu, en gagnant son amitié et sa confiance, le secret de la peinture à l'huile.
La sobriété et la modernité de la composition de La Vierge de l'Annonciation, peinte aux alentours de 1475, en font une œuvre majeure de la Renaissance italienne. Œuvre toute en retenue, en sobriété et en douceur.
Nous quittons le musée sous un beau soleil sicilien.
Le voyage est terminé nous devons rejoindre l'aéroport Falcone-Borsellino ainsi nommé en mémoire des deux juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino assassinés en 1992.
Ciao Bella Sicilia !
Pour le texte : Paulette Gleyze
Pour les photos : Paulette, Anne et Gérard Gleyze
Palerme, ville de mystères, de superstitions. Mais c'est sans doute ce qui fait son charme...
RépondreSupprimerLa fin de votre périple en Sicile. Je garde précieusement tes récits en espérant pouvoir y aller aussi un jour prochain .
RépondreSupprimerMerci Pauline, c'était un régal!!!!
Betty