Le 18 juillet 2019, nous quittons Zafferana pour Palerme via Messine et Cefalù.
Nous sommes en direction de Messine, les paysages sont baignés de soleil.
Il existe plusieurs légendes sur Messine :
Messine aurait été fondée par le géant Orion.
Dans l'Odyssée d'Homère, Ulysse doit passer le détroit de Messine entre deux monstres, Charybde et Scylla.
Selon Thucydide, l'ancienne cité de Zancle a été fondée par des pirates venant de la cité grecque de Kymé (Cumes) entre 750 et 730 avant JC.
Le nom d'origine de la ville serait Sicule.
Messine a atteint son apogée entre la fin du Moyen Âge et le milieu du XVIIe siècle. Hélas elle a subi les outrages du temps :
Elle a été détruite en 1678 à cause d'une révolte anti-espagnole,
en 1783 à cause des séismes en Calabre,
En 1848, à cause d'une révolte anti-napolitaine menée contre le roi Ferdinand II.
Le 28 décembre 1908 un séisme suivi d’un raz-de-marée l'a complétement détruite en faisant 80.000 victimes à Messine.
Reconstruite, elle a subi ensuite d’importants bombardements des alliés en 1943 et la plupart des bâtiments ont été sérieusement endommagés.
La ville moderne s'organise autour de rues larges et rectilignes dans un axe nord-sud.
Messine a une importante et historique université fondée en 1548 par Saint Ignace de Loyola.
Messine est célèbre pour son détroit et pour le projet (illusoire ?) de pont qui devrait être construit entre Messine et la Calabre.
Le dernier projet approuvé il y a quelques années, a été récemment bloqué par l'Europe.
Le port de Messine est le siège d'un arsenal militaire mais également de chantiers navals civils.
Messine vit aussi de son tourisme. Au vu du bateau dans le port nous ne pouvons en douter !
Arrivée dans la ville.
Sur la place du Dôme, une très belle fontaine dédiée à Orion, une tour avec une horloge astronomique et la cathédrale.
Au centre de la place, la fontaine d'Orion, élégante fontaine de style prébaroque du 16e siècle est l’œuvre du Toscan Montorsoli.
Construite pour célébrer l'ouverture d'un aqueduc, elle représente quatre fleuves : le Tibre, le Nil, l'Ebre et... le Camaro, rivière de Messine dont les eaux étaient acheminées par aqueduc.
C'est Orion fondateur légendaire de la ville qui veille sur la fontaine.
A côté de la fontaine, un 1er clocher avait été construit en 1564.
Il s'est effondré en 1858, car il n'avait pas été restauré après le tremblement de terre de 1783.
Par la suite, deux nouvelles tours ont été construites mais elle se sont effondrées avec le tremblement de terre de 1908.
Le clocher actuel a été construit entre 1930 et 1933. Il s’inspire de la tour originale et a été conçu à partir de peintures du clocher datant du 16ème siècle.
Il a une hauteur de 60 mètres et au sommet se trouve la plus grande horloge astronomique du monde construite par l'entreprise Ungerer en 1933. Les mécanismes s'inspirent des mécanismes de l'horloge astronomique de Strasbourg.
Sur le clocher, se trouvent plusieurs carrousels.
De bas en haut :
Le carrousel des jours :
Chaque jour est représenté par une divinité païenne, portée en triomphe sur un char tiré par différents animaux. Chaque char change à minuit.
Dimanche : le char est tiré par un cheval et il est conduit par Apollon.
Lundi : Le char est tiré par un cerf et il est conduit par Diane.
Mardi : le char est tiré par un cheval et il est conduit par Mars.
Mercredi : le char est tiré par une panthère et il est conduit par Mercure.
Jeudi : le char est tiré par une chimère et il est conduit par Jupiter.
Vendredi : le char est tiré par une colombe et il est conduit par Vénus.
Samedi : le char est tiré par une chimère et il est conduit par Saturne.
Le carrousel des âges :
Il est formé de quatre statues grandeur nature représentant les phases de la vie : un enfant, un jeune homme, un guerrier, un vieil homme.
Ces statues se déplacent à chaque quart d'heure.
La mort, représentée par un squelette, bat la mesure du cours de la vie avec sa faux.
Chaque jour, à midi, l'horloge se met en action pendant 12 minutes.
Diverses statues de bronze émergent alors des arches, tournent sur des carrousels et se déplacent sur les balustrades de la tour.
La cathédrale de Messine est dédiée à la Madone de la Lettre (sainte patronne de Messine).
La Madone de la Lettre fait référence à une histoire selon laquelle Saint Paul aurait visité Messine en 42 après JC pour répandre la parole du christianisme. Impressionnés, les habitants de la ville, ont envoyé leurs ambassadeurs à Jérusalem rendre hommage à la Vierge Marie. En retour, la Madone leur a donné une lettre leur promettant une protection éternelle pour la ville, d'où le nom "Madonna de la lettre".
C’est la plus grande cathédrale de Sicile après celle de Palerme.
Ses origines remontent à la période byzantine. Après la profanation et les détériorations causées par les Sarrasins, Roger Ier la fait restaurer.
Elle est consacrée le 22 septembre 1197 en présence de l’Empereur Henri VI (fils de Frédéric Barberousse) et de la reine Constance de Hauteville, dernière princesse normande.
Elle a été quasiment détruite lors du tremblement de terre de 1908 et reconstruite à l'identique dans les années 1920.
Dans la nuit du 13 juin 1943, deux bombes incendiaires larguées au cours d’un raid aérien allié réduisent la cathédrale en un tas de gravats. Il ne subsiste alors que la structure extérieure. Elle est reconstruite une nouvelle fois et ouverte au culte le 13 août 1947, le pape Pie XII lui donne alors le titre de basilique.
Les statues, les marbres et les mosaïques sont des copies.
Nous quittons Messine pour Cefalù.
Au loin les îles éoliennes et le volcan Stromboli.
A midi, nous nous arrêtons pour nous restaurer dans une pizzeria qui se situe devant un paysage imprenable idyllique.
Nous arrivons à Cefalù. C'est une station balnéaire de réputation internationale.
La ville est construite au pied de la "Rocca", rocher haut de 244,56 mètres.
Cefalù est connue pour sa cathédrale normande aux allures de forteresse qui date qui date de 1131.
Rappelons que la Sicile a été conquise par les Normands en 1091.
Elle est précédée d'un parvis qui était à l'origine un cimetière.
Selon la tradition, ce parvis aurait été créé avec de la terre apportée de Jérusalem ayant la particularité de provoquer la momification rapide des cadavres.
Aujourd'hui ce parvis sert de place du marché.
Toujours selon la tradition, le bâtiment aurait été construit après un vœu fait par le roi de Sicile, Roger II, au saint Sauveur.
Roger II voulait lui témoigner sa reconnaissance d'avoir échappé à une violente tempête en mer. Il aurait échoué et trouvé refuge sur la plage de Cefalù.
Le Roi Roger l'avait destinée à héberger sa sépulture ainsi que celle de sa femme et de ses descendants. Mais ces tombeaux ont été déplacés à Palerme par Frédéric II .
La cathédrale de Cefalù figure sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco. L'inscription sur cette liste consacre la Valeur Universelle Exceptionnelle d'un bien culturel ou naturel afin qu'il soit protégé au bénéfice de toute l'humanité.
La façade ornée de mosaïques byzantines comporte deux grosses tours normandes, avec des fenêtres à meneaux.
Les flèches pyramidales qui surmontent les tours datent du XVe siècle. Elles ne sont pas identiques, l'une est de plan carré et entourée de merlons en forme de flammes (symbolisant l'autorité de la mitre papale), l'autre est de plan octogonal, avec des merlons gibelins (symbolisant le pouvoir royal et temporel).
Le portique du XVe siècle comporte trois arches.
La Porte Royale est en marbre et est finement décorée.
L'intérieur a un plan en croix latine, divisé en une nef principale et deux latérales, séparées par des arcades de colonnes antiques.
Les bases et les chapiteaux sont du IIe siècle. Le transept est plus élevé que les deux nefs qui ont des voûtes en berceau, d'autres parties ont une charpente parente.
Dans la grande abside centrale se dresse une mosaïque du Christ Pantocrator qui date de 1148.
Nous quittons cefalù.
Un dernier regard vers cette immensité bleue, paysage féérique, et nous partons pour Palerme.
Nous sommes de retour à Palerme.
Nous venons de passer le dernier jour de notre voyage tous ensemble.
Nous buvons le verre de l'amitié...un prosecco à la bulle fine, bien sûr !
Ce fut un magnifique voyage, merci à Giuliana, merci à Jeanine, merci à notre chauffeur Giovanni et merci aussi à vous tous amis du voyage, Bernard, Catherine, Domenico, Sylvie, Simone, Annie, Lysiane, Aude, Anne et Gérard.
La sympathie et la bonne humeur de tous a permis que ce voyage soit une parfaite et belle réussite.
Merci !
Demain chacun reprendra son avion. Pour notre part, il nous reste un jour sur place.
Nous mettrons à profit cette journée pour découvrir un peu plus Palerme.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze
Bonjour
RépondreSupprimerUne dernière ? fois un grand merci et bravissimo pour ces magnifiques souvenirs qui enchanteront nos soirées hivernales;car nous avons attendu la totalité pour mieux déguster!Gourmandise pour les fêtes à venir que nous souhaitons succulentes à toute la famille.Est-il possible d'avoir votre adresse?
Catherine et moi vous embrassons
et nous voici transporté dans ce beau site de Cefalu ;des souvenirs de ces promenades sur la plage pour aller déguster une simple glace au centre ville , les hirondelles de mer en plus.
RépondreSupprimermerci ; tu vois avec un certain décalage horaire la lecture arrive ;; et le rêve avec .