Le 08 janvier 2023 nous avons visité le musée de Marrakech situé dans un ancien palais de 2000 m2 où résidait Mehdi Mnebhi, ancien ministre de la défense du sultan Moulay Abdelaziz.(1881-1943). Il est situé au cœur du centre historique de la Médina, à côté de la Médersa Ben Youssef.
La Médersa Ben Youssef, est non seulement la plus importante mais également la plus grande école coranique du Maroc. Commandée par le sultan Abdallah al-Ghalib, sa construction a été achevée en 1565. Elle compte 130 chambres qui ont permis de loger jusqu’à 900 étudiants.
Cet ancien palais Medhi du XIXe siècle, est une belle demeure construite dans le style citadin marocain. Construit sur le modèle de la maison à péristyle (un péristyle est une galerie à colonnes qui entoure une cour intérieure), le palais se composait d'un patio à ciel ouvert entouré de quatre salons, d'une douiria (cuisine) et d'un hammam.
Après l'indépendance en 1956, il devient propriété de l'Etat et abrite la première école de filles de Marrakech.
Fortement délabré et définitivement fermé, le palais Mnebhi a été restauré et réhabilité en musée en 1997 par Omar Benjelloun,
Omar Benjelloun est né à Fès en 1928. C'était un grand collectionneur et mécène,. Il a voué une grande partie de sa vie à promouvoir la culture et l'art marocain, notamment à l'étranger. Il est décédé le 12 janvier 2003.
Depuis sa mort, son épouse Mme Lazrak Naima Benjelloun, qui était toujours au côté de son mari pour la réalisation de cette oeuvre, a tenu à reprendre le flambeau par amour de la culture et la sauvegarde des trois monuments restaurés pas son mari, à savoir la palais Mnebbi, musée de Marrakech (XIXe s); la medersa Ben Youssef (XVIe s); la qoubba almoravide (XIIe s).
Inauguré le 14 mars 1997, le musée de Marrakech est le premier musée privé de la ville. Il est financé et géré par la Fondation Omar Benjelloun.
La partie principale du musée est composée de sa cour intérieure (ou patio) de pure tradition architecturale marocaine par ses décors de céramique architecturale, de plâtre sculpté et de bois ouvragé.
Autour de cette vaste cour à ciel ouvert (709m2) se trouvent les pièces centrales du palais, soit quatre chambres. Avec la création du musée, la cour a été couverte et ornée du grand lustre en cuivre de 5 mètres de diamètre et qui pèse 1 tonne 200kg.
Le musée organise uniquement des expositions temporaires autour de deux axes principaux :
- dans les anciennes cuisines et le hammam se tiennent des expositions de peintures, sculptures ou de photographies.
- dans le patio et dans les quatre salons disposés tout autour, se tiennent des expositions relatives à l'art traditionnel, des expositions thématiques présentant la collection de la Fondation Omar Benjelloun ou des collections privées.
A l’intérieur du palais se trouve le hammam traditionnel et une salle d’expositions temporaires.
Le salon du premier étage est d'un décor hispano-mauresque et des meubles de cèdre.
Le musée organise aussi et accueille des manifestions comme des concerts, des spectacles, des chorégraphies, des journées d'études etc... ou expose des oeuvres d'artistes contemporains.
Dans les salons d'exposition temporaire, nous pouvons voir des tableaux de Mohamed Nabili, des explications sur le cérémonial du thé, une belle collection de céramiques, de bijoux, d'armes et de broderies, et dans le hammam une collection de peintures.
Dans un premier salon, nous pouvons voir l'exposition du peintre Mohamed Nabili.
Né en 1952, il est diplômé des Arts Appliqués (section céramique) en 1973, et diplômé national supérieur d'expression Artistique (section peinture) en 1983. Il obtient une licence d'Arts Plastiques en 1985.
Son oeuvre est marqué par son pays natal et par son enfance.
Un autre salon nous explique le cérémonial du thé. Offrir le thé au Maroc est une marque d'hospitalité et de bienvenue.
Le thé a été introduit au Maroc dès le XVIIe siècle sous forme de cadeaux anglais à la cour marocaine. L'Angleterre conservant le monopole du commerce du thé, il n'était réservé qu'à l'élite marocaine jusqu'au XIXe siècle.
L'installation d'une communauté Fassis s'est traduit par l'introduction au Maroc des accessoires (plateaux et théières) fabriqués à Manchester sous le label de Richard Wright.
(Les familles anciennes de Fès sont appelées Ahl Fas ou plus communément Les Fassis. Proches du pouvoir du Sultan, ces familles musulmanes constituent depuis des siècles l'aristocratie, l'élite politique, et financière du Maroc. Bien que n'habitant plus à Fès, les Fassis conservent leurs spécificités culturelles).
C'est sous le label Richard Wright que l'argenterie au Maroc a fini par prendre le nom.
Aujourd'hui, les ustensiles de préparation du thé ne font défaut dans aucun foyer marocain : des plateaux, des théières finement ciselés, des braseros en cuivre montés sur un trépied de fer forgé, des bouilloires, des boîtes contenant les grains de thé, sucre et menthe.
Le thé est servi à toutes heures, plusieurs fois dans la journée, selon un rituel codifié qui s'est néanmoins simplifié ces dernières décennies.
Il est préparé seul ou avec du sucre, aromatisé à la menthe ou avec d'autres herbes odorantes comme l'absinthe.
La configuration de la cérémonie du thé consiste à ce qu'un homme d'âge mûr assis sur un tapis ou un coussin sur le sol devant lequel est placé un plateau avec des verres et la théière, trouve sur son côté gauche le brasero sur lequel est posée une bouilloire, et sur sa droite les boîtes de thé, le sucre et la menthe.
Le samovar est une invention russe du XVIIIe siècle. L'origine du 1er samovar se situe à Moscou en 1778. Le samovar sert à chauffer l'eau en douceur et à la garder toujours chaude.
Samovar ou babour, des années 1950, en cuivre ciselé à la main
Dans les salons suivants sont exposées les collections du musée, principalement des céramiques, des bijoux, des vêtements, des armes, des tapis et d’autres objets traditionnels du Maroc.
Le musée est riche en collection de céramiques, de Fès notamment.
Fès a été fondée en 789 de notre ère par la dynastie de Idrissides (788-948).
La ville a été tout au long du Moyen-Âge un centre artistique, économique et spirituel du pays.
La poterie et la céramique émaillée sont une des plus anciennes activités de la ville.
Selon les chroniqueurs almohade (XIIIe siècle), il y aurait eu jusqu'à 180 ateliers de céramiques.
La production de céramiques s'est perpétuée à Fès jusqu'à nos jours et a produit de très belles réalisations.
Elle se caractérise par sa richesse ornementale qui fait appel à la flore représentée par la palme et la palmette, à la géométrie représentée par le sceau de Salomon (étoile à huit branches), les entrelacs rectilignes, les cercles, les médaillons, les hachures..., à l'épigraphie composée de lettres coufiques, à l'architecture avec les évocations de mihrab et d'arcatures.
Elle peut être monochrome ou polychrome.
La céramique monochrome se caractérise par son email blanc due à la proportion d'étain dans la préparation de l'émail et par son décor bleu alliant le floral et le géométrique ou uniquement le floral.
La céramique polychrome offre un registre de couleurs plus large avec des couleurs chatoyantes aux thèmes plus variés. La polychromie associe le bleu, le brun, le jaune et le vert. Le tracé est très souvent en brun, le remplissage en bleue, vert ou jaune. Les minerais servant à la couleur sont tous extraits du sol marocain.
Dans tous les cas, elle présente une grande variété d'objets : les jarres (khabia), les soupières (jobbana), les plats, les bols (zlafa), les pichets (ghorrafj), les cruches à huile (betta d'zzit), les lampes à huile (qandil), les pots à miel (guellouch)...
Les grands plats de Fès étaient utilisés surtout lors de cérémonies.
Les plats plats étaient utilisés pour présenter les mets de festivités comme le méchoui ou les poulets entiers;
les plats creux pour servir les mets à base de pâtes fraîches ou de couscous.
Hélas, aujourd'hui la fabrication de ces plats est en voie de disparition.
Plat (tabsil) début XXe siècle. Forme légèrement creuse, sans aile, reposant sur pied annulaire. Décor polychrome matérialisé par un centre carré portant le om de la ville de Fès, d'où rayonnent 4 cartouches renfermant des arborescences.
Plat (tabsil) début XXe siècle. Forme évasée avec aile. Décor polychrome "au bateau" couvrant le fond.
Plat (tabsil) XXe siècle. Forme évasée, sans aile, reposant sur pied annulaire. Décor polychrome composé d'un motif central d'où rayonnent quatre formes géométriques intercalaires par quatre motifs floraux.
Les jarres (khabia) rappellent la forme des grands pots à gingembre chinois.
Elles peuvent être à panse galbée avec une base et un col cylindrique, c'est la forme la plus classique.
Elles peuvent aussi être ovoïdes dont le col et la base sont à peine dégagés, c'est une forme apparue plus récemment.
Jarre de la fin du XIXe siècle. panse galbée, couvercle sphérique. le décor est polychrome
avec des motifs géométriques et floraux.
Jarre de la fin du XIXe siècle. panse galbée sans couvercle. Le décor est polychrome
et composé de cercles superposés renfermant des motifs floraux stylisés.
Jarre de la fin du XIXe siècle. Panse galbée, sans couvercle. Le décor est polychrome
de semis de grains de grenades stylisés, rehaussés d'un motif polylobé et de fleurs stylisées, pois rouges après la deuxième cuisson avec des motifs géométriques et floraux.
Jarre de la 1er moitié du XIXe siècle. Panse galbée, sans couvercle. Le décor est polychrome
constitué de grappes de points noqta évoquant la grenade, poix rouges après cuisson.
Jarre fin du XIXe siècle. Panse galbée, couvercle sphérique, bouton de préhension arrondi. Le décor est polychrome de quatre registres superposés : œillets, motif en jamur, épis, semis de grains constitué de grappes de points noqta évoquant la grenade, poix rouges après cuisson.
Les soupières (jobbana) peuvent avoir une panse trapue et arrondie, ou étirée en hauteur.
Le couvercle a très souvent un dessus plat avec un bouton de préhension.
Soupière début du XXe siècle. La panse est arrondie, le couvercle galbé à dessus plat, le bouton de préhension est en forme de fruit. Le décor est polychrome de motif dit cachemire.
Soupière du XXe siècle. La panse est arrondie, le couvercle galbée à dessus plat et le bouton de préhension en forme de fruit. Le décor est polychrome de registres inversés de frises florales et de bandeaux à décor "mille-pattes".
Soupière du XXe siècle. La panse est arrondie, le couvercle galbée à dessus plat et le bouton de préhension en forme de fruit. Email stannifère blanc et décor polychrome.
Soupière (jobbana) fin XIXe siècle.
Soupière (jobbana), XXe siècle, panse arrondie, couvercle galbé à dessus plat, bouton de préhension en fruit. Décor polychrome d'écailles et motifs polylobés.
Soupière (jobbana), fin XIXe siècle, panse arrondie, couvercle galbé à dessus plat, bouton de préhension en fruit. Décor polychrome composé de cercles concentriques.
Les bols
Bol (zlafa), fin XIXe siècle. Forme sur piédouche. Décor polychrome d'arcatures et de losanges
Bol (zlafa), début XXe siècle. Forme à large ouverture reposant sur piédouche. Décor polychrome à fleurs stylisées et de palmettes.
Bol (zlafa), fin XIXe siècle. Forme hémisphérique presque sans pied annulaire. Décor polychrome de fleurs de marguerites stylisées.
Bol (zlafa), début XXe siècle. Forme trapue sur pied annulaire. Décor polychrome en écailles renfermant des petits points.
Bol (zlafa), début XXe siècle. Forme sur pied droit assez élevé (piédouche). Décor polychrome comprenant une bande de figures circulaires et une bande d'arcs.
Bol (zlafa), fin XIXe siècle. Forme sur pied droit assez élevé (piédouche). Décor polychrome de tulipes dans un cercle garni d'un semis de fleurettes.
Bol (zlafa), fin XIXe siècle. Forme sur pied droit assez élevé (piédouche). Décor polychrome comprenant deux bandes d'arc et de motifs floraux.
La poterie berbère est utilitaire et fonctionnelle. C'est une poterie de terre façonnée dans les campagnes et dans des petits centres de fabrication. Elle est destinée à une utilisation locale et vendues dans les souks et rarement exportées en dehors de sa région d'origine. Les poteries les plus réputées proviennent du Rif au nord du Maroc.
Ce sont des poteries d'une grande simplicité et leur façonnage se perd dans la nuit des temps.
Dans le Rif, mais aussi dans d'autres villages isolés du Maroc ce sont les femmes qui modèlent la poterie à la main à partir d'argile et de briques pilées. Elles créent de la vaisselle familiale : assiettes, cruches, pots à beurre ou à lait, jarres amphores.
Elles n'ont ni atelier, ni tour, elles travaillent assises à même le sol, elles pétrissent l'argile et tournent l'objet à la main sur un support plat, jusqu'à lui donner le galbe voulu. Elles lissent la poterie avec une cuillère en bois ou un morceau de cuir.
La céramique de Tafilalet est vernissée. Elle rappelle par sa couleur verte les anciennes poteries médiévales.
La production de cette céramique est due au commerce florissant entre Fès et Tafilalet durant tout le Moyen-Âge et la survivance des techniques.
L'influence de la céramique de Fès sur celle de Tafilalet est indéniable. L'émail vert est une caractéristique de la tradition de Fès. Cependant le vert bronze du Tafilalet est très proche des tuiles anciennes, à la différence du vert roseau de Fès.
Les formes sont copiées sur celles de Fès notamment les soupières (jobbana) et les cruches à huile (betta d'zzit).
Tour de potier.
Le musée expose aussi une riche collection de bijoux qui provient de différentes régions du Maroc notamment celles du Haut et de l'Anti-Atlas.
L'origine de la bijouterie marocaine demeure hypothétique. Certains chercheurs l'attribuent à l'Andalousie, d'autres au Soudan et d'autres encore décèlent des origines à la fois africaines, asiatiques et méditerranéennes.
Néanmoins les bijoutiers marocains ont imposé un style particulier tant au niveau de la réalisation que dans les formes.
Il y a deux types de bijoux : les bijoux ruraux et les bijoux citadins.
Le bijou rural est exclusivement en argent. Il est ajouré, filigrané ou rehaussé d'émaux et parfois garni de pierres semi-précieuses ou de verroterie.
Les bijoux se composent du frontal, du collier, de fibules, de bracelets et d'anneaux à chevilles.
Le bijou citadin est transmis de mère en fille. Il est un moyen de transaction ou d'épargne. Il a une fonction symbolique et esthétique.
Les plus beaux bijoux ont été produits dans les ateliers de l'Anti-Atlas.
Divers colliers, de haut en bas :
- collier de l'Anti Atlas occidental, en ambre, argent et corail
- collier de la vallée de Draa en argent, agathe et laine
- collier de l'Anti Atlas occidental, en argent, verroterie et corail
- collier du pré Sahara, en cornaline et argent.
De haut en bas :
- collier de l'Anti Atlas, XXe siècle. en argent, verre et corail
- collier de l'Anti Atlas XXe siècle, en ambre, argent et corail
- collier du Maroc du Sud XXe siècle, argent, corail et verre
- collier de l'Anti Atlas XXe siècle, argent , corail et cornaline
- collier de l'Anti Atlas XXe siècle, en argent, corail, ambre et laine
Femme Ida Ou Zekri_Anti-Atlas central_photo Jean Besancenot_1934/1939_Institut du monde arabe à Paris.
Collier du XXe siècle en argent et cornaline.
Collier 1er moitié du XXe siècle argent et émail.
Boîte à amulettes XXe siècle en argent et moulure en filigrane.
Collier XXe siècle en argent cornaline-émail-assemblage.
Collier XXe siècle en argent et cornaline.
Au centre, ornement de tempes de l'Anti-Atlas, XXe siècle en argent laiton et cornaline, et une paire de boucles d'oreille du Maroc du Sud, du XXe siècle en argent et verroterie.
Femme Smoughen_Anti6atlas occidental_photo Jean besancenot_1937-1939_Institut du monde arabe à Paris.
Les fibules (tizezai ou tisernas) sont circulaires, triangulaires ou ovale, de grande ou petite taille. La fibule est présente en Afrique du nord depuis l'âge du bronze. Elles sont portées par paires ou seules reliées par un système de chaînes torsadées. Elle servent à fixer le vêtement au niveau des épaules. Elles sont portées principalement par les habitants de l'Atlas.
.
Le pendentif en forme de main ou khamsa est un bijou principalement citadin. Au Maroc, il est utilisé aussi bien par les femmes juives que musulmanes. Outre sa fonction ornementale, la khamsa a des qualités prophylactiques, censée protéger contre le mal et protéger du mauvais œil.
Femme citadine portant un collier auquel est accroché une khamsa (bijoux du Maroc 1999).
La broderie était la seule distraction des femmes qui apprenaient dès leur plus jeune âge cet art sous la conduite d'une m'alma, c'est à dire d'une maîtresse brodeuse.
La broderie n'est pas généralisée au Maroc, elle est l'apanage des villes marquées par l'occupation andalouse : Fès, Tétouan, Rabat, Salé.
Les matériaux utilisés pour la broderie sont le lin, la soie et le coton.
Fès a accueilli dès le Xe siècle des réfugiés andalous et kairouanais. Ils en ont fait la capitale artistique, économique et intellectuelle du Maroc. Les broderies de Fès dites terz el gorza sont monochromes et exécutées sur des tissus fins ivoire ou blanc à fils comptés. Le décor est géométrique.
La ville de Tétouan a été fondée au XIVe siècle et détruite en 1400 par le roi de Castille Henri III. Elle a été repeuplée après 1492 par des Andalous, des Juifs et des musulmans qui ont introduits leurs us et coutumes. Plus tard, sous la domination ottomanes, des algérois sont venus s'y installer amenant avec eux leurs broderies issues de modèles turcs. Ces broderies monochromes souvent de couleurs vives sont effectuées sur des taffetas de soie. Les objets brodés sont essentiellement des objets domestiques, comme les coussins, les couvre-lits...
Rabat fondé par las Almohade au XIIe et XIII e siècle a accueilli dès le XVIe siècle des Morisques qui donnent à la ville son caractère cosmopolite. Les broderies colorées sont effectuées au point passé plat et point plume pour donner un effet de surface et de volume. Les motifs sont touffus et bariolés dans des amas de feuilles et de fleurs.
Caftan marocain du XVIIIe siècle. Tissu de velours brodé d'or. Ce costume d'apparat porté dans les villes du nord du Maroc est entièrement brodé à la main. Ce sont des robes portées par les mariées juives.
Broderie de Fès, début du XXe siècle. Les broderies par leur finesse rappellent les broderies de Balkans. ces broderies ont sûrement été rapportées pas les femmes circassiennes, nombreuses dans les harems des riches fassi.
Ceintures de Tétouan du XIXe siècle, caractéristiques par leurs dimensions (environ 20 cm de large pour plus de 2 mètres de long). Elles sont enroulées plusieurs fois autour de la taille sur des costumes épais. Les motifs se succèdent par bandes horizontales sur toute la hauteur de la pièce.
Ceintures Tétouan du XIXe siècle,
Cache-matelas de Fès du début du XXe siècle. Mélange e décors géométriques et de fleurs stylisées.
Burnous (akhnif) ou cape du Haut-Atlas de la 1er moitié du XXe siècle en laine et poils de chèvre. C'est une large demie-lune rehaussée de motifs géométriques polychromes.
Nous arrivons dans le hammam. Il est l'héritier des thermes romains.
Avec l'avènement de l'islam, le hammam connaît un développement avec la nécessité de se purifier pour la prière. Le hammam marocain est composé de la guelsa, salle de déshabillage; de la beit el-hared, frigidarium ou salle froide; la beit el-wastani, tépidarium ou salle tiède; et la beit el-skhoum, caldarium ou salle chaude.
En plus des bains publics payants situés dans les quartiers de la médina, les palais et les demeures en possédaient des privés.
Ainsi, Medhi Mnebhi qui a construit le palais, la doté d'un bain privé.
Ses coupoles sont ornées de décors de plâtre sculpté et peint, ses murs sont en tadellakt (enduit lisse), ses zelliges en font une oeuvre architecturale originale.
Nous sortons de ce musée envoutés par la beauté de ses oeuvres traditionnelles et pouvons citer Eugène Delacroix :
"La vie dans ces pays du soleil est doublée par la sensation de plaisir de l'air et de la lumière. Le beau court les rues. On pense peu à toutes les vanités qui nous troublent la tête. La gloire est ici un mot vide de sens"
ou encore Pierre Loti :
"Oublions tout et jouissons seulement au passage des choses qui ne trompent pas. De belles créatures, de beaux chevaux, des beaux jardins et des parfums de fleurs."
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette et Gérard Gleyze
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire