lundi 4 novembre 2024

Voyage en Belgique_Anvers_jour 5_Les maisons de guildes et le musée Plantin Moretus_24/07/2024


24 juillet 2024, c'est notre deuxième jour de visite d'Anvers.

Nous commençons la journée par une déambulation dans les rues et ruelles bordées des magnifiques maisons des guildes, pour ensuite visiter le musée Plantin Moretus.

Après le déjeuner, nous visiterons l'église St Charles Borromée et terminerons par le musée Mas.

Les maisons des guildes d'Anvers, sont principalement situées sur la Grote Markt. Elles constituent un ensemble architectural caractéristiques de l'époque de la Renaissance flamande.







Les pignons sont souvent ornés de statues dorées.


Ces maisons étaient le siège de puissantes corporations ou guildes et reflétaient la prospérité de la ville au XVIᵉ et XVIIᵉ siècles et le dynamisme économique et commercial du port d'Anvers.

Elles sont construites dans le style gothique avec des influences Renaissance.

Leurs façades imposantes sont joliment ornées de dorures, de statues et de sculptures. Elles témoignent de la richesse et du prestige des guildes.




Les portes sont elles aussi finement sculptées.


Les toits sont à pignons à gradins caractéristiques de l'architecture flamande.

Chaque maison appartenait à une guilde différente, comme celles des archers, des bouchers, des tailleurs ou des drapiers.

La décoration représente les outils ou les symboles liés à la profession.





Elles ont subi beaucoup d’aléas au cours des siècles et même certaines ont été détruites.

Sous l'impulsion du mouvement de la préservation du patrimoine elles ont été restaurées au XIXe siècle avec le double objectifs de respecter le style original et de renforcer leur structure.

Aujourd'hui, les maisons des guildes sont devenues une attraction historique et touristique incontournable d'Anvers.

Elles sont les témoins du passé prospère d'Anvers et rappellent le rôle primordial des guildes dans la prospérité des villes flamandes.

Nous arrivons au musée Plantin Moretus.
La Maison Plantin-Moretus est connue sous le nom de "Le Compas d'Or,".
Les maisons "Le compas d'or" sont des maisons solides et bien bâties pour les riches familles anversoises.

Cette marque de fabrique, représentant un compas et symbolisant l'harmonie et la perfection devient l'emblème de la Maison Plantin qui dispose de plus de 30 pièces.



Les deux premières générations réinvestissent leur argent dans l'affaire, l'entreprise passe avant tout le reste.
A partir de la troisième génération, la famille va consacrer sa fortune à l'agrandissement de la maison. Le petit-fils Balthasar Moretus va transformer la maison en un imposant hôtel particulier. La maquette rend compte de la taille de la demeure.


Originaire de France, Christophe Plantin s'installe à Anvers vers 1550. 
En 1555, il fonde sa propre imprimerie, qui va prendre pendant la Renaissance une place centrale dans l'imprimerie en Belgique, en Europe et même au-delà.

Il va être l'ancêtre de 9 générations qui habiteront et travailleront dans cette maison.
Le dernier propriétaire, Edward Moretus, vend la maison à la Ville d’Anvers en 1876.

Après la mort de Christophe Plantin, c'est Jan Moretus, son gendre et collaborateur qui va reprendre l'entreprise qui va être connue sous le nom de "Plantin-Moretus".

La Maison se spécialise dans la production de bibles, d'ouvrages scientifiques, de livres de littérature et de langues. Elle produit aussi des impressions en grec et en hébreu.

Aujourd'hui, la maison Plantin-Moretus, devenue musée, est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2005.

Elle est le premier musée à avoir été reconnu en tant que site du patrimoine mondial pour son importance exceptionnelle dans l'histoire de l'imprimerie et de l'édition.

Elle conserve d'anciennes presses et un stock impressionnant de matrices et de caractères en plomb.

Le musée était le lieu d’habitation et l’atelier d’imprimerie de Christophe Plantin et de la famille Moretus.

Le rez de chaussée est occupé par une galerie de portraits qui nous montre trois siècles d'histoire familiale. Ils ont tous vécus dans cette maison.

A l'étage se trouve la bibliothèque et les plus beaux livres imprimés dans cette maison sont exposés. Cela va de bibles richement décorées à des almanachs.

Dès l'entrée, nous sommes plongés dans l'esthétique flamande et l’atmosphère du XVIe siècle avec les sols en pierre, les murs décorés de bois sombre et de tapisseries murales et les plafonds ornés.







Dans le petit salon, au-dessus de la cheminée se trouve le tableau "La chasse au lion"
La chasse est un passe temps de la haute société où un entrepreneur aime à s'identifier. Cette pratique représente toutes les qualités d'un entrepreneur, à savoir la force, l'endurance, le courage et la persévérance.


Dans le grand salon se trouve les tableaux représentant la famille et quelques amis.
La galerie montre trois siècles d'histoire familiale.
La plupart des portraits sont de Pierre Paul Rubens, ami de Balthasar.










Dans le grand salon se trouve les portraits mais aussi les cabinets, meubles de luxe où étaient conservés les papiers, objets de valeur, bijoux, argent...


Le plus énigmatique est le cabinet aux tiroirs secrets de Christophe Plantin.

Ce meuble est en bois finement travaillé, orné de détails décoratifs avec des incrustations, des sculptures et des motifs en relief.

Il contient une multitude de tiroirs de différentes tailles, certains étant presque invisibles car dissimulés dans la structure du meuble. Ces tiroirs "secrets" permettent de cacher des objets ou des documents précieux.

Christophe Plantin utilisait probablement ce cabinet pour conserver des documents sensibles, tels que des contrats, des correspondances privées, des comptes de l'imprimerie, ou des ouvrages et des manuscrits précieux.

Les globes du musée sont des pièces exceptionnelles qui incarnent l’esprit d’exploration de la Renaissance. 
Ils comprennent un globe terrestre et un globe céleste, créés par Gerardus Mercator, le cartographe flamand, au XVIe siècle.

Ces globes témoignent de l'intérêt que portaient Christophe Plantin pour les sciences, la géographie et l'astronomie.


Accessible depuis le rez-de-chaussée, la cour intérieure, véritable attraction touristique, est un charmant espace verdoyant aménagé selon un modèle du XVIe siècle.

Aux façades sont suspendus les bustes des dirigeants de l’entreprise.

Ce jardin intérieur servait non seulement de lieu de détente mais aussi de lien entre les différentes sections de la maison et de l'imprimerie.







L'atelier d'impression est l'une des pièces maîtresses du rez-de-chaussée.

Il se compose de deux parties, d’un côté il y a les casses d’imprimerie, de l’autre côté il y a les presses.

Dans les casses, les typographes prennent les lettres de plomb dans le bon ordre et les assemblent pour en faire une ligne de texte. Chaque casse comprend un alphabet complet dans une taille spécifique.

Le typographe vient chercher ici la casse dont il a besoin pour sa composition. Il garde sur son établi un stock de réserve.

Les différentes lignes sont réunies ensemble et ainsi se forme une composition pour l’impression.

Après utilisation, les lettres sont remises dans les casses, prêtes pour une prochaine impression.

A la fin de sa vie Christophe Plantin, dispose de plus de 90 types de caractères différents.













Dans l’atelier, les presses en bois de plus de 400 ans sont soigneusement conservées. Cet espace montre comment les typographes travaillaient, disposant les caractères en plomb et encrant les plaques pour imprimer les pages.

Les typographes mettent la composition dans la presse et l’encrent. Le papier est fixé. Après avoir coulissé le coffre sous la presse on donne un coup dans la platine, ce qui permet de réaliser l’impression et ce jusqu’à 2 500 fois par jours.

Le musée conserve les plus anciennes presses d’imprimerie au monde en excellent état de conservation. C'est un véritable trésor pour comprendre l’évolution de cette technologie révolutionnaire.






Au 1er étage se trouve "La Bibliotheca Plantiniana", la grande bibliothèque trésor unique, contenant des milliers de livres rares, y compris des premières éditions de classiques et des ouvrages scientifiques et religieux de renom. 

On y trouve des éditions rares et précieuses comme des bibles polyglottes, des œuvres d’Erasme et des cartes géographiques.


Elle a été commencée par Christophe Plantin puis développée par Balthasar I et ses successeurs jusqu’en 1700. Depuis 1876 la collection s’est enrichi grâce aux conservateurs qui acquièrent toutes les éditions Plantin-Moretus.

Fin 1563, Christophe Plantin achète un premier lot de livres “pour le service cotidien (sic) ou futur de l’imprimerie”.

Il achetait des manuscrits et des incunables dans le but de rééditer certains ouvrages.

Il achetait aussi les publications de ses concurrents. Ces manuscrits servaient à préparer de nouvelles éditions d’auteurs grecs et romains.

La bibliothèque aménagée comme une bibliothèque du 17e siècle, avec ses livres classés par format contient des milliers de livres anciens, de manuscrits précieux et de documents historiques liés à l'art de l'imprimerie, aux sciences, et à la littérature de la Renaissance.

Elle contient des ouvrages consacrés à la science, à la théologie, et à la philosophie en latin, grec, hébreu et d’autres langues.

Plantin est particulièrement connu pour avoir publié la "Bible polyglotte d'Anvers" ou "Bible de Plantin", une œuvre monumentale qui comporte des textes bibliques en plusieurs langues (latin, grec, hébreu, et araméen). Il s'agit de l'une des réalisations typographiques les plus impressionnantes de l'époque.







La bibliothèque renferme des éditions rares et précieuses, notamment les premières éditions de la Bible polyglotte d'Anvers. Elle possède aussi des ouvrages en plusieurs langues, notamment en grec, en hébreu, en syriaque et en latin, qui témoignent de l'importance de cette imprimerie dans la diffusion des connaissances à la Renaissance.

Dans la bibliothèque se trouve également une collection de sculptures, principalement de style Renaissance et baroque. Elles témoignent de l’importance de l’art dans la vie des Plantin-Moretus.

Les bustes représentent des figures emblématiques du monde des lettres, de la science et de la philosophie, telles que Socrate, Aristote ou Cicéron….




Au 1er étage se trouve une salle où est exposée une collection exceptionnelle d'estampes réalisées par des artistes flamands et internationaux.
Elles couvrent les thèmes religieux, scientifiques, mythologiques et artistiques et jouent un rôle primordial dans l’histoire de la maison Plantin Moretus.

Rubens, outre son activité de peintre, travaillait aussi avec des graveurs pour reproduire ses œuvres et les diffuser à un plus large public ce qui rajoutait à sa notoriété.
Le musée conserve plusieurs estampes inspirées des œuvres de Pierre Paul Rubens, ami de la famille Moretus.













La famille collaborait avec des artistes talentueux, dont Pierre Paul Rubens, pour illustrer les livres.
On découvre un aperçu fascinant de l’art de l’illustration du livre.











L’atmosphère au premier étage est intimiste et reflète l’élégance de cette famille puissante et dominante dans le monde de l'imprimerie et de l'édition.

En visitant ce musée, nous sommes rentrés dans l’univers familial de l’époque.
Les salles sont richement décorées et offrent un aperçu de la vie et des activités de cette dynastie d'imprimeurs.

Il est l'heure du déjeuner, nous sommes en Belgique... alors un déjeuner gaufres s'impose. Quel délice !



Notre matinée a été riche en découvertes.
Les maisons de guildes d'Anvers sont un des joyaux architecturaux de la ville d'Anvers. 
Elles sont la richesse culturelle et historique de la ville et sont devenues une attraction touristique majeure.

Le musée Plantin Moretus quant à lui est un site exceptionnel qui célèbre l’histoire de l’imprimerie et de la typographie.
Il est un véritable hommage à l'influence des arts graphiques et de l’édition sur la culture et la connaissance en Europe.

Après le repas nous allons visiter l'église St Charles Borromée, joyau de l'art baroque flamand, puis nous terminerons la journée par la visite du musée Mas sur les rives de l'Escaut.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Anne, Gérard et Paulette Gleyze

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