Ce 26 juillet 2024, tôt le matin, nous prenons le train à Anvers pour Gand, où nous allons y passer la journée.
C'est une des destinations à ne pas manquer de la Belgique.
La ville de Gand, aussi connue sous son nom flamand Gent, est située au confluent de la Lys et de l'Escaut.
Elle est renommée pour son riche patrimoine médiéval, ses canaux pittoresques et son ambiance jeune et artistique.
Elle est la deuxième commune la plus peuplée de Belgique, après Anvers. Son agglomération compte environ 455 000 habitants.
Elle a été la capitale de l'ancien comté de Flandre, une grande cité drapière et commerçante, et la ville natale de Charles Quint.
Elle a connu à partir du XIIe siècle la prospérité économique et culturelle.
Elle conserve de cette époque, un riche patrimoine architectural.
C'est une ville artistique dynamique avec de nombreuses galeries, de nombreux musées et des festivals. Le Festival de Gand est un événement annuel d'art et de musique qui attire des visiteurs du monde entier.
C'est aussi une ville dynamique grâce à ses 70 000 étudiants.
Le centre ancien se découvre à pieds.
Au fil des rues commerçantes on découvre des hôtels particuliers et d'imposantes constructions civiles ou religieuses.
Nous démarrons la visite par la cathédrale gothique Saint Bavon qui est un des joyaux architecturaux de la ville de Gand.
Elle est dédiée à Saint Bavon, un noble flamand qui s'est converti au christianisme au VIIe siècle.
Cette cathédrale est un édifice religieux d'une importance historique, culturelle et artistique exceptionnelle réputée pour ses trésors artistiques, notamment le célèbre retable de "l'Agneau mystique", une œuvre de renommée mondiale réalisée par les frères Hubert et Jan van Eyck au 15e siècle.
Ce retable est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre les plus influents de la peinture européenne.
La construction de la cathédrale a débuté au XIIIe siècle sur les fondations d'une ancienne église romane, et elle s'est étendue sur plusieurs siècles, ce qui explique la diversité de ses styles architecturaux.
La façade principale est majestueuse et ornée de multiples détails gothiques comme les pinacles, les arcs brisés, et les contreforts massifs, caractéristiques de l'architecture gothique.
La tour de la cathédrale a été ajoutée au cours du XVIe siècle dans le style gothique.
Haute et imposante, elle domine le centre-ville de Gand et est visible de loin.
Elle symbolise la puissance spirituelle et l'héritage médiéval de la ville.
Elle est composée de plusieurs niveaux ornés d’arcatures gothiques et de fenêtres en ogive qui renforcent l'impression de verticalité.
La haute flèche est ornée de détails finement sculptés, elle donne à la tour une silhouette effilée.
La tour servait aussi de clocher, les cloches rythmant la vie des habitants.
Aujourd'hui, le carillon est un symbole de la ville et résonne lors d'événements importants.
La verticalité de la tour symbolise la quête de la spiritualité et de l’élévation de l’âme.
L'intérieur de la cathédrale Saint Bavon, comme de nombreuses cathédrales gothiques, cherche à élever le regard.
La nef centrale est impressionnante par sa hauteur et la finesse de ses voûtes en ogive.
L'impression de verticalité est créée par les hautes colonnes robustes élancées, les arcs brisés et les voûtes en ogive permettent de construire des murs plus fins et de prévoir de grandes ouvertures ornées de vitraux.
La plupart des impressionnants vitraux de la cathédrale datent des XVe et XVIe siècles.
Ils sont dans une palette de rouge, bleu, jaune et vert qui filtrent la lumière donnant une douce lumière à l'intérieur .
Ils illustrent des scènes bibliques, des figures de saints et des personnages historiques.
Beaucoup de ces vitraux ont été restaurés au fil des siècles.
Ils sont un témoignage de l'art religieux flamand.
Le chœur qui est la partie centrale de l’édifice est conçu pour accueillir le clergé durant les offices.
Il est séparé de la nef par un jubé sculpté, qui marque la séparation entre l’espace des fidèles et celui réservé au clergé.
Au centre du chœur se trouve le maître-autel, richement décoré de marbre et de dorures.
La chaire de la cathédrale est une œuvre d'art baroque flamboyant du XVIIIe siècle.
C'est une pièce impressionnante, remarquable par sa taille et pour la richesse de ses sculptures.
Elle est essentiellement en bois sculpté et intègre aussi des éléments en marbre et en bronze.
Elle est ornée de nombreuses sculptures et symboles bibliques qui représentent la lutte entre le bien et le mal, illustrée par des figures allégoriques et des anges.
La base de la chaire est constituée d'une figure représentant probablement Adam et Ève ou des allégories de la Nature.
Les panneaux sur le pourtour de la chaire sont décorés de scènes bibliques, destinées à rappeler aux fidèles les valeurs chrétiennes et les enseignements de l'Église.
Le sommet de la chaire est surmonté d’un magnifique abat-voix, richement décoré et soutenu par des anges. Cet auvent dirige la voix du prédicateur vers les fidèles.
Placée dans une position centrale et élevée et son caractère imposant reflète l'importance de la prédication dans la formation spirituelle des croyants à cette époque.
L'orgue est impressionnant, il a été conçu par le facteur d'orgues Joseph Loncke en 1935. Il comporte un grand buffet décoratif et possède environ 6 000 tuyaux répartis sur plusieurs claviers et un pédalier.
Cet instrument imposant est célèbre pour sa richesse sonore et sa capacité à produire une gamme étendue de timbres, ce qui en fait un outil idéal pour interpréter des œuvres classiques, baroques et romantiques, ainsi que des compositions contemporaines.
La cathédrale est dotée de plusieurs chapelles latérales richement décorées.
Elles sont disposées de part et d'autre de la nef principale et accueillent de nombreux trésors d'art religieux.
Chacune des chapelles présente un décor richement sculpté, avec des voûtes en croisée d’ogives et des arcs ornés de motifs floraux.
Les murs sont décorés de fresques et de peintures illustrant des scènes religieuses, et les autels sont magnifiquement décorés de sculptures en bois et en marbre.
Chaque chapelle est dédiée à un saint ou à un mystère particulier de la foi chrétienne.
Elles servaient aussi de lieux de sépulture pour des nobles et des ecclésiastiques.
Une des chapelles abrite un trésor exceptionnel "L'Adoration de l'Agneau mystique" des frères Hubert et Jan Van Eyck.
Ce retable se trouve dans une chapelle de la cathédrale, c'est une œuvre majeure de la peinture flamande commandé au début du 15ᵉ siècle et achevé en 1432.
Ce polyptyque, est conçu avec des panneaux latéraux articulés, ce qui permet de révéler différentes scènes selon l’ouverture ou la fermeture du retable.
A notre arrivée les panneaux sont fermés et montrent les images des donateurs et des prophètes.
Ce sont des scènes sobres peints en grisaille, dans une apparence presque sculpturale.
Nous assistons à 10 h à l'ouverture des panneaux qui dévoile une oeuvre complexe et colorée.
On voit au centre une scène représentant l'Adoration de l'Agneau mystique, symbole du Christ sacrifié entouré d'une multitude de saints, d'anges et de fidèles en adoration.
Ce choix de l'agneau reflète les références bibliques à Jésus comme "l'agneau de Dieu".
Il est composé de 12 panneaux et présente une scène biblique centrée sur l'Agneau de Dieu (symbole du Christ) et inclut des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, entourées de divers personnages religieux et symboliques.
Les panneaux sont divisés en deux registres principaux, avec des scènes bibliques et religieuses riches en symbolisme.
Les panneaux supérieurs montrent des figures célestes et des saints, tandis que les panneaux inférieurs présentent des pèlerins et des scènes terrestres.
Les panneaux latéraux montrent des prophètes, des apôtres, des vierges, et des figures allégoriques.
Le retable est célèbre pour sa complexité théologique, son réalisme dans la représentation des visages et des paysages, et la richesse de son symbolisme chrétien, ce qui en fait une œuvre clé du mouvement des Primitifs flamands.
Il est considéré comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'art gothique.
Au fil des siècles, il a connu de nombreuses péripéties, il a été déplacé, volé, et partiellement endommagé, et une partie de l'œuvre (un panneau représentant les Juges intègres) volé en 1934, est toujours introuvable.
Depuis plusieurs années, la cathédrale St Bavon est au cœur d’un important programme de conservation et de restauration, pour préserver son patrimoine artistique et architectural.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Anne, Gérard paulette Gleyze
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