mardi 31 décembre 2024

Séjour à Paris_visite exposition Caillebotte_22/11/2024


Nous sommes à Paris pour un beau week-end du 21 au 24 novembre 2024.

Notre première visite le 22 novembre est pour l'exposition "Peindre les hommes" de Gustave caillebotte au musée d'Orsay. 


L'entrée et la verrière du musée d'Orsay

L'exposition se tient du 08 octobre 2024 au 19 janvier 2025, à l'occasion du 130ᵉ anniversaire de la mort de l'artiste.

Au loin Notre Dame dont la réouverture suite à l'incendie, sera inaugurée dans une semaine.

Cette rétrospective réunit environ 70 œuvres, dont des peintures majeures, des pastels, des dessins et des photographies, qui mettent en lumière la prédilection de Caillebotte pour les figures masculines et les portraits d'hommes.

L'affiche de l'exposition « Caillebotte. Peindre les hommes » au Musée d'Orsay présente l'œuvre « Partie de bateau » (vers 1877-1878). 
Cette peinture a été récemment acquise par le Musée d'Orsay grâce au mécénat exclusif de LVMH.

Elle représente un homme en chapeau haut-de-forme, vêtu d'une chemise à rayures et d'un gilet sombre, ramant sur une rivière bordée de végétation.
L'affiche de l'exposition

Gustave Caillebotte (1848-1894), nait à Paris et grandit dans une famille bourgeoise fortunée. Il étudie le droit puis fréquente l'École des Beaux-Arts.

Il rencontre et tisse des liens avec des artistes impressionnistes comme Monet, Renoir et Degas.

Contrairement aux impressionnistes qui privilégiaient les coups de pinceau rapides et les effets de lumière, Caillebotte adopte un style plus réaliste et détaillé par le naturalisme.

Il est célèbre pour ses scènes urbaines parisiennes au XIXe siècle, pour ses paysages, ses intérieurs, ses hommes au travail, et ses portraits.
Ses oeuvres sont souvent centrées sur des figures humaines.

Grâce à sa fortune, Caillebotte soutient financièrement les impressionnistes et aide à promouvoir des artistes comme Monet, Renoir et Pissarro.

Il a constitué une grande collection d'oeuvres impressionnistes, comprenant des peintures de Monet, Manet, Renoir et Degas, qu'il a légué à sa mort à l'État français, et qui est aujourd'hui le noyau de la collection impressionniste du Musée d'Orsay.

Il s’est aussi intéressé à la photographie, qui influençait la composition de ses œuvres.

Longtemps oublié, Caillebotte a regagné en notoriété au XXᵉ siècle pour l’originalité de ses sujets et son rôle central dans le soutien à l’art moderne.

Caillebotte peint cet autoportrait quelques mois avant sa mort à l'âge de 45 ans.
Gustave Caillebotte_autoportrait vers 1892_huile sur toile_huile sur toile_Musée d'Orsay, donation anonyme canadienne, 1971

G.  Caillebotte s'intéresse aux sujets masculins en tant que sujets et aussi par rapport à leur place dans la société.

Il peint l'apparence et l'existence des hommes de son époque et réalise beaucoup de portraits de ses frères, de ses amis, et des hommes au travail.

Il introduit dans la peinture des images de la virilité comme l'ouvrier ou le sportif, mais il montre aussi le côté intime de la vie des hommes bourgeois passant leur temps à jouer aux cartes, à regarder la ville ou même à leur toilette.

Ses peintures témoignent du quotidien et de la société au XIXe siècle.

Au XIXe siècle la figure du soldat est le modèle même de la masculinité virile, la mort pour la patrie en étant l'expression la plus élevée.

Il a peu représenté le monde militaire et jamais la guerre.

Son père a fait fortune en fournissant à l'armée des textiles sous la Monarchie de Juillet puis sous le Second Empire.

Ces tableaux montrent des soldats français, pantalon rouge et vareuse bleue. 

L'artiste montre aussi un goût pour la trivialité et l'irrévérence. Il représente un soldat déféquant dans un bois. 
Gustave Caillebotte_Militaire dans un bois_Yerres vers 1870_huile sur toile_Collection particulière

Gustave Caillebotte_Soldat_vers 1881_huile sur toile_Pasadena, Perenchio Foundation

Au début des années 1870, Caillebotte abandonne ses études de droit et est admis à l'école des beaux arts après une formation dans l'atelier de Léon Bonnat.

Après un premier envoi refusé par le jury au Salon en 1875, il rejoint le groupe des impressionnistes et tourne le dos aux traditions pour représenter de façon réaliste la société et sa propre existence.

Ses premiers tableaux importants ont pour sujet sa vie quotidienne avec sa mère et ses frères.

Cette toile inachevée représente la salle de billard, jeu réservé aux hommes des classes aisées, dans la maison de campagne des Caillebotte à Yerres.
G. Caillebotte_Le billard_vers 1875_huile sur toile_collection particulière

G. Caillebotte_Etude pour déjeuner : René Caillebotte à table, vers 1876_crayon et fusain sur papier_collection particulière

Caillebotte nous fait partager son propre champ de vision lors d'un déjeuner en famille. 
René découpe sa viande, tandis que sa mère est servie par le maître d'hôtel. Il montre l'opulence de la famille.
G. Caillebotte_Déjeûner_1876_huile sur toile_collection particulière

Présenté à l'exposition impressionniste de 1877 ce tableau est le seul portrait de Céleste Caillebotte par son fils.
G. Caillebotte_Portrait de Madame C..._1877_huile sur toile_collection particulière

Caillebotte représente, à la fenêtre de l'hôtel familial, son frère René regardant vers le boulevard Malesherbes. 
De sa silhouette émane le sentiment d'assurance d'un jeune riche rentier. 
Il décède quelques mois plus tard après la réalisation de cette toile à l'âge de 25 ans.

 Ses dettes de jeu, de tailleur, de fournisseurs et son implication dans un duel alimentent des spéculations sur un suicide.
Jeune homme à sa fenêtre-1876_huile sur toile_Los Angeles_J Paul Getty Museum

Le modèle de ce tableau est un cousin de la mère de Caillebotte (Eugène Daufresne). Magistrat à Rouen, il rend souvent visite à ses petits neveux depuis la mort de leur mère en 1878. 
Il s'intéresse à l'art de Gustave dont il possèdera dix tableaux.
G. Caillebotte_Portrait de M E.D... (Eugène Daufresne)_1878_huile sur toile_collection particulière

Caillebotte s'intéresse au travail physique et à la classe ouvrière. Il a grandi à proximité de la manufacture familiale dans un Paris à la forte population ouvrière. 

Dans "Les Raboteurs de parquet", il représente des hommes en plein labeur.

Leurs corps musclés et courbés illustrent une vision respectueuse et humanisante du travail manuel. 

Ce tableau contraste avec les scènes de loisirs ou de flânerie urbaine.

Probablement refusé par le Salon en 1875, il attire tous les regards à l'exposition impressionniste de 1876.

La nouveauté tient à ce que l'artiste représente ces ouvriers torse nus, et montre la pénibilité de leur tâche.

Caillebotte dit mépriser "les distinctions dites sociales" et s'identifie comme travailleur manuel.

L'artiste tente ainsi d'échapper à sa condition de riche rentier et s'épanouit en bâtissant des rapports fraternels avec des hommes d'autres milieux, tels que Renoir au sein du groupe impressionnistes.

La méthode de G Caillebotte pour l'exécution des "Raboteurs de parquets" est académique, le dessin d'après le nu est la base de tout.

Ce n'est qu'en produisant de nombreuses études, dessinées ou peintes qu'il pourra ensuite composer l'oeuvre finale. Il cherche à comprendre les gestes et postures de ces hommes au travail pour les rendre plus fidèlement possible dans son tableau.

Caillebotte est l'un des premiers peintres à dédier de grands tableaux à des travailleurs.

Diverses études pour les "Raboteurs de parquets"

G. Caillebotte_crayon sur papier_vers 1875_collection particulière

G. Caillebotte_Esquisse pour Raboteurs de parquets_vers 1875_huile sur toile_collection particulière


Des ouvriers à torses nus, transpirants préparent le parquet de ce qui pourrait être le futur atelier de Gustave Caillebotte, dans l'hôtel familial.

Certaines critiques de l'exposition de 1876 notent l'audace et l'ambition de l'oeuvre, d'autres regrettent que l'artiste ait consacré un si grand format à un sujet si vulgaire.
G. Caillebotte_Raboteurs de parquets_1875_huile sur toile_Paris, musée d'Orsay, don des héritiers de G Caillebotte par l'intermédiaire d'Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, 1894

Etude des peintres en bâtiments
G. Caillebotte_Etude des peintres en bâtiments_Homme mélangeant de la peinture et étude des mains_vers 1877_crayon et fusains sur papier_collection particulière

G Caillebotte_Etude des peintres en bâtiments_Homme penché en avant en train de peindre, vu de profil droit_vers 1877_crayon et fusains sur papier_collection particulière

G. Caillebotte_Etude des peintres en bâtiments_Homme penché en avant en train de peindre, vu de profil droit_vers 1877_crayon et fusains sur papier_collection particulière

G. Caillebotte_Etude des peintres en bâtiments_Homme debout de profil droit_vers 1877_crayon et fusains sur papier_collection particulière

L'artiste peint une simple scène observée au coin de la rue. 

Le critique Burty (Philippe Burty (1830-1890) était un critique d'art, écrivain et collectionneur français, connu pour ses contributions significatives à l'art et à la critique au XIXe siècle. Il a joué un rôle important dans la promotion de l'art japonais en Europe, contribuant à l'engouement pour le japonisme), remarque chez l'artiste "une curiosité, rare aujourd'hui, pour des types et des occupations strictement professionnels"
G. Caillebotte_Peintres en bâtiments_1877_Huile sur toile_collection particulière en dépôt au musée d'Orsay

Parmi les compositions les plus spectaculaires de Caillebotte figurent les vues urbaines très remarquées à l'exposition impressionnistes de 1877.
Elles ont un effet de réalité avec les nouveautés architecturales.

Avec le pont de l'Europe, sa première grande scène de rue, Caillebotte cherche à produire une oeuvre moderne. Il prend pour sujet le pont métallique monumental, édifié entre 1865 et 1868, qui surplombe les voies ferrées de la gare St Lazare.
Le tableau a exigé un long travail préparatoire et la réalisation de nombreuses études peintes ou dessinées.

La scène est à la fois banale est énigmatique. L'homme de gauche est un autoportrait de Caillebotte.
G. Caillebotte_Le Pont de l'Europe_1876_Huile sur toile_Genève_Association des amis du Petit Palais

G. Caillebotte_Etude pour le pont de l'Europe_Homme accoudé_Vers 1876_Crayon sur papier_collection particulière

G. Caillebotte_Etude pour le pont de l'Europe_Homme marchant de dos_Vers 1876_Crayon sur papier_collection particulière

G. Caillebotte_Le pont de l'Europe_esquisse_vers 1876_huile sur toile_collection particulière

G. Caillebotte_Le Pont de l'Europe_Vers 1876_Etude partielle_Huile sur toile_collection particulière

Caillebotte explore la place des hommes dans la modernité de Paris. Des œuvres comme "Rue de Paris, temps de pluie" montrent des figures masculines vêtues avec élégance, déambulant dans les rues réaménagées par Haussmann. 

Le tableau "rue de Paris, temps de pluie" est le plus grand peint par Caillebotte.
Ce tableau domine l'exposition de 1877.

L'homme dégage un sentiment d'assurance et de détachement qui peut être pour l'artiste une forme de virilité bourgeoise et de la masculinité accomplie, et qui rappelle l'image de son père disparu trois ans plus tôt.
G. Caillebotte_Rue de Paris, Temps de pluie_1877_Huile sur toile_Chicago, The art Institude of Chicago_Charles H and Mary F Worcester Collection




G. Caillebotte_Etudes pour Rue de Paris, Temps de pluie_Hommes sous un parapluie_Vers1877_Crayon sur papier_Collection particulière

Après la mort de ses parents, G Caillebotte vend l'hôtel familial et s'installe avec son frère Martial dans un grand appartement au 3e étage d'un immeuble Boulevard Haussmann. Avec l'invention de l'ascenseur les immeubles gagnent en hauteur. Les appartements en hauteur sont prisés. C'est sur le balcon de cet appartement que G Caillebotte fait poser ses amis dans des compositions inédites. Les hommes dominent la ville et et participent à l'animation de la rue sans se mêler à la foule.
G. Caillebotte_Homme au balcon_Vers 1880_Huile sur Toile_Collection particulière

Cette vue du Boulevard Haussmann est peinte par Caillebotte depuis son balcon. Le résultat est inédit dans l'histoire de l'art avec une vue en plongée. Il anticipe la photographie.
G. Caillebotte_Boulevard vue d'en haut_1880_Huile sur Toile_Collection particulière

G Caillebotte peint depuis son balcon mais aussi depuis celui de ses amis, comme ici chez Jean Froyez. Les couleurs et la touche rappellent celles de Claude Monnet dont il collectionne les oeuvres.
G. Caillebotte_Boulevard des Italiens_Vers 1880_Huile sur Toile_Collection particulière

Le Pont de l'Europe devient une sorte de balcon sur les voies ferrées de la gare Saint Lazare. Pour Caillebotte la peinture est un fragment d'une réalité qui se poursuit au delà du cadre.
G. Caillebotte_Le Pont de l'Europe_Vers 1877_Huile sur toile_Fort Worth, Texas, Kimbell Art Museum

Deux amis de G Caillebotte se tiennent sur le balcon de son appartement
G. Caillebotte_Balcon_Vers 1880_Huile sur Toile_Collection particulière

G. Caillebotte fréquente les cafés parisiens, surtout celui de la Nouvelle Athènes où se retrouve Manet et les impressionnistes au cours des années 1870. Le modèle qui serait son ami Albert Courtier pose ici en "pilier d'estaminet".
G. Caillebotte_Dans un café_1880_Huile sur Toile_Paris, musée d'Orsay en dépôt au musée des Beaux Arts de Rouen

G. Caillebotte est un des seuls impressionnistes à avoir représenter des domestiques. Il peint Jean Daurelle qui est son maître d'hôtel. Il semble avoir joué le rôle de figure paternelle auprès de Gustave après la mort de son père Martial.
G. Caillebotte_Portrait de Jean Daurelle_1887_Huile sur Toile_Paris, musée d'Orsay, leg de Marie-Jeanne Daurelle, 2009

Paul Hugot, bourgeois sans profession, est un grand ami des frères Caillebotte. L'oeuvre dépasse le statut de simple portrait. Il devient la représentation du jeune parisien moderne.
A sa mort Hugot possédait la plus grande collection d'oeuvres de G. Caillebotte (hors collection familiale de l'artiste).
G. Caillebotte_Portrait de Paul Hugot_1878_Huile sur Toile_Collection particulière

Autour de nombreux portraits d'hommes, à la fin des années 1870 et au début des années 1880, les intérieurs sont sobres et les poses et les expressions sont austères. Cette simplicité fait ressortir la présence physique et l'intensité des regards de ses modèles.
La plupart de ses modèles habitent près de chez lui et sont célibataires, ce qui dans la société du XIXe est une forme de marginalité.

Dans ce qui pourrait être l'atelier de l'artiste, une femme enturbannée pose dans un fauteuil. Derrière elle, sur un chevalet se trouve le portrait de Monsieur R, exposé en 1879 à la 4e exposition impressionniste.
G. Caillebotte_Portrait de Madame X_1878_Pastel sur papier grainé chiné bleu pâle_Musée Fabre, Montpellier

G. Caillebotte_La partie de cartes_Vers 1876_Pastel sur papier_Collection particulière

Le notaire Albert Courtier, à qui Caillebotte confie son testament a sans doute posé pour ce tableau, montrant un homme élégant.
G. Caillebotte_Portrait d'homme (Albert Courtier ?)_1880_Huile sur toile_Cleveland, The Cleveland Museum of Art, Bequest of Muriel Bitkin

Le frère de Caillebotte, Martial à droite et ses amis jouent chez lui à un jeu de cartes.
C'est l'unique portait de groupe masculin, peint par G Caillebotte.
G. Caillebotte_Partie de Bezigue_Vers 1881_Huile sur toile_Abu Dhabi, Louvre

Georges Roman est un jeune peintre lyonnais d'une famille de soyeux.
G. Caillebotte_Portrait de Georges Roman_1879_Huile sur toile_Collection particulière

Richard Gallo est le fils d'un banquier, il a probablement rencontré Caillebotte lors de leurs études de droit.
Il devient un de ses plus proches amis. Il est le modèle masculin de prédilection de Caillebotte, il a posé pour plusieurs portraits et scènes de genre.
G. Caillebotte_Portrait de Richard Gallo_1881_Huile sur toile_Lausanne, fondation de l'Hermitage, dépôt d'une collection privée

Spécialiste renommée de l'Extrême Orient ayant vécu en Chine pendant les années 1870, Henri Cordier est auteur et professeur à l'Ecole des langues orientales. Il est un cousin éloigné de G Caillebotte.
G. Caillebotte_Portrait d'Henri Cordier_1883_Huile sur toile_Paris, Musée d'Orsay, don de Madame Henri Cordier, 1926

Les relations entre les hommes et les femmes, notamment amoureuses, n'intéressent pas G. Caillebotte. Il ne s'agit pas ici d'un couple mais à gauche, sa compagne Charlotte Berthier et à droite son ami Richard Gallo, célibataire endurci.
G. Caillebotte_Intérieur_1880_Huile sur toile_Collection particulière

Ce tableau représente probablement sa compagne Charlotte Berthier lisant un journal. Caillebotte bouscule les stéréotypes du XIXe siècle, la lecture du journal étant réservée aux hommes.
G. Caillebotte_Femme lisant un journal_1880_Huile sur toile_Collection particulière

Ami du peintre, Jules Froyez est un rentier célibataire. Il meurt en 1896 à l'âge de 49 ans. Les cinq tableaux qu'il possède de G. Caillebotte sont vendus aux enchères.
G. Caillebotte_Portrait de Jules Froyez_Vers 1879-1881_Huile sur toile_Collection particulière

Né à la Nouvelle Orléans puis installé à Paris, Edouard Dessommes se lance dans la littérature puis la peinture. Il a probablement rencontré Caillebotte aux cours de Léon Bonnat. Il rentre à la Nouvelle Orléans en 1887 et y meurt.
GCaillebotte_Portrait d'homme (Edouard Dessommes)_1881_Huile sur toile_Collection particulière

G. Caillebotte a peint peu de nus, mais au début des années 1880, il peint trois tableaux sur ce sujet. Il s'inspire de Degas.

Le "nu au divan" est l'un des plus grands formats et n'est jamais exposé du vivant de l'artiste. 
"L'homme au bain" est présenté seulement à Bruxelles en 1888.

Ces oeuvres ont suscité des interrogations sur l'orientation sexuelle de l'artiste, dont on ne sait rien.
G. Caillebotte_Homme s'essuyant la jambe_Vers 1884_Huile sur toile_Collection particulière

L'identité de ce nu féminin n'est pas connue.
G. Caillebotte_Nu au divan_Vers 1880_Huile sur toile_Minneapolis Institude of art, Minneapolis

Ce tableau révolutionne le genre du nu masculin dominé jusqu'alors par les tableaux académiques.
L'ambition de Caillebotte est sans doute de transposer les scènes de nus de femmes à leur toilette de E Degas.
G. Caillebotte_Homme au bain_1884_Huile sur toile_Boston, Museum of Fine Arts

La culture des loisirs se développe en France pendant la 2e moitié du XIXe siècle.
Elle inspire à G. Caillebotte une importante série d'oeuvres sur le cabotage et la baignade présentée à l'exposition impressionnistes de 1879.
Caillebotte montre un cabotage masculin et sportif.

Caillebotte préfère les embarcations individuelles. Il ne présente pas des rameurs en compétition mais des proches en promenade.
G. Caillebotte_Périssoires_1877_Huile sur toile_Washington DC, National Gallery of art

Par son style et son cadrage, Caillebotte donne aux hommes une solide présence physique.
G. Caillebotte_Canotiers_1877_Huile sur toile_Collection particulière
 
Sous l'influence de Degas, Caillebotte se passionne pour le pastel à la fin des années 1870.
G. Caillebotte_Canotiers_1877_Pastel_Collection particulière

L'homme a gardé son costume de ville et plus incongru encore, son haut de forme
G. Caillebotte_Partie de bateau_Vers 1877-1878_Huile sur toile_Paris, musée d'Orsay

Ces trois grands tableaux constituent l'aboutissement de l'artiste sur le thème des loisirs au bord de l'eau. La seule figure féminine du triptyque est une fillette, sa cousine Zoé Caillebotte.
G. Caillebotte_Pêche à la ligne_1878_Huile sur toile_Collection particulière

G. Caillebotte_Baigneurs_1878_Huile sur toile_Collection particulière

G. Caillebotte_Pêche à la ligne_1878_Huile sur toile_Rennes; Musée des Beaux Arts

Caillebotte se rend à plusieurs reprises en Normandie pendant l'été au cours des années 1880 pour participer à des compétitions de régates. A cette occasion, il peint de nombreux paysages et quelques figures.

Il pourrait s'agir du père Magloire Raulin, jardinier à Etretat.
G. Caillebotte_Le père Magloire sur le chemin de Saint Clair à Etretat_Vers 1884_Huile sur toile_Collection particulière

G. Caillebotte_Homme en blouse_1884_Huile sur toile_Genève, Association des Amis du Petit Palais

G. Caillebotte_Le père Magloire allongé dans un bois_1884_Huile sur toile_Association des Amis du Petit Palais

Caillebotte peint ce tableau à Trouville. Il a une prédilection pour les figures de dos.
Au début des années 1880, il s'est converti à la peinture de plein air sur le modèle de ses amis impressionnistes, Monet et Renoir.
G. Caillebotte_Chemin montant_1881_Huile sur toile_Genève, Hasso Plattner collection

Caillebotte avait une passion pour les fleurs. Il choisit de représenter une femme dans les allées. Il s'agit vraisemblablement de Charlotte Bertier, sa compagne à qui il laissera par testament une rente et une petite maison.
G. Caillebotte_Les roses, jardin du petit Gennevilliers_Vers 1886_Huile sur toile_collection particulière

Ce tableau a été offert par Gustave à son frère Martial pour la naissance de sa fille.
G. Caillebotte_La berge du petit Gennevilliers et la Seine_1890_Huile sur toile_Collection particulière

G. Caillebotte_Bateau étude_Vers 1893_Huile sur toile_Collection particulière

Deux hommes naviguent sur un élégant bateau. La plupart des bateaux sont conçus par Caillebotte lui-même.
G. Caillebotte_Une course de bateaux_1893_Huile sur toile_Collection particulière


Mécène et collectionneur, étroitement lié au mouvement impressionniste, Gustave Caillebotte est moins connu que ses contemporains comme Monet ou Renoir, mais son travail et son rôle dans l'histoire de l'art sont essentiels.

Ses œuvres se distinguent par une perspective rigoureuse, une grande précision des détails, et une attention particulière à la lumière.

Il est connu  pour ses scènes de la vie urbaine parisienne à la fin du XIXe siècle,
 ses paysages et ses scènes de labeurs et de loisirs .

Caillebotte met souvent l'accent sur les hommes, ce qui est une approche unique au sein du mouvement impressionniste.

Ses œuvres sont aujourd’hui exposées dans des musées prestigieux comme le Musée d’Orsay à Paris ou l'Art Institute of Chicago.

Il incarne un pont entre l'impressionnisme et le réalisme.

Texte de Paulette Gleyze

Photos de Anne, Paulette et Gérard Gleyze