Après la visite de Gand, nous voilà le 27 juillet 2024 à Bruges.
Bruges, souvent surnommée la « Venise du Nord », est une ville pittoresque située en Flandre, dans le nord de la Belgique.
C'est une destination prisée pour son ambiance médiévale, ses canaux sinueux et son riche patrimoine historique.
Le centre historique de Bruges est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000. Il est magnifiquement bien préservé et reflète l’architecture gothique flamande.
Le nom « Bruges » provient du vieux norrois Bryggja, qui signifie « port » ou « embarcadère ».
Les premières traces de peuplement à Bruges datent de l’époque romaine, qui avait un poste avancé pour protéger la région contre les invasions germaniques, mais Bruges prend véritablement forme au 9ᵉ siècle lorsque les Vikings attaquent la région.
Pour se défendre, les habitants construisent des fortifications et un port, en donnant ainsi naissance à une ville fortifiée.
Du 12ᵉ au 15ᵉ siècles elle devient un important centre de commerce international grâce à un bras de mer, le Zwin, qui la reliait à la mer du Nord. Elle accueille des marchands venus de toute l’Europe.
Membre de la Ligue hanséatique, elle renforce son rôle dans le commerce de la laine anglaise, des épices orientales et des produits de luxe.
La ligue hanséatique puissante du 12e au 17e siècle, était une alliance commerciale et défensive de villes marchandes d'Europe du Nord dont l’objectif principal était de protéger les intérêts économiques et politiques de ses membres tout en favorisant le commerce à travers la mer du Nord et la mer Baltique.
À partir du 14ᵉ siècle, sous les ducs de Bourgogne, Bruges devient un centre culturel majeur et voit l’émergence des Primitifs flamands, et des peintres comme Jan van Eyck et Hans Memling.
Du 16ᵉ au 19ᵉ siècle en raison de l'ensablement du Zwin réduit l’accès maritime à la ville.
Bruges perd sa suprématie commerciale au profit d’Anvers.
Aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, Bruges devient une ville en sommeil, pauvre et déconnectée du commerce international.
Au 19ᵉ siècle, Bruges est redécouverte par les Romantiques, écrivains et artistes européens, séduits par son atmosphère médiévale intacte qui contribue à relancer sa popularité.
En 1907, avec la construction du port de Zeebruges la ville se modernise et retrouve un rôle économique.
Aujourd’hui, à Bruges l’histoire et la modernité coexistent harmonieusement.
Les canaux, les bâtiments gothiques et les ruelles pavées en font une ville musée.
Nous découvrons la Grande Place et son beffroi qui sont parmi les sites les plus emblématiques de la ville médiévale de Bruges. Ils sont les témoins de son riche passé historique et de son importance en tant que centre économique et culturel au Moyen Âge.
Située au cœur de la ville médiévale, la Grand-Place de Bruges (ou Grote Markt en néerlandais) est entourée de bâtiments historiques, de restaurants, et de cafés.
Elle date du XIIᵉ siècle. Elle était le cœur commercial et politique de Bruges, lieu de rassemblement où se tenaient les marchés hebdomadaires, les foires, et divers événements publics.
Au fil des siècles, des bâtiments remarquables ont été construits autour de la place, des maisons de corporations et de guildes et des bâtiments publics et privés.
Du côté est et nord de la place se trouvent les maisons des guildes aux façades colorées et aux pignons en escalier. Elles sont ornées de blasons et de sculptures en pierre.
Elles datent pour la plupart des XVIIe et XVIIIe siècles.
Les chevaux et les calèches stationnées devant les bâtiments ajoutent une touche pittoresque et permet un tour de ville sympathique aux touristes.
Sur le côté ouest de la place se trouve le Palais Provincial appelé Provinciaal Hof.
Ce bâtiment néo-gothique a été construit entre 1887 et 1921. Il a remplacé une ancienne structure médiévale détruite par un incendie en 1878, qui était utilisée comme siège administratif de la province de Flandre-Occidentale.
Après l’incendie il a été décidé de reconstruire un nouveau bâtiment dans un style gothique pour être en harmonie avec le caractère historique de la place.
Les architectes Louis Delacenserie et René Buyck ont conçu ce bâtiment pour célébrer l'identité flamande et rappeler la gloire médiévale de Bruges.
La façade richement décorée comporte des tours, des pinacles gothiques, des fenêtres à meneaux et des sculptures représentant des figures historiques et mythologiques.
Aujourd'hui, le bâtiment est utilisé principalement pour des expositions, des événements et comme attraction touristique.
Le palais provincial se trouve à côté de l’Ancienne Poste, un autre bâtiment néo-gothique remarquable avec sa grande tour pointue, construit au XIXe. Il est utilisé aujourd'hui comme espace commercial et culturel.
Au centre de la place s'élève une statue dédiée à Jan Breydel qui était boucher et Pieter de Coninck qui était tisserand, deux figures locales qui ont joué un rôle important dans la révolte flamande contre les Français en 1302, connue sous le nom de Bataille des Éperons d'Or.
Cela a été une victoire significative des milices flamandes contre l'armée française à Courtrai. Cet événement est perçu comme un symbole de la lutte pour l’indépendance de la Flandre.
La sculpture, inaugurée en 1887, est l’œuvre du sculpteur belge Paul de Vigne, elle montre les deux héros debout côte à côte, brandissant des armes, en signe de leur bravoure et de leur détermination. La base de la statue est ornée de bas-reliefs illustrant des scènes historiques liées à la résistance flamande.
La statue incarne en outre l'esprit de liberté et l'identité flamande et rappelle l’importance des guildes et des corporations dans la vie économique et sociale de la ville à à cette époque.
Le bâtiment surmonté du Beffroi de Bruges est connu sous le nom de Halles (Hallen) et jouait un rôle clé dans la vie économique et administrative de Bruges au Moyen Âge.
Les Halles datent du XIIIe siècle. Elles servaient de marché couvert, où étaient entreposées et vendues notamment des textiles, la principale industrie de la ville. Les marchands s’y rencontraient pour échanger des produits locaux et étrangers.
Le bâtiment a été agrandi entre les XIIIe et XVe siècles.
C’est un bâtiment rectangulaire massif avec des arcades gothiques mettant en valeur la grandeur et la verticalité du Beffroi.
Il accueille des expositions. Nous verrons une très belle exposition de Dali.
Le Beffroi de Bruges a été construit au XIIIᵉ siècle, symbolisant le pouvoir économique et politique de la ville. Initialement, il servait de tour de guet et de lieu de stockage pour les chartes et documents importants de la ville.
Il abritait une salle de garde et une cloche pour alerter la population en cas d'incendie ou d'autres urgences.
Il servait également de clocher pour réguler la vie quotidienne avec ses carillons.
La tour mesure 83 mètres de haut et compte 366 marches qui permettent arrivé au sommet d’avoir une vue spectaculaire sur la ville et ses environs.
Elle est dotée d’une imposante flèche en pierre qui surplombe la place
Son carillon compte 47 cloches, jouant encore régulièrement des mélodies pour des concerts publics.
Le Beffroi a subi plusieurs incendies (1280 et 1493), ce qui a entraîné des reconstructions et modifications.
La flèche originelle a été détruite au XVᵉ siècle et n’a jamais été reconstruite.
La Grande-Place et le Beffroi sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
C’est un lieu touristique majeur. Il est apprécié pour ses animations, ses restaurants, ses cafés, et ses marchés saisonniers, notamment celui de Noël.
La Grand-Place de Bruges est un mélange fascinant d’histoire, d’architecture et d’animation contemporaine, un lieu animé et très fréquenté.
Nous quittons la Grande Place pour nous rendre au musée Groeninge.
Le circuit entre la Grand-Place de Bruges et le Musée Groeninge est un bel itinéraire qui nous emmène à travers les rues pavées et les canaux pittoresques de la ville.
Nous passons par la rue Blinde-Ezelstraat et le Pont du Bourg.
Nous avons une vue magnifique sur les canaux de Bruges et sur les façades médiévales et maisons de guildes.
Avec le clocher de l'église Notre Dame
Nous visitons le musée Groeninge. Compte tenu de la richesse de ses collections, je consacrerai un article à part entière à ce musée.
Après la visite au musée Groeninge nous nous rendons à l'église Notre Dame (en néerlandais Onze-Lieve-Vrouwekerk). C'est une expérience incontournable pour découvrir le patrimoine culturel et religieux de la ville.
Notre Dame est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Elle se distingue par son imposante tour de brique, qui s'élève à environ 122 mètres sans compter la croix, ce qui en fait l'une des plus hautes structures en brique du monde.
C’est une église gothique construite entre le 13ᵉ et le 15ᵉ siècle sur l'emplacement d'une église romane construite entre 850 et 875.
C'est entre 1270 et 1340 que la partie la plus importante et massive de la haute tour est construite, en brique jaune. Cette tour est typiquement flamande et représente un modèle pour de nombreux clochers des régions côtières de la Flandre.
Vers le milieu du XVe siècle une flèche de 54 mètres de haut en brique rouge et pierre blanche est ajoutée à l'édifice.
L’intérieur gothique de la cathédrale Notre-Dame est un véritable trésor d’art religieux et d’histoire.
Il est marqué par des voûtes en ogive, de hauts piliers et une structure élancée.
Son élégante chaire est richement sculptée. Au XVIe siècle, les protestants quittent l'élise catholique, qui réagit par une réforme radicale, la Contre-Réforme. L'accent est mis sur l'enseignement de la foi et la chaire occupe une place importante dans l'église.
Cette chaire rococo repose sur une figure féminine, qui présente un verset du livre des Proverbes et annonce la foi au monde.
La cuve qui est la place du prédicateur est ornée d'épisodes du nouveau Testament. Les anges montrent les quatre évangiles. Au dessus de la cuve est suspendu l'abat voix, qui permettait aux fidèles de bien entendre le sermon. Il est couronné par une statue de la Vérité.
Les confessionnaux reflètent l'importance du sacrement du pardon.
Ils sont en bois sculpté en style baroque, avec des colonnes torsadées, des sculptures d'anges, d'évangélistes et des saints liés à la confession.
Les sculptures et les motifs avaient pour objectif d'inspirer un esprit de repentir et de réconciliation.
Ces pièces témoignent du savoir-faire des artisans flamands de l'époque et de leur capacité à intégrer art et fonction dans un cadre religieux.
Lodewijk de Gruuthuse (1422-1482) un puissant conseiller des ducs de Bourgogne vivait dans un Palais situé à côté de l'église. la fin du XVe siècle, il fait relier les deux bâtiments par un oratoire à deux étages.
Depuis le niveau supérieur, les Gruuthuse pouvaient suivre l'office sans avoir à quitter leur palais. Le niveau inférieur était probablement destinés aux amis et courtisans. Un escalier permettait au prêtre d'accéder au niveau supérieur pour donner la communion.
Le niveau supérieur fait maintenant partie du musée Gruuthuse. A l'extérieur il est orné des armoiries et initiales de Lodewijk et son épouse Marguerite de Borssele et arbore la devise : "Plus est en vous".
Contrairement à certaines églises gothiques à l'intérieur sombre, Notre Dame baigne dans une atmosphère lumineuse grâce à ses vitraux. Ils datent principalement des XVIe et XIXe siècles, mais certaines parties ont été restaurées ou recréées en raison de dommages. Ils sont de style gothique, avec des cadres en ogives.
Ils illustrent des épisodes de la vie de Jésus-Christ, de la Vierge Marie et des saints, comme la Nativité, la Passion, la Résurrection, et l’Assomption.
Certains représentent des portraits de nobles ou de bienfaiteurs locaux qui ont contribué financièrement à la création ou la restauration des vitraux.
Les vitraux de Notre Dame sont célèbres pour leurs couleurs éclatantes. Les tons rouges, bleus, et dorés dominent et créent une atmosphère chaleureuse.
Contrairement à certaines autres églises gothiques plus richement dotées en vitraux, Notre-Dame de Bruges reste relativement sobre.
L'église possède une riche collection de peintures, de sculptures et d'autres objets religieux d'une grande valeur historique et artistique.
La Procession de la confrérie des anges, représente Notre Dame des Neiges, une légende du IVe siècle. Marie aurait fait tomber la neige en plein été sur l'Esquilin, une des sept collines de Rome, indiquant ainsi sa volonté qu'une église y soir construite pour elle, La sainte marie majeure. Au premier plan on voit la procession de la confrérie de Notre Dame des Neiges. Cette confrérie religieuse de Bruges avait sa propre chapelle dans cette église. Elle comptait parmi ses membres des citoyens bourgeois connus et fortunés, dont le peintre Hans Memling.
Procession de la confrérie des anges_Antoon Claeissens_1575_Huile sur panneau
Selon la tradition catholique, Marie, la mère de Jésus, vécut sept moments de profonde tristesse, les sept douleurs. Sur cette oeuvre elles sont représentées autour d'un portrait de marie souffrante. Celle-ci est assise dans une niche ornée de colonnes, de feuilles d'acanthe et de volutes, des motifs de l'antiquité classique de plus en plus repris à la Renaissance. Cette oeuvre fait partie d'un diptyque. L'autre moitié avec les portraits des commanditaires et de leurs enfants est conserve au musée des beaux Arts de Bruxelles.
Vierge aux sept douleurs_Adrien Isenbrandt_1528-1535_huile sur panneau
L'église Notre dame a une longue histoire. La première église romane a probablement été construite entre 850 et 875. Seul un mur de fondation a été conservé. Une nef de style gothique précoce a été construite au XIIe siècle, à laquelle ont été ensuite ajoutés un déambulatoire et des chapelles de style gothique.
Cette peinture montre à quoi ressemblait l'église du XVIIe siècle. Le jubé, la clôture surmontée d'une grande croix sépare la nef du choeur.
Intérieur de l'église Notre Dame_Hendrik Van Minerhout_1701-1710_huile sur toile
La dernière Cène est un thème récurrent car elle est le fondement de l'eucharistie. Le jeudi saint le christ est attablé avec ses disciples et bénit le pain et le vin. Avant le repas il a lavé les pieds de ses disciples, que Pourbus a peint pieds nus.
L'homme aux cheveux roux, le dos tourné est judas.
Après la mort de Pourbus cette oeuvre a été restaurée par son élève Antoon Claeissens. Les visages des apôtres ont particulièrement souffert.
La Cène_Pieter Pourbus_1562_Huile sur panneau
Matthieu était publicain ou collecteur d'impôts. Un jour Jésus le voit en passant et luit "suis moi".
Jésus se tient au bord du tableau et Matthieu est assis à une table. Il a une main sur la poitrine et le regarde avec effroi. Matthieu suit Jésus et devient un des sept premiers apôtres.
Cette oeuvre est basée sur une oeuvre du Caravage que Van Oost avait vu à Rome.
La vocation de St Matthieu_Jacob Van Oost le vieux_1640_Huile sur panneau
Plusieurs autels secondaires sont ornés de retables gothiques magnifiquement sculptés, en bois ou en pierre, représentant des scènes bibliques ou la vie des saints. Ces œuvres témoignent du savoir-faire des artistes flamands.
La Transfiguration de Jésus sur le Mont Thabor de Gérard David présente une scène de la bible. Quand Jésus gravit le Mont Thabor avec les apôtres Pierre, Jean et jacques, son visage resplendit comme le soleil et ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. La lumière est si forte qu'il est impossible aux apôtres de le regarder et, saisis d'une grande frayeur, ils tombent à terre.
Les panneaux latéraux sont plus récents que le panneau central. Pieter Pourbus les a peints en 1573, sur commande du couple Anselmus de Boots et johanna Voet. Ils les a représentés avec leurs enfants.
Transfiguration de Jésus sur le Mont Thabor_Gérard David_1505_Huile sur panneau
Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, trouva la mort près de Nancy en 1477. Ses cendres ont été transférées dans un tombeau situé dans le Haut-Choeur de l'église. A cette occasion le Haut Choeur a reçu le triptyque de la Passion. Le panneau central représente la crucifixion du Christ et les panneaux latéraux, la flagellation, le chemin de croix, la descente aux enfers et la déploration du Christ. Marguerite d'Autriche, la petite fille de Charles le téméraire avait commandé à l'origine ce triptyque pour le tombeau de son époux Philibert II de Savoie. Son peintre de cour décéda avant d'avoir pu terminer le tableau qui a été transféré à Bruges et terminé par Marcus Gerards l'Ancien.
Le triptyque de la passion_Bernard Van Orley et Marcus Gerards_1534_Huile sur panneau
L'église abrite une célèbre sculpture de la Vierge assise, tenant l'enfant Jésus sur ses genoux, réalisée par Michel-Ange.
Cette œuvre, en marbre blanc, est l'une des rares statues de l'artiste à avoir quitté l'Italie de son vivant.
Elle est en marbre blanc de Carrare, caractéristique des œuvres de Michel-Ange qui l’a sculptée vers 1501-1504, à Florence.
La statue de la Madone avait été commandée par un riche marchand drapier de Bruges, Jan van Moeskroen, qui souhaitait décorer sa chapelle privée.
Elle était si impressionnante qu'il en a finalement fait don à l'église Notre-Dame.
Des documents d'archives confirment que la statue ne doit jamais être déplacée; Cependant, en 1794, elle a été emportée par les troupes françaises, et restituée en 1816 après la chute de Napoléon.
En 1944, les nazis l'ont volé et l’ont envoyée en Allemagne. Elle a été récupérée en 1945 grâce aux efforts des Monuments Men, une unité spécialisée dans la récupération des œuvres d’art volées pendant la guerre.
Elle est placée dans une niche ornée dans le chœur de l’église, entourée d'une riche architecture gothique.
On trouve aussi dans l'église les mausolées de Charles le Téméraire et de sa fille Marie de Bourgogne, deux figures importantes de l'histoire de la région.
Marie de Bourgogne, est née le 13 février 1457 à Bruxelles.
Elle est la fille unique de Charles le Téméraire et d’Isabelle de Bourbon.
Elle devient duchesse de Bourgogne en 1477 après la mort de son père.
Elle épouse l'archiduc Maximilien d'Autriche, futur empereur Maximilien Ier du Saint-Empire, une union qui renforce les liens entre les Bourguignons et les Habsbourg. Elle meurt en 1482 à seulement 25 ans, des suites d'une chute de cheval.
Sa mort entraîne la fin de l’indépendance du duché de Bourgogne.
C'est à sa demande qu'elle est enterrée dans l'église Notre Dame
Son mausolée probablement commandé par son époux Maximilien d'Autriche est placé à côté de celui de son père, Charles le Téméraire, dans le chœur principal de la cathédrale.
Il a été sculpté par Jan Borreman.
Le mausolée de Charles le Téméraire (1433-1477), dernier duc de Bourgogne de la lignée des Valois, est de style Renaissance.
Il a été surnommé "le dernier des chevaliers" et était connu pour ses efforts visant à unifier ses territoires bourguignons et créer un royaume indépendant entre la France et le Saint Empire romain germanique.
Il est mort à la bataille de Nancy en 1477, mettant fin à ses rêves d'expansion.
Sa mort a été le début du démantèlement des possessions bourguignonnes.
Le mausolée a été sculpté par Jacques (Jacob) Jonghelinck et commandé par son arrière-arrière-petit-fils, le roi Philippe II d'Espagne.
Il est représentée allongé, les mains jointes en prière, dans une attitude de recueillement. Il porte une armure de chevalier, rappelant son rôle de chef militaire, ainsi qu’un manteau orné d’hermine, symbolisant sa souveraineté.
Ces deux mausolées symbolisent la puissance et l’influence de la maison de Bourgogne.
L'église Notre-Dame de Bruges (Onze-Lieve-Vrouwekerk) est un chef-d'œuvre historique et artistique, incarnant à la fois la foi religieuse médiévale et le talent artistique de l'Europe gothique.
Et maintenant c'est l'heure du déjeuner belge
Après nous être restaurés nous sommes prêts pour continuer nos découvertes.
Nous déambulons au gré de nos pas dans les rues et près des canaux, pour découvrir la ville et dans le but de nous rendre à la Place du Bourg.
Nous nous dirigeons vers la place du Bourg (en néerlandais Burgplein) qui est l'une des places principales et des plus anciennes de cette ville médiévale.
Elle est riche et incontournable en histoire, en architecture et en ambiance.
Elle est entourée de bâtiments historiques représentant différents styles architecturaux.
Son histoire remonte à l'Antiquité et illustre l'importance de Bruges en tant que centre de pouvoir au fil des siècles.
Le site de Bruges était à l'origine une zone marécageuse, mais habité dès l'Antiquité.
Des traces d'installations romaines ont été découvertes près de la place.
Au IXe siècle elle devient un point stratégique quand le comte de Flandre, Baldwin II le Chauve, construit une fortification pour se défendre contre les raids vikings aux alentours de 875-890.
Ce château (ou "bourg") donne son nom à la place, qui devient le centre administratif et militaire de Bruges.
Du XIᵉ au XVᵉ siècle, la place devient le cœur de la vie politique et religieuse de Bruges. Les comtes de Flandre y établissent leur résidence administrative.
Au fil du temps, des institutions locales s'y développent, comme le conseil communal (hôtel de ville) et les greffes.
A gauche de la photo l'Ancien Greffe Civil, au centre l'Hôtel de Ville et à droite la basilique St Sang.
L'Hôtel de Ville (Stadhuis) est construit entre 1376 et 1421. Il témoigne du développement de l'autorité communale.
Il est un chef-d'œuvre de l'architecture gothique et l'un des plus anciens hôtels de ville des Pays-Bas.
Sa façade principale est richement décorée avec des sculptures représentant des figures religieuses, des comtes de Flandre et des scènes bibliques.
Les fenêtres ogivales, les pinacles, et les arcs élégants renforcent le style gothique.
Initialement, des statues peintes ornaient la façade, mais les actuelles sont des reproductions modernes (XIXᵉ siècle), les originales ayant été détruites par les révolutionnaires.
Le joyau de l'intérieur est la Salle gothique, une pièce somptueuse ornée de fresques réalisées au XIXᵉ siècle par Albrecht et Jules van de Putte.
Ces peintures murales retracent l'histoire de Bruges et des comtes de Flandre, soulignant le rôle central de la ville dans l'histoire flamande.
L'Hôtel de Ville, reflète l'architecture gothique élancée et empreinte de symbolisme médiéval.
A gauche de l'Hôtel de Ville (Stadhuis) (sur la photo) se situe l'Ancien Greffe Civil (Oude Civiele Griffie), également connu sous le nom de Greffe des États de Flandre. Il s'agit d'un bâtiment Renaissance magnifiquement orné qui contraste avec le style gothique de l'Hôtel de Ville.
Construit en 1537, il servait de greffe, où étaient conservés les registres administratifs et juridiques de la ville.
Il jouait aussi un rôle central dans l'administration civile et judiciaire de Bruges.
Il témoigne du prestige de Bruges pendant la Renaissance, même si la ville avait commencé à décliner sur le plan économique.
C'est un exemple exceptionnel de l'architecture Renaissance flamande, ornée de détails dorés, qui ajoutent une touche luxueuse à son apparence.
La façade est décorée de pilastres, de frontons et de sculptures finement travaillées.
Une statue centrale représente Moïse tenant les tables de la Loi, symbole de justice et de législation.
Le pignon est élaboré et orné de motifs géométriques caractéristiques de la Renaissance.
Le bâtiment est classé monument historique depuis 1942 et est classé au patrimoine architectural depuis septembre 2009. Il est encore utilisé aujourd’hui par les autorités municipales de Bruges.
L'Ancien Greffe Civil représente la Renaissance, avec son amour des formes classiques et sa décoration minutieuse.
La place accueille aussi d'importantes structures religieuses, comme la chapelle romane Saint-Basile largement remaniée et agrandie au XIIe siècle, pour recevoir une relique du Saint Sang ramenée de Terre sainte par Thierry d'Alsace.
Centre important de pèlerinage elle est déclarée basilique, qui deviendra la Basilique du Saint Sang.
La basilique est composée de deux chapelles superposées.
Au rez-de-chaussée, la chapelle Saint-Basile (ou chapelle basse) a gardé son style roman et ses imposants piliers de forme cylindrique.
Elle date du XIIe siècle et contient un bas-relief, datant environ de 1300, qui représente le baptême du Christ ainsi qu'une Vierge en bois polychrome.
Elle comporte un bel escalier à spirale de 1530 permettant l'accès à la chapelle du Saint Sang.
La façade néo-gothique actuelle date du XIXe siècle.
La chapelle du Saint Sang se trouve à l'étage.
Elle est de style gothique et date de 1480. Elle était romane à l'origine avant d'être transformée.
Elle est célèbre pour abriter une fiole contenant, selon la tradition chrétienne, le sang de Jésus-Christ.
Cette relique du Saint Sang aurait été rapportée de Terre Sainte par Thierry d'Alsace. comte de Flandres, après la deuxième croisade, en 1150.
Elle est exposée dans un tube de cristal monté sur or dans la chapelle. Les fidèles et les curieux font procession pour la voir. Les photos sont interdites.
Chaque année, à l’Ascension, Bruges organise une grande procession où la relique est portée à travers les rues de la ville. Cet événement, inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO, attire des milliers de pèlerins et de touristes.
La chapelle supérieure de style gothique est richement ornée avec des peintures murales, des sculptures et un autel spectaculaire.
Elle a été embellie au fil des siècles avec des vitraux colorés et des dorures.
Le maître-autel est de Jean-Baptiste Bethune (1821-1894). C'est un architecte et artiste belge souvent considéré comme l'un des principaux représentants du mouvement néogothique en Belgique.
Le maître-autel, richement orné, évoque les autels médiévaux par ses détails.
La fresque murale surmontant le maître autel est de René de Cramer (1876-1951) et de Frans Coppejans (1883-1929).
Jean-Baptiste Bethune est connu pour ses fresques religieuses et ses œuvres empreintes d’une spiritualité profonde. Il était apprécié pour son style narratif et ses couleurs vives qui rappellent l’art médiéval tout en s’inscrivant dans les sensibilités artistiques du début du XXe siècle.
Frans Coppejans est un peintre belge moins connu que De Cramer. Il a néanmoins apporté une contribution importante à l’art religieux.
La fresque illustre des scènes en lien avec la Passion du Christ et des épisodes bibliques associés au Saint Sang. Avec ses teintes vibrantes et ses motifs sacrés, elle complète l’autel en attirant le regard vers le haut, symbolisant une ascension spirituelle.
Dans la chapelle se trouve une remarquable chaire de vérité de 1728. Elle servait à la prédication et était conçu pour attirer l’attention et renforcer la dimension spirituelle du lieu.
La basilique de saint sang est un lieu incontournable pour les amateurs d’histoire, d’architecture et de spiritualité.
Dans la partie historique de la basilique à Bruges, se trouve un petit musée pour les amateurs d’art religieux et d’histoire, mettant en valeur des objets précieux.
On y trouve :
Des peintures
Déposition de la croix_1519_Maître du Saint Sang
Portement de la croix, calvaire et résurrection_1520_anonyme
Crucifixion avec saint Jean et Marie_16e siècle_anonyme
Calvaire_16e siècle_Frans Francken
Scène de vie de saint Barbe_1480_Maître de légende de Sainte Barbe
Scènes de vie de la vierge_1480-1500_anonyme
Translation des reliques de Saint Augustin de la Sardaigne à Pavie au 8e siècle, avec vue sur Bruges_1637_Jan de Ruddere (Bruges)
Portraits des 31 membres de la noble confrérie de Saint Sang_1556_Pieter Pourbus
On peut y voir des reliquaires et des objets liturgiques
Reliquaire d'Albert et Isabelle_1611
Grand reliquaire du Saint Sang_1617_Jan Crabbe
Ostensoir, argent et argent doré_1830_Frans Descamps
Des objets précieux
Petite couronne de Marie de Bourgogne_15e siècle
Collier de Prévôt_début du 20e siècle_bourdon (Gand)
Des archives et manuscrits anciens qui éclairent l’histoire de la relique et de la basilique. Ils incluent des récits détaillés de l’arrivée de la relique à Bruges, des documents relatifs aux croisades, ainsi que des textes liturgiques enluminés.
Un régal pour les admirateurs de calligraphie et d'illustrations médiévales.
Le musée conserve aussi de somptueux vêtements liturgiques.
Leurs ornements en soie brodée d’or racontent l’histoire des célébrations religieuses de Bruges à travers les siècles.
Des bannières de procession magnifiquement sculptées.
Enseigne de procession_début du 16e siècle
Ceci n'est qu'une pâle représentation de tous les objets exposés.
Visiter ce musée, permet aux amateurs d’histoire religieuse de mieux comprendre l’importance spirituelle et culturelle de la relique et pour les passionnés d’art et d’architecture, il offre une collection d’objets précieux et une immersion dans l’art sacré du Moyen Âge à nos jours.
La basilique du Saint Sang est à la fois un lieu de culte, un trésor artistique et un témoin historique. Elle incarne le mélange du style roman et gothique et joue un rôle central dans les traditions religieuses de Bruges.
Ensemble, le greffe, l'hôtel de ville et la basilique racontent l'évolution de Bruges, du Moyen Âge à la Renaissance.
Cette première journée bien remplie à Bruges nous a permis de découvrir une ville incroyablement belle qui ne démérite pas de son surnom de "Venise du Nord".
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Anne, Gérard et Paulette Gleyze
quel travail, Paulette!!!
RépondreSupprimerQue de recherches, que d'informations!!!
C'est toujours un plaisir de te lire et découvrir avec toi des mondes inconnus...
Bravo et merci !!!