mardi 18 septembre 2018

jour 6_le Nil


Le 16 février 2018, après ces belles visites de sites historiques, nous allons nous laisser porter sur le Nil par le Ramedis.

Avec une longueur d'environ 6 700 km, le Nil est un des fleuves les plus longs du monde.
Il est le fruit de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu.
Le Nil blanc prend sa source au lac Victoria en Tanzanie.
le Nil bleu est issu du lac Tana en Éthiopie.
Les deux branches s'unissent à Khartoum, capitale du Soudan .
Il se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l'Égypte.
En comptant ses deux branches, le Nil traverse le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, l'Ouganda, l'Éthiopie, le Soudan du Sud, le Soudan et l'Égypte.
Il longe aussi le Kenya et la République démocratique du Congo.

Les Égyptiens de l'antiquité qui ignoraient tout des sources du Nil, pensaient
que la crue provenait d’une grotte souterraine proche de la première cataracte où règnaient trois divinités :
Khnoum, le dieu bélier qui a façonné l’humanité sur son tour de potier, Satis
et Anoukis.
Tous trois, gardiens des sources du Nil, libéraient chaque année les
quantités nécessaires de limon pour fertiliser les terres égyptiennes.
C’est Hâpy, l’incarnation de la crue, qui constitue les réserves.
C’est pourquoi, d’Assouan au Delta, on vénèrait ce génie aux mamelles pendantes et au ventre bedonnant pour le prier de donner au pays une crue satisfaisante.

Le culte qui lui était consacré se déroulait en plein air, au bord du Nil.
Avant et pendant l’inondation, on déversait dans le fleuve des offrandes – nourriture, boisson,
figurines du dieu… – pour l’inciter à déborder.

Le limon noir de ses crues fertilisait la terre chaque été, et a apporté ainsi la vie et l'abondance à l'Égypte antique.
Il avait aussi une vocation commerciale, il était le moyen de transport idéal pour le commerce et les échanges mais aussi pour transporter les pierres issues des carrières du sud, pour la construction des pyramides, des temples...situés plus au nord

Le Nil était aussi considéré comme un seuil entre la vie et l'au-delà.
L'est (soleil levant) était considéré comme le lieu de la naissance et de la croissance et l'ouest (soleil couchant) celui de la mort.
C'est la raison pour laquelle, tous les tombeaux ont été placés à l'ouest du Nil, parce que les Égyptiens croyaient que pour entrer dans l'au-delà, il fallait être enterré du côté symbolisant la mort.

Depuis les années 1960, il n'y a plus de crues.
Les eaux sont captées et redistribuées sur les terres agricoles grâce aux barrages de Ziftah, d'Assiout, d'Hammadi, d'Esna et surtout aux deux barrages géants d'Assouan, dont la construction a nécessité le déplacement de plusieurs temples, dont ceux notamment d'Abou Simbel, qui sans ces travaux colossaux de déplacement auraient été noyés dans les eaux du lac Nasser.

Aujourd'hui on s’interroge sur les bienfaits de cette construction.
Certes, le Nil a été dompté et les risques de sécheresse ou d’inondation ont été maîtrisés, et l’exploitation intensive des cultures a permis, deux à trois récoltes par an.
Malgré cela, la démographie galopante en Egypte rend le barrage insuffisant, des effets néfastes sont apparus comme la pollution due à un recours aux engrais à grande échelle, un recul du delta du Nil faute de sédiments.
Des stations balnéaires menacent d’être englouties d’ici 10 ou 20 ans.

Le Nil est devenu un des fleuves les plus pollués au monde avec toutes les conséquences que cela entraine.

Nous apprécions néanmoins, ce magnifique coucher de soleil.

Demain nous accosterons à Esna pour une nouvelle visite.



Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

lundi 10 septembre 2018

jour 6_le temple de Medinet Habou


Nous quittons le village des artisans, le 16 février 2018, pour nous rendre à quelques kilomètres au temple de Medinet Habou.

Nous repassons devant le village actuel de Deir El-Médineh.
 

A la fin de l'époque ramesside, Medinet-Habou était le centre religieux et économique de la rive gauche thébaine. C'était un véritable temple-ville, comprenant des magasins, des ateliers, des locaux administratifs, des logements pour les prêtres et les fonctionnaires.

Le temple de Medinet Habou est le temple des millions d'années que Ramsès III (1184-1153), fait construire face à Thèbes.
C'est le plus vaste de tous les temples funéraires égyptiens, c'est l'apologie de la puissance royale.

Le plan et la reconstitution :
 

L'enceinte empêche le profane d'accéder au temple. Mais le mur est richement décoré de relief qui racontent les victoires de Ramsès III sur ses ennemis : hittites, sumériens, syriens...


Les deux tours fortifiées qui encadrent la porte monumentale donnent un caractère militaire et rappelle l'architecture syrienne, ce qui est exceptionnel dans l'architecture religieuse égyptienne
Ce choix a des raisons magiques car les tours fortifiées ne seront jamais prises par un ennemi.

L'entrée est gardée par deux Sekhmet, déesses lionnes en granit
Sekhmet déesse est représentée par une femme à tête de lionne. De sa bouche de lionne sortent les vents du désert. Déesse guerrière personnifiant la puissance destructrice du Soleil, elle est l'instrument de la vengeance de Rê.
A l'étage il y avait les appartements royaux mais que nous ne pouvons pas visiter.

Les tours comportent des étages, percés de fenêtres. Leurs rebords reposent sur des têtes d'ennemis vaincus. Ces fenêtres servaient à observer et surveiller l'entrée du temple.

Sur la gauche la chapelle des Divines Adoratrices, petite série de chapelles funéraires consacrées aux prêtresses d'Amon. Les Divines Adoratrices étaient les épouses mystiques d’Amon et leur pouvoir, en tant que prêtresses du grand dieu, était considérable.
Les murs sont gravés de représentation de canards, gerbe de blé, poissons....qui leur étaient destinés.

En face des chapelles des Divines Adoratrices, à droite du portail d'entrée, se dresse le petit temple de la XVIIIème dynastie.

Dans le prolongement de la grande porte d’entrée se dresse un majestueux pylône, le mieux conservé de toute la région thébaine sur lequel on peut lire les récits de la victorieuse bataille de Pharaon contre les Peuples de la Mer.

Devant Amon, Ramsès II tient par les cheveux des captifs qu’il s’apprête à abattre avec une massue

Le pylône s'ouvre sur une grande cour (34 m de long sur 32 m de large). Les scènes qui décorent la façade intérieure du pylône sont guerrières et militaires.
 

Des statues de Ramsès III et les décors consacrés aux exploits militaires du roi ont été grandement saccagés.

Le second pylône donne accès à la seconde grande cour (38 x 41 m) .

Sur le mur sud de la cour, deux grandes processions religieuses, en l'honneur des dieux Sokaris et Min, . La procession se poursuit sur le mur est.
La barque de Sokaris a une tête d'antilope à l'avant, une sorte de tablier de perles et une butte d'où sort le rapace.
Sokaris connaît le secret des espaces souterrains. Il ne redoute pas Seth, incarné par l'antilope.
Sokaris permet à l'âme de s'engager sans crainte dans les couloirs de la tombe, de franchir les murs et de pénétrer dans l'autre monde. Le dieu se manifeste rarement à la lumière; la procession de sa barque était réservée aux initiés.

Sokaris nocturne, secret, caché, correspond le dieu Min, puissance virile manifestée avec éclat dans la nature. Le rituel du dieu Min est révélé sur le mur nord de la cour et se poursuit sur le mur est. La procession part du palais royal où les préparatifs ont été effectués; le pharaon est présent, entouré de dignitaires et de prêtres. Après avoir honoré la réalité divine par des offrandes, des prêtres portent sur leurs épaules la statue du dieu debout sur un pavois. Ils se dirigent vers une aire sacrée, en plein air. Marche en tête un taureau blanc, symbole de puissance et de fécondation. Dans la procession figurent également les porteurs de mobilier, d'oriflammes et surtout de statues des pharaons qui précédèrent Ramsès III. Ce sont donc les ancêtres, les défunts illustres qui assistent à cette cérémonie et la cautionnent. Pharaon en personne lâche quatre oiseaux qui s'envolent aux quatre orients du monde pour annoncer la bonne nouvelle: un roi règne en Égypte, la Tradition n'a pas été interrompue, l'harmonie règne sur la terre. Il ne reste plus au pharaon qu'à prendre une faucille et à couper une gerbe de blé offerte au taureau blanc. Il assure ainsi la fécondité du sol égyptien, faisant passer la puissance créatrice de Min dans les moissons futures. Le dieu rentrera en paix dans son sanctuaire après avoir constaté que Pharaon remplissait sa fonction de pourvoyeur des richesses.

Les Sept Vaches (un des chapitres les plus importants du Livre des Morts) symbolisent les sept bonnes crues consécutives du Nil, associées au taureau fécondateur.

Pour sortir de cette cour et et aller vers le temple couvert, il faut grimper une rampe en pente douce. D'abord nous voyons une rangée de piliers. Ici se trouve l'accès au temple fermé.
Le temple fermé est en ruine.

Sous le règne de Ramsès III, le temple de Medinet Habou a été le siège administratif du gouvernement et la ville à proximité, un important centre économique.
On y trouvait des magasins, les habitations des prêtres, des bureaux, une caserne ...

Nous quittons Medineh Habou pour rejoindre notre bateau.

L'après midi sera consacré à la navigation et au bronzing !


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze