dimanche 20 août 2023

Jour 2 _ Capri_Italie_Circuit sur la Côte Amalfitaine_01er août_2023


Le 1er août 2023, nous prenons l'hydroglisseur appelé traghetto en Campanie, afin de rejoindre Capri.

L'île de Capri est située dans la baie de Naples en mer Tyrrhénienne, en face de la péninsule de Sorrente.
Son origine n'est pas volcanique mais sédimentaire formée de terrains calcaires.

Elle a un relief montagneux, le mont Solaro culmine à 589 mètres d'altitude, suivi du mont Tiberio à 334 mètres,

Capri est un rocher de six kilomètres de long sur trois kilomètres de large où se trouve les deux communes principales, Capri et Anacapri.

Selon Pline l'Ancien, l'étymologie du nom de Capri remonte aux anciens colons grecs. Il ne vient pas du latin capreae (chèvres), mais du grec ancien kapros (sanglier). Les colons seraient des Téléboens venus des îles Téléboïdes proches de Leucade.


Grâce à sa beauté, elle est un lieu de villégiature depuis l'époque romaine, mais c'est à partir du XIXe siècle qu'elle devient en été une destination privilégiée pour l'aristocratie romaine qui fuit les températures élevées de Rome.

Capri est alors fréquentée par de nombreuses personnalités comme Henry James, Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke, Maxime Gorki, Malaparte, par des artistes allemands, de riches américaines et des révolutionnaires russes (!), mais aussi par Jean Cocteau, André Gide, Pablo Picasso...

Le médecin suédois Axel Munthe fait restaurer la villa San Michele et Fritz Krupp, héritier des aciéries prussiennes fait construire un chemin escarpé jusqu'à sa villa.

Capri connaît un regain de popularité dans les années 1950-1960 et devient une destination prisée de la jet-set : le prince Rainier et Grace Kelly, la duchesse de Windsor, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Aristote Onassis, Jackie Kennedy...



L'île donne naissance à ce moment là à un style vestimentaire issu de l'artisanat local : de gros colliers en corail et turquoises, les pantalons capri qu'affectionnait particulièrement Jackie Kennedy...
Ce style va inspirer les créateurs de mode comme Dolce & Gabbana.

On peut y visiter notamment la villa San Michele et ses collections, qui appartenaient au médecin et écrivain suédois Axel Munthe (1857-1949), la villa Malaparte, et la villa Vismara, transformée en hôtel.

Au niveau culinaire, Capri a ses spécialités :
La salade caprese composée de basilic, mozzarella, tomates, (vert, blanc, rouge, couleurs du drapeau italien),

La torta caprese, gâteau au chocolat et aux amandes

Le limoncello, liqueur obtenue par macération d'écorces de citron dans de la grappa (eau ce vie),

Le finocchietto, liqueur de fenouil proche de l'absinthe qui se déguste comme digestif.

Pendant la traversée qui dure plus d'une heure nous savourons la beauté des paysages.







Nous croisons de nombreux yachts

Nous nous approchons de l'île qui compte un peu plus de 7 000 résidents permanents et accueille près de 10 000 touristes par jour en été.


Nous accostons au port Marina Grande qui est le seul port de l’île, c’est la porte d’entrée sur l’île de Capri.





A Marina Grande, nous prenons le bus pour Anacapri. Il va emprunter une route aux nombreux virages en épingle à cheveux.

Situé dans l'intérieur des terres et à environ 300 m d'altitude, le village d'Anacapri surplombe Marina Grande et la mer aux eaux turquoises avec en fond le Vésuve. Ce village a gardé toute son authenticité et tout le charme de la dolce vita italienne.





L'une des attractions de la commune est le télésiège qui mène au mont Solaro point culminant de l'île avec ses 589 mètres de hauteur. Il offre un panorama pittoresque sur la côte sud qu'il surplombe.
Les plus courageux peuvent gravir les 600 marches partant du port.



Nous découvrons la ville, ses places et ses rues commerçantes avec moult échoppes de vêtements, de chaussures, des galeries d'art, des parfumeries, ses allées ombragées, ses escaliers...








Nous arrivons à la Villa San Michele.
C'est une belle villa qu'a fait construire à la fin du XIXe siècle l'écrivain philanthrope et médecin suédois Axel Munthe (1857-1949), connu surtout pour être l'auteur du "Livre de San Michele" (1929), récit autobiographique sur son travail et sa vie.


Après avoir obtenu son diplôme, Munthe ouvre à Paris un cabinet médical où il accueille de nombreux artistes scandinaves.

En 1883, il se rend à Naples, où avait éclaté une épidémie de choléra pour participer aux secours, et s'installe quatre ans plus tard à Capri.
Il achète la Villa San Michele et commence à restaurer les bâtiments en employant non seulement de la main-d’œuvre locale mais aussi en travaillant lui-même et en faisant appel à ses trois frères et à leur père.

En 1890, à court d'argent pour les rénovations, il ouvre à Rome un cabinet, où il reçoit une clientèle internationale mais aussi la population locale.

Dès lors, Munthe partage son temps entre Rome et Capri. Parmi les visiteurs de la villa on compte les écrivains Henry James, Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke et Curzio Malaparte.

En 1892, Munthe devint médecin de la famille royale suédoise. Il était le médecin personnel de la princesse Victoria de Bade (1862-1930), femme du prince héritier, le futur roi Gustave V de Suède. Il restera son médecin quand elle devient reine consort.

Dans les années 1920, Munthe est atteint d'une maladie des yeux qui le rend quasi aveugle.
Il est incapable de supporter la lumière trop vive du soleil italien et est contraint de revenir en Suède. C'est là qu'il écrit "Le Livre de San Michele" (publié en 1929) qui devient un best-seller et est traduit dans plus de quarante cinq langues et contribue à créer une notoriété légendaire au site de Capri.

Une opération lui rend la vue ce qui lui permet d'habiter encore plusieurs années à San Michele, avant de retourner en Suède en 1942 où il passe les dernières années de sa vie en tant qu'hôte officiel du roi de Suède. Il décède au palais royal de Stockholm en février 1949, à l'âge de 91 ans, laissant un testament dans lequel il lègue la Villa San Michele à la nation suédoise.
Depuis, elle est entretenue par une fondation suédoise et abrite le consulat suédois local.

Voici comment Axel Munthe décrit la construction de sa villa :
« Les hautes arcades de la grande loggia surgirent rapidement de terre, une à une les cent colonnes blanches de la pergola se dressèrent dans le ciel. Ce qui fut jadis la maison de Mastro Vincenzo, et son atelier de menuisier, se transforma et s'agrandit peu à peu pour devenir ma demeure future. Comment cela se fit, je n'ai jamais pu le comprendre, pas plus que tous ceux qui connaissent l'histoire du San Michele d'aujourd'hui. Je ne savais absolument rien de l'architecture, pas plus qu'aucun de mes compagnons de travail, aucun architecte ne fut jamais consulté, aucun dessin, aucun plan détaillé ne fut jamais exécuté, aucune mesure exacte ne fut jamais prise. Tout fut fait « all'occhio » (à l'œil) comme disait Mastro Nicola. »

Avec cette construction, le Dr Munthe réalisait un rêve qui avait été le sien pendant des années, depuis qu'il avait vu les ruines d'une petite chapelle sur son futur terrain. La Villa a été construite sans faire appel à des architectes professionnels mais suivant le principe « autant d'air et autant de soleil que possible ».

Munthe y rassemble des œuvres d'art antiques et met en place une zone de protection des oiseaux, après avoir vu jusqu'où allait sur l'île la chasse aux oiseaux chanteurs. D'autres animaux, dont un singe, étaient les hôtes de cet ami des bêtes.

Aujourd’hui, la maison est devenue un musée. Les intérieurs sont lumineux, tout est luxe et majesté avec des meubles anciens originaux.
La fraîcheur y règne et contraste agréablement avec la canicule de l'extérieur.














Dans toute la maison, dans l'atrium, dans le patio qui mène au jardin et dans le jardin nous pouvons admirer sa belle collection de sculptures et bas-reliefs antiques. Ce sont des pièces archéologiques découvertes autour de l’île où achetés lors de ses voyages autour du monde.





















Au bout du patio nous grimpons un escalier qui nous mène au jardin qui entoure la villa et est orné de nombreux vestiges et œuvres d'art remontant à l'Égypte ancienne et à l'Antiquité.

Ce jardin fait partie des "Grands Jardins Italiens" association qui regroupe les principaux beaux jardins d'Italie.
Il a été élu le plus beau jardin d'Italie. Il bénéficie d'une vue extraordinaire.














Sur la terrasse supérieure se trouve le célèbre sphinx surplombant la mer.
Si nous plaçons notre main gauche sur lui et exprimons un vœu … il parait qu'il sera réalisé.
Ce sphinx de granit rouge qui regarde la baie de Naples depuis son promontoire aurait été sculpté en Egypte il y a plus de trois millénaires. Personne ne sait comment il est arrivé là.



Après un repas bien apprécié en terrasse au restaurant l'atmosphère, à l'ombre des arbres et un moment de temps libre, nous en profitons pour déambuler dans les rues de Capri.

Sur la piazzetta se trouve le clocher emblème de la ville et l'église sainte Sophie.
L'horloge comporte 3 couleurs, le jaune qui représente le soleil, le bleu, la mer et le blanc, le ciel.





C'est là que se trouve le plus de touristes.



Mais si nous nous éloignons quelque peu, nous trouvons le calme, la tranquillité, des ruelles fleuries, calmes et silencieuses, de petites places, la fraîcheur et des vues paradisiaques.

















Au départ de Marina Grande, nous avons rendez-vous avec le bateau qui va nous faire découvrir la côte accidentée le long de laquelle se succèdent les grottes, les écueils, des petites criques, de hautes falaises qui tombent à pic dans la mer...
Nous allons découvrir la grotte blanche, la grotte rouge la grotte des belles-mères, la plage des amoureux et les Faraglioni.
La mer agitée ne nous permet pas de voir la grotte bleue.
Ces sites ne sont visibles qu'en bateau.
























Les Faraglioni sont le symbole de Capri.
Ils sont là depuis toujours, et sont peut-être le sujet le plus photographié de tous les touristes qui viennent à Capri.
Les Faraglioni ont un nom : ils s’appellent Saetta, Scopolo et Star.
Ces trois rochers qui émergent de la mer et sont de véritables merveilles naturelles mesurant plus de 100 mètres de haut ont été créés par l’érosion.
Une tradition locale veut que lorsque le bateau passe sous l'arche, les amoureux doivent s'embrasser !




Nous longeons à l'ouest de l'ile, Punta Carena qui est un lieu magique pour son phare, et sa barre rocheuse.
Avec ses 28 mètres de hauteur le phare est l'un des plus anciens d'Italie. Il a été construit en 1867 sur les ruines d'un phare romain. Il est visible jusqu'à 60 km.



Capri a inspiré les musiciens, les chanteurs, les écrivains et les cinéastes :

Le compositeur français Claude Debussy, qui n'a jamais visité Anacapri, a intitulé l'un de ses préludes du premier cahier, « les collines d'Anacapri » en hommage à la commune.
Hervé Villars, dans les années 1960, a rendu Capri célèbre grâce à sa chanson "Capri c'est fini", restée légendaire sur l'île.
Le chanteur Tino Rossi a interprété "C'est à Capri".

Le Livre de "San Michele", d'Axel Munthe.
Le livre de Roger Peyrefitte, "L'Exilé de Capri" (paru en 1959 chez Flammarion), est une biographie romancée du poète français Jacques d'Adelswärd-Fersen (1880-1923).

Une partie du film "Le Mépris", réalisé en 1963 par Jean-Luc Godard, se déroule à Capri.
Le film "Vanille Fraise" a été presque entièrement tourné à Capri.

Capri est l'une des îles les plus populaires d'Italie.
Elle est célèbre pour ses paysages spectaculaires et ses vues à couper le souffle, mais elle est aussi victime de son succès et est envahie par les touristes en période estivale.

Demain nous irons à Pompéi et grimperons au Vésuve


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Anne, Paulette et Gérard Gleyze