vendredi 6 juillet 2018

voyage en Egypte_jour 5_Le temple de Louxor (Thèbes)


Nous terminons notre 5e journée, le 15 février 2018, en Egypte par la visite nocturne du temple d'Amon à Louxor, l'ancienne Thèbes.

Le temple d'Amon est situé au cœur de l’ancienne Thèbes (Louxor aujourd'hui).
Il a été dégagé en 1881 sous les ordres de Gaston Maspero, successeur d’Auguste Mariette à la tête du Service des Antiquités.
A cette époque, de nombreuses maisons étaient construites à l’intérieur du site.
A l’époque romaine, le temple a été partiellement transformé en camp militaire. Ce temple était consacré au dieu Amon.
 

Sa construction a été entamée par Aménophis III (1400 ans avant JC) et poursuivie par Ramsès II qui y rajoute 2 obélisques de 25 m de haut.
Il n'en reste qu'un, l'autre est sur la place de la Concorde à Paris depuis 1836.
Les deux avaient été donnés par le sultan Mohammed-Ali à Champolion. Ce n'est qu'en 1980 que la France a renoncé définitivement au 2e obélisque.

Le temple de Thèbes était relié au temple de Karnak par une allée de 700 sphinx à tête de bélier, longue de 2,5km et qui servait aux processions. Cette allée était bordée de pièces d'eau, de reposoirs et de jardins.
Les sphinx encore existants ont été restaurés ou recréés dans la même pierre.

A l'époque pharaonique le temple de Thèbes ne servait que pour les fêtes de l'Opet (la nouvelle année). Elle se déroulait le 19e jour du 2e mois de l'inondation (environ 1er quinzaine d'octobre).
A ce moment là le dieu Amon quittait en barque et était mené en grande procession au temple de Karnak pour retrouver son épouse Mout dans le temple de Thèbes. En s'unissant à elle, il régénérait le monde.

Le 1er pylône (entrée monumentale) de 24m de haut et de 65m de large est flanqué de statues monumentales de Ramsès II et d'un obélisque.
Les deux massifs de part et d'autre du passage, étaient recouverts, à l'origine, d'un enduit blanc orné de plaques de métaux précieux et d'un décor sculpté peint de couleurs vives.
Il ne reste en place que quatre des six colosses d'origine, deux assis et deux en pied.
Ces colosses évoquent l’aspect divin du roi.

Le colosse assis de gauche représente Ramsès II.

Un relief sculpté représente la bataille de Qadesh, la bataille remportée par Ramsès II sur les Hittites.
 

Sur le côté de la statue de Ramsès II, les dieux-Nils nouent le nœud sematawi, symbole d’unification de la Haute et de la Basse Égypte.

Nous pénétrons dans la grande cour de Ramsès II
 

 Les murs de la cour sont sculptés des 17 fils de Ramsès qui s'avancent en procession vers le temple suivis de taureaux ornés de guirlandes.
 

A gauche, la mosquée d'Abou el Hagag construite sur un remblai du temple. Cette mosquée gêne beaucoup les archéologues, pour dégager au dessous les vestiges d'une église paléochrétienne et arriver au niveau antique.
 

Après le 2e pylône d'Aménophis III,

nous pénétrons dans une colonnade papyforme de 52 mètres de long.

Sur le mur de droite une frise illustre la procession de barques.
et, un dessin de chars et de chevaux.

Nous arrivons dans la cour d'Amenophis III, bordée des 3 côtés par une 60 colonnes papyformes avec portiques.

S'en suit la salle Hypostyle aux quatre colonnes. C'est l'antichambre de plusieurs petites pièces du sanctuaire : le vestibule, la chambre d'offrandes et le sanctuaire destiné à accueillir la barque sacrée du dieu Amon.
Compte tenu de la visite nocturne la qualité de mes photos ne me permet pas d'illustrer correctement les différentes salles que nous avons visité.

Nous visitons la salle de la Naissance divine ou mammisi, qui commémore l’origine surnaturelle du roi.
Les scènes décrivent l’union sacrée d’Amon et de la grande épouse royale, qui donnait naissance au futur héritier de la couronne, c'est le principe de la théogamie.
Sur le relief du bas sont représentés de droite à gauche, la conception, l’annonciation
Sur le relief du haut de droite à gauche sont représentés la naissance et la présentation de l'enfant à Amon par la déesse Hathor. Et enfin l'enfant prend place sur le trône.
 

Le pharaon admirateur du dieu Amon, représenté ici est Alexandre le Grand (332-323).
Il fait nuit, nous partons du site. Sur la gauche nous pouvons apercevoir l'allée des sphinx.

Demain nous visiterons le village des artisans à Deir El Medina.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

lundi 2 juillet 2018

Visite des salons de receptions de la Préfecture de l'Isère


Par une belle journée estivale, nous effectuons ce 20 juin 2018, avec un guide de l'office du tourisme de Grenoble une visite des salons de réception de la Préfecture de l'Isère.
Mon article s'inspire des commentaires de cet excellent guide.

La préfecture est située place de Verdun à Grenoble.

Jusqu'en 1866, elle partageait avec la mairie les locaux de l'hôtel Lesdiguières.
En 1857, l'idée est avancée de construire une nouvelle préfecture et une nouvelle mairie à l'emplacement de l'hôtel de Lesdiguières dans le bois du jardin de ville.

Ce projet n'est pas retenu et le Conseil Général dans sa séance du 26 août 1857 décide de construire la nouvelle préfecture sur la place d'Armes qui prendra en 1870 le nom de place de la Constitution, puis de place de Verdun.

Elle a été construite de 1861 à 1866, sous le Second Empire par l'architecte parisien Charles Questel.
 

Le premier préfet à prendre ses fonctions dans ce bâtiment a été Daniel Pastoureau en décembre 1866.

Elle est de style Néoclassique et est partiellement classée au monument historique depuis 1998 et inscrite depuis 1995.
Sur la façade, figurent des bustes sculptés pour la plupart par Aimé Charles Irvoy.
(Aimé Charles Irvoy, (1824-1898) est un sculpteur français qui a vécu, travaillé et est mort à Grenoble.)
Les bustes représentent des personnalités dauphinoises : le chevalier Bayard, le connétable de Lesdiguières, Abel Servien et Hugues de Lionne ministres de Louis XIV, Condillac, Vaucanson,
les juristes Barnave et Mounier, le général royaliste Marchand et le Maréchal Dode.

Les deux entrées monumentales de chaque côté du bâtiment correspondent pour l'une à l'entrée du public avec les bureaux et pour l'autre à l'entrée des invités avec les salons d'apparat.
Nous prenons cette dernière, et arrivons sous un porche qui donne face à nous sur la cour et les jardins.
A gauche quelques marches nous mènent à un magnifique escalier d'honneur.
 

Nous visitons d'abord le rez de chaussée.
Nous commençons par les salons côté place de Verdun.
Dans l'antichambre, deux grands vases de Sèvres.

Dans ce salon, nous voyons un siège appartenant à un ensemble de six pièces de style Empire.
Le dossier est en volute et les accoudoirs sont supportés par des cariatides portant le némès (coiffure égyptienne). Au dessus de ce canapé, une photo du président Félix Faure.

L'antichambre ouvre sur une grande galerie que Questel, l'architecte, appelait la galerie d'introduction.
C'est une vaste salle tout en longueur avec d'imposants lustres en cristal de baccarat.

Cette galerie débouche sur le salon rouge, qui était l'ancien salon de jeu.
Le guide nous informe qu'il y avait ici le billard qui a été déplacé et que nous verrons plus tard.
C'est dans ce salon que les messieurs se retrouvaient.
Dans ce salon aux décors 17e siècle, avec ses lustres en cristal de baccarat et sa tapisserie rouge en toile de jute, trône une grande table et des sièges en noyer de l'ébéniste grenoblois Pierre Achard (1748-1833).
(Issu d’une famille de sculpteurs, Pierre Achard se forme avec un menuisier grenoblois et ouvre son propre atelier rue du Lycée. Il passe maître en 1784.)
Ses sièges sont inspirés par les styles Louis XVI, Directoire et Empire.
En bois naturel, les fauteuils reposent souvent sur des pieds postérieurs carrés et antérieurs ronds, cannelés et ont un dossier renversé typique du style Directoire.
 

Nous continuons la visite par l'enfilade des salons côté jardin.

Le grand salon était auparavant la salle de bal.
On l'appelle aussi le salon de l'horloge en raison de la pendule incrustée dans la grande cheminée beige.
 

Au plafond, une enfilade de lustres en cristal de baccarat donne un air majestueux à la pièce.

Ce salon affiche les couleurs napoléoniennes avec son aigle au plafond qui semble retenir le lustre central dans ses serres,

Et avec l'aigle dans sa niche à l'angle de la pièce.
Il y avait aussi un buste de Napoléon mais il a été remplacé par le buste de Marianne.

Il y a peu de meubles dans ce salon, sans doute pour laisser évoluer plus aisément les danseurs sur ce magnifique plancher en pointe de Hongrie.

Aujourd'hui, dans ce salon se trouve une commode de style napoléonien avec ses bronzes et son placage en acajou.
C'est une copie d'une commode de 1787 de Guillaume Benneman qui se trouve au musée du Louvre.
(Guillaume Beneman (ou Benneman) (1750 - 1811), originaire d'Allemagne, était un ébéniste français reçu maître en 1785 à la cour de France par Louis XVI.
Il devient rapidement l'un des ébénistes les plus célèbres de son temps.)

Tout autour de la pièce, des médaillons de bouquets et des angelots qui tiennent des frises de fleurs.
 

Chaque angle du plafond est orné de Lyres sculptés par Benedict (de son vrai prénom Benoît) Rougelet (1834-1894. Chacun d'eux symbolise la science, la guerre, les arts et les richesses produites par le travail.

Tout autour de la pièce huit tapisseries d'Aubusson représentant des motifs floraux. Elles sont encastrées dans les boiseries. Au XVIIe siècle la manufacture royale d'Aubusson s'était spécialisée dans les tapisseries à "verdure"

La pièce suivante est le Salon Carré appelé Salon des quatre saisons peint par Alexandre Dominique Denuelle (1818-1879) qui a souvent travaillé avec Charles Questel.

Cependant les voussures du plafond qui représentent les quatre saisons sont peintes par Jules Eugène Lenepveu (1819-1898).
Il obtient le premier prix de Rome en peinture en 1847 avec La mort de Vitellius. Il est célèbre pour ses compositions historiques et allégoriques.
Il a peint le plafond de l'Opéra de Paris (1869-1871), camouflé depuis 1964 par une œuvre de Marc Chagall, et celui du théâtre d'Angers (1871).
Entre 1883 et 1894, il participe au palais du Louvre aux décorations de l'escalier Daru qui conduit à la Victoire de Samothrace.
Il peint la fresque monumentale relatant la vie de Jeanne d'Arc au Panthéon de Paris entre 1886 et 1890.)

Les quatre allégories des quatre saisons représentant une femme dans la nature.

Six médaillons peints en camaïeu bleu ornent les trumeaux au-dessus des portes et des miroirs. Ils représentent les arts et les métiers.

A l'angle, l'aigle emblème du Département de l'Isère.

Un faux miroir permet de voir ce qui se passe dans le grand salon.

Le parquet en marqueterie allie différentes essences de bois.
 

 Nous passons dans le salon suivant qui est la salle à manger.
Là aussi nous pouvons admirer les superbes lustres de baccarat ainsi que la cheminée en marbre bleu clair, surmontée de l’emblème du Dauphiné.
 

Nous empruntons l'escalier d'honneur pour accéder à l'appartement d'honneur du 1er étage. La rampe est en fer forgé.

Cet escalier est décoré d'une tapisserie d'Aubusson.

et d'angelots dans des niches surmontées d'un aigle, portent des torches

C'est en haut de cet escalier que se trouve le billard annoncé plus tôt.
 

Sur le palier, à gauche, se trouve l'appartement d'honneur.
Il était destiné à loger des représentants étrangers en visite officielle, ainsi que le chef de l'Etat ou les ministres en déplacement.
Nous accédons au petit salon.
 

Les murs sont peints et représentent des panoramas de l'Isère : la Grande Chartreuse, les trois Pucelles dans le Vercors... Ces peintures datent de la première moitié du XXe siècle.
 

Ce salon est richement meublé et décoré.

un piano Pleyel en quart de queue avec des peintures de 1855.
 

Des meubles empire
 
Des fauteuils Directoire
 

Une console Louis XVI
 

 Un miroir Louis XIII

Un tableau d'après Velasquez.

Et un magnifique et imposant cabinet florentin en poirier noirci et en écailles de tortue du XVIIe siècle
 

Le salon suivant occupe toute la largeur du bâtiment et donne sur la place de Verdun.
 

L'aspect général de ce salon est aussi très luxueux.
Le mobilier et les boiseries sont de style Louis XVI et datent de 1791.
Ils sont classés monuments historiques.
Le magnifique plancher, composé de différentes essences de bois, date du XVIIIe siècle.
 

 Une table à jeu attribuée à JF Hache
 

Et un assortiment de sièges, canapés et bergères.
Cet ensemble est en bois peint en gris et garnis de tapisserie d'Aubusson représentant des scènes champêtres, et des illustrations de fables de La Fontaine.
A l'origine ces motifs avaient été créés à la manufacture de Beauvais à partir de dessin de Jean Baptiste Oudry.
Tous les ateliers d'Europe les copient et ceux d'Aubusson ont fabriqués ceux-ci.
 

 C'est le dernier salon que nous visitons car les autres ne sont pas accessibles.
Nous terminons la visite par un coup d’œil aux jardins de la Préfecture.

C'est une grande chance d'avoir pu effectuer cette visite car ce sera la dernière.
Désormais, la visite des salons ne sera possible que pour la journée du patrimoine.

Texte et photos de Paulette Gleyze












Les magnifiques salons ont des décors qui s’inspirent de l’architecture des XVIIe et XVIIIe siècles.