jeudi 14 octobre 2021

Le musée Bartholdi à Colmar



Le 11 août 2021 nous sommes au cœur de la jolie ville de Colmar et nous visitons le musée Bartholdi. 
Situé rue des Marchands, le musée est installé dans la maison qui a vu naître Frédéric Auguste Bartholdi le 02 août 1834. Il y passe toute son enfance.

Son père, conseiller de préfecture, décède en 1836, Charlotte, sa mère décide alors de s'installer à Paris en 1843 dans le but de donner à ses deux fils la meilleure éducation.

Artiste engagé, Bartholdi a défendu les droits de l'homme. Il a produit de nombreuses œuvres illustrant ses principes humanistes. En 1870, il a pris les armes pour défendre les valeurs Républicaines qui sont le siennes.

Ces valeurs sont le fil rouge de son oeuvre.

Bartholdi a travaillé jusqu'à sa mort sur différents supports : la peinture, l’aquarelle, le dessin, la photographie, l'architecture et la sculpture.

En raison du "i" de son patronyme, on pourrait penser à une origine méditerranéenne de la famille. Or les origines du sculpteur, les "Barthold" étaient germaniques. C'est l'arrière-arrière grand-père d'Auguste après s'être installé en Alsace qui décide de latiniser son nom.

Auguste Bartholdi décède en 1904 à Paris.
 

En 1907, sa femme Jeanne-Emilie s'engage à ce que la maison et son contenu reviennent à la ville de Colmar après son décès, dans le but qu'elle devienne un musée. Elle fait également don de l'ensemble du mobilier, objets et toutes les œuvres, maquettes architecturales et sculpturales, tableaux collections et œuvres d'art de son appartement parisien.

La maison de Frédéric Auguste Bartholdi édifiée au XVe siècle est transformée au XVIIIe siècle en un très bel hôtel particulier. Elle est donc léguée par Jeanne-Emilie en 1904 à la ville de Colmar, mais il faudra attendre 1922 pour que le musée Bartholdi ouvre ses portes. Les vœux de Jeanne-Emilie sont ainsi exhaussés.

Depuis 1922, sur trois étages, le musée abrite la plus importante collection d’œuvres, maquettes, souvenirs et photos de Bartholdi créateur de la statue de la Liberté.

Dans la cour intérieure se dresse le groupe des "Grands soutiens du monde" bronze de 1902.

Selon "Le Nouvelliste d'Alsace-Lorraine" du 11 juin 1909, la sculpture était primitivement destinée à couronner le faîte d'un building construit par un journal américain. La sculpture, trois atlantes supportant le globe terrestre, évoque "les quatre parties du monde soutenant la sphère céleste" de Jean-Baptiste Carpeaux de la Fontaine de l'observatoire à Paris.

Les trois atlantes symbolisent :

- le travail : un homme d'âge mûr tenant en mains des livres (travail intellectuel), un marteau et une roue d'engrenage (travail manuel).

- le patriotisme : un jeune homme, bouclier au côté, armé d'une épée qu'il dégaine et brandissant un étendard.

- la justice : une femme munie d'une balance.

Dans une salle du rez de chaussée se tient l'exposition "Lucky Luke sur les pas de Bartholdi". L'exposition relate autour de l'album la création de la statue de la Liberté et les voyages de Bartholdi aux USA.

D'autres salles du rez-de-chaussée, présentent les sculptures exécutées par Bartholdi et les maquettes des neufs monuments publics conçus pour Colmar par Bartholdi entre 1856 et 1902 .

Tout au long de sa carrière Bartholdi reviendra dans sa ville natale.

Très impliqué dans la vie culturelle de Colmar, il utilise sa notoriété et sa fortune au profit du rayonnement de sa ville. Il fait don d'une quinzaine de monuments publics qui ornent les rues de Colmar.

A l'âge de 18 ans, en 1852, il s'attèle à sa première oeuvre d'envergure avec la statue du Général Rapp.

La statue de 4,70m de hauteur était exhibé sur les Champs Élysées dans le cadre de la 1ère Exposition Universelle. En 1940, la statue est précipitée par l'envahisseur, à bas de son piédestal. Des citoyens de Colmar en ont sauvé des débris, et entre 1946 et 1948 sous l'égide de la Première Armée française, le monument est reconstitué.


La municipalité de Colmar voulait commémorer la mémoire de Jean Comte de Rapp, né à Colmar en 1771 qui s'était distingué à la bataille de Marengo. Il a été promu aide de camp de Bonaparte. Il s'est illustré aux batailles d'Austerlitz et d'Iéna. Il a été fait prisonnier à Kiev. Il est revu à Paris en 1814. et s'est rallié à Louis XVIII mais il a refusé de porter les armes contre Napoléon qu'il a rejoint lors des 100 jours. Après le désastre de Waterloo il est mis en non activité, mais Louis XVIII le réhabilite car il estime le soldat pour son courage.

Une des œuvres majeures de Bartholdi à Colmar est le monument à la mémoire de Martin Schongauer.

Il s'agit d'une fontaine représentant en son sommet une statue en grès rose représentant le célèbre peintre et graveur colmarien de la fin du XVe siècle. A ses pieds, sont assises quatre figures allégoriques représentant le gravure, l'étude,la peinture et l’orfèvrerie.

Ce monument a orné le préau du cloître d'Unterlinden entre 1863 et 1958, date du démembrement du couvent.
L'ensemble a été démonté en 1958 et ses figures allégoriques déposées au musée Bartholdi.

La statue en grès rose, qui se trouvait à son sommet a été réinstallée en 1991 devant le chœur de la chapelle d'Unterlinden puis devant l'entrée du musée Unterlinden, et se trouve maintenant dans les réserves depuis sa restauration.

photo emprunté à internet

La ville voulait glorifier l'artiste Martin Schongauer (1447-1491) glorifié par Dürer et Michel Ange, qui s'était illustré dans la peinture et la gravure.

Le monument a été gracieusement exécuté par Bartholdi.

Les quatre allégories en ronde-bosse en grès symbolisent le champ d'activité de Martin Schongauer.

Les allégories ont été élaborées à partir de modèles vivants, amis du sculpteur et sommités de la ville de Colmar.

Bartholdi s'est représenté dans l'allégorie de l'Orfèvrerie. C'est le seul autoportrait qu'il ait laissé à la postérité...

La Gravure, portrait de Charles Goutzwiller, secrétaire général de la mairie de Colmar, il a remplit les fonctions de secrétaire de la Société Schongauer.

L'allégorie de l'Etude, portrait de Louis Hugot, conservateur des archives de la bibliothèque de Colmar, est considéré comme le véritable fondateur de la Société Schongauer, dont il a remplit les fonctions de secrétaire jusqu'à son décès.

L'allégorie de la Peinture est le portrait de Léon Brièle, archiviste du département du haut-Rhin, passionné par la peinture ancienne. Il a participé activement aux premiers travaux de la Société Schongauer.

Autre oeuvre de Bartholdi, la fontaine Roesselmann édifiée en 1888 est exécutée en pierre blanche de l'Echaillon (Isère). Le grand bassin est surmonté d'une pile à corniche où se tient la statue en pied du prévôt Jean Roesselmann (?-1262) en bronze.
Jean Roesselmann s'est illustré lors d'un conflit qui a opposé Colmar à l'évêque de Strasbourg.

Bartholdi a réalisé la maquette en plâtre de Théophile Conrad Pfeffel, suite au concours lancé par la ville pour honorer la mémoire de ce pédagogue qui avait fondé en 1773 l'Académie militaire de Colmar.

Héritier des Lumières, philanthrope et démocrate son rêve est de voir un jour naître une société laïque où les peuples seraient libérés de l'oppression grâce à l'éducation et à la culture. Bartholdi et sa famille partagent la même philosophie.

Ce projet n'a pas été retenu par la ville de Colmar, mais il témoigne de l'admiration fr Bartholdi pour Pfeffel.

Autre monument édifié par Bartholdi, le Haut-relief d'Agnès de Hergenheim (?-1276).

Elle a été la fondatrice et première prieure du couvent des dominicaines d'Unterlinden.

Cette sculpture en plâtre teinté de 2,20m de hauteur, datée de 1852 était destinée au cloître ou à l'église d'Unterlinden mais Bartholdi en a fait don à la société Schongauer, gestionnaire du musée de Colmar où elle est toujours conservée.

Nous pouvons aussi voir, la maquette des "Grands Soutiens du monde", esquisse en plâtre de la sculpture qui se trouve dans la cour d'entrée.

Bartholdi a également produit des sculptures pour d'autres villes de France.

La loi du 24 février 1879 a réhabilité la Marseillaise de Claude Joseph Rouget de Lisle (1760-1836) au titre de chant national français. Ceci a entrainé la création de deux monuments commémoratifs de l'auteur. Le premier est à Choisy-le-Roi et est l'oeuvre de Léopold Steiner et le second à Lons le Saunier est l'oeuvre de Bartholdi.

Bartholdi dynamise le personnage, il est debout dans ses habits de capitaine du génie, la main droite levée, la main gauche crispée sur la hampe du drapeau tricolore et jette le cri qui doit faire conduire à la victoire : "Aux armes citoyens" !

Rouget de Lisle né à Lons le Saunier, décédé à Choisy le Roi, a composé le Chant de guerre pour l'Armée du Rhin (1792) qui devient la Marseillaise. Incarcéré sous la Terreur il échappe de près à la guillotine. Oublié de tous il s'est retiré à Choisy en 1828, et a subsisté grâce à des travaux littéraires.

Le jeune vigneron alsacien, bronze d'1,70m de hauteur a été commandé à Bartholdi, en 1867 par la municipalité de Colmar qui souhaitait adoucir la sévérité du Marché Couvert nouvellement construit en l'égayant avec une sculpture.
Il exécute une sculpture représentant un jeune vigneron.
En 1869, l’oeuvre, exposée au Salon des Artistes français, est acquise par le ministère des Beaux-Arts pour 5 000 Francs et offerte à la ville de Colmar où son inauguration officielle a lieu le 15 août 1934.
L’œuvre a été atteinte par des éclats d’obus pendant la guerre et a été restaurée.
En 1986, suite à des actes de vandalisme, une copie a remplacé la statue à son emplacement. L’œuvre originale a été déplacée au musée Bartholdi.
Cette représentation est typique d'une scène de la vie quotidienne des vignerons à Colmar qui avaient toujours leur petit tonnelet à portée de main. L'œuvre rend hommage aux viticulteurs. Attendrissant avec son petit chien, le Petit vigneron évoque la désaltération après une rude journée de labeur.

"La Suisse secourant les douleurs de Strasbourg pendant le siège de 1870" a été inaugurée en 1895.
Le monument commémore l'action humanitaire des villes de Berne, Zurich et Bâle qui ont négocié, en 1870, la libération des femmes, enfants et vieillards retenus dans Strasbourg assiégé par l'armée prussienne.
La sculpture comprend huit personnages, 4 à l'avant et 4 à l'arrière.
A l'avant, soutenue par un Ange, allégorie de la "charité émanant de la Suisse", la ville de Strasbourg est une femme vêtue du costume alsacien, à ses côtés un enfant nu représente l'innocence et se réfugie auprès de la Suisse personnage féminin vêtue à l'antique.
A l'arrière du monument, une adolescente porte et serre contre elle ses frères et sœur nus et à ses pieds un adolescent blessé.

En 1864, Colmar a voulu rendre hommage à Joseph Bruat par l'érection d'une statue.

Né à Colmar en 1796, J Bruat a été élevé au grade d'amiral.

La statue était initialement positionnée sur une fontaine en grès. La fontaine a été détruite par les allemands en 1940, seules les têtes ont pu être sauvées.

Les figures allégoriques en calcaire évoquent les quatre continents. Elles reproduisent les traits de modèles vivants qui ont posé pour le sculpteur.

L'Afrique : Le Dr Albert Schweitzer qui possédait un plâtre de l'allégorie de l'Afrique disait combien il était fasciné par "la mélancolique expressivité de ce visage".

Le modèle qui a posé pour l'Océanie est l'arrière grand-mère d'Yves St Laurent. Émilie Leblond, fille d'un père français installé à Vera Cruz et d'une mère mexicaine. Elle a épousé, en 1861, l'avocat Jules Mathieu St Laurent, ami de Bartholdi.

L'Amérique.

L'Asie : pour représenter l'indianisme de la figure Bartholdi représente la coiffe "à l'éléphant", les yeux fermés donnant l'aspect de la méditation.

Le buste de Ignace Chauffour (1808-1879), avocat à cour impériale de Colmar et Commissaire du gouvernement près de l'administration du Haut Rhin. Il est l'auteur de mémoires, dissertations et rapports qui traitent essentiellement de questions juridiques. Par testament il a légué à la bibliothèque municipale de Colmar, une très belle collection de livres et manuscrits.

Le buste de Frédéric Faudel (1826-1893), médecin, archéologue et naturaliste (1826-1893). Il compte parmi les membres fondateurs de la Société d'Histoire Naturelle de Colmar. Il en a été le secrétaire puis le Président et il a initié les bulletins qui paraissent encore aujourd'hui. Il a été aussi l'organisateur du Museum d'Histoire Naturelle. Il a légué sa bibliothèque la ville de Colmar. En reconnaissance, la ville a commandé un buste en marbre à Bartholdi pour le musée Faudel. Nous voyons ici le modèle en plâtre .

Au premier étage, de la maison se trouvait le salon, la bibliothèque, la salle à manger, un salon de jeu et un petit salon. A l'étage au dessus se trouvaient les pièces privées (chambres, salon de musique, bureau) et au dernier étage se trouvaient les mansardes.

Au 1er étage, nous pouvons voir des pièces reconstituées avec les superbes meubles de l'appartement parisien de la famille.
Sur les murs du salon de nombreux tableaux représentant les membres de la famille de Bartholdi, dont un de Bartholdi lui-même.

Dans la salle à manger partiellement reconstituée nous sommes surpris par le plafond incrusté de porcelaine de Chine. Bartholdi avait adopté la décoration très à la mode à son époque.

L’aile adjacente présente les maquettes du Lion de Belfort.

Le Lion de Belfort commémore la résistance de la ville par le colonel Denfert-Rochereau face à l'occupant prussien pendant 103 jours lors du siège de 1870-1871.

La ville et l'arrondissement de Belfort, correspondant à l'actuel Territoire de Belfort, ont été laissés à la France lors de la signature du traité de Francfort en 1871, faisant de ce territoire la seule partie de l'Alsace restée française.

A la fin de l'occupation, la municipalité décide d'élever un monument à la mémoire des victimes du siège.

Auguste Bartholdi est contacté en 1872. Il va repérer la roche de granit qui domine la ville pour y implanter un lion colossal.

Auguste Bartholdi a proposé un symbole de puissance et de furie, le lion.

Pour lui, « le monument représente, sous forme colossale, un lion harcelé, acculé et terrible encore en sa fureur » et « le sentiment exprimé dans l’œuvre doit surtout glorifier l’énergie de la défense. Ce n’est ni une victoire ni une défaite qu’elle doit rappeler, c'est une lutte glorieuse.»

En 1878, Bartholdi expose le modèle définitif de Lion de Belfort au salon de Paris. Suite à diverses péripéties le Lion de Belfort ne sera achevé qu'en 1879.

Le succès est tel que sur proposition de Viollet le Duc, la ville de Paris acquiert le lion en plâtre de 3,60 mètres de haut et de 7,30 mètres de large pour le faire reproduire en cuivre repoussé. En 1880, les ateliers "Mesureur, Monduit fils" Livrent le Lion qui est érigé place Denfert-Rochereau (du nom du colonel qui avait mené le siège) dans le XIVe arrondissement. 
 Pour cette oeuvre, Bartholdi, patriote ne s'est pas fait rétribué. La sculpture est classée monument historique le 20 avril 1931.

Une autre salle présente les grands hommes de l'histoire de France et notamment une grande maquette en plâtre de Vercingétorix en héros combattant.

A l'issue d'un voyage qu'il a fait en Egypte, Bartholdi entreprend de rendre hommage à Jean-François Champollion. Il le représente pensif, son pied gauche posé sur sur la tête d'une statue de sphinx.

La statue originale en plâtre de Champollion est léguée par sa veuve, en 1905, à la ville de Grenoble qui l'expose dans le vestibule d'honneur de l'Ancien Musée de la Place de Verdun avant de la remettre au Lycée de Grenoble lorsque celui-ci, en 1923, prend le nom de Lycée Champollion.
Aujourd'hui l'oeuvre se trouve au musée de Grenoble et une reproduction en bronze a pris sa place dans le vestibule d'honneur du Lycée.

Denis Diderot à Langres.

Léon Gambetta et le projet pour le monument à sa mémoire.

La maquette donne une idée du monument que Bartholdi avait imaginé à la gloire de Gambetta. Suite à des restrictions budgétaires, il a dû revoir son projet de manière épurée. Aujourd'hui le mémorial est situé à Sèvres.

Le modèle de la statue de Sébastien Le Prestre de Vauban inaugurée à Avallon en 1879.

Pour le monument dédié à Vercingétorix, Bartholdi a fait de nombreuses esquisses avant la version définitive de la statue. La maquette présentée au musée est la version définitive de la statue de plus de 4 mètres qui a été inaugurée à Clermont-Ferrand en 1903.

Vercingétorix est représenté sur son cheval au galop sautant par dessus le cadavre d'un soldat romain. Aucune des pattes du cheval ne touche le sol, on peut parler d'un cheval volant.

Au second étage, trois salles sont réservées aux monuments américains de Bartholdi.
Deux épisodes précèdent la naissance du projet de la statue de la Liberté.
D'abord son voyage en Egypte à l'âge de 21 ans lui fait découvrir l'art monumental. Quelques années plus tard il a l'inspiration d'une statue monumentale pour l'entrée du canal de Suez : une femme drapée et couronnée brandissant un flambeau symboliserait l'alliance entre l'Antiquité et la civilisation moderne. Il propose ce projet aux autorités égyptiennes en 1869, l'idée n'est pas retenue mais elle ne le quittera jamais.
Le 2e épisode (sûrement embelli par la légende) a eu lieu au cours d'un dîner en 1865. Au cours de ce dîner réunissant des personnalités libérales et républicaines, l'idée est émise de faire un cadeau pour marquer le centenaire de l'indépendance américaine en 1876. Le projet d'une statue monumentale symbolisant la Liberté est né.
En 1871, Bartholdi embarque pour les Etats-Unis et entame un formidable travail de lobbying entre la France et les Etats-Unis. Aidé par ses relations, il va se lancer dans le projet dès 1875 qu'il mènera à son terme en 1886.
Démontée à Paris en 1885 et mise en morceaux dans 200 caisses répertoriées, la statue de la Liberté quitte Rouen le 21 mai 1885 à bord de la frégate "l'Isère". (maquette réalisée au 1/66e par Pierre Ballet, contre amiral en 1988)

Elle arrive à New York le 19 juin et l'inauguration a lieu le 28 octobre 1886.
La statue est devenue le symbole universel de la liberté des peuples. de retour en France Auguste Bartholdi est élevé au rang de commandeur de la légion d'honneur.
Il va continuer à travailler pour de nombreuses villes et notamment pour le lion de Belfort qui sera inauguré après sa mort qui survient en 1904.

La Liberté Eclairant le Monde est évoquée par des maquettes, dessins, tableaux, gravure et photographies.

Sont évoqués notamment, Lafayette arrivant en Amérique, Washington, Christophe Colomb.

Lafayette arrivant en Amérique (réduction en bronze).

Maquette du monument commémoratif de Washington et Lafayette (1892).

Christophe Colomb (1892). Réduction en plomb.

Et bien sûr la statue de la Liberté, créée pour le centenaire de l'indépendance des Etats-Unis, avec ses nombreuses maquettes préparatoires.
Le 28 Octobre 1886, la statue de la Liberté est inaugurée à New York en présence du président des Etats-Unis et des milliers de spectateurs. C'est l'apogée de la carrière de Bartholdi. La statue mesure 46,5m de hauteur, posée sur un piédestal de 26,75m. Elle pèse 254 tonnes. Son ongle le plus grand est large de 3 cm et long de 65cm.
Elle reçoit 4 millions de visiteurs par an.

Le musée conserve la maquette la plus ancienne (1870).

Auguste Bartholdi, sculpteur génial et infatigable a produit une grande quantité d'œuvres, toute d'une grande beauté.

Je vous en propose une liste non exhaustive classée par ordre chronologique.
1856 : Monument du général Rapp, Colmar
1857 : Château d'eau du Palais Longchamp, Marseille
1857 : Médaillon funéraire à Jean-Daniel Hanhart, Colmar
1860 : Statue de Martin Schongauer, Colmar
1861 : Quatre statues allégoriques (Paris, Colmar)
1864 : Statue de Joseph Bruat, Colmar
1866 : Le Génie funèbre, Colmar
1866 : Buste d'Edouard de Laboulaye, Colmar
1867 : Statue d'Arrighi de Casanova, Corte
1869 : Le petit vigneron alsacien, Colmar
1870 : Statue de Vercingétorix, Clermont-Ferrand
1870 : Monument funéraire de Marguerite Scheurer
1872 : A Gambetta les Alsaciens reconnaissants
1872 : Monuments funéraires des gardes nationaux
1872 : Monuments funéraires de Gustave Saltzmann, Lancy (Suisse)
1873 : Statue de Vauban, Avallon
1874 : Bas-Relief de l'Église unitarienne baptiste de Boston
1874 : Tympan d'église, Boissy St Léger
1875 : Statue de Champollion, Paris
1875 : Défenseurs de Brisach
1876 : Statue de Lafayette, Union square, New-York (Etats-Unis)
1878 : Fontaine du Capitole, Washington (Etats-Unis)
1879 : Statue de Gribeauval, Paris
1880 : Lion de Belfort
1880 : Réplique du Lion de Belfort (Paris)
1882 : Statue de Rouget de l'Isle, Lons-le-Saunier
1884 : Statue de Diderot
1884 : Musée des Beaux-Arts, Rouen
1885 : Fontaine Bartholdi, Reims
1885 : Médaillon funéraire de Charles Penquer, Brest
1885 : Monument funéraire Gustave Jundt, Paris
1886 : Statue de la Liberté, New-York
1888 : Fontaine Roesselmann, Colmar
1888 : Monument funéraire de Paul Bert, Auxerre
1890 : Monument funéraire d'Emile Hubner, Mulhouse
1890 : Monument funéraire d'André Robberechts, Paris
1891 : Statue de Gambetta, Sèvres
1890 : Monument funéraire de Théodore Deck, Paris
1890 : Monument funéraire de Jean-François Soitoux, Paris
1892 : Fontaine Bartholdi, Lyon
1893 : Monument à Christophe Colomb, Providence, RI (Etats-Unis)
1894 : Statue de Gustave Hirn, Colmar
1895 : La Suisse secourant Strasbourg, Bâle (Suisse)
1895 : Statues de Lafayette et Washington, Paris
1896 : Monument funéraire de Frédéric Faudel, Colmar
1898 : Fontaine Lazare de Schwendi, Colmar
1896 : Monument funéraire de Georges Kern, Colmar
1901 : Monuments des soldats français morts à Schinznach (Suisse)
1902 : Tonnelier alsacien, Colmar
1902 : Grands soutiens du Monde, Colmar
1904 : Monument funéraire du Sergent Hoff, Paris
1906 : Monument à la mémoire des ballons et pigeons du Siège de Paris..., Neuilly-sur-Seine
1913 : Monument des trois sièges, Belfort.

Un monument a été érigé à la mémoire d'Auguste Bartholdi grâce à une souscription internationale.
Conçue par Louis-Noël Hubert, un disciple de Bartholdi, la statue en bronze de Bartholdi est présenté en pied appuyé sur une sellette qui supporte une maquette de la statue de la Liberté. Le monument est inauguré dans le parc du château d'eau à Colmar, le 26 juillet 1907.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze