vendredi 23 février 2024

Vues du patrimoine Grenoblois par Joseph-Paul Messina_Librairie Arthaud Grenoble


Du 09 mars au 06 avril 2024, se tient dans le bel écrin qu'est la librairie Arthaud à Grenoble, la magnifique exposition de Joseph-Paul Messina.

C'est une exposition exceptionnelle de près de cinquante oeuvres qui met en lumière les plus prestigieux édifices de Grenoble.

Joseph Paul Messina est sociétaire des Artistes français.

C'est avec son professeur Yves Deshairs, aux Beaux-Arts de Grenoble, qu'il découvre le dessin à l'âge de 15 ans.

Son œuvre se place dans la plus pure expression de la Renaissance Italienne.

Il sublime les objets du quotidien comme du papier, des fruits, un drap, une chaise, une veste en cuir, une paire de chaussures... ou des instruments de musique,

Il sait comme personne, avec la finesse et la minutie qui le caractérise, rendre les drapés, les plis, la profondeur et faire ressortir les ombres et la lumière.

Après "les Édifices Isérois", qu'il avait présentés en 2020,


Joseph-Paul complète son oeuvre avec les dessins des plus beaux édifices grenoblois.

Amoureux de sa ville et de sa région,  il sait rendre avec une grande finesse et avec majesté la richesse architecturale grenobloise.

Ses oeuvres sont complexes, riches, puissantes, élégantes, et expressives.

Joseph-Paul Messina


Voici un échantillon des oeuvres exposées

La Porte de France

Échauguette de la Porte de France

Façade d'immeuble, 1 place Dubedout


La Coupole du Dauphiné Libéré

L'Imprimerie Générale

La Passerelle

Immeuble 70 cours Jean Jaurès

Immeuble 94 cours Jean Jaurès

La maison Chalet

Ancien Hôtel particulier

Eglise St Jean

La Tour Perret

Le Palais des sports

Immeuble des Éléphants

Le Kiosque à musique du jardin de Ville

Cathédrale Notre Dame

La Fontaine du Lion et du Serpent

La passerelle St Laurent

Eglise St Laurent

Les Halles Sainte Claire

Escalier quai de l'Isère
La Tour de l'Isle

Échauguette en tour rectangulaire

La Tour de la trésorerie


Musée de l'Ancien Évêché

Le Palais du parlement

La casemate
La maison Rabot

Cette exposition qui se tient dans trois salles est un véritable régal.

C'est une belle façon de découvrir ou de redécouvrir notre patrimoine sous ce talentueux coup de crayon.

Chacune des rétrospectives de Joseph-Paul souligne son talent exceptionnel.

Le catalogue de l'exposition avec ses très belles reproductions vous permettra de prolonger cette visite.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Joseph-Paul Messina




dimanche 4 février 2024

Visite de Conflans_13 août 2023


Le 13 août 2023, nous avons visité le village médiéval de Conflans (Savoie).

Occupé dès la période romaine, le site de Conflans devient rapidement un site stratégique et économique important.
Il protégeait l'entrée de la vallée de la Tarentaise et est devenu le point de passage obligé pour remonter la vallée.

Au XIIIe siècle, le Comte de Savoie créent en contrebas dans la plaine une ville neuve, L'Hôpital sous Conflans, qui a été sans cesse en proie aux inondations de l'Arly et de l'Isère.

En 1835, le roi de Piémont-Sardaigne décide de réunir les deux entités sous le nom de Albert-Ville.

Conflans, situé sur les hauteurs est aujourd'hui un quartier d'Albertville.
Il renferme dans son enceinte fortifiée des trésors architecturaux du Moyen-Âge et des époques ultérieures.

Il a été le siège administratif de la province de la Haute-Savoie jusqu'au 19e siècle.

Il fusionne le 19 décembre 1835 avec le bourg de L'Hôpital-sous-Conflans, situé en contrebas, dans la plaine, afin de former l'actuelle ville d'Albertville.

Le village compte un certain nombre de monuments dont certains sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques.

Nous rentrons dans Conflans par la porte de Savoie qui date du XVe siècle.
Les deux portes sont inscrites au titre des monuments historiques. Le bâtiment dit Petit Palais qui fait partie de la caserne à Conflans : classement par arrêté du 7 décembre 1904 ; Pavillon sis au Nord : classement par arrêté du 20 août 1913

La porte de Savoie fait partie des vestiges d’une enceinte construite autour de la cité médiévale au XIVe siècle pour protéger Conflans des pillards et les brigands attirés par le marché hebdomadaire qui date du XIIIe siècle et par les nombreuses foires.
La porte de Savoie

Conflans possèdent deux entrées principales dans la ville avec la Porte de Savoie (appelée aussi Porte de France) et la porte Tarine. Elles sont inscrite au titre des   monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1928.

La Porte de Savoie s'ouvre sur la combe de Savoie, c'est à dire le territoire de l'ancien comté de Savoie, et la Porte Tarine permettait de rejoindre la vallée de la Tarentaise.
La porte Tarine

Située juste après la porte de Savoie, se trouve la maison Ramus. Il s’agit d’une habitation du XVe siècle, qui comporte une tour abritant un escalier à vis. Elle tient son nom de la famille Ramus, qui a été propriétaire au XVIIe siècle.

Elle est inscrite au titre des monuments historique par arrêté du 8 septembre 1928.

Très proche, se trouve une ruelle médiévale, pavée. Elle est surmontée d’arcs de confortements qui servaient à protéger la cité des dégâts des tremblements de terre.

 Ces arcs étaient souvent placés au niveau des planchers, pour qu’en cas de tremblement de terre les habitations ne tremblent pas individuellement, mais forment un seul bloc dynamique, réduisant ainsi les vibrations et donc les risques d’effondrements.


 La porte de Savoie et la porte Tarine sont reliées par la Grande-Rue.


Bordée de belles maisons

et des enseignes peintes typiques de Savoie et inspirées de la période médiévale.








Conflans possède de belles fontaines baroques.

A gauche de la maison Ramus, se trouve la fontaine Anselme. Cette fontaine était au Moyen Âge un simple bassin en bois. Il a été remplacé au XVIIIe siècle par une fontaine en pierres, dessiné par François-Antoine Garella, Ingénieur piémontais de passage à Conflans, dans le cadre d'une étude pour le futur endiguement de l'Isère.
Elle a été réalisée par Antoine Anselme.

Elle est inscrite au registre des monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1928.

Fontaine Anselme de 1711 à l'entrée du village

La fontaine de la place du village date du XVIIIe siècle. Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1928.
La fontaine de la place du village




Non loin de l'entrée du village se dresse l'église Notre-Dame-de-l'Assomption ou église Saint-Grat de style baroque et néo-classique.

La première mention de l'église remonte à 1014. Elle a reçu en 1432, les reliques de Grat d'Aoste de la part de l'évêque d'Aoste, Oger Moriset.

Incendiée en 1632, elle est réparée provisoirement et reconstruite en 1701.
La Révolution l'endommage de façon importante : en 1794, le clocher est démoli, les retables démontés.
Après le Concordat de 1801, le clocher est reconstruit et après 1815 les retables sont reconstitués.

Elle est dédiée à l'Assomption de Marie et à saint Grat d'Aoste (évêque d'Aoste au Ve siècle, et saint patron de Conflans).

Elle est surmontée d'un double clocher à bulbe atypique avec quatre cloches. La plus grande est baptisée « Bourdon de Conflans ».


La façade a été repeinte en 1981 sans suivre un modèle ancien. Elle est décorée de fresques en trompe-l'œil. 
Sur la gauche Saint Grat, sur la droite Saint Sébastien et au dessus Marie en Assomption.

L'architecture intérieure est constituée d'une nef de quatre travées, le tout voûté d'arêtes.
Les voûtes de la nef sont ornées de caissons octogonaux à motifs de rosace.



Le mobilier est constitué entre autres d'un retable monumental doré à l'or fin de 1708.
Il a été érigé par Claude-Antoine Marin de Flumet. 
Il est d'inspiration jésuite. Ses colonnes sont droites et lisses ornées de végétaux. 
Dans le tableau central, Saint Grat esquisse un signe de bénédiction. A sa droite on voit un éclair et un petit diable qui s'effondre.

Dans la partie supérieure, la Vierge en Assomption.
Deux personnages en médaillons de part et d'autres de la Vierge, sont probablement les portraits des donateurs qui ont contribué à la décoration de l'église, Philibert Rosset et son épouse.

Le tableau de saint Grat a été réalisé par le peintre Béranger.


Le mobilier est aussi constitué d'une chaire en noyer ornée des quatre évangélistes. Il est de 1718 et de la main de Jacques Clerant.





Une statue représente Marie écrasant le Diable.


Nous arrivons sur la place principale où se trouve la Maison Rouge construite à la fin du XIVe siècle. Il s’agit de la seule demeure de la cité médiévale qui est entièrement construite en briques.
Son architecture est dans le style gothique italien. 
Elle a été une résidence seigneuriale, puis elle a été occupée par les sœurs Bernardines. Elle abrite aujourd'hui le musée sur l’Histoire locale et régionale. (je proposerai prochainement un article sur les richesses de ce musée)
Il est inscrit au registre des monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1928.



La balade débouche sur un jardin clos.  Il surplombe la ville et offre un point de vue sur la ville d'Albertville et un panorama à 180°  sur le territoire.





Ce jardin abrite la Tour Sarrasine.
 Le terme « Sarrasine » ne renvoie pas aux invasions maures. Il s’agit plutôt d’une façon de donner un sens à une édification dont les origines se sont perdues au fil des siècles.
C'est une tour carrée imposante qui date du XIIe siècle, dernier vestige du château-fort que les premiers seigneurs de Conflans avaient implanté sur cet emplacement. 

Elle servait de défense et d’observation
C'est le monument le plus représentatif du Moyen Age à Conflans.

Les Bernardines, un ordre de religieuses, ont habité les lieux au XVIIe siècle.
Le château a été détruit au cours du XVIIIème siècle.

La tour est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1928.





Situé en contrebas de la cité médiévale, le château Manuel de Locatel dominant Albertville a été bâti entre 1579 et 1593 par Jean-Antoine de Locatel, originaire de Bergame (Italie). Ce château est visible depuis le jardin de la tour Sarrazine.

Jean Antoine de Locatel était un homme d'armes au service des ducs de Savoie. Le bâtiment avait plus une fonction résidentielle que défensive.

De 1742 à 1749, pendant l'occupation espagnole du Duché de Savoie, le château a été utilisé par les officiers et soldats espagnols.

Joseph-François de Manuel de Lacatel est capitaine des dragons du Roi Charles Emmanuel III. Après le conflit, il retrouve sa demeure et l'embellit.

Il fait construire une nouvelle terrasse en contrebas du parterre avec son orangerie. Le château se compose d'un corps de logis flanqué de quatre tourelles à toit en poivrière, une tour date du début XVIe siècle.

C'est une propriété privée qui ne se visite pas.
Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1928.

La cité de Conflans vaut une visite et une flânerie dans ses rues pavées, c'est un superbe lieu qui a su garder son âme médiévale.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze