jeudi 9 novembre 2023

Jour 7_Herculanum-Sorrente_ Italie_Circuit sur la Côte Amalfitaine_06 et 07 août_2023



La journée du 6 août 2023 est consacrée à la découverte d'Herculanum et Salerne. 
Avant de nous y rendre, nous visitons la fabrique de pâte Ducato à Amalfi Gragnano.
Après le déjeuner, dans un restaurant au milieu des vignobles au pied du Vésuve, nous revenons à Naples et prenons le train pour Sorrente en visite libre.

Le lendemain matin nous ferons une dernière visite et prendrons le téléphérique pour nous rendre au château Sant’Elmo qui surplombe Naples.

La première visite de la journée sera donc consacrée à la fabrique de pâtes Ducato.

Ce sont cinq femmes qui ont fondées l'entreprise : Chiara, Tullia, Anna, Antonella e Daniela,.
Leur défi était "de créer une fabrique de pâtes qui était différente des autres, qui combinerait le nouveau avec l’ancien, qui exalterait les traditions, qui valoriserait les occasions que la technologie offre pour donner aux visiteurs une atmosphère magique"

La fabrique de pâtes Ducato d'Amalfi Gragnano est une fabrique de pâtes spécialisée dans la production artisanale de pâtes de Gragnano IGP.
Elle n'utilise que des blés 100% italiens et l'eau des sources des Monti Lattari. Les Monti Lattari sont un massif montagneux qui constitue l'épine dorsale de la péninsule de Sorrente.
La fabrique n'utilise que des filières en bronze et respecte la technique de séchage lent et à basse température.
Les temps de séchage durent de 24 à 36 heures. Pour les fussili, il dure 50 heures.
Les pâtes de Ducato sont rugueuses, dans le but de bien accrocher la sauce.
Le conditionnement se fait strictement à la main.

La fabrique de pâtes Ducato D’Amalfi Gragnano a reçu le «Premio Innovazione SMAU 2019» pour les résultats significatifs obtenus dans l’Open Innovation.

Nous débutons la visite par l'unité de fabrication.





La visite continue par un riche et plaisant documentaire en 3D.

Une exposition photos également très enrichissante complète le documentaire en nous montrant la vie au XXe siècle à Gragnano, où toute l'activité économique tournait autour des pâtes.










Le passage au magasin marque la fin de la visite.






En guise d'au revoir, une pensée de Federico Fellini, le célèbre cinéaste italien :
"La vie est une combinaison de pâtes et de magie".

Après cette visite appétissante, nous partons pour Herculanum.

Selon la légende, Herculanum aurait été fondée par le demi-dieu Hercule. Elle a été dominée par les étrusques vers 600-525 avant notre ère, puis par les Samnites (originaires de Capoue et Caserte), au 5e/4e siècle avant notre ère.

Herculanum a bénéficié du statut de municipe en 89 avant notre ère sous l’autorité de Rome. Elle a sa propre législation (Le statut de municipe confère la citoyenneté romaine, mais souvent sous une forme réduite).

Au moment de l'éruption, Herculanum était une petite ville balnéaire romaine d'environ 4000 habitants qui vivaient de pêche, d’agriculture et d’artisanat. C'était aussi une ville de villégiature pour les riches romains qui y possédaient de belles villas.
Dans la nuit du 24 au 25 octobre 79, le Vésuve à enseveli Herculanum qui a été recouvert par 20 mètres de lave et de boue contrairement à Pompei qui a été recouvert de cendres et de lapillis qui incendièrent la ville.

Grâce à cette boue, la ville a été bien conservée et on peut aujourd'hui voir à Herculanum de belles demeures, des mosaïques et des fresques luxueuses, mais aussi des squelettes dans la position où l'éruption les a surpris.

La cité antique a été découverte en 1709 lors de la construction d’un puits.

Herculanum se trouve dans un trou archéologique de plus de 20 mètres de profondeur et seulement 1/3 a pu être dégagé car le site est recouvert par ville actuelle d’Ercolano. La majorité des monuments publics et religieux sont recouverts par la ville moderne.





La visite commence par la zone portuaire (en contrebas) où un bateau et 300 squelettes humains ont été retrouvés (cette zone est ouverte au public le week-end uniquement).



Les abris entreposant les bateaux où de nombreux squelettes ont été découverts



Nous visitons le pavillon du bateau d’Herculanum, le seul trouvé sous la lave dans l’ancien port de la ville.

Selon la reconstitution historique, ce navire était le seul sur la côte à ne pas avoir mis les voiles ce jour-là, les autres avaient probablement été utilisés pour fuir.


Nous pénétrons dans le site et visitons les lieux les plus emblématiques de la ville antique.

Nous découvrons le jardin de la « Casa dell’Albergo » près d'une entrée de la ville.
La « Maison de l'Auberge » est l’une des plus vastes demeures patriciennes d’Herculanum, mais aussi l'une des plus dévastées par l'éruption.
Du fait de ses dimensions, de sa situation près d'une entrée de la ville et de la présence d'une installation thermale, elle a été à tort identifiée à une auberge, mais il s'agit bien d'une demeure privée. Construite au temps d'Auguste, elle disposait d'une grande terrasse entourée de colonnes face à la mer. Des arbres fruitiers ont été replantés dans le jardin.




L’édifice public nommé Sacellum des Augustales (ou Maison des ministres du culte d'Auguste), avec ses magnifiques fresques à la gloire d’Hercule, est l’un des monuments les mieux conservés d'Herculanum.
Ce bâtiment avait une fonction religieuse. Les Liberti (esclaves affranchis) avaient pour principale activité l'adoration de l'empereur Auguste dans cette vaste salle magnifiquement décoré sur le thème de la mythologie.
Elle mesure 13,50m sur 15,70m. Le toit est soutenu par quatre colonnes.

Des peintures reproduisent Neptune avec Amynomé et Amphitrite ainsi qu'Hercule (héros de la ville) avec Junon et Minerve.
Dans la mythologie grecque, Amymoné dont le nom signifie "irréprochable" est l'une de cinquante filles de Danaos et de Europe, Amphitrite est une Néréide, fille de Nérée et de Doris et épouse de Poséidon.












Le "thermopolium" est un lieu qui permettait aux Romains de se restaurer rapidement. On peut y voir des "dolia" c'est à dire de grandes jarres en terre cuite encastrées dans un comptoir de pierre recouvert d’un dallage de marbre.


L'entrée et l'atrium de cette maison sont pavés d'une belle mosaïque. La maison doit son nom aux mosaïques à damiers noirs et blancs.

On remarque la déformation causée par la chaleur des flots de matières éruptives mélangées à la boue.

L’atrium est la pièce principale de la maison. On y accueille les visiteurs. L’atrium est généralement richement décoré de mosaïques au sol, de plaques de marbre et de fresques sur les murs. On y trouve aussi l’autel des Lares, les dieux protecteurs du foyer.









Cette boutique a été utilisée pour le dépôt de nombreux fragments de marbre trouvés lors des fouilles et soigneusement empilés ici.

Le pilastre à gauche de la porte d'entrée montre l'enseigne peinte avec quatre pichets de liquide de différentes couleurs. Ce sont les boissons vendues ici avec la liste de leurs prix.
En haut se trouvait une figure peinte et le panneau du bas porte une inscription peinte en rouge indiquant NOLA, qui est l'annonce d'un prochain spectacle de gladiateurs. Ces deux portes, menant à des pièces de magasins/bars, auraient fait partie à l'origine de la Casa del Salone nero.
La fresque murale date du Ier siècle.








La maison de l'Hermès de bronze est appelé ainsi en raison de la découverte, à l'intérieur, d'un hermès en bronze représentant un homme.
Construite à l'époque samnite, elle a été explorée pour la première fois au XVIIIe siècle et a été mise à jour au début du XXe siècle.
Après avoir passé l'entrée, on entre dans l'atrium qui comporte un impluvium central.
Les murs sont décorés de fresques avec des panneaux rouges et noirs encadrés par une bordure rouge.
Depuis cette pièce, où a été retrouvé l'hermès en bronze, partent diverses pièces qui donnent sur l'atrium.









Chaque cité possédait un ou plusieurs thermes.
A Herculanum, deux thermes voisinaient : les thermes urbains, c’est-à-dire installés dans la ville et les thermes suburbains. 
Les thermes centraux que nous visitons ont été localisés pour la première fois en 1873 mais ne seront complètement fouillés qu’en 1931.
Il datent du Ier siècle avant notre ère et sont recouverts de mosaïques.
Ils comprenaient une section masculine et une section féminine.

Les espaces destinés aux hommes sont composés :
- d’un apodytérium : c'est la pièce la plus richement décorée car c'est le passage obligé, la première étape du parcours de l'utilisateur dans le circuit thermal. 
C'est un vestiaire disposant de nombreuses niches dans les murs, où l'on déposait ses effets personnels. Cette pièce était gardée par des esclaves.
le tepidarium et le caldarium, qui était successivement les bains tièdes et les bains chauds.
- et enfin d'un frigidarium (bain froid) qui a un accès direct à la palestre, salle de gymnastique réservée uniquement aux hommes.

Les espaces destinés aux femmes sont plus petits que ceux des hommes mais mieux conservés. Une salle d’attente avec des banquettes précède l’apodytérium dans lequel se trouve au sol une mosaïque en tesselles noires et blanches du Dieu Triton. 
Vient ensuite le tepidarium qui est pavé de mosaïques, et on termine par le caldarium.






















La boutique de la maison de Neptune et d’Amphitrite est une grande boutique pour la vente du vin, avec ses étagères en bois, ses amphores et jarres de stockage ainsi que le comptoir et la mezzanine.
L'intérieur de la maison est somptueux. Les parois de la cour sont décorés.
Le nymphée (bassin recevant une source considérée à l'origine comme sacrée et qui devient par la suite une fontaine publique) est décoré de mosaïques avec des scènes avec des chiens et des cerfs. Le faîte est surmonté par une tête de silène et des masques de théâtre.








La maison des Cerfs est sûrement l'une des demeures les plus riches de la ville.
Aujourd’hui on admire encore quelques éléments de son joli mobilier ainsi que certaines pièces aux pans de murs presque entièrement peints.
Ce bâtiment se situe entre l'époque de Claude et celle de Néron.
Elle est partagé en deux zones. Une réservée à la vie quotidienne et l'autre à la reception.
Les deux zones communiquent entre elles par un cryptoportique. A l'intérieur de cette maison il a été trouvé des sculptures dont deux se ressemblent, il s'agit d'un cerf attaqué par des chiens,
On a également trouvé un satyre et un Hercule ivre. Les originaux sont au Musée Archéologique de Naples.














Les fouilles sont loin d’être terminées, mais elles sont  actuellement suspendues en raison de la dégradation de tout ce qui a été dégagé et notamment les mosaïques, les peintures, les boiseries. La préservation de ce qui a été mis au jour est devenue cruciale.

Depuis 1997, le site est classé par l’ Unesco, avec les ruines de Pompéi et d’Oplontis. Depuis 2001, le projet de conservation d’Herculanum associe la surintendance italienne et le Packard Humanities Institute, une fondation philanthropique américaine, dont l’objectif est aussi bien la conservation que les recherches scientifiques.

Situé à une centaine de mètres de l’entrée du site, le musée archéologique  est un excellent complément à la visite des ruines. Ce musée interactif propose différentes reconstitutions de la ville et de la vie sous l’antiquité et présente des objets découverts sur le site.

Quelques pièces exposées :
















Après un déjeuner au pied du Vésuve nous prenons le train pour nous rendre à Salerne en visite libre.


Sorrente est une ville côtière face à la baie de Naples sur la péninsule de Sorrente. 
Elle est perchée sur les falaises qui séparent la ville de ses marinas très fréquentées.
La vue panoramique sur la baie et la Piazza Tasso est magnifique.

Le nom dériverait du mot latin Surrentum, qui lui-même viendrait de surreo, c’est-à-dire converge, ceci faisant référence aux différents cours d’eau qui convergent à cet endroit après être descendus des hauteurs, et selon une autre hypothèse plus fantaisiste, Sorrente serait lié aux sirènes légendaires peuplant ces lieux, celles qui avaient tenté d’ensorceler Ulysse.

Sorrente a donné son nom à la péninsule de Sorrente (penisola sorrentina) La péninsule est souvent surnommée « golfe des sirènes » ou encore « jardin des délices », en raison des nombreux récits relatant des rencontres avec les sirènes ; mi-femme, mi- poisson.

A quelques centaine de mètres de la gare nous arrivons sur la Piazza Tasso, principale place de Sorrente et très animée. Elle a été construite en 1866.

C'est la place incontournable de la ville pour ses nombreux cafés et restaurants.

Le Tasse, la plus importante place de la ville, dédiée au poète italien Torquato Tasso.
Torquato Tasso, connu en français sous l'appellation Le Tasse est un poète italien, né le 11 mars 1544 à Sorrente et mort le 25 avril 1595 à Rome.
Il est connu pour son épopée, La Gerusalemme liberata (La Jérusalem délivrée ou Jérusalem libérée), poème épique écrit en 1580 où il dépeint, à la manière des romans de chevalerie, les combats qui opposèrent les chrétiens aux musulmans à la fin de la Première croisade, au cours du siège de Jérusalem.
Souffrant depuis ses 30 ans de maladie mentale, il est mort alors que le pape allait le couronner « roi des poètes ».

Tout près de la Piazza Tasso, se trouve la Vallée des Moulins (Il Vallone dei Mulini), c'est un lieu pittoresque qui vaut le détour. 
Depuis le pont découvrons en contre-bas, dans un ravin, les ruines d’un ancien moulin recouvert de friches.
 Il fonctionnait encore jusqu'au milieu du XXème siècle et a été abandonné dans les années 40. 


Le centre historique de Salerne est principalement piéton, avec des boutiques, des bars, des restaurants et des échoppes artisanales. Il y en a pour tous ls goûts.










En se promenant dans le centre historique, située à 5 minutes à pied de la Piazza Tasso, se trouve  l’église et me cloître  Saint-François d'Assise. 
L'église est beaucoup plus sobre que certaines autres églises de la ville mais néanmoins chargée d’Histoire.
Ce sont les plus anciens monuments de Sorrente.

De l’extérieur, la première impression de l'église Saint François est celle d’un bâtiment moderne, mais en réalité l’église a des origines très anciennes.

Selon la légende, elle aurait été construite sur un oratoire fondé par Sant’Antonino, mais les premières informations historiques documentées le font remonter à la création de l’ordre franciscain en 1300.

L'église a eu son heure de gloire au milieu du XVe siècle, quand le roi Ferdinand Ier et Isabelle d’Aragon, souverains du royaume de Naples, accordent aux frères de Saint François la possibilité d’utiliser les eaux des citernes royales et leur font un don mensuel de 6 ducats.

L’église et le monastère ont été gravement endommagés par le tremblement de terre du 5 juin 1688. Ils ont été été partiellement restaurés au début du 18e siècle.

Les moines franciscains doivent quitter le monastère en1865, suite aux ordres du roi Joachim Murat. Ils viennent s'y réinstaller en 1931.
Nous avons apprécié la qualité de ses fresques, de ses peintures et de ses statues.








Attenant à l'église se trouve le magnifique cloître Saint François, qui a été restauré au début du XXe siècle et est aujourd'hui utilisé pour des concerts classiques et autres évènements culturels de la ville.

Il mélange un style du 14ème siècle avec d’autres périodes plus tardives et il incorpore des vestiges de temples païens et des matériaux provenant d’autres établissements anciens.

Les colonnes des arcs sont toutes différentes en hauteur et en décoration. 
C'est un magnifique coin de verdure et de fraîcheur.














Tout près se trouve un promontoire où nous surplombons le golfe (ou la baie) de Salerne et le port.
La vue est magnifique et le regard porte jusqu'à l'ile de Capri.





Pour la dernière matinée à Naples, nous prenons le téléphérique qui nous mène au château Sant'Elmo.

Pour nous y rendre, nous longeons le port de plaisance et ses maisons décrépites.








Le château Sant’Elmo est un château médiéval et un musée situé sur la colline du Vomero. Il est occupé aujourd'hui par un musée.

Nous ne visiterons pas le musée mais faisons une petite balade qui nous mène au sommet. De là nous bénéficions d'une magnifique vue sur Naples, la mer et le Vésuve.












Le voyage est terminé. Lors du dernier repas, le personnel de cuisine et les serveurs nous ont offert un succulent gâteau d'au revoir.



Texte de Paulette Gleyze

Photos de Anne, Paulette, Gérard Gleyze