samedi 15 octobre 2011

La Crète


Juillet 2008, nous embarquons de St Exupéry à Lyon pour une semaine de vacances en Crète

La Crète est une grande île d'une variété étonnante.

Elle combine des montagnes enneigées, des collines couvertes d'oliviers et plus de 1000 kilomètres de littoral varié.
Elle offre également un mélange de centres touristiques développés, de petits villages de pêcheurs, de hameaux perdus et de villes telles que La Canée (Chania) et Héraklion qui ont été habitées pendant presque 8000 ans.
La Crète a été une île stratégique pour beaucoup de peuples et les Crétois n’ont réussi à se rattacher à la Grèce que tardivement vers 1913. Avant, elle a été byzantine du IVe au XI siècle, vénitienne ensuite, jusqu’au XVIIe puis ottomane.
Tous ces envahisseurs laissèrent leur mode architectural … les monastères et églises sont plutôt de style byzantin, les ports de style vénitien, les mosquées de style ottoman et les maisons sont de style vénitien et remises à la mode ottomane.

Nous découvrons notre hôtel, "le Pénisula Hotel"

Avec ses salons

ses salles à manger

avec vue sur la mer

sa piscine et ses baigneurs

Tout proche de l'hôtel un berger et ses moutons

et des champs de melons

Nous avons fait une excursion à la Canée (Hania), c'est la deuxième ville de Crète après la capitale.
Elle est beaucoup plus pittoresque qu'Heraklion avec un centre historique très bien conservé.
La fondation de la ville date de l'époque Minoenne avec le palais de Kydonia dont certaines tablettes retrouvées à Cnossos évoquent déjà l'existence.

Les traces des passages successifs des Byzantins, Vénitiens et Ottomans sont visibles dans toute la ville.

Les différentes architectures présentes à la Canée donnent à la ville tout son charme, la ville est partagée entre Orient et Occident.
Des maisons de style vénitien longent les étroites ruelles du centre historique calé contre les anciens remparts, quelques minarets dépassent des toits colorés des habitations contribuant ainsi à cette atmosphère à la fois typique et orientale.

Le vieux port : Entièrement restauré, il est un témoignage vivant de l'occupation des Turcs. Nous pouvons voir des minarets et autres bâtiments traditionnels turcs.
Mais aussi le passage des Vénitiens

Le marché couvert du centre ville : Construit en 1911, il est ouvert presque tous les jours jusqu'au début de soirée, c'est un lieu idéal pour découvrir les secrets de la cuisine crétoise, miel, aromates, huile d'olive etc...

Une halte au nouveau port

Nous visitons le monastère orthodoxe d'arkadi :

Dès le XVIe siècle, le monastère a été un lieu de science et d'art, possédant une école et une bibliothèque riche de nombreux livres anciens. Entouré d'épaisses et hautes murailles et situé sur un plateau difficilement accessible, le monastère est une véritable forteresse.
Arkadi a été un centre actif et un des hauts lieux de la résistance contre l'occupation ottomane, ce qui a fait sa célébrité. Pendant la révolte crétoise de 1866, 943 Grecs y trouvèrent refuge : des résistants, et une majorité de femmes et d'enfants. Après trois jours de combat, et sur les ordres du supérieur du monastère, l'higoumène Gabriel, les Crétois firent sauter les barils de poudre, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre. Le monastère est devenu aujourd'hui un sanctuaire national en l'honneur de la résistance crétoise. Le 8 novembre est désormais le jour de fêtes commémoratives à Arkadi et à Rethymnon. L'explosion na pas mis fin à l'insurrection crétoise, mais a attiré l'attention de l'Europe sur ce peuple qui se battait pour son indépendance.
façade ouest de l'entrée du monastère

L'enceinte du monastère forme un quadrilatère quasi rectangulaire. De l'extérieur, cette enceinte donne au monastère l'allure d'une forteresse qui délimite un complexe de 5 200m2.
Sur la partie interne de l'enceinte, on trouve les bâtiments comme la maison de l'higoumène, les cellules monacales, le réfectoire, les entrepôts, la poudrière et l'hospice.
l'entrée ouest vue de l'intérieur du monastère

L'accès au monastère se faisait principalement par deux portes : à l'ouest et à l'est de l'édifice.

Vues de la cour intérieure du monastère
les cellules des moines

le réfectoire


L'église est une basilique à deux nefs. L'église actuelle date du 16e siècle et est marquée par l'influence de la Renaissance, l'île étant vénitienne à cette époque. Cette influence est visible dans l'architecture, qui mélange éléments romans et baroques. Cette église à deux nefs fut détruite par les Turcs en 1866, et reconstruite, depuis.
l'église-façade baroque

les absides de l'église aux éléments romans

L'iconostase en bois de cyprès, fut érigée en 1902.

les icônes en argent

La poudrière : un peu avant l'attaque turque et avant que ceux-ci puissent facilement percer les parois de la pièce et ne fassent exploser le monastère, les munitions furent déplacer dans le cellier.

l'entrée de la poudrière

La poudrière est un bâtiment de forme oblongue et voûté
le cellier

Nous avons visité Cnossos ou Knossos , qui était probablement la capitale de la Crète lors de la période minoenne. La cité abriterait le palais du roi Minos, le plus important des palais minoens et sans doute le plus connu des sites crétois depuis sa découverte en 1878.
reconstitution du palais

La légende du Minotaure nous vient de deux écrivains de la Grèce Antique, Plutarque et Apollodore.

La scène se passe en Crète, où vécurent les Minoens (3e et 2e s av JC). Le nom de ce peuple vient d'un roi de Cnossos , Minos.

Minos avait négligé de sacrifier un taureau blanc à Poséidon (dieu de la mer). Celui-ci voulut se venger. Le dieu envoya à la femme de Minos, Pasiphaé, un taureau blanc auquel elle s'unit. De l'union de ce taureau blanc et de Pasiphaé naquit un monstre, mi-homme mi-taureau : le Minotaure.

Minos voulut le faire disparaître.

Il attribua la tâche à un prisonnier Dédale, qui était architecte, de construire un labyrinthe pour y enfermer ce fils illégitime.

Le Minotaure continua cependant de terroriser la population en exigeant que chaque année lui soient envoyés d'Athènes sept jeunes hommes et sept jeunes filles, dont il se nourrissait.

Thésée (fils d'Egée, roi d'Athènes) était décidé à le tuer. Alors qu'il était chargé de conduire les deux groupes de sept, le héros pénétra dans le Labyrinthe et tua le Minotaure.

Mais Thésée devait ressortir du Labyrinthe. Pour cela, il fut aidé par Ariane, fille de Minos et de Pasiphaé qui lui proposa la solution.
Thésée prit alors une bobine de fil (le "fil d'Ariane"), et la déroula tout au long de son parcours dans le Labyrinthe. Ainsi, pour sortir il n'aurait plus qu'à suivre le fil.

Une fois cette besogne accomplie, Thésée s'unit avec Phèdre (soeur d'Ariane), qui lui donnera deux fils, Acamas et Démophon.

Ariane ainsi abandonnée se suicidera, et Thésée quelques années plus tard, sera précipité d'une falaise.

Minos qui était très en colère contre Dédale le fit enfermer dans son propre Labyrinthe, avec son fils Icare. Mais Dédale élabora un stratagème pour s'évader : il fabriqua des ailes qu'ils attachèrent sur leurs épaules avec de la cire. Ils purent s'envoler et s'échapper. Mais Icare, incarnant l'homme qui veut toujours plus, voulut s'approcher du Soleil. La cire fondit, et Icare fut précipité dans la mer.

L’histoire

Les palais de Cnossos sont au nombre de deux et furent construits en 2000 av. J-C. et entre 1700 et 1500 avant Jésus Christ.
Les pièces du palais (construit sur deux étages), étaient tellement nombreuses qu’elles recouvraient une surface d’environ 22.000 m2, et leur aspect enchevêtré a, très probablement, donné naissance à la légende sur le labyrinthe.
La Crète jouissait d’une forte domination économique et politique sur l’Egée, à tel point que le palais n’avait pas besoin de murs de protection. Les choses changèrent vers 1450 av. J-C. quand le palais fut mis à feu et à sang par les Mycéniens (le palais le plus antique fut probablement détruit par un cataclysme naturel, l’éruption volcanique de Santorin, associant la Crète à une autre légende: la disparition d’Atlantide
l'emblème

L’archéologue qui mit au jour Cnossos au début des années 1900, fut l’anglais Sir Arthur Evans. Il mit au jour non seulement le palais et redressa les colonnes tombées, mais il cimenta aussi une véritable reconstruction de certaines parties.
Pour le faire il se servit de matériaux modernes tel que le ciment armé, il repeint certaines zones du palais, il reconstruit les colonnes qu’il peint en rouge.
Les objets originaux y compris tableaux sont conservés aujourd'hui dans le Musée Archéologique de Heraklion.
Le travail hardi de Evans a entrainé de nombreuses polémiques et a introduit la Crète au centre d’une diatribe archéologique qui dure depuis presque un siècle avec une succession de critiques, protestations, chœurs enthousiastes et aussi la proposition de détruire le travail de Sir Arthur, défendu par ceux qui le considèrent désormais comme étant lui-même une pièce archéologique.
les murs reconstitués

une vue de Cnossos, avec ses fresques et ses colonnes... rouges

La célèbre fresque des dauphins dans le palais de Cnossos

Pour terminer nos vacances nous entreprenons une ballade sur le chemin des crêtes.
griffon-fresque dans un salle du palais


le paysage est magnifique et nous rencontrons même des chèvres sauvages


Texte de Paulette Gleyze
 
Photos de Paulette et Gérard Gleyze