lundi 26 septembre 2022

Cimetière historique de Picpus à Paris


Le 20 août 2022 nous visitons le cimetière de Picpus de Paris.

Qui connait ce discret cimetière ?

Je n'en avais jamais entendu parlé jusqu'à ce qu'un ami m'incite à le visiter.

Il est situé au 35 rue de Picpus dans le 12e arrondissement de Paris. C'est un cimetière privé dont l'entrée est payante et c'est l'un des quatre cimetières de la Révolution Française à Paris.

Il a été inscrit au titre des monuments historiques en 1998.

A l'entrée se trouve la chapelle Notre Dame de la Paix de Picpus qui a été construite en 1841 par l'architecte Joseph-Antoine Froëlicher, à l'emplacement de la salle capitulaire du couvent des Chanoinesses de St Augustin qui y étaient installées depuis 1640.

En 1792, les quarante chanoinesses sont expulsées de leur couvent et des deux hectares de terrains attenants. Le tout est réquisitionné comme bien national et le couvent est utilisé par le citoyen Eugène Coignard, dès 1793, sous la Terreur, comme maison de santé, pour recevoir de riches détenus que l'on faisait passer pour malades, de différentes prisons de Paris. Ceci permettait à ces privilégiés d'échapper à la guillotine.

Le marquis Donatien Alphonse François de Sade et Pierre Ambroise François Choderlos de Laclos (auteur des Liaisons Dangereuses) y ont séjourné ensemble en 1794.
En 1805, les familles des personnes inhumées se sont associés et ont racheter le couvent pour y installer la congrégation des Sacrés Cœurs de jésus et Marie. La chapelle Notre Dame de la Paix de Picpus a été construite pour la congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie et pour garder la mémoire des victimes de la Terreur.


Pendant la Révolution, la loi du 22 prairial (10 juin 1794) a simplifié les procédures de mise en accusation et a supprimé toute défense. Elle a instauré à Paris une série d’exécutions massives qui a été baptisée la Grande Terreur.

Pendant cette période, en raison de la grande cadence de la guillotine, une moyenne de 30 exécutions par jour, les cimetières de Paris étaient plein. Il fallait trouver un autre lieu pour les inhumations.
Le parc de Picpus a été désigné à cette fonction. En juin 1794, une première fosse commune est creusée au fond du parc et les corps décapités y sont jetés la nuit en cachette.

Quand la première fosse a été remplie une deuxième a été creusée, puis une troisième qui a été découverte en 1929, mais qui ne contenait pas de cadavres.

Du 14 juin au 27 juillet 1794, 1 306 personnes âgées de 16 à 85 ans sont guillotinées place du Trône-Renversé, aujourd'hui place de la Nation, située à la limite du 11e et du 12e arrondissement de Paris.

Parmi les victimes, 16 carmélites de Compiègne, le poète André de Chénier, mais aussi, le Vicomte de Beauharnais (premier mari de l'Impératrice Joséphine), le Maréchal de Noailles-Mouchy, l'Abbesse Louise de Montmorency, sourde et aveugle, Charles de Sartine, maître des requêtes et sa femme, Denis Pierre Jean Papillon de la Ferté, intendant des Menus Plaisirs du Roi. On compte aussi la grand-mère, la mère et une des sœurs de d'Adrienne de Noailles, épouse du marquis de la Fayette.

Le massacre s'arrête le 27 juillet (9 Thermidor) 1794, quand Robespierre, le principal responsable de cette abomination est condamné et guillotiné à son tour.
Les fosses communes sont comblées le 11 juin 1795, et le domaine est vendu le 19 fructidor an III (3septembre 1795).
Aujourd'hui l'emplacement des fosses communes est recouvert de gravier.


Un monument donne des indications sur la fosse N° 2. Elle mesure 10 mètres de longueur, 6,30 mètres de largeur et a une profondeur de 6. Elle contient 304 personnes.


Une plaque commémorative indique que reposent 1306 personnes, 197 femmes, et 1109 hommes.
197 femmes : 7 religieuses, 16 carmélites, 51 nobles, 123 femmes du peuple.
1109 hommes : 108 gens d'église, 108 nobles, 136 gens de robe, 178 gens d'épée et 579 gens du peuple.

Le nom des victimes est gravés sur deux plaques de marbre accrochées près du chœur de la chapelle. C'est très émouvant.




Le 24 brumaire an V (14 novembre 1796) le terrain où se trouve les fosses est vendu et acheté en secret par la princesse Amélie de Hohenzollern-Sigmaringen, car le corps de son frère, le prince Frédéric III de Salm-Kyrbourg (Principauté située au Nord-Est de la France, dans les Hautes-Vosges et dont la capitale était Senones), guillotiné y repose.

En 1802, la marquise de Montagu organise et lance une souscription pour racheter l'ancien couvent et les terrains proches des fosses communes pour préserver le lieu.

Les familles des personnes guillotinés fondent le Comité de la Société de Picpus pour collecter les fonds et acheter le terrain pour y établir un cimetière près des fosses communes.

Dans ce cimetière, seul cimetière privé de Paris, les familles ont pu se faire enterrer près de leurs parents guillotinés.

En août 1926, l'ensemble devient propriété de la "Société de l'oratoire et du cimetière de Picpus" devenue "Fondation de l'Oratoire et du cimetière de Picpus"

Nous pouvons voir des noms tels que De Noailles, La Rochefoucauld, Rohan, Broglie, Saint Simon, G Le Nôtre, nom de plume de Louis Léon Théodore Gosselin, arrière petit-neveu du jardinier du roi, André le Nôtre...








Lafayette héros de la guerre d'Indépendance Américaine repose dans ce cimetière auprès de son épouse, depuis 1834. Il a été inhumé dans une terre qu'il avait ramené d'Amérique 10 ans plus tôt.

Le 4 juillet 1917, jour anniversaire de l'Indépendance des États-Unis, Charles Egbert Stanton, Colonel de l'Armée américaine et le Général Pershing se sont rendus sur la tombe de Lafayette.

Pour honorer sa mémoire, Stanton a prononcé un discours qu'il a conclu avec la célèbre formule "Lafayette nous voilà!".

Chaque année, le 4 juillet, des représentants de l'Ambassade des États-Unis, se rendent sur sa tombe sur laquelle flotte en permanence le drapeau américain, pour honorer sa mémoire.

Durant la 2e guerre mondiale, ce drapeau a été le seul drapeau américain déployé dans Paris occupé.



Les livres d'école nous ont appris que la Terreur avait pris fin le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) avec la chute de Robespierre et de ses partisans, mais aujourd’hui les historiens sont plus nuancés et rappellent que seule la loi du 22 prairial a été abolie dans les jours qui suivent le 9 thermidor mais que le tribunal révolutionnaire n'a pas été supprimé et que les exécutions ont continué.

Triste période !


Texte : Paulette Gleyze

Photos : Anne, Paulette et Gérard Gleyze






















































































































mardi 20 septembre 2022

Voyage en Norvège_jour 9_le canal et les écluses du telemark_visite de l'église en bois debout de Heddal à Notodden_aventure en train à 340m en dessous du sol pour visiter une mine d'argent_retour à Oslo



Nous sommes le 22 juillet 2022.

Ce matin nous partons à 8h30, de l'hôtel l'hôtel Straand 3* dans la région du Télémark.


Notre première halte est au canal et écluses du telemark nous visiterons ensuite l'église d'Heddal à Notodden, considérée comme la cathédrale des églises en bois debout.

Après le déjeuner nous visiterons pendant 1h30, la mine d'argent de Kongsberg à 342m sous terre. et nous partirons en fin d'après midi pour l'hôtel Scandic Oslo Airport 4* dans la région d'Oslo.

Nous traversons la région du Telemark et nous délectons de ses magnifiques paysages. C'est une jolie route sauvage bordée de forêts et de lacs. C'est la route de Fjajeusend en direction de Lunde proche de la côte.


























Nous arrivons à Lunde. C'est là que se trouve l'écluse Vrangfoss sur le canal du Telemark.

Le canal du Telemark, est une belle voie navigable achevé en 1892. Il a été creusé dans la roche. On l'appelait en Norvège, la "huitième merveille".

Le canal est long de 105 km et relie les villes de Skien et Dalen grâce aux 8 écluses, Skien, Løveid, Ulefoss, Eidsfoss, Vrangfoss, Lunde, Kjeldal, Hogga.


Cinq cents hommes ont travaillé pendant cinq ans, pour creuser le chemin à la dynamite à travers les rochers.

Ce canal qui relie l'Est et de l'Ouest de la Norvège a été le moyen de transport le plus important entre les parties nord et sud de la région de Telemark pour le transport des personnes, des animaux, des marchandises et du bois.

Quand le canal a été mis en eau, il y a eu des glissements de terrain sur les berges. Trois bacs en bois ont été construits pour transporter les pierres afin de construire des murs de soutien. Ces bacs ont été construits par les employés du canal.

Un bac est exposé devant l'écluse.

l'intérieur du bac

Pendant près de 200 ans, les agriculteurs et les propriétaires de scieries ont sollicité le gouvernement de faire quelque chose par rapport à leurs problèmes de transport. C'est en 1886, que le parlement a alloué les fonds nécessaires pour construire un canal depuis Ulefoss qui passe par Vrangfoss et va jusqu'à Stengen.

Le 20 septembre 1892, le canal Bandak-Norsjo est ouvert.
A Vrangfoss, cinq sas forment une dénivellation d'une hauteur de 23 m.

La construction du canal était l'un des plus grands défis de la Norvège à l'époque, tant pour les ingénieurs que pour les ouvriers. La plupart des travaux étaient faits à la main. Des blocs de pierre massifs ont été taillés et utilisés pour construire des barrages, des fortifications, un mur dans les chambres de l'écluse.
Des carrières, des scieries et des forges sont créées.
Les travaux se sont déroulés principalement en hiver.
C'était un travail dangereux et plusieurs travailleurs ont perdu la vie.

Il faut 45 minutes pour monter ou descendre les bateaux à 72 mètres.
Pendant la haute saison on peut voir deux navires fluviaux dans les écluses en même temps.
Le remplissage des sas est un vrai spectacle.























C'est l'heure de déjeuner. Le restaurant se trouve dans un lieu enchanteur.


Nous dégustons un déjeuner typiquement norvégien, des paupiettes d'élan accompagnées de légumes et bien sûr de pommes de terre et un flan aux œufs qui baigne dans son caramel.


Nous repartons en direction de Notodden.

C'est dans le village de Heddal près de Notodden dans le Telemark que se trouve la plus grande stavkirke (ou église en bois debout) de Norvège.
Elle a été construite au XIIIe siècle aux alentours de 1250 à partir de poteaux de bois pour les murs et la nef.
Elle comprend trois nefs avec une abside semi-circulaire et est entourée d'une galerie extérieure couverte. Hélas nous n'avons pas pu visiter l'intérieur. Cette description est le fait de François notre guide.
La porte est magnifiquement sculptée de motifs floraux.
Cette stavkirke est toujours utilisée en tant qu’église principale de la paroisse.












Nous quittons ce beau site pour nous rendre à la mine d'argent de Kongsberg, la mine du roi.
L'exploitation de ce gisement a commencé en 1623 et a continué jusqu'en 1958.
Il y a eu jusqu'à 4 000 travailleurs dans les années 1770. La ville de Kongsberg était la 2e ville la plus peuplée après Bergen.
Aujourd'hui, c'est une attraction importante en été.
On prend un petit train pour parcourir 2,3 km pendant 15 minutes pour atteindre la mine.
Le parcours est quasi horizontal, il y a seulement 7mètres de pente pour évacuer l'eau, mais nous sommes à 342 mètres sous la montagne.
La mine continue en profondeur jusqu'à 726 mètres, soit une profondeur totale de 1 068 mètres. La température s'élève à 6°.
Les roches sont du gneiss et des amphibolites de 1 600 millions d'années.
C'est une belle découverte qui permet de voir les conditions précaires des ouvriers qui travaillaient ici.
L'exploitation a été arrêtée faute de rentabilité.





















Après cette visite, nous repartons pour le Scandic Oslo Airport 4*pour notre dernière nuit en Norvège. pour notre dernière nuit en Norvège.

Demain ce sera la fin d'un beau voyage, nous quitterons le groupe avec qui nous avons passé de bons moments et partagés de beaux souvenirs.

Avec ce voyage, nous avons, pendant 10 jours parcouru la Norvège des fjords.

Nous avons découvert la belle ville d'Oslo, ville du prix Nobel, la ville de Trondheim au Nord qui recèle une cathédrale gothique médiévale de toute beauté, Bergen la ville hanséatique, Stavanger au sud charmant port, porte d’entrée pour naviguer sur le Lysefjord et voir le célèbre rocher de Preikestolen qui surplombe le fjord.

Ce circuit nous a emmené sur les plus belles routes du pays, comme la route des Trolls ou celle des Aigles et à la découverte des impressionnants Geirangerfjord et Sognefjord inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous avons fait un chemin vers les montagnes du parc du Jostedal et avons vécu une expérience unique avec les cascades, les glaciers, les montagnes plongent dans la mer et la découverte de paysages grandioses sans oublier tous les fjords qui ont façonnés le pays.



Paulette Gleyze pour le texte

Anne, Gérard et Paulette Gleyze pour les photos

The End pour la Norvège !