Ce samedi après-midi, 13 juin 2020, nous faisons une promenade familiale au parc de la Villette situé dans le 19e arrondissement de Paris, à proximité du département de Seine-Saint-Denis et limitrophe avec la commune de Pantin.
C’est le plus grand parc de la capitale (55 hectares dont 33 d'espaces verts) situé sur le site des anciens abattoirs de la Villette.
En 1858, Haussmann, Préfet de la Seine sous Napoléon III, propose au Conseil Municipal de Paris de regrouper tous les abattoirs et marchés aux bestiaux de Paris à la Villette. Les travaux sont confiés à l’architecte Louis Janvier et débutent en 1865. L’ouverture des abattoirs a lieu le 1er janvier 1867.
Ils fonctionneront jusqu‘en 1974 date à laquelle ils sont détruits.
Le site de la Villette est alors laisser en déshérence jusqu’en 1981.
En 1982, Jack Lang, ministre de la culture, annonce le lancement d’un concours international ouvert aux architectes et aux paysagistes pour la création du parc de la Villette. Il y aura 805 inscriptions en provenance de 41 pays; 472 projets seront retenus.
En 1983, c’est Bernard Tschumi, architecte français d'origine suisse, qui sera désigné maître d’œuvre général du Parc
Christian de Portzamparc, architecte, est choisi quant à lui, comme maître d’œuvre de la Cité de la Musique en 1995.
Le parc a été inauguré le 12 octobre 1987 en présence du Président de la République, François Mitterrand.
A l'entrée du parc, la Grande halle de 18 000 m2, fleuron de l’architecture de fer et de verre du XIXème siècle, se subdivise en 3 espaces :
La Nef (9 610 m²)
L’espace Charlie Parker (3 920 m²) pour les conventions, salons et événements
et en sous-sol, l’auditorium Boris Vian.
La Philharmonie, consacré à la musique symphonique, est située dans la partie sud-est du parc de la Villette, face à la Grande Halle de la Villette et à côté de la Cité de la musique. Elle a été inaugurée le 14 janvier 2015.
C'est le début du déconfinement et il fait un beau soleil, les parisiens profitent des espaces verts de ce joli parc au bord de l'Ourcq.
Le canal de l’Ourcq commence à Mareuil-sur-Ourcq pour rejoindre le bassin de la Villette.
L'Ourcq est canalisée et rendu navigable. Il fait partie du réseau des canaux parisiens, et est long de 130 km. Sa construction débute en 1802 et s'achève en 1825, il comporte cinq écluses.
À l'origine, l’objectif premier du canal était d'alimenté Paris en eau potable ; aujourd'hui, son utilisation est réservée au nettoyage de la voirie parisienne et aussi à alimenter la cascade du parc des Buttes Chaumont.
Depuis les bords du canal on peut voir la très belle Géode, bâtiment sphérique,
construite par les architectes Adrien Fainsilber et Gérard Chamayou et inauguré en 1985 par le président de la république. C'est une salle de cinéma et une société de distribution de film, adhérent au Syndicat des distributeurs indépendants.
Nous quittons ce beau parc et flânons dans les rues du 19e à la découverte des street art.
Les abords du bassin de la Villette et du canal de l'Ourcq, font partie des incontournables quartiers où nous pouvons voir du street art, original coloré...magnifique.
Pour voir les quartiers suivez le lien :
Le lendemain matin nous continuons notre découverte du 19e arrondissement avec le quartier de Mouzaïa.
Le quartier de la Mouzaïa est un endroit secret et bucolique du 19e arrondissement.
Il est composé de centaines de belles maisons pleines de charme avec des jardins fleuris, le long de passages étroits de 3 mètres de large appelées villa.
Elles sont construites en briques apparentes mais aujourd’hui souvent recouvertes d’enduit.
Les ruelles ou villas sont pavées et bordées de rosiers, chèvrefeuilles, clématites, lilas…
Toutes ces maisons donnent sur la rue de la Mouzaïa, véritable colonne vertébrale du quartier qui est établi sur le gisement de gypse de la butte de Beauregard dite carrière d’Amérique.
Cette carrière a été exploitée à partir du Moyen Âge jusqu’aux années 1860.
Elle s’étendait sur 25 hectares, surface bien supérieure à celle du quartier actuel.
Aujourd’hui, Mouzaïa est préservé, il n’est pas possible d’y construire des bâtiments.
Non loin de là, rue de Crimée, près des Buttes Chaumont, au bout d’une étroite allée protégée par un îlot de verdure, se trouve un des trésors cachés de Paris, l’église Russe Orthodoxe Saint-Serge de Radonège.
C’était à l’origine, une église Luthérienne Allemande du 19e siècle et laissée à l’abandon depuis 1918.
Elle a été mise en vente aux enchères par le gouvernement Français et le 18 juillet 1924, jour de la fête de Saint Serge de Radonège, et acquise par l’Eglise orthodoxe. Elle est consacrée le 1er Mars 1925.
Nous ne pouvons pas la visiter, car nous arrivons à l’heure de l’office.
L'extérieur comporte un porche ouvragé en bois coloré.
L'intérieur a été décoré par le peintre russe Dimitri Semionovitch Stelletsky dans le style néo-gothique russe.
L'église possède une bibliothèque dotée de plus de 35 000 livres russes, français, grecs, serbes, allemands et anglais.
Nous terminons notre visite par le parc des Buttes Chaumont.
Le Baron Haussmann dans ses Mémoires disait :
"Le nom des Buttes-Chaumont viendrait, suivant les étymologistes, de la contraction de deux mots significatifs : « Chauve-Mont. » Il aurait été donné, disent-ils, à ces hauteurs, parce que le sol et le sous-sol, uniquement composés de glaise, de marne compacte et de gypse, se refusaient absolument à toute végétation. »
Avec une superficie de 24,73 hectares, le parc des Buttes Chaumont est le cinquième plus grand espace vert de Paris, après le bois de Vincennes, le bois de Boulogne, le parc de la Villette et le jardin des Tuileries.
Il a été créé par l'ingénieur Adolphe Alphand à la demande du Baron Haussmann, sur les carrières de gypse et inauguré en 1867 pendant les dernières années du règne de Napoléon III.
Il imite un paysage de montagne : rochers, falaises, chute d'eau de 30m,, grotte, alpages, dominant un lac de 1,5ha qui est surplombé par le temple de la Sibylle.
Pour alimenter le lac, les ruisseaux et les cascades, une usine de pompage a été construite sur le bassin de la Villette.
Il est composé de 12 ha de pelouses, 6 ha de boisements, 1 ha d'enrochements et 4,5 ha réservés à la circulation.
Le parc abrite des arbres somptueux de diverses essences.
Des arbres exotiques tels le Sophora japonica près du lac, les Ginkgo biloba, les trois platanes d’Orient et un Séquoia géant.
Ce platane d'une hauteur de 20m et d'une circonférence de 5,20m a été planté en 1865.
Dans la mythologie grecque le platane est source de régénération. Son bois dur et lourd de couleur brun rosé aurait servi à construire le cheval de Troie.
Ces visites nous ont permis de découvrir un Paris insolite, paisible et insoupçonné, loin de la foule et de l'agitation.
Une véritable découverte pour notre plus grand plaisir.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze
