Du 18 septembre au 22 septembre 2025, nous avons séjourné à Aix en Provence, découvert la ville, ses monuments, ses expositions...
Aix en Provence est un commune du département des Bouches-du-Rhône, fondée en 122 av. J.-C sous le nom d'Aquae Sextiae par le consul romain Caius Sextius Calvinus, après sa victoire sur les Salyens, peuple celto ligure installé en Provence. C’était un centre important grâce à ses eaux thermales réputées pour leurs vertus curatives.
C'est une ville riche en patrimoine avec la Cathédrale Saint-Sauveur, l’Hôtel de Caumont, le Musée Granet, la maison Vendôme, ses thermes...
Le Cours Mirabeau : avenue emblématique, bordée de platanes, d’hôtels particuliers, de terrasses, et de fontaines.
Le quartier Mazarin anciens et calmes, avec de beaux bâtiments, conçu aux XVII-XVIIIe siècles.
Aix est une ville universitaire. Elle accueille des festival de musique, d’opéra, des expositions d’art...
La montagne Sainte Victoire est un symbole local, immortalisée par Paul Cézanne, qui l’a peinte plus de 80 fois.
Elle est classée site naturel et intégrée à un Grand Site de France pour protéger sa biodiversité. Son point culminant est le pic des Mouches à 1 011 m d’altitude.
Nous commençons la visite depuis l’Office du Tourisme situé 300 avenue Giuseppe Verdi, juste en face de la grande fontaine de la Rotonde qui marque l’entrée du centre-ville, et de la statue de Cezanne.
La Fontaine de la Rotonde, située à l’extrémité sud du Cours Mirabeau, est l’emblème d’Aix-en-Provence. Elle a été construite en 1860 de style néoclassique et mesure 32 mètres de diamètre.
Au sommet trois statues représentent la Justice orientée vers le Palais de Justice, l’agriculture et le Commerce orientée vers Marseille et les Beaux-Arts orienté vers Avignon. Des dauphins, lions et angelots décorent la base de la fontaine.
Face à la fontaine de la rotonde se trouve la statue de Paul Cezanne, l’enfant du pays et peintre emblématique de la Provence.
Elle rend hommage à l’artiste et à son rôle central dans la renommée internationale d’Aix.
C'est une statue en bronze de Jean-Paul Aubé qui représentant Cezanne debout, pinceau et palette à la main.
Le Cours Mirabeau et le quartier Mazarin sont particulièrement réputés pour leurs portes monumentales qui sont un élément emblématique du patrimoine architectural de la ville.
En flânant dans les ruelles du centre historique, on remarque vite qu’elles sont partout, hautes, massives, sculptées, souvent surmontées de frontons ou entourées de pierre de taille. Elles reflètent à la fois l’élégance bourgeoise de la cité et son histoire.
La plupart sont en bois massif , chêne ou noyer, parfois recouvertes d’une patine colorée ou laissées au naturel. Beaucoup datent des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, époque où Aix connaissait un grand essor architectural.
Ces portes ne sont pas seulement décoratives. Elles incarnent l’idée de seuil, de passage entre la rue et l’intimité des hôtels particuliers. Certaines sont classées ou protégées au titre des monuments historiques.
Le cours est bordé de terrasses dont certaines, historiques comme Les Deux Garçons, fréquenté par Cezanne, Zola, Picasso.
C’est le lieu où Cezanne aimait observer la vie quotidienne, en peignant parfois les passants et les cafés.
Tout le long du cours se trouvent de petites et grandes fontaines dont la fontaine Moussue surnommée la "grosse éponge verte" en raison de sa structure recouverte de mousse.
Elle est alimentée par une source thermale, maintenant l'eau à une température constante d'environ 18°C.
Construite en 1667, elle est l'une des premières fontaines du Cours Mirabeau.
Cette grande avenue relie la Rotonde au centre ancien et aux quartiers résidentiels, c'est un mélange de styles classique, baroque et néoclassique.
Au sud du Cours Mirabeau nous arrivons au quartier Mazarin, conçu au XVIIᵉ siècle comme un quartier résidentiel aristocratique. C'est un des quartiers historiques les plus élégants et prisés d’Aix-en-Provence.
L’urbanisme est typique de l’époque classique avec ses rues rectilignes, avec ses hôtels particuliers alignés, avec l'hôtel Caumont, l’église Saint Jean de Malte, la place des Quatre Dauphins, une des places les plus charmantes d’Aix, avec sa fontaine ornée de dauphins baroques.
Son nom vient de Michel Mazarin, cardinal d'Aix à partir de 1645, frère du ministre du roi Louis XIV. C’est lui qui a lancé l’aménagement de ce nouveau quartier vers 1646.
Il s’agissait d’une extension au sud de la ville, visant à accueillir la haute bourgeoisie, la noblesse locale, les parlementaires et les grands notables, dans un cadre prestigieux.
Les rues sont rectilignes et perpendiculaires ce qui était relativement moderne à l’époque.
L’Hôtel de Caumont est un magnifique hôtel particulier du XVIIIᵉ siècle situé dans le quartier Mazarin et proche du Cours Mirabeau.
Construit entre 1715 et 1742 par les architectes Robert de Cotte (architecte royal) et Georges Vallon pour François Rolland de Réauville, marquis de Cabannes.
Il est de style « entre cour et jardin » c’est-à-dire que le bâtiment se développe dans une configuration où on passe d’un espace public à une cour, puis une partie privée et un jardin.
Depuis 2015, après une restauration menée par Culturespaces, il est devenu le Caumont Centre d’Art, dédié aux expositions d’art, concerts, et rencontres culturelles.
On y trouve aussi , des salons historiques reconstitués et un jardin à la française.
Il est classé monument historique.
L’église Saint Jean de Malte est la première église entièrement gothique de Provence, édifiée au XIIIᵉ siècle entre environ 1272 et 1277, anciennement liée à l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem puis plus tard Ordre de Malte. Elle est située sur l’une des artères du Mazarin.
Elle sert de mausolée aux comtes de Provence dont ceux de Raymond Béranger V et Béatrice de Savoie. Certaines tombes ont été détruites pendant les troubles révolutionnaires.
La façade est assez austère, deux tours octogonales en façade, peu d’ouvertures côté rue. Une grande rosace d'environ 4 mètres de diamètre sur la façade apporte la lumière.
Le clocher de 67 mètres de hauteur, achevé autour de 1376 est l’un des points les plus hauts de la ville.
L’église conserve des œuvres d’art, des tableaux de Louis Finson, Michel Serre, un Christ en croix par Eugène Delacroix...
C’est une œuvre de jeunesse d’Eugène Delacroix.
Elle est une copie d’un tableau de Van Dyck dont l’original est à Bruges.
Elle a été donnée à l’église Saint Jean de Malte par l’industriel Maurice Genoyer en 1998.
À l’origine l’église était hors les murs de la ville, dans un champ, près d’une grande route. Ensuite, avec l’extension de la ville au XVIIᵉ siècle, notamment grâce au quartier Mazarin, elle a été incorporée dans l’urbanisme de la ville.
Elle est classée monument historique, inscrite en 1840.
Le prieuré jouxtant était à la fois une résidence des chevaliers hospitaliers et un hospice pour les pèlerins et les malades. Ce prieuré est devenu le musée Granet en 1838.
La place des Quatre Dauphins se trouve dans le quartier Mazarin, elle est située au croisement de la rue Cardinale, qui mène à l'église Saint Jean de Malte et de la rue du Quatre Septembre.
Au centre de la place se trouve la Fontaine des Quatre Dauphins réalisée en 1667 par le sculpteur Jean-Claude Rambot.
C'est un bassin circulaire en pierre avec un obélisque au milieu, soutenu par quatre dauphins, dont les nageoires sont sculptées en pierre.
Le sommet de l’obélisque a changé plusieurs fois, d’abord une fleur de lys, puis une croix de Malte, puis aujourd'hui une pomme de pin.
La fontaine est classée au titre des monuments historiques depuis 1905.
La place est entourée d’hôtels particuliers du XVIIᵉ siècle.
Le quartier Mazarin est toujours chic et résidentiel avec ses galeries d’art, ses antiquaires et ses hôtels particuliers.
C’est un quartier calme, raffiné, avec une forte qualité patrimoniale.
Nous poursuivons vers la cathédrale Saint-Sauveur bâtie à l’emplacement de l’ancien forum romain d’Aquae Sextiae, et selon la tradition elle reposerait sur les fondations d’un temple dédié à Apollon.
Les origines chrétiennes remontent au Ve siècle. L’édifice a subi de nombreux remaniements au cours des siècles, périodes romane, gothique, baroque.
Sur la façade, on distingue différentes phases de construction.
A droite, un portail roman du XIIᵉ siècle jouxte un mur de style romain.
À gauche, un portail gothique richement sculpté datant du XVe-XVIᵉ siècle.
Le clocher octogonal a été achevé entre 1323 et 1425.
A l'intérieur, trois nefs de styles différents, romane, gothique et baroque.
La nef romane datant de la fin du XIe siècle, présente des voûtes en berceau, des chapiteaux corinthiens et des arcs en plein cintre typiques du XIIe siècle provençal.
Cette partie de l’église, présente des voûtes soulignées d'une frise inspirée de l'Antiquité et des chapiteaux corinthiens typiques du XIIe siècle.
La nef gothique commencée à la fin du XIIIe siècle se caractérise par des voûtes à ogives, des arcs boutants, des fenêtres hautes. Elle confère à l'édifice une verticalité impressionnante.
Les travaux ont été interrompus au XIVe siècle et repris au XVe siècle, avec l'achèvement de la dernière travée et du portail royal en 1513.
La nef baroque construite entre 1694 et 1705 par les architectes Laurent et Jean Vallon se distingue par des éléments décoratifs opulents, tels que des sculptures et des dorures,
Elle se distingue par ses voûtes à caissons, ses colonnes torsadées et son décor sculpté richement orné.
Les stalles en bois sculpté et les deux grands orgues baroques, situés de part et d'autre de la nef, ajoutent à l'élégance de l'ensemble.
il y deux orgues dans l'église. Un orgue de tribune en bon état de fonctionnement et un deuxième buffet factice construit en face du premier en 1750, pour des raisons esthétiques, mais il n’a jamais été mis en état de marche.
Le buffet de l'orgue vert et or construit par Jean Esprit Isnard date de 1745, la partie instrumentale de Pierre Alexandre Ducroquet date de1855.
Cet orgue est classé monument historique.
La nef romane flanque le baptistère octogonal remonte au Ve-VIᵉ siècle.
Il est construit sur l’emplacement de l’ancien forum romain d’Aquae Sextiae.
Les colonnes qui supportent son dôme octogonal proviennent, selon la tradition, d'un temple antique.
Il est l’un des baptistères les plus anciens de France.
La cuve baptismale centrale était utilisé pour le baptême par immersion totale.
Sous le sol du baptistère se trouvent les caveaux de chanoines et d’archevêques de la cathédrale. Ces caveaux sont cachés sous les dalles.
Le Triptyque du "Buisson Ardent" dans la chapelle Saint Lazare est une très belle pièce d’art exécuté vers 1475-1476 par Nicolas Froment, peintre de l’école d’Avignon.
Il a été commandité par le Roi René d’Anjou pour le couvent des Grands Carmes à Aix, pour le maître-autel de la chapelle funéraire où ses entrailles devaient reposer.
Après la Révolution française, l’église des Carmes a été détruite et le triptyque a changé plusieurs fois de lieu de conservation pour finalement être placé à la cathédrale Saint-Sauveur.
Le panneau central du triptyque montre la Vierge à l’Enfant assise sur le buisson ardent, avec Moïse à l’avant, pieds nus, reconnaissant l’apparition dans laquelle Dieu se révèle.
Sur le volet gauche, le Roi René, agenouillé, vêtu en chanoine, entouré de saints dont Sainte-Madeleine.
Sur le volet droit, la Reine Jeanne de Laval, également agenouillée, tenant souvent un livre de prières, avec des saints protecteurs.
Quand le triptyque est fermé, on voit une Annonciation en grisaille en style trompe-l’œil, avec l’Archange Gabriel et la Vierge.
C'est une peinture à l’huile sur toile de lin, appliquée sur panneaux de bois de peuplier.
Une restauration importante a commencé en 2003 sous la responsabilité de la DRAC PACA. Elle a duré jusqu’en 2010-2011 pour stabiliser les matériaux, traiter les planches, remettre en valeur les couleurs...
Ce triptyque n’est pas visible en permanence, il suit un calendrier d’ouverture précis.
Cette belle visite d'Aix en Provence a permis de saisir l’âme d’Aix, fontaines, hôtels particuliers, patrimoine religieux, ruelles médiévales...
Demain nous visiterons l'exposition temporaire "Cezanne au Jas de Bouffan" qui se tient au Musée Granet, du 28 juin au 12 octobre 2025
et l'exposition temporaire « Niki de Saint Phalle- Le Bestiaire Magique » qui se tient à l'Hôtel de Caumont du 30 avril au 5 octobre 2025.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Anne, Paulette et Gérard Gleyze
et l'exposition temporaire « Niki de Saint Phalle- Le Bestiaire Magique » qui se tient à l'Hôtel de Caumont du 30 avril au 5 octobre 2025.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Anne, Paulette et Gérard Gleyze