mercredi 16 janvier 2019

jour 9_Philae


C'est notre 9e jour en Egypte, ce 19/02/2018 et nous continuons notre périple pour nous rendre à Philæ et ensuite à Éléphantine.
 Philæ est située au sud d'Assouan, entre l'ancien barrage d'Assouan et le haut barrage d'Assouan au sud. 
Avec la remontée des eaux provoquée par la construction des deux barrages, l'île a été engloutie dans les années 1970 à l'exception de son point culminant émergeant sous la forme d'un rocher. 

La construction du barrage a été une prouesse technique. 
Pour le construire, le président Nasser a entreprit des négociations avec les États-Unis, qui n'ont pas donné suite, considérant le régime trop fragile. Fâché de ce refus, Nasser nationalise le canal de Suez en 1956.
Nasser négocie alors la construction du barrage avec l'Union Soviétique. A l'entrée du barrage, un gigantesque monument en forme de lotus symbolise l'amitié entre l'Egypte et l'ex URSS.

Le barrage a une longueur de 3,83km, une largeur de 40m et une hauteur de 111m.
Il a fallu 162 000 millions de mètres cubes de béton et de cailloux pour le construire, ce qui représente 17 fois le volume des pyramides de Guizeh. 
Commencé en 1961; il a été inauguré en 1971. 
Il permet de régulariser le flux du Nil, d'accroître la superficie des terres cultivables et d'assurer une partie de la consommation électrique de l'Egypte. 
L'électricité produite est transportée par des méga-lignes à haute tension jusqu'au sud du Caire.
Ce barrage a entrainé la disparition du pays nubien et de son riche passé culturel.

Un ferry nous amène jusqu'à l'île ou se trouve le temple de Philae reconstruit.

Sur le débarcadère nous pouvons faire nos emplettes de toutes sortes de bibelots

Avant sa submersion, l'île avait la forme d'un oiseau. 
Sous l'impulsion de Christiane Desroches-Noblecourt et de André Malraux, les temples et monuments édifiés sur l'île aux époques pharaoniques et gréco-romaines ont été découpés en 49000 blocs numérotés, déplacés et remontés entre 1974 et 1976 sur une île 300 mètres plus au nord, l'île d'Aguilka.  
L'île d'Aguilka, a été remodelée pour lui donner la forme d’un oiseau.

Philæ était une ville antique égyptienne du premier nome de Haute-Égypte, le nome « du Pays de l'arc (ou du Pays de Nubie) » et son sanctuaire un des plus important d'Egypte et de Nubie jusqu'en 551, date à laquelle Justinien ordonne sa fermeture.

Les premiers vestiges de monuments sur l'île de Philae datent  d'Amasis de la XXVIème dynastie. 
Nectanebo Ier et Nectanebo II y font ériger le premier temple d'Isis.
Nectanebo Ier construisit également un kiosque au sud-ouest de l'île, ainsi que la porte du premier pylône.
Ptolémée II fait construire le nouveau temple d'Isis, complété ensuite par ses successeurs et les empereurs romains.
A l'origine on y vénérait Isis, la mère originelle, épouse d'Osiris.
Le temple a été ensuite fréquenté jusqu'au milieu du VIe siècle par  les Blemmyes, une tribu nubienne, puis transformé en église copte sur ordre de l'empereur Justinien. 

En déplaçant le temple, l'Unesco en a profité pour le restaurer.

Après avoir grimpé les escaliers du débarcadère,  sur la gauche se trouve les vestiges du kiosque de Nectanebo Ier  (380-362 av JC), premier roi de la XXXe et dernière dynastie dite indigène.
 Il ne reste qu'un portique composé de 32 colonnes réalisées sous Ptolémée III dont certaines portent le visage d'Isis avec de grandes oreilles.

A côté le kiosque de Trajan qui est un majestueux édifice construit par l'empereur Trajan.
 Il a inscrit ses cartouches.
Il comporte quatorze colonnes ornées de splendides chapiteaux et deux portes d'accès, une à l'ouest et l'autre à l'est.

et nous arrivons sur une grande esplanade dallée, bordée d'une double colonnade,
 qui mène au premier pylône du temple qui était flanqué de deux obélisques et de deux lions de granit.

Cette double colonnade conduit également à l’embarcadère et remplace le dromos classique bordé de sphinx.

 Les poteaux des deux longues colonnades ont de luxuriants chapiteaux floraux et végétaux tous de styles différents.




derrière les colonnades un long mur sculpté de scènes d'offrandes


Nous atteignons l'escalier qui nous mène au temple d'Isis  
Le premier pylône est monumental. 
Il a une hauteur de 18 m et une largeur de 45,5 m.
Ce sont les  derniers Ptolémées - dont le treizième, père de la grande Cléopâtre - qui  ont achevé ce premier pylône aux reliefs représentant Isis et Hathor, et Horus sur la partie droite et le
le massacre des prisonniers, le pharaon les tirant par les cheveux sur la partie gauche.
La façade du temple est orientée vers le sud : la Nubie.


Après avoir passé le 1er pylône, nous nous trouvons dans une cour qui précède le grand temple d'Isis.
Dans cette cour sur la gauche, le mammisi dédié à Horus. Un mammisi est une petite chapelle construite près d'un temple majeur qui servait aux représentations des mystères de la naissance divine.
Le terme mammisi  a été inventé par Jean-François Champollion.

Il comporte une avant-cour et deux vestibules précédant le sanctuaire.
Dans la 2e salle au fond, les reliefs racontent les différents épisodes de la naissance du dieu, de sa conception à sa présentation à Ptolémée.

 


En passant la porte, on voit à droite des messages gravés datant de l'expédition de Bonaparte en Egypte.

Suite à sa fermeture en 551, le temple est transformé par les coptes en églises jusqu’au XIIIème siècle.
Des croix coptes fleurissent sur les murs et les piliers du temple.

 Ils n'ont pas hésité à marteler les bas-reliefs antiques pour y apposer leurs symboles, des croix coptes.  
Sur la droite une table de baptême elle aussi frappée d'une croix copte.


Au bout de la cour, se dresse le deuxième pylône du temple d'Isis.
Avec ses 12 mètres de hauteur et ses 32 mètres de large, il est un tiers plus petit que le premier.
Sa façade présente des scènes de massacre dont le héros est Néos Dionysos.
Ses reliefs et ses gravures représentent le roi Ptolémée XII (80-51 av J.-C.) faisant des offrandes aux divinités du Temple.

Des colonnes et des murs-bahuts forment la façade du vestibule ou salle hypostyle du Temple.
 Dans le sanctuaire, entouré de douze chambres pour la plupart très sombres (aggravé par une panne d'électricité lors de notre visite), se dresse encore un socle de barque.

Sur les murs des différentes chambres relativement obscures nous pouvons admirez de magnifiques bas-reliefs bien conservés qui ont échappés aux martelages.
 
 
 
 
 

Un dernier regard sur l'île de Philae

 et nous reprenons notre bateau pour nous rendre à l'île Elephantine

Pour le texte : Paulette Gleyze

Pour les photos : Paulette et Gérard Gleyze

3 commentaires:

  1. quelle civilisation magnifique!!!
    et, entre nous c'est quand même mieux que FB...

    RépondreSupprimer
  2. Merci Paulette! Grâce à toi je me rend compte de l'impact de l'histoire et de l'art égyptienne sur notre civilisation!

    RépondreSupprimer
  3. Que des bons souvenirs! Merci beaucoup. Christiane

    RépondreSupprimer