jeudi 1 août 2019

Voyage en Sicile_jour 2_ Monreale


Il est 8h30, ce samedi 13 juillet 2019.
Le groupe au grand complet, nous partons de Palerme pour Monreale situé à 7km à l'ouest de Palerme, avec Gianni, notre chauffeur, au volant.

Dans ce beau village, nous allons visiter la cathédrale Santa maria la Nuova, chef d'oeuvre de l'art arabo-normand et son magnifique cloître.
Le Monte Reale (Mont Royal) était sous les normands une réserve royale de chasse.
La ville va se développer au moyen-âge lorsque le roi de Sicile, Guillaume II y lance la construction d'un monastère en 1172. La ville est située sur la pente sud-ouest du mont Caputo.

Du parking nous avons une magnifique vue sur Palerme entourée de ses montagnes, vue aussi sur la côte et sur la vallée de la Conca d'Ora avec ses oliviers, ses orangers et ses amandiers.

Pour accéder à la cathédrale nous marchons dans les rues étroites pavées et en pente de la ville, bordées discrètement de magasins et de restaurants.

Dans cette rue commerçante, nous pouvons voir un exemplaire des fameuses charrettes siciliennes magnifiquement décorées.

Le « Carretto Siciliano » (Charrette Sicilienne) est un élément symbolique de l’île.
Au XVIIIe siècle, l’idée est venue aux paysans que les charrettes de travail pouvaient être décorées au même titre que les charrettes des familles riches. Ils les peignent alors de magnifiques couleurs comme pour rivaliser avec celles des grandes familles et c'est ainsi qu'est est née la coutume de la charrette sicilienne colorée.
Elles sont décorées de sculptures ou peintures représentant des épisodes chevaleresques, des personnages de romans épiques ou religieux. Ces « carretti » sont portés en procession dans les manifestations de folklore, telles que les carnavals en Sicile.
Aujourd'hui ces charrettes ne servent que pour les fêtes mais elles sont très répandues en Sicile et c'est un honneur d'en posséder une.

Nous arrivons sur la place de la cathédrale baignée de soleil avec ses habituels marchands du temple.

Un peu d'histoire :
En 1098, le pape Urbain II accorde à Roger d’Hauteville le titre de comte de Sicile et la fonction de légat apostolique.
Les comtes normands, puis les rois à partir de Roger II en 1130 ont de ce fait, le pouvoir de fonder des monastères et des évêchés.
La première mention officielle de la cathédrale Santa Maria Nuova de Monreale remonte à 1174.

Elle a été commanditée par le Roi Guillaume II le Bon et a été construite en un temps record de 1172 à 1176.

Guillaume II de Sicile (né en 1154 à Palerme et mort le 18 novembre 1189 à Palerme) est le fils de Guillaume I le Mauvais, de la dynastie des Hauteville et de Marguerite de Navarre.
Roi de Sicile de 1166 à 1189, Guillaume II est surnommé « le Bon » en raison de sa politique de clémence et de justice envers les communes et les barons de Sicile, en opposition avec le règne de son père.

Cette cathédrale est l’un des plus beaux exemples de l’architecture arabo-normand-byzantin, résultat des trois principales cultures qui cohabitaient en Sicile à cette époque.

On trouve le style roman normand dans la structure de l'édifice

(l'art normand c'est un mélange d'art roman et d'art gothique primitif), le style arabe dans les arcades et les décorations des murs extérieurs, et le style byzantin avec les mosaïques recouvrant les murs intérieurs.

Elle fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.

La cathédrale est longue de 102 mètres, large de 40. Sa façade occidentale est encadrée par deux tours dont une n'a jamais été terminée.

Elle a subi des dommages.
En 1807 la foudre s’abat sur la tour de droite la privant définitivement de sa flèche.
En 1811, un incendie est causé par l’étourderie d’un enfant de chœur : le plafond , les orgues, le chœur sont détruits ; les colonnes soutenant les tombeaux de Guillaume Ier et Guillaume II s’effondrent, les autres monuments funéraires sont endommagés, les mosaïques souffrent de l'absence prolongée de couverture (elles seront restaurées à plusieurs reprises).

Le toit a été refait, de 1816 à 1824.
Elle est orientée de façon traditionnelle, le choeur à l'est, la façade et son portail de Bonanno Pisano à l'ouest.
la tour droite

la tour gauche

Les portes en bronze du portail ouest ont été réalisées vers 1186 par Bonanno Pisano qui est l'architecte de la tour de Pise.
Les panneaux sont sculptés de scènes bibliques entourées de motifs floraux et au bas de la porte sont sculptés des lions et des griffons.

A l'est, la tour et la façade sont décorées d'opus sectile roman.
L'opus sectile (« appareil découpé ») est réalisé avec des petites plaques de marbre ou de pierres de couleur, parfois même du verre coloré, de la nacre ou du métal, découpées et assemblées de manière à constituer un dessin géométrique ou figuratif.
Cette technique a été très utilisée dans les derniers siècles de l'Empire romain et ce jusqu'au Moyen Âge.

L'intérieur est impressionnant par ses dimensions et par la richesse de ses décors.
Il est formé de trois nefs séparées par des colonnes à chapiteaux corinthiens, soutenant des arcades en ogives.

Le bas des murs et le sol de la cathédrale sont recouverts de marbre.

les bas des murs en marbre décoré
le sol

Le plafond est en bois peint.

Le haut est entièrement couvert de mosaïques byzantines sur fond or, exécutées jusqu’à la seconde moitié du XIIIe siècle par des artistes locaux et d'autres venus de Constantinople, de Venise...

Leur superficie totale est de 6 340 m2 (10 000 m2 selon les dernières mesures prises), soit la plus vaste surface de mosaïque du bassin méditerranéen.

Le décor mêle traditions orientale et occidentale, décors byzantins et scènes de l’Ancien Testament.

Une imposante figure du Christ Pantocrator (c'est à dire un Christ en gloire) prend place dans l’abside. C’est un christ « tout puissant » et cette toute puissance est exprimée par une lumière sans ombre, par le nimbe qui entoure la tête et des symboles comme les lettres grecques : α et ω (alpha et oméga).

C’est une représentation privilégiée de l'art byzantin qui montre le Christ en buste, tenant le livre des Écritures dans la main gauche et levant la main droite dans un geste d'enseignement qui invite à la vie éternelle.

Dessous, sont représentés Marie et l'Enfant Jésus, encadrés par les archanges Gabriel et Michel, puis les apôtres et d'autres saints sur la rangée inférieure.

Ce Christ Pantocrator trône sur un magnifique autel

Le décor des nefs met en scène l’Ancien Testament, reprenant une tradition instaurée dans les premières basiliques chrétiennes de Rome, tel que Saint-Paul-hors-les-murs ou Saint-Pierre de Rome.

Dans la nef de Monreale, une partie des mosaïques représentent diverses scènes bibliques de l'ancien testament : la Genèse, la Création du monde, les épisodes qui conduisent à l'expulsion du paradis.
Des scènes représentent aussi des moments de la vie de Noé, Abraham, Isaac et la lutte de Jacob avec l'ange.

Dans le chœur et le transept sont représentées des scènes du nouveau testament, de la vie de Jésus.

D'autres mosaïques représentent des scènes de la vie des Apôtres.
Eve naissant de la côte d'Adam

nef sud

nef nord


Jusqu'à sa consécration en 1267 par l'évêque d'Albano, envoyé du pape Clément IV, ce temple sert de sépulture royale.

Dans le transept sud se trouvent le Tombeau en porphyre du roi Guillaume Ier (1131-1166) et le tombeau en marbre du roi Guillaume II (sculpté en 1575). Dans le transept nord, se trouve les tombeaux de Marguerite de Navarre (épouse de Guillaume Ier) et de leurs fils Roger et Henri.
le tombeau de Guillaume


le tombeau de Guillaume II

Nous sortons de la cathédrale et nous rendons au cloître qui est la seule partie restante du monastère bénédictin. C'est un carré de 47 mètres de coté. Ses arcades sont portées par des colonnes jumelées de décoration très variées, mêlant des symboliques chrétiennes et islamiques.

Chacun des quatre côtés du cloître est agrémenté de 26 arcades supportées par des colonnes groupées par deux, et même par quatre aux angles. Il y en a 228 au total.
Certaines sont lisses, d'autres ont des cannelures ou sculptées, d'autres encore sont décorées de mosaïques incrustées.

Sur les colonnes, des chapiteaux superbement sculptés .
Sur certains chapiteaux des scènes païennes, sur d'autres des scènes évoquant l'ancien ou le nouveau testament. Sur d'autres encore des figures nues, des scènes de la vie quotidienne, des acrobates, des scènes de chasse, de tournois, de vendanges ...
La richesse de ces chapiteaux est extraordinaire et ils sont exceptionnellement bien conservés.
Un chapiteau d'angle posé sur 4 colonnes

À l'angle sud-ouest se trouve un "petit cloître", au centre duquel une fontaine. C'est la "Fontaine du roi" voulue par Guillaume II.

Nous quittons ces lieux magnifiques et retournons à Palerme pour visiter le Palais Royal et la chapelle Palatine avant le déjeuner.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze










































































3 commentaires:

  1. Merci Paulette pour cette visite à Montréale avec sa cathédrale et son cloitRe jevisite dans mon fauteuil. ?. mon fauteuil... c'est uneau

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  2. Merci Paulette pour cette visite à Montréale avec sa cathédrale et son cloitRe jevisite dans mon fauteuil. ?. mon fauteuil... c'est uneau

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  3. C'est très beau mon neveu se trouve en ce moment en Sicile j'espère qu'il visitera ce site merci Paulette tu me fais découvrir des beaux pays bisous

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