jeudi 2 septembre 2021

Château du Haut Koeningsbourg


Le 13 août 2021, nous visitons le château de Haut Koenigsbourg, classé monument historique en 1862 pour les ruines, en 1991 pour la station de pompage et en 1993 pour les parties restituées.

C'est une forteresse alsacienne de 270m de long, perchée à près de 800m de haut, situé dans le massif des Vosges à 12 km à l'ouest de Sélestat d'où il est visible.

Le château du Haut-Kœnigsbourg est un château-fort du XIIe siècle, profondément remanié au XVe siècle et restauré avant la Première Guerre mondiale sous Guillaume II. Le château se situe sur la commune française d'Orschwiller dans le Bas-Rhin.

Le nom actuel du château, Haut-Kœnigsbourg, est le résultat de l'adaptation du nom allemand Hohkönigsburg qui se traduit par « haut-château du roi ».

Il a été pendant des siècles le témoin de conflits et de rivalités entre seigneurs, rois et empereurs.

Sa construction, en 1147 par les Hohenstaufen, sur l'éperon rocheux en grès permettait de surveiller toutes les routes du sel, du blé et du vin qui traversaient l'Alsace pour aller jusqu'en la Lorraine.

Après un passage dans les mains des chevaliers brigands, le château est récupéré au 15e siècle par les Habsbourg avant d'être abandonné après 1633.

En 1899, l'Alsace est allemande et la ville de Sélestat offre le château au Kaiser Guillaume II, grand amateur de châteaux.

Guillaume II, le troisième et dernier empereur allemand, va confier la restauration à l'architecte Bodo Ebhart, spécialiste des fortifications médiévales.

Ce dernier n'a rien laissé au hasard dans la reconstruction qui a duré 8 ans.

Les travaux commencés en 1901 sont terminés en 1908...10 ans plus tard l'Alsace et le château redeviennent français.

La construction du château sur un rocher étroit a imposé aux constructeurs, l'étagement des différentes parties.

C'est un bastion en étoile face à la plaine d'Alsace, à but défensif pour empêcher les canons d'approcher du château.
Vue sur le Haut Château et le donjon en contrebas.

Le donjon de forme carré, s'élève à 62 mètres de hauteur. Il permet de surveiller les environs grâce à sa vigie quadrangulaire. Les murs de deux mètres d'épaisseur sont percés de 12 archères.

Nous entrons par le portail d'honneur situé à l'emplacement d'une ancienne porte.

Il est gardé par un chevalier.

Au moyen âge l'apprentissage du chevalier commençait à 7 ans. L'enfant partait chez un seigneur pour de nombreuses années. Il devait apprendre à s'occuper des chevaux, nettoyer les armes et combattre.

Devenu adulte, s'il était assez riche pour posséder un cheval, une épée et une armure il pouvait être adoubé chevalier par le Seigneur à condition de lui jurer fidélité.

Au-dessus de la porte d'entrée, les armoiries qui se superposent sont celles des Hohenzollern, celles de Charles-Quint et celles de l'empereur Guillaume II qui a fait inscrire "ce château a été restauré par Guillaume II roi de Prusse et empereur des Allemands"

Le portail d'honneur passé, nous débouchons sur la cour basse entourée de communs et de locaux de service (écurie).

La cour intérieure avait une fonction résidentielle. On y trouve la copie d'une fontaine du XVe siècle (l'originale est conservée à Eguisheim), les cuisines, la forge et une maison alsacienne à colombages. Un bâtiment attenant est surmonté d'un moulin à vent.

Depuis la cour deux escaliers d'accès aux étages et desservis par des galeries en bois.

L'entrée du Haut Château est une tour ornée des armoiries des Tierstein.

Depuis la cour basse, un escalier avec de grandes marches irrégulières permettent d'accéder au logis.

Un dispositif de 5 portes défendues par des herses et des ponts-levis protège le centre du château des attaques.

La troisième porte est la plus célèbre. Il s'agit de la porte aux Lions. Elle est ornée d'un linteau roman avec 2 lions en accolade empruntés à l'écusson des Hohenstaufen.

Le pont-levis a été imaginé par Bodo Ebhardt.

Au sommet de l'escalier nous arrivons dans une cour intérieure surmontée d'une galerie en bois, ainsi qu'une citerne avec une margelle carrée et un toit surmonté d'une statue de sirène.

Les sculptures sur les colonnes de la citerne du château.

Une sculpture représente l'architecte Bodo Ebhardt architecte de la restauration.
  

 Dans la cour intérieur nous trouvons un puits, profond de 62 mètres. Il a été creusé au Moyen-Age au bord de l'éperon rocheux. Le développement de l'artillerie ayant rendu le puits vulnérable, une tour a été construite après 1569 pour le protéger.

Dans la cour intérieure, l'escalier hexagonal en hélice, néogothique, a été remonté d'après les vestiges et nous mène au logis.

Le décor en relief au centre de la porte représente les armes des Tierstein.

L'escalier permet d'accéder aux logis; chaque étage a un balcon décoré de fresques de chevaliers donnant sur la cour.

L'intérieur du château donne une vision de la vie des grands seigneurs du moyen-âge.

Par la galerie, on accède à la cuisine médiévale équipée de sa cheminée monumentale et de son évier en pierre. La longueur de la cuisine indique la largeur de l'éperon rocheux sur lequel est construit le château.

La cuisine ouvre sur le cellier.

Les appartements permettent de découvrir l'habitat de château.
Les fenêtres sont souvent équipées d'un coussiège (petite banquette qui permet aux femmes de s'installer près le la fenêtre pour avoir un maximum de lumière pour les travaux de couture.)

Les pièces nobles sont recouvertes de lambris et contiennent une cheminée ou un poêle en faïence (le kokelhof, typique de la région), des meubles, de nombreux très beaux coffres.

Nous passons par la salle des fêtes, la plus célèbre du château du Haut Koenigsbourg car elle a un but clairement politique, au détriment de la restauration historique. La salle a une hauteur plus importante que celle d'origine (la galerie indique la hauteur initiale). Au plafond, l'aigle impérial domine la salle et englobe les blasons des différentes villes de la région

Nous traversons la chambre.
Dans touts les pièces la collection du château est riche de mobiliers de différentes époques.

Un peu plus loin, la salle des trophées de chasse, tous marqués du W de l'empereur (Wilhelm pour Guillaume).

La salle d'armes abrite une importante collection d'armes anciennes et d'armures. Sont conservés des râteliers de hallebardes et d'épées.

Nous poursuivons notre visite et passons par la chapelle,

Nous débouchons dans une cour intérieure où nous profitons de la fraîcheur.

Depuis cette cour, nous montons un escalier qui arrive sur la plate forme en passant par une porte majestueuse.

Nous atteignons le grand bastion qui est construit à l'endroit du château le plus vulnérable face à la crête.
Consacré à la défense, il est composé de deux tours, d'un mur bouclier et d'une plate forme d'artillerie.

De la terrasse d'artillerie nous avons une vue superbe sur le château, la plaine d'Alsace, les Vosges et les châteaux alentours.

Quelques belles pièces d'artillerie sont exposées ici.

Nous longeons maintenant les remparts pour quitter le château.
En bordure des remparts un jardin médiéval a été reconstitué.

Cette visite d'un château du Moyen-Age rebâti au XXe siècle fut une belle découverte enrichissante.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze



2 commentaires:

  1. très intéressant reportage; quel monument!!!
    merci

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  2. j'avais visité ce château il y a une quinzaine d'années. Je suis heureuse de voir toutes ces belles photos.
    Merci vivement
    Marie JO FAURE

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