mardi 11 octobre 2022

Visite de l'exposition "Vivre le cubisme à Moly-Sabata" au musée de l'Ancien Evêché de Grenoble_Albert Gleizes


Le musée de l'Ancien Évêché de Grenoble a proposé, du 25 mai 2022 au 09 octobre 2022, l'exposition "Vivre le cubisme à Moly-Sabata" réalisée en partenariat avec la Fondation Albert Gleizes et la Résidence d'artistes de Moly Sabata (Isère).

Nous avons visité cette exposition le 04 septembre 2022.

Cet article est largement inspiré des affiches et commentaires de l'exposition.

Avec près de 170 œuvres et photographies, l'exposition nous plonge dans l'intimité et l'aventure artistique de la Communauté.

Les œuvres sont prêtées par le Centre Pompidou, le Musée d'Art Moderne de Paris et le Musée des beaux Arts de Lyon. Les photos proviennent de la Bibliothèque Kandinsky de Paris.

En 1927, Albert Gleizes (peintre) et son épouse Juliette Roche (écrivain) acquièrent une jolie maison du XVIIIe siècle, qui servait de halte aux bateliers. Elle est située, sur les bords du Rhône à Sablons en Isère, leur but est d'en faire la résidence d'une Communauté d'artistes : peintres, musiciens, potiers, tisserands, écrivains, critiques d'art, philosophes.

Ils la nomment Moly-Sabata, mot qui vient du franco-provençal qui signifie Mouille-Savate, en raison des inondations fréquentes du lieu.

L'objectif du couple est que les artistes qui viennent s'installer à Moly-Sabata partagent leur projet de vie artistique et intellectuelle, conjointement à un retour à la terre et à l'artisanat.

Il faudra plusieurs années pour que la Communauté prenne forme. Sur invitation d'Albert Gleizes, plusieurs artistes arrivent en juillet 1930, mais souvent pour de courts séjours. Le véritable essor débutera en 1931.

Cent ans plus tard, Moly-Sabata, propriété de la Fondation Albert Gleizes, accueille toujours des artistes. On ne parle plus aujourd'hui de Communauté mais de Résidence d'artistes, néanmoins les valeurs n'ont pas changé.

C'est la plus ancienne résidence d'artistes toujours en activité en France.

Albert Gleizes rencontre Juliette Roche (1884-1982) au Salon d'Automne de 1913. Elle est peintre avant-gardiste et écrivain. Son père Jules Roche est un ancien député et ministre du commerce, de l'industrie et des colonies. Pendant la 1ère guerre mondiale, elle joue de son influence pour faire démobiliser Albert Gleizes. Le couple se marie en 1915, et va s'installer à Barcelone puis à New-York.
Albert Gleizes et son épouse Juliette Roche à New-York en 1917

Vue sur le Rhône_le pont sur le Rhône reliant Serrières à Sablons_début XXe siècle

Albert Gleizes (1881-1953) entre comme apprenti à l'âge de 18 ans dans l'atelier de dessin industriel de son père, et reçoit une formation artistique.


Trois ans plus tard il peint des paysages inspirés de l'impressionnisme de Claude Monet, d'Alfred Sisley et Camille Pissaro.
Paysage au bouquet d'arbres_1903_Albert Gleizes_huile sur toile

L'Abbaye de Créteil sous la neige_1906_Albert Gleizes_huile sur toile_Collection Fondation Albert Gleizes_Paris

En 1909, sa rencontre avec le peintre cubiste Henri le Fauconnier va être déterminante dans la simplification de la forme figurative de sa peinture.

Le cubisme de A Gleizes est "la fragmentation des volumes, la mise en mouvement d'aplats géométriques, la recherche de rythme grâce à des "rotations" et des "translations" de plans très colorés qui viennent animer la surface plane".

En 1910, il expose au Salon des Indépendants, aux côtés de Henri Le Fauconnier, de Jean Metzinger, de Fernand Léger et de Robert Delaunay. Les oeuvres font scandale, mais le cubisme va révolutionner l'art au début du XXe siècle.

Il expose un portrait grandeur nature de René Arcos, son ami écrivain. La simplification de la forme prend le pas sur le figuratif.
Portrait de René Arcos_1910_Albert Gleizes_huile sur toile_coll Fondation Albert Gleizes_Paris

Il présente aussi ce tableau au Salon, avec ses premières géométrisations des formes.
L'arbre_1910_Albert Gleizes_huile sur toile

Pendant la 1ère Guerre Mondiale, A. Gleizes et sa femme séjournent à New-York. Il évolue vers un cubisme plus dynamique et coloré avec ce tableau sur le thème du cirque.
Les Clowns_1917_Albert Gleizes_huile sur carton_collection Musée d'Art Moderne de Paris

De retour en France en 1919, il tend vers la simplification de ses compositions. Il commence à appliquer des "translations" et des "rotations" de plans, c'est à dire des plans qui tournent à droite et à gauche, où il introduit la mobilité rythmique du temps. Il n'y a plus de figuration.
Écuyère_1920-1923_Albert Gleizes_huile sur toile_collection Musée d'Art Moderne de Paris

Composition à trois éléments_1923_Albert Gleizes_huile sur toile_collection Musée Municipal Paul Dini_Villefranche-sur-Saône

Le pont de Serrieres_1931 ou 1932_Albert Gleizes_gouache sur carton_collection Commune de Sablons

Albert Gleizes dans son atelier à Serrières_avril 1934_collection Centre Pompidou, bibliothèque Kandinsky_Paris

Albert Gleizes, très pieux, a une source d'inspiration religieuse. La Vierge couronnée est reconnaissable ici. L'arc en ciel symbolise l'union de la terre et du ciel.
Terre et Ciel_1935_Albert Gleizes_huile sur toile_collection Musée des Beaux-Arts de Lyon

Après la 2ème Guerre Mondiale, Albert Gleizes ne peint que de l’Abstrait. Il joue sur les fonds colorés en créant une dynamique du regard.
Composition_1945_Albert Gleizes_huile sur toile_collection Fondation Albert Gleizes_Paris

Étude dédiée à Anne Dangar_avril 1945_Albert Gleizes_gouache sur carton_collection Fondation Albert Gleizes_Paris

Ici, le peintre donne priorité à la ligne dans l'abstraction.
Composition_1951_Albert Gleizes_huile sur isorel_collection Musée des Beaux Arts_Lyon

Dans une vitrine, nous avons la chance de voir des manuscrits, des notes qui illustrent son travail de recherche, des carnets de croquis, des études de tableaux d'Albert Gleizes, et des livres qu'il a publiés.
Note avec croquis_non datées_Albert Gleizes_plume rehaussée, crayons de couleur_collection Albert Gleizes, Paris

Dans ce travail préparatoire, on voit le principe de "rotation" et "translation" de plans qui est la base de l'art d'Albert Gleizes à partir des années 1920.
Étude pour le tableau Peinture à sept éléments_vers 1934_Albert Gleizes_mine de plomb, papier, carton_collection Albert Gleizes, Paris

Carnet de croquis_vers 1946_Albert Gleizes_plume rehaussée, crayons de couleur_collection Fondation Albert Gleizes, Paris

Cet exemplaire Tradition et Cubisme de 1927, aux éditions "La cible", de la Fondation Albert Gleizes, Paris, est signé de la main de l'auteur.
Dans cet ouvrage, Albert Gleizes expose ses théories cubistes et formule sa démarche artistique. Le livre est illustré par Robert Pouyaud.


Albert Gleizes est un Pacifiste et un anticapitaliste très pieux. Il rejette la société industrielle et prône le retour à la terre, à l'agriculture et à l'artisanat.
Il partage de 1906 à 1908 la vie de "l'association fraternelle d'artistes" de l'Abbaye de Créteil, avec des écrivains, des peintres et des musiciens.

Le groupe est composé de :
au premier plan de gauche à droite : Charles Vildrac, René Arcos (poète), Albert Gleizes, Henri-Martin Barzun (poète), Alexandre Marcereau (écrivain)
Au second plan : Georges Duhamel (poète), Bertold Mahn, Jacques d'Otémar.
Le groupe de l'Abbaye de Créteil_1907_collection des Amis de Georges Duhamel

Il quitte Paris en 1926 avec sa femme et s'installe à Serrières (Ardèche) dans la maison familiale de sa femme. En 1927, il est contacté par Robert Pouyaud, peintre et disciple qui veut s'installer à la campagne.
Albert Gleizes va louer une grande maison située à Moly-Sabata à Sablons, en face de Serrières sur l'autre rive du Rhône, avec pour objectif de concrétiser son souhait ancien de créer une communauté d'artistes réunis sur son invitation, autour de sa pensée et de son œuvre.

En novembre 1927, Robert Pouyaud et Cécile, sa femme, sont les premiers à résider à Moly-Sabata. La maison nécessite de gros travaux. Les habitants de la commune, heureux de voir revivre le lieu, leur prêtent main-forte pour la restauration et leur enseignent les travaux agricoles.
François Devereaux, poète roumain, François Manevy, écrivain et sa femme rejoignent Moly-Sabata.
La Communauté est régie par la "Règle de Moly-Sabata" rédigée par Albert Gleizes et Roberte Roche. Le rôle de chaque résident est clairement défini. Juliette Roche écrit : "Dans notre entourage quelques conseillers bénévoles réclamaient une règle pour Moly. Une règle très stricte est affichée dans le vestibule. C'est de l'absence de règle qu'était morte l'abbaye de Créteil".
La règle de Moly-Sabata était affichée dans le vestibule

La règle manuscrite de Moly-Sabata, 15 octobre 1929_collection Centre Pompidou_Bibliothèque Kandinsky, Paris

Budget de Moly-Sabata depuis sa fondation en 1927_collection Centre Pompidou_Bibliothèque Kandinsky, Paris

En vous souhaitant la bienvenue, mai 1932_Albert Gleizes, document tapuscrit_collection Centre Pompidou_Bibliothèque Kandinsky, Paris

Les revenus de la communauté proviennent de l'exploitation agricole de la propriété (vergers, potager, rucher, basse-cour) et de la vente des pochoirs réalisés à partir des oeuvres d'Albert Gleizes et aux ventes des productions des artistes.
Robert Pouyaud au centre avec son épouse Cécile à gauche dans la basse-cour de Moly-Sabata vers 1927_collection Médiathèque François Mitterrand, Clamecy.

Cécile et Robert Pouyaud dans le verger de Moly-Sabata vers 1927_collection Médiathèque François Mitterrand, Clamecy.

Robert Pouyaud devant les ruches de Moly-Sabata vers 1927_collection Médiathèque François Mitterrand, Clamecy.

Geneviève de Cissey-Dalban, Lucie Deveyle et Robert Pouyaud à Moly-Sabata vers 1955_collection Médiathèque François Mitterrand, Clamecy.

Robert Pouyaud (1901-1970) est issu de l’École Nationale des Arts Décoratifs de Paris, où il a appris la sculpture.

Il s'intéresse aux théories cubistes d'Albert Gleizes. Ils se rencontrent à Paris en 1924 et Pouyaud devient un de ses premiers élèves et disciples.

"Le Baiser", œuvre de jeunesse adopte les principe de la simplification de la forme et des aplats de couleurs.
Le Baiser_vers 1922-1924_Robert Pouyaud_huile sur toile_collection Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Cette gravure réalisée avant son arrivée à Moly-Sabata montre la sensibilité de Pouyaud à la pratique du pochoir, technique de reproduction, qu'il va utiliser à Moly-Sabata pour reproduire les oeuvres d'Albert Gleizes.
Le Baiser_vers 1922-1924_Robert Pouyaud_gravure sur linoléum à l'encre rouge_collection Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Sans titre_vers 1930_Robert Pouyaud_esquisses au crayon graphite_collection Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Le portrait de Florent Schmitt_1927-1928_Robert Pouyaud_pochoir à la gouache sur papier, d'après le tableau d'Albert Gleizes peint vers 1915_collection Fondation Albert Gleizes, Paris.

Décoration pour la gare de Moscou_1927-1929_Robert Pouyaud_pochoir à la gouache sur papier, d'après le tableau d'Albert Gleizes peint en 1920_Conservé au Musée de Grenoble_collection Fondation Albert Gleizes, Paris.

Harmonie de couleurs_19935_Robert Pouyaud_Huile sur toile_Collection Musée d'Art et d'Histoire Romain Rolland, Clamecy.

En 1930, plusieurs artistes rejoignent Moly-Sabata.

Une certaine stabilité s'installe en 1931 avec l'arrivée d'Anne Dangar, de César Geoffray, musicien, avec sa femme, sa fille et la gouvernante Lucie Deveyle qui deviendra tisserande.

En 1933, arriveront Bilou le Caisne, tisserande et son mari Jacques Plasse, agriculteur et peintre.

Après-guerre, ce sera l'arrivée d'une nouvelle génération d'artistes: Geneviève de Cissey-Dalban, céramiste et Jean-Claude Libert, peintre et céramiste.

Le quotidien n'est cependant pas toujours facile, il y a de nombreuses disputes. C'est grâce à la ténacité d'Anne Dangar que l'expérience se poursuit.

Anne Dangar (1885-1951), sera la figure emblématique de Moly-Sabata. Elle est une peintre australienne devenue potière. Elle se forme à la peinture auprès de Julian Ashon, impressionniste australien, puis à l'Académie d'André Lhote, peintre cubiste. C'est Albert Gleizes qui la fascine le plus, et a été une de ses plus ferventes disciples.

Albert Gleizes lui confie, à partir de 1930, la gestion de la Communauté, elle a 45 ans. Elle succède au peintre Robert Pouyaud qui lui apprend la technique du pochoir à gouache qui permet la diffusion des œuvres d'Albert Gleizes.

Avec son caractère intransigeant, et son grand dévouement elle devient le pilier de la communauté. Elle va résider à Moly jusqu'à sa mort en 1951.
Anne Dangar entre Cécile et Robert Pouyaud à Moly-Sabata_1930_collection Art Gallery of New South Wales Archive, Sydney.

Elle va ensuite se consacrer à la poterie vernissée. Ses matières premières sont la terre locale et les couleurs naturelles. Elle va apprendre la technique du tour, ce qui lui permet de réaliser des pièces plus élaborées comme des soupières, des services à thé... avec des décors cubistes. Pour les grands plats, elle prend pour modèles des tableaux d'Albert Gleizes.
Anne Danger réalisant des pochoirs à Moly-Sabata_1931

Anne Danger en train d'alimenter le four de Moly-Sabata_août 1947

Juliette Roche, Albert Gleizes et Anne Danger dans la maison familiale de Juliette Roche à Serrières_1940



Vierge à l'enfant_1934_A Gleizes et A Dangar réalisent ensemble cette plaque murale destinée à l'abbaye de la Pierre-qui-Vire (Yonne). Jugée trop moderne elle est refusée par la communauté religieuse.

Vierge à l'enfant_non datée_plaque murale vernissée










Jusqu'en 1947, date à laquelle elle a pu s'acheter son four, Anne Dangar se rendait quotidiennement à pieds et plus tard en vélo jusqu'à la poterie des Chals à Roussillon, pour tourner ses pièces et les faire cuire.
Anne Dangar et trois potiers au travail_1945_photographie anonyme_Collection Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Paris

Anne Dangar dans un atelier de poterie qui transporte une série de bols sur une planche pour l'opération de séchage_1940_photographie anonyme_Collection Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Paris

En 1932, elle démarre une longue collaboration avec Jean-Marie Paquaud, potier à Roussillon. Sur ce plat, il représente la poterie des Chals dont il est propriétaire.
La poterie des Chals à Roussillon, non daté_Jean-Marie Paquaud_plat, terre cuite vernissée_collection particulière

Dès le début de la Communauté, les artistes créent des liens très forts avec les habitants de Serrières et Sablons.

Ils se retrouvent pour des moments conviviaux, des soirées mais aussi pour l'entraide lors des crues du Rhône.

Cette amitié se renforce avec l'action d'Anne Dangar qui, dès son arrivée en 1931, donne des cours de dessins et de peinture aux enfants du village qui l'appellent affectueusement Miss Dangar.

Une classe d'enfants recevra un prix spécial de l'Académie française en juillet 1937.
Enfants des Sablons lors d'un cours de dessin donné par Anne Dangar_vers 1935_Collection Centre Pompidou, bibliothèque Kandinsky, Paris.

Anne Dangar et trois élèves_vers 1931_Collection Centre Pompidou, bibliothèque Kandinsky, Paris.

Anne Dangar et ses élèves sur le balcon de Moly-Sabata lors d'un cours de dessin_vers 1937_Collection Centre Pompidou, bibliothèque Kandinsky, Paris.

Anne Dangar également assuré des cours sur le cubisme à Moly-Sabata destinés à des adultes et des artistes, comme à la peintre lyonnaise Marguerite Portier
Cahier de Marguerite Portier_1941 ou 1942_Collection particulière.

Il y a régulièrement des expositions de la production (dessins, poterie, broderie) des enfants.
Affiche de l'exposition Les Colonies Françaises_1945_Anne Dangar_pochoir à la gouache sur papier_collection Fondation Albert Gleizes, Paris

En 1937, Anne Dangar participe à l'Exposition Internationale de Paris et expose au pavillon Forez-Vivarais. Cette tenture a été réalisée avec les enfants de Sablons. Elle illustre le thème du Rhône qui marque l'histoire du village.
Tenture_vers 1937_Anne Dangar et les enfants de Sablons_broderie d'application_collection Fondation Albert Gleizes, Paris.





Chaque année en été, Moly-Sabata organise une grande fête. Les villageois et les enfants y collabore avec des chants, des poèmes, des danses, des représentations théâtrales.

Exposition des Ateliers Moly-Sabata_photographie anonyme (à droite Anne Dangar)

Fête d'été à Moly-Sabata en présence des habitants de Sablons et des environs_vers 1937_photographie anonyme_collection Centre Pompidou, bibliothèque Kandinsky, Paris.

Beaucoup de foyers achètent ses poteries utilitaires. Elle réalise pour l'église des objets de culte. A Serrières, la famille Schaeffer, lui demande en 1946, l'exécution du décor du nouveau cinéma et de la salle de réception de leur hôtel. Cette commande va lui permettre la construction de son propre four.
L'hôtel Schaeffer à Serrières, vers 1950(?)_carte postale_collection particulière

Le décor réalisé par Anne Dangar et Yvette Schaeffer (fille des propriétaires) pour le cinéma n'est plus visible aujourd'hui.
Décor de l'ancienne salle de cinéma de l'hôtel Schaeffer_photo Pierre David_2018


Décor de l'ancienne salle de cinéma de l'hôtel Schaeffer_photo Pierre David_2018

Le thème du décor de la salle de réception de l'hôtel est la danse.
Décor de la salle de réception de l'hôtel Schaeffer_1946_Anne Dangar_Dessin préparatoire, gouache sur papier_collection Commune de Sablons

Anne Dangar confectionne l'intégralité de la vaisselle pour l'hôtel Schaeffer.
Clochette de table de l'hôtel Schaeffer_1940_Anne Dangar_terre cuite vernissée_collection Commune de Sablons

"Carte des vins" de l'hôtel Schaeffer_1940_Anne Dangar_terre cuite vernissée_collection Commune de Sablons

D'autres artistes de cette période :

Renée Perret était une élève de Anne Dangar.

Sans titre_1941_Lucie Deveyle_gouache sur papier_Collection particulière

Plaque murale_non datée_Geneviève Dalban-de-Cissey_terre cuite vernissée_Collection particulière

Dans ces trois compositions on retrouve le principe de "rotation" et de "translation" de plans enseigné par Albert Gleizes.
Composition Gleiziste à dominante bleue _1950_Jean-Claude Libert_gouache sur papier_Collection particulière.

Composition Gleiziste à dominante rouge _1950_Jean-Claude Libert_gouache sur papier_Collection particulière.

Composition Gleiziste à dominante bleue _1950_Jean-Claude Libert_gouache sur papier_Collection particulière.

En 1949, Anne Dangar enseigne à Geneviève de Cissey-Dalban les théories cubistes d'Albert Gleizes et leur application sur la poterie. Elle restera à Moly Sabata de 1955 à 1958, date à laquelle elle part à Ampuis dans le Rhône créer sa propre poterie.
Geneviève de Cissey-Dalban (1929-2002) en train de tourner une pièce à Moly-Sabata_vers 1957_photographie anonyme_collection particulière

Bilou Le Caisne (1911-2000)_tisserande_vers 1935_photographie Pierre Jahan_collection particulière




Malgré les difficultés, la communauté perdure après le décès d'Albert Gleizes en 1953 et de Juliette Roche en 1980.
Juliette Roche lègue par testament le domaine de Moly-Sabata à une Fondation, (la Fondation Gleizes depuis 1984), dont la mission est d'assurer la diffusion des oeuvres d'Albert Gleizes et d’accueillir des artistes.

Depuis 2010, c'est près de 250 artistes qui ont été accueillis à résidence à Moly-Sabata. Outre cet accueil, un travail de médiation est fait auprès des scolaires et aussi des adultes en organisant des stages de peinture animés par des artistes. Des expositions y sont également organisées.

Cent après la création par Albert Gleizes et son épouse Juliette Roche l'expérience continue.
Albert Gleizes et son épouse Juliette Roche vers 1950


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

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