samedi 21 octobre 2017

Voyage en terres Balkaniques : l’Albanie_9e jour_ Voskopoja et Korça


Aujourd'hui nous partons pour le sud-est du pays par la route des montagne.
Nous ferons un arrêt au tumulus de Kamenica et nous continuerons jusqu'au village de Voskopoja, où nous visiterons des églises orthodoxes renfermant de magnifiques fresques.
Et nous terminerons notre journée à Korça (Korçë).

Nous partons avec le conciliabule des hirondelles sous un ciel parfaitement pur.

Nous croisons un marché aux bestiaux typique sous un sous-bois.

Triste !
Après cette halte imprévue, nous repartons pour le tumulus de Kamenica.

Le Tumulus de Kamenica est un site archéologique important situé dans le côté des collines de Kamenica, dans le côté sud de la plaine de Korçë , à 8 kilomètres de Korçë .

Nous commençons la visite du site par la visite du musée consacré à la préhistoire de l'Albanie et de la région environnante.

Des panneaux illustrent l'histoire de l'excavation.

Nous pouvons voir l'illustration de la chirurgie d'un crâne mâle, réalisée au 6ème siècle av. J.-C., qui montre les connaissances médicales avancées de la communauté qui vivaient dans la région à ce moment-là.

Le musée comprend également deux répliques de tombes avec les restes d'origine, et notamment le squelette d'une femme enceinte et de son enfant à naître datant de 3000 av. J.-C.

Le tumulus a été fortement endommagé pendant la guerre civile de 1997.
Un gros travail de restauration et de recherche a été effectué au début des années 2000 par l'Unité d'archéologie de sauvetage d'Albanie de l'Institut albanais d'archéologie.

La fin des fouilles a montré que le Tumulus de Kamenica représente le plus grand monument funéraire de ce genre par rapport à 200 tumuli excavés en Albanie et dans les pays voisins des Balkans.

La tombe centrale, qui remonte à l’âge du bronze (13ème siècle av. J.-C.), est entourée de deux grands cercles concentriques contrairement à d'autres tumuli découverts en Albanie.

Le tumulus comportait 40 tombes à l’âge du bronze tardif (1200-1050 av. J.-C.) et à 200 au début de l'âge du fer (1050-750 av. J.-C.).

Le tumulus a progressé jusqu'au 7ème siècle av. J.-C. jusqu'à ce qu'il prenne une forme elliptique.

Au cours de la campagne d'excavation des années 2000, plus de 400 tombes, 440 squelettes et 3 500 objets archéologiques ont été trouvés.

Nous partons pour Voskopoja qui se situe à 18 kilomètres de la ville de Korçë dans la région de l'Épire du Nord.
Nous mettons du temps pour y arriver car une mauvaise route serpente entre les montagnes.

Voskopoja a été un haut lieu de l’histoire économique, artistique et culturelle des Balkans.

C’était aussi un carrefour important sur l’itinéraire terrestre qui assurait la liaison entre Constantinople et Venise. Plusieurs chemins en partaient qui menaient à Berat et à Durrës (au centre de l’Albanie], à Vlorë [sur la côte sud] et à Korçë, puis à Ohrid en Macédoine.

Durant cette période, Voskopoja possédait une académie, une bibliothèque, une imprimerie, un hôpital.

Des textes du Moyen Age et de l’époque classique, du XIIe au XVIIIe siècle, décrivent ses richesses, ses beautés naturelles, ainsi que son climat vivifiant.

A Tirana, les archives nationales d’Albanie, conservent deux manuscrits grecs,ainsi que trois fragments qui proviennent de Voskopoja.

Ville florissante des Balkans aux XVIIe et XVIIIe siècles, Voskopoja possède une unité architecturale et des décors post-byzantins exceptionnels, réalisés par les meilleurs artistes de l'époque.

Elle conserve aujourd’hui encore six splendides édifices construits à partir du 15ème siècle et qui ont partiellement échappé à la volonté d’Ender Hojxa d’éradiquer toute forme de culte et de détruire tous les édifices où le culte était consacré.
Au XVIIIes la ville comportait 24 bâtiments religieux.

Aujourd’hui les édifices sont hélas dans un état de grande précarité et, dommage pour nous, pour protéger les magnifiques fresques byzantines les photos sont interdites à l’intérieur .

Parmi les bâtiments sauvegardés, nous voyons l’église de Saint-Nicolas et St Michel (Shën Kolli et Shën Mëhilli), située au centre du village. Elle est en travaux et nous ne pouvons pas la visiter. Cette église est décorée de fresques du XVIIIe et XIXe siècle.

Tout près se trouve, l'église de St Michel et St Gabriel, son cimetière et ses fresques extérieures. L'intérieur est entièrement décoré de fresques byzantines du XVIIe siècle.
La restauration de ses fresques devient impérative

Après le déjeuner, nous allons visiter l'église de saint Anastase. Elle a été construite dans les années 1721/1724 et était l’église du cimetière du village. Elle a beaucoup souffert mors du tremblement de terre de 1964. Les fresques du cloître datent de 1745. Elles sont très endommagées mais leurs beautés vous laissent imaginer la beauté de celles à l’intérieur de l’église.

Il est possible de visiter d’autres églises orthodoxes de l’époque byzantine :
L’église de Shën Mëria (Sainte-Marie), la plus ancienne et la plus grande.

L’église de Shën Premte (du Vendredi-Saint), partiellement en ruine.

Le monastère de Shën Prodhomi (Saint-Jean-Prodrome), où se trouve la tour d’un clocher construit en 1632.
l’église de Shën Ilia (Saint-Elie), mais aussi le pont Shën Premte, le pont Kovaçi (du Forgeron), qui sont des monuments classés.

Nous quittons Voskopojaqui est un véritable écrin de l'art byzantin, pour Korça.
Korça est une belle ville au sud-est du pays, non loin de la Grèce et de la Macédoine.

Elle est surnommée le « petit Paris » car elle a été placée sous administration française pendant la Guerre de 14/18, et a été une région autonome appelée la République de Koritsa. Le premier lycée français du pays, a ouvert ses portes en 1917 et reste une institution phare de la ville. De part son histoire Korça est renommée pour son attachement à la francophonie.
Les tremblements de terre de 1931 et 1960 ont détruit l'ancienne cité.

Après l'installation à notre hôtel nous partons découvrir la ville.

C'est une ville agréable où il fait bon y flâner. Elle a de larges allées bordées de maisons colorées et de tout style.
C'est une ville multiculturelle aux influences françaises et ottomanes, avec ses marchés, ses monuments, ses édifices religieux variés notamment des mosquées et des églises (datant du début byzantine et ottomane).

La mosquée Iljaz Mirahori a été construit en 1494 par Iljaz Hoxha (également connu sous le nom d'Iljaz Bey Mirahori), ancien combattant de la Conquête d'Istanbul et fondateur de Korça.
Son minaret a été démoli pendant la dictature communiste et reconstruit en 2014.
 

La tour de l'horloge ottomane de Korçë devant la mosquée a également été reconstruite.
 

l'église orthodoxe de St Georges

L'intérieur est vaste lumineux et richement décoré de fresques et de tableaux de peintures byzantines.
 

 Demain nous quittons cette charmante ville pour Tirana. La boucle de notre voyage sera bouclée.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

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