dimanche 16 décembre 2018

Le cap Frehel et le fort de la Latte


Ce 16 mai 2018 nous visitons Cap Frehel et le Fort de la Latte.

Le cap Fréhel se situe au nord de de la Bretagne entre la baie de Saint-Brieuc de la Baie de St Malo, sur la côte de la Manche, dans le département français des Côtes-d'Armor.
Il est situé sur la commune de Plévenon.
De la pointe du Grouin jusqu’à l’île de Bréhat, c'est 400 hectares de landes.
Un sentier entre bruyères et ajoncs, fait le tour du cap. Nous en empruntons un bout pour rejoindre le phare et admirer les falaises qui surplombent la mer.

Le cap Fréhel un site naturel protégé qui abrite une diversité de flore comme la salicorne, le chardon, la bruyère, l'ajonc…

Au bout du cap se trouve le vieux phare (ou tour Vauban) qui a été construit sous Louis XIV en 1701 par un des disciples de Vauban, Jean-Siméon Garangeau (1647-1741).
A cette époque on y brûlait de l'huile de poisson.

Un phare plus moderne a été construit entre 1845 et 1847, à la place de l'actuel. Il a été électrifié en 1886 et détruit par les allemands en août 1944.

Le phare actuel, reconstruit à partir de 1946, est inauguré en 1950.
Il a une hauteur de 32 mètres et sa lanterne domine la mer de 103 mètres.
Par temps clair, son feu est visible à plus de 100 kilomètres.
C'est un des 5 phares les plus puissants de France.

Les falaises de schiste et de grès rose tombent à pic dans la mer qu'elles dominent à plus de 70m.
C'est une vue absolument fantastique.

Le Rocher de la Fauconnière, est un pilier en grès en forme de tour penchée. C'est un site exceptionnel où se trouve la réserve ornithologique, deuxième réserve des Côtes d’Armor après les Sept-Îles.
Sur ce rocher nichent des centaines d’oiseaux comme le goëland argenté, le Fulmar Boréal, le Guillemot, les Cormorans huppés ou encore les pingouins torda.

Selon la légende, Gargantua serait né Plévenon, et ce rocher serait un caillou qu’il avait dans sa chaussure.

La promenade mène jusqu’au Fort de la Latte qui sert régulièrement de décor aux films de cape et d’épée : Tony Curtis et Kirk Douglas dans Les Vikings en 1957, Sophie Marceau et Lambert Wilson dans Les Chouans et en 2010 le téléfilm l’Epervier inspiré de la BD de Patrice Pellerin.
Appelé château de la Roche Goyon, c'est un château fort situé sur la pointe de la Latte, sur un cap rocheux. Il surplombe superbement la mer.
Il a été construit au 14e siècle par le seigneur de Matignon, Étienne III Gouÿon, il a été remanié au 17e, et à depuis 1892 il a été vendu à divers propriétaires privés.
En 1931 c'est Frédéric Joüon Des Longrais qui l'achète et qui entreprend de gros travaux de restauration. L'électricité n'arrivera au château qu'en 2001.
Il est classé au titre des monuments historiques depuis le 11 août 1925 et le 28 février 1934.

Sur le chemin qui nous mène au fort nous voyons un menhir qui selon la légende serait un doigt de Gargantua.

L'emplacement a été aménagé dans un but défensif afin de se protéger des attaques ennemies.
Les escarpements et contre escarpements ont été créés de part et d'autre de la pointe de la Latte.

Le fort est muni de deux châtelets, l'un s'ouvrant sur la barbacane, l'autre sur la cour du château.

Le 1er châtelet date du 14e siècle. Il a été remanié au cours des 17e et 18e siècles. Il possédaient deux tours, aujourd'hui disparues, de chaque côté du pont levis.
La herse se trouvait dans la rainure et la pierre de soubassement soutenait la porte.
Le pont-levis a été reconstitué et est en état de fonctionnement.
À l'époque de sa construction, il était protégé par une herse et une porte à double-battant.

Devant ce premier châtelet, on trouve un bélier et un pilori.

Un deuxième châtelet protège la cour. Sa passerelle est un pont dormant posé sur des piles de 6 mètres de hauteur.

Chacune des tours possède des oubliettes à savoir une sorte d'entonnoir inversé dans lequel "on oubliait" les soldats récalcitrants.
Au fond il y a une toute petite cellule, où on s'y tenait accroupi ou en chien de fusil.
Inutilisées à la fin du moyen âge, elles sont devenues des cônes de déjections dégagées dans les années 1970 par le châtelain actuel.
L'escalier à droite permet d'accéder au chemin de ronde.

Nous arrivons dans la cour qui est encadrée par le corps de garde, la chapelle construite sous Louis XIV, le donjon, et la barbacane précédée du jardin des simples.

Le corps de garde de style renaissance est en fait du XXe siècle.
Il a été rénové en 1930 et il lui a été rajouté un étage.
Le bâtiment d'origine était plus petit et pouvait contenir 20 à 40 soldats.

A côté du corps de garde se trouve la chapelle.
Une première chapelle avait été fondée en 1420 par Jean 1er Goyon Matignon mais son emplacement d'origine reste inconnu.
La chapelle actuelle dédiée à st Michel (protecteur des gens d'armes) date de 1719. Elle a été sérieusement endommagée pendant la 2e guerre mondiale.

L'autel et le retable comportent des éléments du XVIIIe (colonnes torses) et du début du XIXe (parties soutenant les colonnes).
Ils proviennent d'une chapelle de Trélat près de Dinan.
Les statues anciennes ont été acquises par le propriétaire actuel.

Le fond de la cour est clos par une barbacane, c'est à dire un mur de fortification qui au Moyen Âge protégeait un passage, une porte, ou poterne, et qui permettait à la garnison de se réunir sur l'espace du point saillant.

Devant la barbacane se trouve le jardin des simple, la bricole et des canons;

Le carré des simples est un jardin médiéval clos où l'on cultive des plantes aromatiques et médicinales. Il est divisé en espaces réguliers par des treillages en bois.

Une bricole est un engin défensif. Il fonctionne sur le principe du balancier. Cette machine était utilisée du haut des remparts pour bombarder les assaillants.
Celle que nous voyons est en bois et en métal, elle a été monté sur place en 2007 par les élèves du lycée professionnel Jean Monnet de Quintin dans les Côtes d'Armor, réalisée par la section charpente sous la direction de leurs professeurs et de Renaud Beffeyte un des experts mondiaux en ingénierie ancienne et médiévale.

Sous Louis XIV il y a eu ici jusqu'à 8 canons.
Les plus grands avaient un fût de huit mètres de long.
Au fort de la Latte nous pouvons voir des canons « moyens » qui pouvaient envoyer un boulet jusqu'à un kilomètre de distance.
Selon les archives militaires, un coup pouvait être tiré toutes les trois minutes.

La citerne d'eau, date du XIVe siècle.
D'une capacité de 20 000 Litres, avec un système de récupération des eaux pluviales grâce à des chéneaux, cette citerne devait pouvoir servir à une garnison d'une quarantaine d' hommes.
La couverture de la citerne et la porte ont été construits au XVIIe siècle par Garengeau, ingénieur de Vauban (déjà cité plus haut).
Cette porte servait de leurre pour piéger les navires ennemis qui arrivaient par la côte et qui pensaient que c’était la porte du fort.

Nous sommes au pieds du donjon qui date du XIVe siècle. Il est circulaire et muni de mâchicoulis et de plusieurs types de meurtrières :
- des arbalétrières en forme de croix pour le tir à l'arbalète,
- des archères qui sont de simples fentes très allongées pour le tir à l'arc.
- Des trous permettant de tirer à l'arquebuse (trous plus petits situés de chaque côté des meurtrières), et à la bombarde (grand trou).
Aux 4 points cardinaux sont représentés les 4 évangélistes sculptés, cette représentation s'appelle tétramorphe.

- Au sud, le lion de st Marc

- A l'ouest, l'ange de st Matthieu

- A l'est, l'aigle de st jean

- Au nord le bœuf de st Luc

A l'entrée du donjon nous pouvons voir des des ouvertures révélant la présence d'un troisième pont-levis aujourd'hui remplacé par un escalier. Un bas-relief est sculpté, il s'agit d'une sirène, emblème des Goyon-Matignon.

Le donjon possède 3 salles:
- la salle des archers au rez de chaussée, pour les tirs au Moyen-Âge


- La salle du Seigneur où se trouve une exposition sur les travaux de restauration du fort

une intéressante généalogie du château.

Dans la salle du Seigneur, il a des coussièges (bancs où le seigneur et sa famille pouvaient s’asseoir, une imposante cheminée et des latrines.

Quelques très beaux meubles et des tapisseries ornent la salle des Seigneurs.

- la salle des gardes avec une voûte à croisée d'ogive datant de 1340.

Cette salle donne accès au chemin de ronde extérieur par un escalier abrupt

Du chemin de ronde la vue est absolument magnifique

Nous voyons au loin le cap Frehel

Nous terminons notre visite par le logis du gouverneur ou gros logis. Il date du XIVe siècle. Il faut imaginer le confort du moyen âge avec une cheminée, peu d'éclairage,, de petites fenêtres et des tentures.
Ce logis est aujourd'hui privatif.

Nous quittons le fort non sans jeter un dernier regard sur ce magnifique panorama.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

4 commentaires:

  1. très très beau agréable pour les yeux et surtout tout est bien remis en valeur , je comprends le plaisir que tu as à faire tes blog
    bisous mon Amie

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  2. Merci mon amie pour ton message et tes compliments bisous

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  3. ah, qu'elle est belle la lande bretonne!!!

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  4. Je ne dirais pas que j'ai pris mon pied mais j'ai fait fort en prenant un coup de latte !!! bises

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