samedi 9 septembre 2023

Jour 3 _ Pompéi et le Vésuve_Italie_Circuit sur la Côte Amalfitaine_02 août_2023


Ce matin, 02 août 2023, ce sera une visite de Pompéi.
Le site fait 64 hectares dont environ 44 ont fait l'objet de fouilles.
Nous ne visiterons bien sûr qu'une petite partie pendant les deux heures que nous y consacrerons (c'est bien trop court).

Après le déjeuner nous partirons pour le Vésuve. Le car nous mènera à 1 000m d'altitude et nous continuerons à pieds.


Pompéi ville magnifique de l'antiquité, a été ensevelie en l'an 79 de notre ère par une énorme éruption du Vésuve.

Pompéi a été fondée au 8e siècle avant notre ère par les Osques ( peuple italique de l'Italie antique qui a occupé la partie méridionale de la péninsule. Leur nom d'Opsci vient du nom de la déesse de la fertilité Ops).

Au 6e siècle avant notre ère, Pompéi a subi une influence hellénistique par les Cumes, puissante colonie grecque.

Elle devient samnite à la fin du Ve siècle avant notre ère (peuple italique établi dans le Samnium, région montagneuse d'Italie centrale du VIIe à la fin du IIIe siècle avant notre ère.) et mène une vie prospère jusqu'au Ier siècle avant notre notre ère. Les constructions et les activités artistiques s'y développent.

En 80 avant notre ère elle tombe sous la domination de Rome et devient un lieu de séjour des riches familles romaines qui imposent leur langue et leurs coutumes.
Pompéi était une ville prospère, elle pratiquait le commerce et possédait un port. Elle comptait environ 25 000 habitants.
Les nombreuses boutiques qui ont été découvertes, la largeur des rues et les ornières creusées par les chars témoignent de l'activité qui y régnait.
Les théâtres et amphithéâtres témoignent aussi que les pompéiens aimaient les spectacles et les jeux.

En l'an 62 de notre ère un important tremblement de terre avait déjà fortement endommagé la ville, et en 79 l'éruption du Vésuve a détruit Pompéi, Herculanum et Strabiae en faisant des milliers de morts.

La date exacte de l'éruption du Vésuve a longtemps été placée le 24 août 79, car des écrits de Pline le jeune mentionnent les calendes de septembre. De nos jours, on situe l'éruption le neuvième jour avant les calendes de novembre, soit le 24 octobre. Longtemps laissée de côté, cette datation a suscité à nouveau l'intérêt des historiens en raison des indices de plus en plus nombreux qui donnent à penser que l'éruption a eu lieu en automne : des dolia (grandes amphores) semblaient contenir du vin fraîchement pressé, des braseros étaient allumés le jour de l'éruption et dans la végétation il y avait des noix. Tous ces éléments laissent à penser que c'était l'automne.

La puissance de l'éruption a provoqué la destruction de l'ancien cratère.
Une colonne de fumée et de cendre s'est élevé et a obscurci le ciel pendant trois jours.
Une pluie de cendre et de pierre ponce a envahi tout l'espace autour du volcan.
Pompéi et Herculanum ont été recouverts jusqu'aux toits de leurs maisons.
La vie s'est arrêté, les pains sont restés dans les fours, l'argent dans les caisses pendant 1600 ans.
Ce n'est qu'au printemps de 1748, sous le règne de Charles de Bourbon que commencent les fouilles officielles.
Aujourd'hui, il n'y a plus de fouilles extensives en raison de la dégradation que subissent les parties excavées. Les archéologues ciblent leurs recherches sur des points spécifiques pour approfondir l'histoire et la fonction des bâtiments.

On trouve à Pompéi presque tous les types de maisons antiques, l'arrivée des romains a contribué aux fastes de la décoration.
L'entrée du site peut se faire par trois portes : Porta Marina, Piazza Anfiteatro, Piazza Esedra.

Nous entrons par la porta Marina.

Pompéi était construite en brique et en pierre, et découpée en rectangles par des petites rues.
La vue aérienne de Pompéi prise depuis le sud, montre la via Stabiana au centre, qui traverse Pompéi du nord au sud. Au premier plan en blanc se trouvent les thermes.
photo internet

La ville était entourée de remparts et, en dehors des murs, se trouvait le cimetière.


Nous commençons la visite par la Caserne des gladiateurs (Caserma dei Gladiatori).

C'est un quadriportique situé derrière la scène de Teatro Piccolo (Un quadriportique est un terme architectural qui désigne un édifice qui se caractérise par la présence de quatre portes).
Il date du IIe siècle avant notre ère. C’est l’un des plus anciens quadriportiques d’Italie attenant au grand théâtre (que nous ne visiterons pas).

C’était une zone de détente pour les spectateurs. Le portique compte 74 colonnes doriques.

Après le du tremblement de terre de 62, il est transformé en caserne pour les gladiateurs qui allaient combattre dans l’amphithéâtre.
Dans le secteur dédié aux repas se trouve une grande cuisine avec une grande cheminée à quatre feux.
Au premier étage, a été construit un balcon en bois au niveau de l’appartement du laniste (l’entraîneur), les autres zones comprennent les chambres des gladiateurs.

Lors des fouilles, les archéologues ont découvert des armes de parade, casques, jambières, ceintures de métal et un protège épaules.

Ils ont également mis à jour 18 squelettes dont celui d’un bébé dans un panier et le squelette d’un cheval richement harnaché.







Nous longeons le "Teatro Piccolo" appelé aussi Odeion (Odéon)
A l’intérieur se tenaient des spectacles musicaux, des déclamations de poésie.
Il a été construit dans les premières années de la colonie de Sulla (vers 80 avant notre ère). Il était couvert, ce qui lui assurait une excellente acoustique.
Il avait une capacité d’environ mille places.

Il a la forme d’un demi-cercle inscrit dans un carré.
L’orchestre a un plan circulaire et un sol de dalles de marbre coloré de différentes formes. La scène était décorée en marbre et disposait d’un espace pour le rideau et de trois entrées menant aux vestiaires. La zone destinée au public avait une entrée directe de la scène.





Nous rejoignons la via Stabiana (de Srabies) qui était l’artère principale de la cité dans l'axe nord sud. Elle desservait les thermes, les théâtres... et était très commerçante.

Elle est bordée de hauts trottoirs de pierre. Les chars y ont laissés de profondes ornières.
Au travers de la rue, de grandes dalles permettaient aux piétons de traverser. Ce sont les ancêtres de passages piétons.



Le long des rues se trouvaient les boutiques



La boulangerie est presque complète : meules, comptoirs de pétrissage et four. Dans le le four, 81 pains ronds ont été retrouvés.
Des inscriptions indiquent que le pain était vendu en boutique, mais aussi par des vendeurs ambulants.




Les thermes Stabiane datent du IIe siècle avant notre ère. Ce sont les plus anciens établissements thermaux de Pompei.
Véritable lieu de vie et de sociabilité de l’Antiquité romaine, l'état de conservation de ces thermes permet de s'en faire une idée précise.

Pour les romains une bonne santé passait par une bonne alimentation, et par la fréquentation régulière du bain, par des massages et de l'exercice.
Cinq bains publics ont été mis à jour à Pompéi.

L'édifice se divise en trois parties.
Au centre, relié par l’entrée principale, on trouve le palestre ou gymnase, bordé à l’ouest par une natatio, ou piscine, et à l’est par les bains pour les hommes et ceux pour les femmes.
Au nord dans les pièces les plus anciennes des thermes on trouve des baignoires et des latrines, et derrière le portique septentrional, des bains privés.
Il y avait trois différents bains, le tepidarium ou bain tiède, le caldarium ou bain chaud, et le frigidarium ou bain froid.

Dans l’entrée et dans la palestre sont conservés des décorations raffinées en stuc polychrome (installées peu avant l’éruption de 79), avec des figures mythologiques.
Pour chauffer, le sol était soutenu par des piliers en briques, laissant un vide (hypocauste) où circulait l’air chaud produit par les fours.










Dans une salle des thermes le corps (probablement une servante aux thermes) dans la position qu'elle a trouvé dans la mort suite à l'éruption.




Le lupanar connu aussi sous le nom de Lupanare Grande (En latin, Lupa signifie prostituée) est le seul bordel de Pompéi qui a été construit à cette fin. Les autres lieux de réception à cette fonction étaient des petites pièces au dernier étage d’une boutique.

Il comporte des peintures érotiques sur ses murs.
Au rez-de-chaussée comme à l’étage, il y a cinq chambres, et une toilette.
Les lits en maçonnerie étaient recouverts de matelas.
Des peintures qui représentent différentes positions de copulation ornaient le bordel.
Les prostituées étaient des esclaves, généralement grecques ou orientales.







Les enseignes publicitaires existaient déjà, elles indiquaient la direction pour arriver au lupanar

La Maison de Ménandre (Casa del Menandro) a été construite au IIIe siècle avant notre ère, c’est une des plus vastes (1800m2) et riches demeures de Pompéi.

Elle aurait appartenu à la famille Poppaei, dont faisait partie Poppée, la seconde épouse de Néron.

Dés l’entrée, dans l’Atrium, avec l’impluvium en marbre (Un impluvium est un système de captage et de conservation des eaux pluviales) se trouve un petit temple où les dieux Lares, protecteurs de la famille, étaient vénérés. Il y a également le Genius (dieu qui donnait la vie à toutes choses), l’esprit vital du maître de maison.

A la gauche de l’entrée, trois cadres figurent des scènes de la guerre de Troie.

Dans la «chambre verte», une fresque avec cupidons et vignes narre de façon humoristique le mariage d'Hippodamie (Dans la mythologie grecque, Hippodamie est la fille d'Œnomaos, roi de Pise en Élide).

Dans une niche du péristyle, est représenté le dramaturge grec Ménandre, auquel la maison doit son nom.

La zone des bains, en cours de restauration au moment de l’éruption de 79 a une cour avec 4 colonnades, vestiaire, caldarium (salle chaude). Une mosaïque représente des animaux marins et des figures négroïdes, et à l’entrée, un serviteur portant un contenant à onguents.













Le reste de la ville est composé de maisons et de villas, dont certaines sont très grandes. Elles sont ornées de fresques et de mosaïques .












Nous terminons la visite par le Forum (Foro romano) qui date du IIe siècle avant notre ère.
Il se situe en périphérie, à la croisée des axes principaux. C’était la place principale, où les chars étaient interdits.
C'était le cœur de la ville. C'est là que tout s'organisait et se décidait.
C'était le centre politique, économique, social et religieux de la ville. C'était le lieu où on rendait la justice, et aussi l'emplacement d'un marché (macellum) de fruits et légumes, et un marché aux esclaves.

Entre le IVe siècle avant notre ère et le premier âge impérial, dans la zone actuellement occupée par le portique oriental, il y avait une série de tabernae (boutiques autour du Forum), qui indiquent dans cette phase une fonction principalement commerciale de la place.

Au IIe siècle avant notre ère, la forme de la place a été entourée d'arcades et pavée de dalles de ciment et de tuf, tandis qu'au début de l'époque impériale, le forum a été à nouveau pavé de de mosaïques.

Au premier siècle de notre ère, s'y trouve la maison impériale avec des statues monumentales dont restent les bases devant les édifices municipaux. Le long des arcades, se trouvaient les statues de citoyens éminents.

A l’extrémité septentrionale du forum se trouvent les ruines du temple Jupiter, père de tous les dieux. Il occupait une plate-forme surélevée et on accédait au podium par un escalier. Au fond, la cellule était précédée de colonnes et était divisée en trois par des colonnades sur deux niveaux qui abritait une statue monumentale de Jupiter, dont il reste la tête de l’époque de Sulla (vers 80 avant notre ère), conservée aujourd'hui au musée archéologique de Naples)

Le forum avait plus de 400 mètres de périmètre (38 par 142 m), parcouru sur trois côtés par une colonnade surmontée d’une grande galerie. Entre les colonnes se trouvaient les statues de personnages illustres, et la tribune accueillant les orateurs.

L'ensemble de la zone a été exploré et dépouillé de ses décorations immédiatement après l'éruption.



Temple de Jupiter






Une idée du nombre de visiteurs sur le site

Vue sur le Vésuve depuis le forum


restitution virtuelle du secteur nord

C'est tout autour du forum que se trouvaient l'ensemble des édifices, le Grand Théâtre, qui pouvait accueillir jusqu'à 5 000 personnes, un théâtre plus petit (l'Odéon) qui pouvant accueillir 1 000 personnes, la caserne des gladiateurs, les thermes et de nombreux commerces tels que les fouleries (ateliers de foulage des tissus et des cuirs), des thermopolia, où l'on pouvait se restaurer, les boulangeries, etc.

Pendant 17 siècles, la ville a été protégée par les cendres et la lave du Vésuve. Depuis le début officiel des fouilles en 1748, le site archéologique révèle par son ampleur et la variété de ses vestiges, la vie quotidienne à Pompéi au 1er siècle de notre ère (époque impériale).

Plus de 3 millions de visiteurs par an découvrent les ruines de Pompéi.

Nous n'avons, hélas, visité qu'une partie infime du site, ralentis par la chaleurs et la densité des visiteurs, et le temps imparti.

Après le déjeuner, le car nous amène à 1 000 mètres d'altitude sur le flanc du Vésuve.
Nous continuons à pieds pendant 1 heure sur un chemin pentu qui surplombe la baie de Naples, dans un décor de poussière et de roches volcaniques.




Du sommet on a une vue magnifique sur toute la baie de Naples.







Le cratère béant aux dimensions impressionnantes, ses parois à pic et ses fumerolles offrent un spectacle inoubliable.









photo d'après une affiche

Tout autour du cratère, des fumerolles dégagent une odeur de souffre.




Le Vésuve est formé de deux sommets, au nord le mont Somma (1 132m) et au sud le Vésuve proprement dit (1 277m).


Avant le séisme en 62 de notre ère et l'éruption en 79, le Vésuve semblait mort.
Jusqu'en 1139, sept éruptions ont été enregistrés, suivi d'une période de calme, période pendant laquelle la montagne se couvre de cultures.
Le 16 décembre 1631, il se réveille et détruit toutes les habitations sur son versant, 3000 personnes ont trouvé la mort.
Suite à cela, il y a eu de nombreuses éruptions dévastatrices. L'éruption de 1944 a modifié le profil du cratère. Depuis, le Vésuve ne souffle que des fumerolles.

Il s'agit d'un volcan dangereux en raison de sa tendance explosive et surtout en raison de la densité de la population qui vit à ses abords (4 millions d'habitants).

Il est étroitement surveillé par l'observatoire du Vésuve à Naples avec un vaste réseau de stations sismiques et gravimétriques, et par un radar à synthèse d'ouverture par satellite pour mesurer les mouvements du sol, et par une surveillance géophysique locale et des analyses chimiques des gaz émis par les fumerolles.
Tout ceci vise à surveiller le magma qui progresse sous le volcan.
Jusqu'à présent, aucune montée n'a été détectée dans la limite des 10 kilomètres sous la surface, donc le volcan est, au pire, seulement dans un stade éruptif très initial.

Un plan d'urgence d'évacuation est mis en place. Il suppose entre deux semaines et vingt jours de préavis d'une éruption et prévoit l'évacuation d'urgence de 600 000 personnes, comprenant 18 communes sur 200 km2 vivant dans la zona rossa (« zone rouge »), au risque maximal de nuée ardente.
La « zone jaune » correspond à une zone moins dangereuse car les scientifiques considèrent qu'elle subira des retombées de lapilli ( « petite pierre » c'est à dire un type d'éjectas, entre 2 et 30 millimètres de diamètre éjectés par le volcan) mais elle ne serait pas atteinte par la lave.
L'évacuation par trains, ferries, cars et autobus est conçue pour durer environ sept jours et les réfugiés seraient principalement envoyés dans d'autres régions du pays plutôt que dans des zones sûres de Campanie, où ils pourraient avoir à séjourner pendant plusieurs mois.

Aujourd'hui les efforts actuels sont centrés sur la réduction de la population vivant dans la zone rouge, en démolissant les bâtiments construits illégalement et en établissant un parc national depuis 1995 autour des flancs supérieurs du volcan pour se prémunir de toute nouvelle construction.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Anne, Paulette et Gérard Gleyze
















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