lundi 9 septembre 2024

Voyage en Belgique_Bruxelles_jour 2_le musée des instruments de musique_21-07-2024


Le 21 juillet, jour de fête nationale belge nous nous nous rendons au Musée des Instruments de Musique situé rue Montagne de la cour, au cœur du Mont des Arts, tout près de la place Royale à Bruxelles.

Le bâtiment de style Art Nouveau a été construit par Paul Saintenoy (1862–1952), une des grandes figures belges du mouvement, pour la firme de produits anglais de luxe "old england"
Il a été construit en 1899 principalement en fonte et en acier, avec des décors en fer forgé, en verre et également de nombreuses frises en faïence et d'éléments d'inspiration végétale (typiques du style Art Nouveau).

Le "Old England" était à l'origine un magasin de produits anglais de luxe (de la marque du même nom), et ce jusqu'en 1972.


L'entrée se fait par le bâtiment "art nouveau".







C'est l'un des musées d'instruments de musique les plus importants au monde.

Le MIM, fondé en 1877, possède déjà à cette date une collection d'instruments issue de deux collections particulières :

La première est celle du musicologue François Joseph Fétis, 1er directeur du conservatoire de musique. A son décès l'Etat Belge rachète sa collection.

La deuxième est composée d'une centaine d'instruments indien offert par le Rajah Sourindo Mohum Tagore au roi Leopold de Belgique.

Le 1er conservateur du musée, Victor Charles Mahillon va donner au musée son envergure internationale et vend au musée sa collection particulière. 
Il mène une politique d'acquisition active en rachetant deux collections importantes et à sa mort le musée compte 4400 pièces. 
Il va documenter les oeuvres dans un catalogue en 5 tomes. 
Il ouvre aussi un atelier de restauration.
Après sa mort en 1924 le musée végète et les donateurs se font rares.

Il faudra attendre l'arrivée de Roger Bragard en 1957, comme conservateur du musée pour redynamiser le musée.

Sur 3000 m2 et 4 niveaux, il expose 1200 pièces avec des illustrations et des panneaux explicatifs, sur un fonds de 7000 instruments, que l'on découvre à travers un parcours thématique.

Les salles d'exposition ont été aménagées en un parcours attrayant divisé en quelques 90 thèmes répartis sur quatre niveaux d'exposition, chacun apportant un éclairage particulier.

Le musée est décomposé de la manière suivante

Au Rez de chaussée la salle Musicus Mechanicus,

Au 1er étage, les instruments et tradition dans le monde,

Au 2e niveau un circuit historique de l'antiquité au XIXe siècle des instruments de musique en Europe,

Au 4e niveau le Museumshop,

Au 5e niveau les instruments à cordes et divers claviers, les pièces mécaniques (carillons, boîtes à musique et orgue de barbarie) ainsi qu'une exposition d'Art Nouveau, la bibliothèque et une salle de concert.

Parmi les instruments exceptionnels, le musée possède :

- le seul exemplaire original connu du lutéal inventé en 1919 par le belge Georges Cloetens,

- le Componium de Winkel, supposé « composer » la musique qu'il joue,

- une exceptionnelle collection de clavecins historiques dont 18 proviennent de la famille anversoise Ruckers,

- et un unique piano-viole dont les cordes sont mises en vibration par des archets.

Dans la salle Musicus Mechanicus situé au rez de chaussée du musée, sont exposées des cloches et toute une collection d'instruments mécaniques, électriques et électroniques.


L'Europe occidentale a contribué au développement des cloches par la fabrication de grandes cloches fondues en bronze.

La cloche à battants s'utilise comme signal pour marquer le début et la fin du travail, les temps de prière et de repos ou pour annoncer les évènements importants.

Associées aux horloges elles rythment de façon mécanique le rythme du temps. Dotées d'un clavier à partir de la fin du 15e siècle, elles sont devenues en tant que carillon, l'instrument typique des Pays-Bas.



Cette cloche est vraisemblablement l’œuvre du fondeur Pierre II Van den Gheyn de Malines.
Plusieurs générations de fondeurs du nom de Van den Gheyn ont exercé dans cette ville avant d’émigrer à Louvain.

On trouve leurs instruments de l’Espagne à la Suède, signe évident de la réputation internationale et du savoir faire des Van den Gheyn.
Cloche de volée _Michel Jolly_Avignon-lez-Saint-Claude_1664

Gracieusement galbée, cette cloche présente un décor sobre limité à une simple signature autour du cerveau – PetrusVan den Gheyn me fecit MDLXXXXV – suivi du blason de la ville de Malines.

Utilisée en cloche de volée grâce à son battant interne, elle fut sûrement tintée au moyen d’un battant externe comme semble l’indiquer l’usure visible sur le pied.
Elle a donc pu servir dans un carillon.
Cloche de volée_Pieter Van den Gheyn_Malines, Flandre_1595

Carillonneur et compositeur, Jef Denijin (1862-1941) a joué un rôle très important dans la renaissance de l'art campanaire, tant par les améliorations techniques apportées à l'instrument que par ses récitals en Belgique et à l'étranger.

En 1922, il crée à Malines une école de carillon qui jouit d'une réputation internationale

S'ensuit une exposition d'instruments modernes et d'amplificateurs électriques de sons.
Guitare basse électrique_Violophone, Bruxelles, 1936_Guitare hawaïenne, USA début XXe Siècle

Trautonium, 1933_ondioline, vers 1940

L'amplificateur et la reproduction des sons par un élément électrophone n'ont été développés qu'au début du 20e siècle.

Cette technologie nouvelle a d'abord été appliquée aux gramophones puis aux enregistreurs.

Jusque là les gramophones ne fonctionnaient que de manière mécanique.

L'amplification des sons de la guitare par un élément électrophone date de 1931.

La guitare hawaïenne, sorte d'épinette électro-acoustique, et le violon électrique ont suivi quelques années plus tard.

Avec le Rhythm et Blues des années 1950, la guitare électrique a connu une vogue très populaire. Depuis lors, le corps de l'instrument est souvent en bois plein. Les modèles ayant un corps creux sont appelés semi acoustiques.
amplificateur de sons

Orgue à roues phoniques_Chicago_vers 1936-1942

On trouve aussi à cet étage les instruments mécaniques populaires.

Les rues et les places publiques constituent l'environnement privilégié des orgues de barbarie.
A l'origine, l'orgue de barbarie n'est rien d'autre qu'une grande serinette suspendue au cou ou posée sur un pied.
Les plus grands modèles sont placés dans des charrettes.

Ils animent aussi les bals et les kermesses, tandis que les plus petits modèles sont remplacés par l'orgue à anches libres.

Le piano mécanique et le pianola sont utilisés dans les intérieurs.

Détrônés par les instruments de reproduction modernes, l'instrument mécanique est devenu un objet de collection.
Orgue de barbarie_Régis Chanteclair_Belgique_1987

Orgue de Barbarie avec automates_Allemagne_Fin du XIXe siècle


Les orgues de barbarie côtoient les instruments de musique de salons.
Les instruments de musique mécaniques produisent des sons sans l'intervention d'un interprète. Ils sont à tout moment disponibles, mais leur programme musical est prédéfini. Familiers des salons, des salles de bal et de concert, ils sont typiques de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle. Grâce aux boîtes à musique, horloges à jeux de flûte, serinettes, pianos à cylindre, orchestration et Vorsetzer ou systèmes pneumatiques apposés devant le clavier des pianos, le bourgeois mélomane a accès au monde de la grande musique.
vitrine bureau avec orgue_J.A Hoyer_Vienne_vers 1815

Harmonium_New York_vers 1890

Piano mécanique_Luis Casali_Barcelone_1900-1930

Boîte à musique à cylindre_Auguste Perrelet & cie_Genève_fin du XIXe siècle

Boîte à musique à cylindre_Gérald Smulders_Leipzig, Allemagne_1885-1890

Boîte à musique à cylindre_Suisse?_XIXe siècle

Jeu de trompettes (orgues de salons)_Davrainville fils_Paris_1823


Phonographe à rouleaux_Edison phonographe_USA_vers 1900

Phonographe Edison Opera, type SM, Modèle A_Thomas Alba Edison_New Jersey_1912

A gauche : Jeu de flûtes (orgue de salon)_Davrainville_Paris_1830-1848A droite : jeu de flutes (salonorgel) Davrainville père_Paris_1919

Au 1er étage se trouve les instruments populaires du monde.
Le parcours démarre en Belgique, traverse l'ensemble des traditions musicales en Europe et se déploie ensuite à travers le monde.
Violons_Tchéquie_1920-1940

Le sous-continent indien présente une variété extrêmement riche d'instruments à cordes qui témoignent d'influences diverses et d'une histoire souvent millénaire.
Ils sont utilisés aussi bien dans la musique populaire que dans la musique savante. 
Les instruments les plus anciens du sous-continent indien sont les harpes arquées qui ont totalement disparues de nos jours.

Trompette traversière_Braga_Guinée_Avant 1974


Trompette à embouchure latérale_Cameroun_Avant 1972 et cor à embouchre latérale_RDC_avant 1970



Tambour à fente_Oéanie_avant 1989

Garamut (tambour à fente)_Sepik, Papouasie-Novelle Guinée_avant 1963

Tunkul (tambour à fente)_Maya_Mexique_avant 1966

Tambour à fente_Mbole_RDC_avant 1987



Pluriarc_RDC_avant 1983

La musique non européenne fait usage de types de cithares hétéroclites, comme les cithares en berceau en Afrique, les cithares tubulaires à Madagascar et en Indonésie, ainsi que les cithares en forme de trapèze dans le monde arabe. Les cithares sont utilisés comme instruments solistes ou comme instrument d'accompagnement. Les premières cithares proviennent probablement de Chine. La qin et le se auraient déjà existé au 14e et 15e siècle avant JC sous la dynastie Zhou. Le se a son pendant au Japon, le koto. Ce sont des  instruments utilisés par les intellectuels et par les musiciens de cour.
Ageng(hangende gongs)_Java


Le bianqing et le bianzhong étaient utilisés dans la musique religieuse confucianiste, le bianqing est disposé du côté ouest, le bianzhong du côté est. Le bianqing est monté de seize pierres, le bianzhong de seize cloches. Les deux instruments entrent en dialogue l'un avec l'autre. la musique religieuse n'exclut pas les différents types de flûtes.



Les moines tibétains réservent leurs grandes trompettes dung chen pour les festivités de plein air, où elles dialoguent avec les hautbois rgya gling. Pour mesurer le temps dans un morceau musical, les jeunes moines emploient fréquemment un tambour sur cadre rnga et trois sortes de cymbales. Les tambours sont souvent utilisés en grands nombres, jusqu'à trente ou quarante à la fois.


Les instruments réalisés par les moines tibétains... à partir des restes de leurs frères disparus.

Au 2e étage,  c'est un parcours historique  de l'antiquité au XIXe siècle qui nous fait découvrir l'Histoire des instruments de musique en Europe .
D'après les textes, la vièle (s'écrit aussi vielle) à roue est créée dès le 13e siècle.
Sa vogue se poursuit jusqu'au 18e siècle.
C'est un instrument souvent joué par les aveugles et les mendiants qui a disparu progressivement au cours du 19e siècle. L'instrument consiste en une caisse de résonance que laquelle est placé un boîtier à touches. le plus souvent elle possède une à deux cordes mélodiques et deux à quatre bourdons, cordes qui sont toutes frottées par une roue, activée par une manivelle.
Vièle à roue_région frontalière belgo-allemande_XVIIIe siècle ?

Vièle à roue_Flandres XVIIIe siècle

Vièle à roue_Dupont_Bonnebosq, Calvados France_1775

La Vièle à roue

Duo de Vièle et musette_Centre de la France_début XXe siècle_Carte postale

Vièle e à roue_Jean Louvet_Paris, France_1750

Tekero_Mihaly Barsony_Hongrie_1980

Anton Gregorovitch_joueur de lira_Svaritchivka_Ukraine_1992_Photo Hubert Boone

Conscrits avec joueur de vièle, Reuilly_Indre, France_Début XXe siècle_Collection J.F. Maxou Heintzen

L'Europe a hérité de nombreux instruments venant d'Orient. Les luths et vièles ont été importés à partir du 8e siècle, grâce aux contacts avec la culture byzantine et maure. L'Europe orientale et méridionale compte une grande variété de luths à longs manche. L'archer venu d'Asie Centrale, nous est parvenu au 11e siècle. La vièle médiévale survit encore dans les Balkans et les îles grecques. Ailleurs à partir du 16e siècle, elle a souvent été remplacée par le violon.
Luths et vièles

Luths et vièles

Luths et vièles

Le tympanon est un instrument populaire de bourgeois et aurait été importé en Belgique au 12e siècle par les Croisés. Sur les plus anciennes représentations, sa caisse de résonance se réduit à une planche, mais au 16e siècle l'instrument semble avoir atteint sa maturité. Les rares exemplaires conservés remontent aux 17e et 18e siècles. Ils ont une forme trapézoïdale et sont souvent joliment peints? Leur étendue atteint 25 à 30 tons, en choeur de trois ou quatre cordes, répartis en trois registres. Les cordes du tympanon se frappent à l'aide de deux minces marteaux feutrés.
Le tympanon

L'épinette est un instrument de musique domestique surtout lié au cercle intime de la famille. Dans certaines régions c'était souvent le seul instrument dont jouaient les femmes. Produit typique du travail au foyer, l'épinette se présente sous diverses formes. Elle possède une série de cordes mélodiques accordées à l'unisson et souvent aussi une série de bourdons. Originaire de Scandinavie, l'épinette s'est diffusée en Europe occidentale et centrale à partir du 17e siècle. Dans les Alpes germanophones, son évolution a donné naissance à la Zither.
Epinette Speelster_Val d'Ajol_1970

Zither_Hermann Doelling fils_Allemagne_1880-1920

A gauche : joueur de hackbrett, Mooskirchen_Styrie, Autriche_début XXe siècle
A droite : joueur de Kannel_Estonie_début du XXe siècle_Eesti Rahva Muuseum_Tartu

Instrument populaire par excellence, l’accordéon est aujourd’hui encore trop méconnu.
C’est en 1829 qu’on trouve pour la première fois le terme accordéon, ou plutôt "accordion", qui reste encore aujourd’hui le nom anglais. L’invention est attribuée à Cyrill Demian, un facteur de piano et orgues à Vienne, en Autriche.

série d'accordéons

Les sifflets en terre cuite connus dès l'époque gallo romaine, sont surtout des jouets d'enfants. Ils ont souvent la forme d'oiseaux, probablement en raison de leur usage dans les rituels du printemps.

Vers 1865 Giuseppe Donati de Budrio (Italie) invente la première flûte en terre cuite utilisée comme un véritable instrument de musique. C'est ainsi qu'est né l'ocarina qui se répand dans toute l'Europe.


Ocarinas_Pierre Moens_Ledeberg_Flandre orientale_1893

Le type de flûtes le plus répandu en Europe est la flûte à conduit : l'air est dirigé par un canal contre le bord biseauté d'une "fenêtre". Ces flûtes sont faciles à jouer.
La longueur de la fujana slovaque est étonnante. La flûte double est surtout répandue des Balkans aux Carpates. Depuis 1500 environ les fifres et les tambours se trouvent associés dans les cortèges populaires en Europe Occidentale.


Dans sa forme la plus simple, la clarinette n'est qu'une tige de roseau ou de seigle dans laquelle est découpée une anche simple. Elle peut être pourvue de quelques touches de jeu. L'aulos des anciens grecs se composait d'une paire de tuyaux en roseau. Un de ses descendants est le launeddas sarde. Les clarinettes avec pavillon en corne comme l'alboka basque datent d'avant le Moyen Âge.

La corne en écorce est un type de hautbois archaïque qui est présent sous la même apparence partout en Europe.

Le hautbois se joue souvent avec une cornemuse (Bretagne et Italie) ou un grand tambour (Balkans et Turquie).

En Europe on trouve principalement quatre types de tambours décrits selon la forme de leur caisse : cylindrique, gobelet, cuvette et cadre. Les tambours cylindriques sont répandus partout, alors que les tambours en forme de gobelet et de cuvette sont surtout connus dans le Caucase, en Turquie et dans les Balkans. Les tambours sur cadre sont répandus partout en Europe probablement depuis la préhistoire.




Dans de nombreux pays, la cornemuse a peu changé depuis le Moyen Âge, mais en Europe Occidentale occidentale cet instrument pastoral est devenu du goût de l'aristocratie. Vers 1600, le porte-vent a été remplacé dans certains lieux par un soufflet.





Parmi les instruments peu connus, en haut à gauche : Zambomba_Grenade_Espagne_avant 1898. C'est un tambour de tailles moyennes et grandes, confectionné de planches de bois collées, au format de tonneau cylindrique. Il a deux membranes (produisant des sons grave et médium mais indéterminés), en cuir ou en matériau synthétique.

En haut à droite, un fanfnoch_Bohème_Tchéquie_1988

En bas à gauche un Putipù_Bruno Masulli_Naples, Italie_2012

En bas à droite, un Bruhai_Roumanie_vers 1965

Et puis encore de nombreux instruments et bruiteurs populaires sont exposés.

Des harmonicas

Des Sourem-poutch de la République Mari El de La Fédération russe qui date d'avant 1993

Des kavali de Macédoine

Des Fluier de Roumanie

Un tambourin du Béarn d'avant 1877

Les crécelles Flamandes


Au 5e niveau, la salle Claviers
raconte l’histoire d’amour parfois passionnelle du monde occidental avec le clavier et présente un parcours fascinant dans lequel un clavicorde du 17e siècle se trouve côte à côte avec un iPad et quelques surprises comme une machine à notes de musique ou le ROLI Seaboard surgissent à côté des incontournables orgues, clavecins et pianos.

Alors que la plupart des instruments de musique trouvent leur origine en dehors de l'occident, le clavier est une invention européenne.

Le terme clavier vient du latin "clavis" (clef).
Le clavier est un assemblage de clefs (ou touches) placé entre le musicien et l'instrument, une interface agissant sur le mécanisme.

Du Moyen Âge à nos jours l'utilisation de l'instrument à clavier s'est progressivement répandue de l'église et de la cour à tous les milieux sociaux.

Le plus ancien instrument à clavier connu est l'orgue hydraulique ou hydraule de l'antiquité gréco-romaine.

Orgue hydraulique ou hydraule, détail d'une mosaïque, villa romaine de Nennig (Allemagne)_fin du IIe siècle

Au XIIe siècle, l'organistrum, grande vièle à roue, est dotée d'une rangée de touches qui agissent sur une seule et même corde.
Dès le moyen Âge, les carillons et les orgues dispensent la musique à la ville et à l'église. Grâce au clavier le musicien peut faire sonner les tuyaux de l'orgue ou les cloches du carillon.
Organistrum_détail du Porche de la Gloire_Cathédrale Saint Jacques de Compostelle, Espagne_Maître Matteo_1188

C'est le clavicorde qui, l'un des premiers, montre un clavier semblable à celui du piano d'aujourd'hui, alternant sur deux niveaux, sept touches blanches et cinq touches noires par octave.
Clavicorde Liè_Anonyme_Anciens Pays-Bas ou Allemagne du Nord_Début du XVIIe siècle

Epinette en forme d'aile_Girolamo de Zenti_Rome, Italie_1637


Clavecin_Hieronymus Albrecht Hass_Hambourg, Allemagne_1734

Virginale_Joris Britsen_Anvers,Belgique_1686

Virginale_Gabriel Townsend_Londres, Royaume Uni_1641

Clavicy Therium_Albert Delin_Tournai, Belgique_1751


Piano Girafe_Joannes Van Raay & Zonen_Amsterdam, Pays Bas_vers 1835

En 1775, la Cour de France emploie environ 200 musiciens. Une quarantaine d'entre eux sont attachés au corps de musique de la Grande Ecurie, faisant partie du département des Ecuries Royales. L'activité des Ecuries est intense, tant lors des grandes occasions qu'en temps de guerre.
5000 hommes y travaillent et on compte 2000 chevaux. Le corps de musique de la grande Ecurie comprend essentiellement des instruments à vent et des percussions.
La pratique musicale de la cour de France contribue à l'amélioration des instruments et des techniques de jeu. Au début du 18e siècle, les flûtes et les hautbois français sont les plus prisés d'Europe.
La musique de la Grande Ecurie lors du festin royal donné à Reims en 1722 à l'occasion du sacre de Louis XV

Clavecin "Ruckers-Taskin"_Anonyme_France_vers 1695

Virginale_Andreas Ruckers_Anvers, Belgique_1620

Clavecin_Ioannes Couchet_Anvers, belgique_1646

Clavecin_Anonyme_Flandres, Belgique_1624

Orgue cabinet_Jcob Engelbert Teschemacher, Wuppertal, Allemagne ou Amsterdam, Pays-Bas_vers 1760

Le XIXe siècle marque un tournant dans la pratique musicale. La révolution industrielle et le combat pour les libertés individuelles transforment la société.
Le piano n'est plus l'apanage de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie. Il entre dans les foyers de la classe moyenne.
L'étude du piano se propage à travers la presse féminine, pour les jeunes filles à marier il est presque plus important de jouer du piano que de lire.
Le piano se mue en un meuble à part entière qui doit s'intégrer à l'intérieur.
Ses formes subissent l'influence des styles et des modes.
Différents modèles sont fabriqués en fonction du budget de chacun. Grâce aux progrès techniques et à la production en série, les facteurs de piano sont en mesure de répondre à une demande croissante et participent à la démocratisation de l'instrument.
Piano Cabinet_Jean Groetaers_Bruxelles_1830

Piano Droit _Louis Sternberg_Bruxelles_vers 1865

Piano droit_Paris_vers 1850

Piano à queue symétrique_Louis Günther_Bruxelles_vers 1920

Piano droit "niche de chien"_Herman Lichtenyhal_Bruxelles_vers 1834

Piano droit_Sébastien Erard_Paris_Vers 1930

Pianola_Carl Emil Fiedler Klingenthal_Allemagne_vers 1900

Piano mécanique orchestrina/Titiana_E Mazzoletti_Bruxelles_1910-1914

A la fin du 19e siècle, de nombreuses alternatives voient le jour avec la technologie tactile.
Le parcours réserve quelques surprises.
A côté des orgues, clavecins et pianos surgissent une machine à écrire, un epad ou encore une machine à notes de musique ou le ROLI Seaboard.
Synthétiseur modèle concorde 402_Elka, Italie_Vers 1975


Machine à écrire des notes de musique_Cecil Effinger_Olympia, music print corporation_Etats Unis/Allemagne_vers 1955


 Nous avons vu une extraordinaire collection d'instruments de musique de renommée mondiale dans un bâtiment qui constitue l’un des plus beaux exemples d'Art Nouveau de Bruxelles.
Il s'agit là, cependant que d'un aperçu des des 1 200 pièces exposés sur un fonds  qui en compte 7000.

Cette collection qui appartient aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, fait la part belle aux instruments de musique à la fois anciens et modernes et aux instruments du monde et populaires.

Elle apporte un passionnant éclairage au monde de la musique.

Le MIM dispose également d’une salle de concert, d’un espace pour ateliers, d’un museum shop et d’une bibliothèque abritant les collections iconographiques et audiovisuelles du musée.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Anne Paulette et Gérard Gleyze




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