L'exposition « Apocalypse. Hier et demain » se tient à la Bibliothèque nationale de France (BnF) sur le site François Mitterrand, à Paris, du 4 février au 8 juin 2025.
Cette première grande exposition consacrée à l'apocalypse explore la manière dont ce thème a été représenté et interprété au fil des siècles.
L'exposition présente environ 300 œuvres, allant du VIIIᵉ siècle à nos jours, inspirées par le texte de l'Apocalypse de Jean de Patmos.
Parmi les pièces maîtresses, on trouve des manuscrits prestigieux, des fragments de la tapisserie d'Angers, la suite de gravures de Dürer, ainsi que des peintures, des livres rares et des extraits de films évoquant ce thème.
Nous visitons cette exposition le 01 mars 2025.
Chaque étape est marquée par une explication.
Tout d'abord qu'est-ce que l'Apocalypse ?
Dans le langage courant, le mot « apocalypse » est souvent
utilisé pour décrire une catastrophe majeure ou la fin du monde. Cette
utilisation est une extension du sens religieux qui met l'accent sur les
aspects catastrophiques et destructeurs associés à la fin des temps.
Dans le contexte biblique, l'Apocalypse fait
référence au dernier livre du Nouveau Testament, également appelé Apocalypse
de Jean ou Livre de la Révélation. Ce texte a été composé vers la fin du 1er siècle de notre ère par un auteur judéo-chrétien qui se désigne lui-même comme Jean, et que la tradition chrétienne identifie comme l'apôtre Jean l'évangéliste.
Ce texte décrit symboliquement la fin d'un monde corrompu par le mal et l'avènement sur terre du royaume de Dieu sous la forme de la Jérusalem céleste.
Passé, présent et futur s'entremêlent dans ces prophéties traversées par le combat entre le Bien et le Mal que structurent le chiffre 7 et divers objets symboliques.
Un des symboles les plus connus de l'Apocalypse est celui
des Quatre Cavaliers, représentant respectivement la conquête, la
guerre, la famine et la mort.
Ils apparaissent lors
de l'ouverture des quatre premiers des sept sceaux du Livre de l'Apocalypse,
chacun déclenchant une série d'événements catastrophiques.
L'allégorie et la dramaturgie des visions font de l'Apocalypse l'annonce d'un nouveau monde.
Les théologiens et les artistes se sont emparés de ce texte pour en faire un récit symbolique du destin de l'humanité.
Il a connu et connaît encore dans l’histoire de l’art
un succès jamais démenti.
Les images mises au service d’un message ont cristallisé les
peurs et donné naissance à l’idée d’une réparation par la résurrection du
christ.
Les œuvres présentées appellent au courage de voir et de
faire face à ce qui vient.

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Antonin Arthaud 1896-1948)_Pour en finir avec le jugement de dieu et Autoportrait_22-29 novembre 1947_BnF, département des manuscrits |
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Gustave Moreau (1826-1898)_Saint Jean l'Apocalypse_1896_Aquarelle_Musée National Gustave Moreau, Paris |
L'Apocalypse s'ouvre avec la Révélation que Dieu transmet par l'intermédiaire d'un ange à Jean sous la forme d'un livre.
La première vision, est celle du fils de l'homme au milieu de sept chandeliers d'or, la chevelure blanche comme neige, les yeux flamboyants, la bouche transpercée d'une épée à deux tranchants.
De lui, Jean reçoit l'ordre d'écrire ce qu'il verra aux sept églises d'Asie Mineure.
Dans les visions suivantes, Dieu sur son trône adoré par les vingt quatre vieillards , les quatre vivants, le livre aux sept Sceaux que seul l'Agneau parvient à briser.
L'ouverture des quatre premiers sceaux libère successivement quatre Cavaliers, celle du cinquième révèle les martyrs, celle du sixième déclenche un violent tremblement de terre et une succession de calamités.
L'ouverture du septième sceau initie un nouveau cycle, celui des sept trompettes.
La première salle de l'exposition est intitulée « Le Livre de la Révélation ». Elle amène le visiteurs au cœur de l'Apocalypse de Jean.
Elle donne des clés d’interprétation des représentations liées aux différents épisodes qui composent le texte, des sept sceaux au Jugement dernier, et met en lumière le sens originel du récit c’est-à-dire le sens positif d’une révélation plutôt qu’une fin tragique.
Parmi les œuvres exposées, on trouve des manuscrits enluminés flamboyants et des œuvres majeures (peintures, sculptures, dessins, vitraux, et tapisseries) qui témoignent de l’importance et de la diffusion de ce texte et de son iconographie au Moyen Âge.
Elles nous montrant aussi comment cet imaginaire s’est consolidé et continue d’influencer notre époque.
Des dispositifs numériques permettent aussi de découvrir des créations médiévales comme la tenture de l’Apocalypse, conservée au château d’Angers, et le Beatus de Saint-Sever qui appartient aux collections du département des Manuscrits de la BnF.
Cette première salle établit ainsi un lien entre le passé et le présent, en explorant la richesse symbolique et artistique du texte apocalyptique, et en mettant en lumière son influence persistante dans l'art et la culture contemporains.
Le manuscrit "Apocalypse de Valenciennes", conservé à la Médiathèque Simone Veil, est l’un des plus anciens témoins illustrés du Livre de l’Apocalypse. Daté du premier quart du IXe siècle (entre 800 et 825), il a probablement été réalisé en Allemagne de l’Ouest ou dans la région de la Meuse (actuelle Belgique)
Ses 36 miniatures pleine page et 2 demi pages, dessinées à l'encre et rehaussées d'une palette réduite de couleurs vives illustrent le texte biblique des visions de l’Apocalypse de Jean.
L'importance accordée aux images et l'absence de commentaire suggèrent que ce manuscrit fonctionnait avant tout comme un livre d'images pour la communauté monastique.
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"Apocalypse"_Allemagne ou Belgique_1er quart du IXe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_Médiathèque Simone Veil de Valenciennes
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Attribué à Bérangaudus, un moine bénédictin du IXᵉ siècle ce commentaire illustré porte sur le Livre de l'Apocalypse intitulé "Expositio super septem visiones libri Apocalypsis".
C'est un commentaire en latin sur les sept visions du Livre de l'Apocalypse. Il a eu une influence notable au Moyen Age et a été largement diffusé sous forme de manuscrits à partir du XIIᵉ siècle. Il a influencé l'interprétation médiévale de l'Apocalypse.
Dans cette copie savoyarde du XIVe siècle, le fils de l'homme, une épée acérée sortant de la bouche, trône au milieu des sept chandeliers, symboles des sept églises.
Bérangaud_Commentaire sur l'Apocalypse, le fils de l'homme_Savoie, 3e quart du XIVe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits latins.
La Bible de Roda, également connue sous le nom de Biblia
Sancti Petri Rodensis, est un manuscrit enluminé du XIe siècle, considéré comme l'un des plus
importants témoins de l'art roman catalan.
Elle a été réalisée
dans le scriptorium du monastère bénédictin de Santa Maria de Ripoll, en
Catalogne, sous la direction de l'abbé Oliba. Elle a été conçue pour le
monastère de Sant Pere de Rodes, d'où elle tire son nom.
À l'origine, elle formait un seul volume monumental de 566
feuillets en vélin. Au XIXe siècle, lors de sa reliure en France, elle a
été divisée en quatre volumes.
Elle est richement illustrée, comprenant 63 pages
enluminées, dont des miniatures, des dessins et des initiales décorées. Elle
présente des scènes bibliques telles que la Création d'Adam et Ève, réalisées
avec des couleurs vives et des techniques de peinture à l'aquarelle,
contrastant avec les miniatures plus gravées de l'époque.
Les illustrations de la Bible de Roda ont exercé une
influence significative sur l'art roman, inspirant des fresques, des chapiteaux
sculptés et des portails d'églises en Catalogne.

Bible de Roda_Liturgie céleste (Adoration de l'Agneau par vingt quatre vieillards)_catalogue, 2e moitié du XIe siècle_Manuscrit dessiné sur parchemin_BnF, département des Manuscrits latin
L'œuvre « Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse » est l'une des gravures sur bois les plus célèbres d'Albrecht Dürer, réalisée en 1498. Elle fait partie de son cycle de 15 gravures intitulé Apocalypse avec images, qui illustre le Livre de l'Apocalypse de Jean.
Albrecht Dürer (1471-1528)_Sans titre, (cavalier de l'apocalypse)_1505_fusain sur papier_British Museum, Londres_Achat au Collectionneur John Wingfield Malcolm, 1895
La Tenture de l'Apocalypse, est une œuvre monumentale
de l'art médiéval, conservée au château d'Angers. Commandée entre 1373
et 1382 par Louis Ier d'Anjou, cette tapisserie illustre le Livre de
l'Apocalypse de Jean à travers une série de scènes richement détaillées.
À l'origine, la tenture mesurait environ 140 mètres de long
et 6 mètres de haut, répartie en six pièces contenant chacune 14 tableaux, soit
un total de 84 scènes.
Réalisée en laine teintée avec des colorants végétaux (gaude
pour les jaunes, garance pour les rouges, pastel pour les bleus), la tapisserie
est réversible, présentant un avers et un revers identiques, témoignant de la
virtuosité des tisseurs.
Les
cartons préparatoires ont été dessinés par Hennequin de Bruges, et la
réalisation de la tapisserie a été confiée à l'atelier de Nicolas Bataille.
Propriété de l'Etat, la tapisserie est classée au titre des monuments historiques depuis 1902 et inscrite au Registre International Mémoire du Monde de l'UNESCO depuis 2023.
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Saint Jean agenouillé devant l'Ange_Tenture de l'Apocalypse_Paris vers 1373-1380_Hennequin de Bruges (cartons), atelier de Nicolas Bataille, Robert Poinçon, lissier tissage en fils de laine |
La riche iconographie de l'apocalypse de saint Victor a peut-être été une source d'inspiration de la tapisserie d'Angers. Le texte y occupe une place réduite par rapport aux images. La miniature consacrée à l'ouverture du 6e sceau est spectaculaire, la terre tremble, le soleil devient noir, la lune rouge sang, une pluie d'étoiles de feu s'abat sur la terre meurtrie et le ciel grondant s'enroule sur lui même dans un tumulte terrestre.
Apocalypse de Saint Victor_Ouverture du 6e sceau_Normandie, 1er quart du XIIIe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits latins.
Le "Septième Sceau" est une illustration extraite
du Livre de l'Apocalypse, figurant dans le manuscrit enluminé Français 1768.
Ce manuscrit, daté du XIIIᵉ siècle, est un exemple de
l'iconographie médiévale chrétienne.
Dans le chapitre 6, l'ouverture des sept sceaux par l'Agneau
(représentant Jésus-Christ) déclenche une série d'événements apocalyptiques. Le
septième sceau, en particulier, est associé à un silence céleste d'environ une
demi-heure, précédant le jugement dernier.
Les illustrations du manuscrit Français 1768, telles que
celle du septième sceau, offrent une interprétation visuelle de ces passages
bibliques, reflétant les croyances et l'esthétique religieuse de l'époque
médiévale.
Apocalypse _Ouverture du 7e sceau_France, début du XIVe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits Français 1768.
Les sept trompettes : A la suite de l'ouverture du 7e sceau, les anges reçoivent de Dieu sept trompettes dont le retentissement déclenche de nouveaux fléaux qui préfigurent du Bien et du Mal.Les deux premières trompettes entraînent une pluie de grêle et de feu qui ravage la terre puis changent le tiers de la mer en sang.
La troisième trompette précipite sur la terre l'étoile Absinthe, qui transforme les fleuves en eaux mortelles.
Avec la quatrième trompette, les ténèbres envahissent le jour, la nuit et les astres tandis qu'un aigle prophétise les malheurs encore à venir.

Apocalypse_Les fléaux des 3e et 4e trompettes_Arras, fin du XIIe siècle-début du XIVe siècle (avant 1317)_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits Français
La cinquième trompette marque l'ouverture du puits de l'abîme par un ange. Lorsque cela se produit, une fumée noire s'élève du puits, obscurcissant le ciel et la terre. Cette fumée libère des sauterelles monstrueuses qui sont décrites comme ayant des pouvoirs surnaturels.
La sixième trompette est marquée par le dénouement de quatre anges qui étaient liés près du fleuve Euphrate. Ces anges sont libérés pour conduire une armée de cavaliers de 200 millions de cavaliers qui apportent avec eux la destruction.
Apocalypse_Les fléaux des 5e et 6e trompettes_Nord de la France, vers 900_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits NAL Concernant la représentation artistique de la 6e trompette, il existe un incunable datant des années 1470-1471, produit en Allemagne Rhénane, qui montre cette scène apocalyptique sous forme de xylographie (illustration imprimée à partir de blocs de bois gravés).
Apocalypse_La 6e trompette_Allemagne Rhénane, vers 1470-1471_Incunable, xylographie_BnF, Réserve des livres rares
L'exposition continue avec le combat contre le dragon. C'est l'un des passages les
plus puissants de l'Apocalypse. Il représente la lutte cosmique entre les forces du
bien, incarnées par Dieu et ses anges, et les forces du mal, représentées par
le dragon, qui est une figure symbolique du diable ou de Satan.
Il symbolise la lutte éternelle entre le bien et le
mal, entre Dieu et Satan.
Cette bataille céleste représente la défaite de
Satan et annonce la victoire finale de Dieu.
Elle rappelle aux croyants que, malgré les luttes
présentes, le mal est déjà vaincu en Christ et que la victoire éternelle est
assurée pour ceux qui restent fidèles à Dieu.
Quand retentit la septième trompette, une grandiose apparition survient dans le ciel, une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, la tête ceinte de douze étoile, donne naissance à un enfant mâle. Celui-ci est attaqué par un énorme dragon écarlate à sept têtes et six cornes qui représente l'antéchrist.
Tandis qu'un ange sauve l'enfant et le remet à Dieu, un terrible combat oppose l'archange Michel et ses anges au dragon. Ce combat, symbole de l'affrontement entre ls puissances du bien et du mal, est un des épisodes de l'Apocalypse le plus reprit dans l'art.
Provenant d'un édifice dépendant de l'église de St Rieul de Senlis, ce fragment sculpté représente l'épisode de la femme enfantant d'un fils que le dragon cherche à dévorer. D'un traitement sommaire, les figures représentent la lutte éternelle entre le Christ et les ennemis de l'église.
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La femme de l'Apocalypse attaquée par le dragon_Saint Rieul de Senlis, 2e moitié du XIIe siècle_Pierre calcaire_Musée du Louvre, Département des sculptures, Paris
L’œuvre intitulée "Saint Michel", provenant de Castille (Espagne) et datée du 4e quart du XVe siècle (vers 1475–1500), est une peinture sur bois de chêne exécutée à la tempera, une technique très répandue avant l’introduction massive de la peinture à l’huile.
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St Michel_Castille, Espagne,4e quart du XVe siècle_Tempera sur bois de chêne (volet du retable)_Musée des Arts Décoratifs, Paris
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L’Apocalypse glosée de Salisbury", produite vers 1250 en Angleterre, est un manuscrit enluminé particulièrement remarquable, à la fois pour son contenu religieux et pour la richesse de ses illustrations. Il était probablement destinée à un usage monastique ou érudit.
L’un de ses épisodes les plus marquants illustrés dans le manuscrit est la scène de la femme et du dragon, tirée du chapitre 12 de l’Apocalypse.
La femme enveloppée de soleil et couronnée de douze étoiles est représentée ici comme une vierge à l'enfant trônant, imperméable à la menace du dragon.
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Apocalypse glosée (commentaires explicatifs) de Salisbury_La femme et le dragon, Angleterre, Vers 1250_Manuscrit sur Parchemin_BnF, Département des Manuscrits Français
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Cette œuvre produite en
Allemagne rhénane vers 1470–1471, fait partie des
incunables, c’est-à-dire des premiers livres imprimés avant 1501.
Cette scène appartient à une série d’illustrations apocalyptiques, souvent réalisée en xylographie (gravure sur bois), un procédé courant dans les incunables allemands.
Apocalypse_la femme, le dragon et St Michel_Allemagne rhénane, Vers 1470-1471_Incunable, xylographie_BnF, Réserve des livres rares
Cette œuvre est un relief sculpté dans de l’albâtre peint, typique de la production anglaise médiévale.
Elle illustre une scène de Jugement Particulier, où saint Michel, psychostase en main (la balance des âmes), pèse le sort d’un défunt, avec la Vierge Marie intervenant pour intercéder en faveur de l’âme.
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L'archange St Michel pesant une âme avec l'intercession de la Vierge_Angleterre, vers 1430-1470_Albâtre peint_Victoria et Albert Museum, Londres_Don de Lady D'Abernon conformément aux vœux de feu Lord D'Abernon. |
St Michel terrassant le dragon_Bourgogne, vers 1125-1150_Pierre calcaire, traces de polychromie, mastic_Musée du Louvre, département des sculptures, Paris
Chute des anges rebelles_attribué à l'atelier d'Everhard Rensig ou de Gerhard Remisch, Allemagne, 1522_Vitrail_Victoria et Albert Museum, Londres Les deux bêtes : Furieux d'être vaincu, le dragon transmet à la bête de la mer sa puissance et ses pouvoirs maléfiques. Semblable à une panthère, un ours et un lion dotée de sept têtes, dix cornes et dix diadèmes, la bête commet d'horribles blasphèmes et convainc les habitants de la terre entière de l'adorer.
Rapidement elle est secondée par une deuxième bête qui surgit de terre, le faux prophète. Cette bête à deux cornes parle comme un dragon, accomplit toute sorte de prodiges et somme les peuple de la terre de rejoindre la bête de la mer, sous peine de mort. Ceux-ci sont alors marqués du nom de la bête ou de son "nombre" d'homme, 666, chiffre qui a suscité et continue encore de susciter toutes sortes d'interprétations.


Apocalypse glosée, les deux bêtes_Angleterre, 3e quart du XIIIe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, Département des manuscrits latins. Laurent d'Orléans (XIIIe siècle_La Somme le Roi, La Bête de la mer_Bruges, 1438_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits Français
Apocalypse, les deux bêtes_Pays-Bas, vers 1462_Incunable, xylographie_BnF, Réserve des livres rares
Cet animal fabuleux proche de la Bête de l'Apocalypse pourrait figurer la chimère révolutionnaire telle qu'elle sera décrite plus tard dans "Quatre Vingt Treize" (1874), roman de V. Hugo consacré à la période de la Terreur
Victor Hugo (1802-1885)_Est, 1855-1856_Encre brune et lavis d'encre noire, crayon gras, fusain, traces de gouache blanche sur papier beige vergé et filgrané_Maisons Victor Hugo/Guernesey
Les panneaux de la Tenture de l’Apocalypse, aussi appelée Tenture de l’Apocalypse d’Angers, un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art médiéval occidental est d’une richesse exceptionnelle, tant sur le plan artistique, technique, qu’iconographique.
Commandé vers 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou (frère du roi Charles V)
a été réalisé entre 1377 et 1382 dans les ateliers de Paris ou d'Arras Les cartons et dessins préparatoires sont attribués au peintre Hennequin de Bruges.


Projection de panneaux de tenture de l'Apocalypse Le panneau "Quatrième flacon versé sur le soleil" est propriété de l'Etat, Direction régionales des affaires culturelles des Pays de Loire. Cette tapisserie provient du trésor de la cathédrale saint Maurice d'Angers est classée au titre des monuments historiques depuis 1902 et inscrite au registre international Mémoire du Monde de l'UNESCO depuis 2023.
Ce panneau a été découvert en 1849 sous la doublure de la tenture de l'Apocalypse d'Angers. Il représente le châtiment de la quatrième coupe administré sur l'ordre du Temple par un Ange.
Quatrième flacon versé sur le soleil, tenture de l'Apocalypse_Paris, vers 1373-1380_Hennequin de Bruges (cartons), Nicolas bataille (atelier), Robert poinçon (lissier)_Tissage en fils de laine.Les sept coupes et la chute de Babylone : Le processus de purification du monde souillé par le péché débute lorsque sept anges reçoivent du temple sept coupes remplies de la colère divine. Les trois premières coupes de sang sont versées sur terre, la mer et les sources, la quatrième sur le soleil qui s'embrase, la cinquième sur le trône de la bête dont le royaume est alors plongé dans les ténèbres.
La sixième coupe répandue sur le fleuve Euphrate fait surgir des gueules du Dragon, de la bête et du faux prophète trois esprits impurs à l'aspect de grenouilles.
A la bataille d'Armageddon succède la septième coupe qui provoque la destruction de la cité de Babylone, demeure des démons, et le jugement de la grande prostituée, mère de toutes les abominations montée sur la bête à sept cornes et dix têtes.
Beatus de Navarre, Les anges avec les sept coupes_Espagne, fin du XIIe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits
Apocalypse, la 6e coupe_Angleterre, 3e ou 4e quart du XIIIe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits Cet Apocalypse rédigée en moyen néerlandais compte parmi les chefs-d'œuvre de l'enluminure flamande du début du XVe siècle.
Apocalypse flamande, le jugement de la grande prostituée_Pays Bas Méridionaux, vers 1400_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits Néerlandais. Beatus d'Arroyo, la chute de Babylone_Région de Burgos (Espagne), vers 1220-1235__Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits quatrième coupe versée sur le soleil, enluminure de l'Apocalypse Burckhardt-Wildt_Angleterre_Lorraine 1290-1300_Collection privéeOriginaire d'une église de la région parisienne, ce vitrail a été remployé dans une verrière de la Sainte Chapelle à Paris. La résurrection des morts qui y est dépeinte figure l'ange sonnant de la trompette en direction des élus qui sortent de leurs sarcophages.
La résurrection des morts_Région parisienne, vers 1200, Musée de Cluny-Musée National du Moyen Âge, Paris

Jugement dernier_Ecole flamande_Pays Bas du sud, fin du XVe siècle_Panneau central d'un retable_Peinture à l'huile sur bois transposée sur toile_Musée des arts décoratifs, ParisProbablement destiné à la dévotion privée, ce manuscrit a été pourvu d'un décor d'une richesse extraordinaire. L'enluminure présentée figure l'ange, une clef d'or à la main, enchaînant le dragon puis l'enfermant pour mille ans dans "le puit de l'abîme" Elle rappelle les nombreux calculs réalisés par les courants millénaristes pour tenter de connaître les dates du règne du Christ et du retour de Satan avant le jugement dernier.

Apocalypse dite de 1313, le dragon enchaîné pour mille ans_Flandre 1313_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, département des Manuscrits Français
Apocalypse, le christ sur un cheval blanc_Ouest de la France Ier moitié du XIVe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, Bibliothèque de l'Arsenal
Psautier de Westminster, le jugement dernier_Londres, 4e moitié du XIIe siècle_Manuscrit peint sur Parchemin_BnF, département de manuscrits Latins Le jugement dernier : Après la mise à mort de la grande prostituée et l'apparition du christ sur son cheval blanc, le dragon est enfermé dans l'abîme d'abord pour mille ans puis pour l'éternité dans l'étang rougeoyant de l'enfer où il rejoint la bête et le faux prophète. C'est alors que survient le jugement dernier qui inaugure l'instauration d'un nouvel ordre divin. Le juge divin répartit entre le camp des élus et celui des damnés les morts de tous les temps.La sobriété avec laquelle Jean évoque ce thème contraste avec l'iconographie foisonnante qu'il a suscité depuis le Moyen Âge.
Ce petit panneau serait la plus ancienne représentation occidentale du jugement dernier. Dans la partie supérieure, le Christ entouré de six anges sonnant la trompette déroule deux phylactères portant les sentences du jugement. En dessous, un ange debout sur un croissant de lune reçoit les ressuscités sortant nus de leurs sarcophages. Dans la partie inférieure, les élus son accueillis sous un édicule par un ange, tandis que la gueule de l'enfer avale les damnés.
Le Jugement dernier_Allemagne du sud ou Italie du Nord, vers 800_Ivoire_Victoria & Albert Museum, Londres
Saint Jean devant le Christ, tenture de l'Apocalypse_Paris, vers 1373-1380_Hennequin de Bruges (cartons), Nicolas bataille (atelier), Robert poinçon (lissier)_Tissage en fils de laine. La Jérusalem nouvelle : Au jugement dernier succède la vision lumineuse et apaisante, de la Jérusalem nouvelle, symbole de rédemption, dont la description minutieuse occupe l'ensemble de l'avant-dernier chapitre de l'Apocalypse. Faite d'or pur, transparente comme le cristal, la cité céleste resplendit de mille feux des douze pierres précieuses qui ornent ses remparts. Un ange mesure ses proportions carrés parfaites, douze anges en gardent les douze portes et ses douze fondations portent les noms des douze apôtres.
Lambert de st Omer(1064-1125)_Liber Floridus, la Jérusalem Céleste_Région de Cambrai, 3e quart du XIIIe siècle_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, Département des Manuscrits Latins
Cette monumentale Bible a été offerte par l'abbé Vivien à l'empereur Charles le Chauve. Vers la fin du volume, une somptueuse peinture en pleine page introduit l'Apocalypse.
Première bible de Charles le Chauve_Saint Martin de Tours, 845-851_Manuscrit peint sur parchemin_BnF, Département des Manuscrits Latins
La deuxième salle de l’exposition Apocalypse. Hier et
demain est
intitulée « Le Temps des catastrophes ».
Cette partie explore la manière dont l’imaginaire
apocalyptique a influencé les arts, de Dürer à Brassaï, en passant par le
romantisme anglais et l’expressionnisme allemand. Elle présente des œuvres
illustrant la fascination persistante des artistes pour les thèmes de la fin
des temps et de la renaissance.
Ces œuvres, variées tant par leur époque que par leur
médium, offrent une vision plurielle de l'apocalypse, allant de la
représentation des désastres passés à la réflexion sur les menaces
contemporaines et futures.
A l'exception de certains motifs dont le succès perdure, tel le jugement dernier, la représentation de l'Apocalypse semble céder du terrain.
Certaines luttes, religieuses et sociales en usent pour nourrir l'espoir d'un proche horizon révolutionnaire.
Quand la réalité des évènements comme la guerre, les catastrophes naturelles, les phénomènes cosmiques réapparaissent, les images de l'Apocalypse ressurgissent.
L'Apocalypse selon Albrecht Dürer (1471-1528) est un livre comprenant 15 grandes xylographies éditées par l'artiste lui-même, en dehors de toute commande.
Composée autour de 1498, c'est une oeuvre de jeunesse qui apporte à l'artiste la notoriété. Durer en a édité une version en allemand et une en latin.
Le sens du détail a fait de cette oeuvre une source d'inspiration pour de nombreux artistes jusqu'à nos jours.
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 6 : L'ouverture du cinquième et sixième Sceau_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 7 : Les quatre anges retenants les vents_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 8 : Les sept anges avec les trompettes_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 9 : Les quatre anges vengeurs_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 6 : Les quatre cavaliers de l'Apocalypse_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 4 : St Jean devant dieu et les vieillards_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 3 : Vision des sept chandeliers_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 16 : L'ange avec les clefs de l'abîme_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 15 : La grande prostituée de Babylone_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 13 : La bête aux cornes de bélier_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 12 : Saint Michel et le dragon_Edition Latine de 1511
Albrecht Dürer (1471-1528)_Planche 12 : La femme vêtue du soleil et le dragon_Edition Latine de 1511
Annoncé par les prophètes de l'ancien testament puis l'évangéliste Matthieu, le jugement dernier est un point d'orgue dans l'Apocalypse, où le fracas des morts jetés dans l'étang de feu brise le silence d'une terre sans ciel. Cet épisode demeure une étape essentielle à l'avènement de la nouvelle cité où Dieu règnera avec les justes.Il s'agit d'un court chapitre de l'Apocalypse, mais ses visions terribles qui a largement inspiré les artistes : apparition du Christ en majesté, convocation des damnés, omniprésence de la mort...
Pierre Brueghel (1525-1569) (attribué à)_Damnés tourmentés par des diables et des animaux fantastiques_Avant 1569_Encre brune, pierre noire, plume_Musée du Louvre_Département des Arts Graphiques, Paris

Maître de Dunois (actif vers 1435-1644) _Le jugement dernier_Vers 1440_Huile sur bois transposée sur toile_Musée du Louvre_Département des Arts Décoratifs, Paris
Jacques Callot (1592-1635)_La tentation de Saint Antoine_1635_Eau forte_BnF, Département des Estampes et de la photographie
Albrecht Dürer (1471-1526)_Le Jugement dernier_1495-1500_Encre sur papier_British Museum, Londres_Achat à Samuel Woodburn, 1854
Avec des traits nerveux et des scènes tour à tour réalistes et fantastiques, Goya met en scène la violence et la barbarie qui s'abattent sur les plus faibles en temps de guerre. Il dénonce les conséquences de la guerre napoléonienne en Espagne. Il se positionne comme un visionnaire.
Francisco de Goya (1746-1828)_Los Desastres de la Guerra (Les désastres de la guerre)_Entre 1882 et 1883_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 1 : Tristes presentimientos de lo que ha acontece (Tristes pressentiments de ce qui doit arriver)_Eau-forte, burin et brunissoir
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 12 _Para eso habeis nacido (Êtes vous donc près pour cela ?)_Eau-forte, burin , pointe sèche.

Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 22 _Tanto y mas (Tant et plus)_Eau-forte, burin et lavis d'aquatinte
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 27 _Caritad (Charité)_Eau-forte, pointe sèche, burin, lavis d'aquatinte et brunissoir.
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 30 _Estragos de la guerra (Désastres de la guerre)_Eau-forte, pointe sèche, burin et brunissoir
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 37_Esto es peor (Ceci est pire)_Eau-forte, pointe sèche et lavis d'aquatinte
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 39_Grande hazana ! con muertos ! (Grande prouesse ! Contre des morts !)_Eau-forte, pointe sèche et lavis d'aquatinte
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 54_Clamores en vano (Vaines clameurs)_Eau-forte, lavis d'aquatinte, burin et brunissoir Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 55_Lo peor pedir (Le pire est qu'il faut mendier)_Eau-forte, lavis d'aquatinte et brunissoir
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 60_No hay quien los socorra (Personne pour les secourir)_Eau-forte, aquatinte brunie, burin et brunissoir
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 80_Si resucitara (réssuscitera- t-elle ?)_Eau-forte et brunissoir
Francisco de Goya (1746-1828)_Planche 81_Fiero monstruo (Fier monstre)_Eau-forte, pointe sèche et burin
Pieter Claesz Soutman (1580?-1657), d'après Paul Rubens (1577-1640)_Sans titre (La chute des damnés)_1642_Eau forte_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Richard Van Orley (1663-1732), d'après Paul Rubens (1577-1640)_Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descendunt (Leur vie s'achève dans le bonheur et ils descendent en un instant aux enfers)_Vers 1700_Eau forte_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Les aquarelles de William Blake témoignent de la fascination qu'il a pour l'Apocalypse, qui se mêle dans son oeuvre au contexte troublé de son époque. Les révolutions américaines et françaises puis les guerres napoléoniennes alimentent un sentiment de panique. Blake imagine Londres comme la Grande Babylone dont le jugement approche. La couronne et l'âge avancé du cavalier de la mort exprime le roi George III et son armure symbolise l'expansion impériale dont Blake dénonçait la violence.
William Blake (1757-1827)_Death on a pale Horse (la mort sur son cheval pâle, 1800_aquarelle, lavis, encre sur papier_The Fitzwilliam Museum, Cambridge_Don des Amis du Fitzwilliam Museum,1914
William Blake (1757-1827)_The first book of Urizen (Le premier livre d'Urizen_Planche 3, 1794_Estampe gouachée_British Museum Londres_Achat à A E Evans & sons, 1856
William Blake (1757-1827)_The first book of Urizen (Le premier livre d'Urizen_Planche 14, 1794_Estampe gouachée_British Museum Londres_Achat à A E Evans & sons, 1856
William Blake (1757-1827)_The first book of Urizen (Le premier livre d'Urizen_Planche 5, 1794_Estampe gouachée_British Museum Londres_Achat à Francis Turner, 1859
William Blake (1757-1827)_Night VIII (Nuit VIII)_Vers 1757-1827)_Page de texte imprimé, montée sur dessin à l'encre, lavis, crayon et aquarelle_British Museum Londres_Don de Frances White Emerson, 1929
William Blake (1757-1827)_Night IX (Nuit IX)_Vers 1795-1797)_Page de texte imprimé, montée sur dessin à l'encre, lavis, crayon et aquarelle_British Museum Londres_Don de Frances White Emerson, 1929
Henri Howard (1769-1847)_The sixth tromper soundeth (La sixième trompette retentit), 1804_Huile sur toile_Royal Academy of Arts, Londres
Dans ce tableau de Gustave Moreau, Atropos, la troisième Parque qui coupe le fil de la vie humaine, accompagnée d'une figure évoquant le quatrième cavalier de l'Apocalypse. L'artiste associe la mythologie grecque avec le texte biblique pour décrire la scène macabre.
Gustave Moreau (1826-1898)_La Parque et l'Ange de la mort, 1890_Huile sur toile_Musée national Gustave Moreau, Paris
Torquemada est un drame en cinq actes de Victor Hugo qui n'a jamais été représenté de son vivant. Ce dessin de Victor Hugo traduit l'atmosphère de la fin des temps de cette pièce qui dénonce l'inquisition espagnole et le fanatisme religieux.
Victor Hugo (1802-1885)_Torquemada, 1869_Crayon, fusain, aquarelle grattée sur papier vélin_Maison Victor Hugo, Paris/Guernesey
Ce dessin de Victor Hugo évoque le poème "Crépuscule" publié en 1856. Le crépuscule est cet instant de lumière déclinante entre le jour et la nuit où se révèle la finitude du monde. Cette "vision crépusculaire" fait écho au message d'espoir de l'Apocalypse.
Victor Hugo (1802-1885)_Vision crépusculaire, 1856-1857_Encre brune, crayon noir, avec rehauts de gouache blanche sur papier vélin_Maison Victor Hugo, Paris/GuerneseyA l'aube du XIXe siècle, l'Apocalypse continue de fasciner. Odilon Redon a choisi douze épisodes du texte. Son mysticisme et son symbolisme sont nourris par les chapitres qui mettent en scène le bien et le mal. Il joue avec le clair-obscur et alterne planches lumineuses et sombres.
Odilon Redon (1840-1916)_Apocalypse selon st Jean, 1899_Planche 1 "et il avait dans sa main droite sept étoiles, et de sa bouche sortait une épée aigüe à deux tranchants"_Lithographie sur papier vélin_BnF, Département des Estampes et de la PhotographieOdilon Redon (1840-1916)_Apocalypse selon st Jean, 1899_Planche 2 "Puis je vis, dans la main droite de celui qui était assis sur le trône, un livre écrit dedans et dehors, scellé de sept sceaux"_Lithographie sur papier vélin_BnF, Département des Estampes et de la PhotographieOdilon Redon (1840-1916)_Apocalypse selon st Jean, 1899_Planche 3 "et celui qui était monté dessus se nommait la mort"_Lithographie sur papier vélin_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Odilon Redon (1840-1916)_Apocalypse selon st Jean, 1899_Planche 8 "Après cela je vis descendre du ciel un ange qui avait la clef de l'abîme, et une grande chaîne à la main"_Lithographie sur papier vélin_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Odilon Redon (1840-1916)_Apocalypse selon st Jean, 1899_Planche 9 "et le lia pour mille ans"_Lithographie sur papier vélin_BnF, Département des Estampes et de la Photographie Odilon Redon (1840-1916)_Apocalypse selon st Jean, 1899_Planche 12 "C'est moi, Jean, qui ai vu et qui ai ouï des choses"_Lithographie sur papier vélin_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
James Ensor (1860-1949)_L'Ange exterminateur, 1889_Eau-forte sur papier_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Philippe Wurm (né en 1962)_Planche de la BD Edgar P. Jacobs_Le rêveur de François Rivière_Grenoble, Editions Glenat, 2021_Encre de Chine, feutre permanent et gouache sur papier_Collection particulière de l'artiste, Sterrebeek (Belgique)
Le XXe siècle est celui des grandes catastrophes, les guerres, l'arme nucléaire, les génocides, anéantissement de toute valeur morale et humaine, effondrement écologique.Malgré le recul de la culture religieuse, l'Apocalypse conserve une grande place dans l'esprit humain.
De nombreux artistes puisent dans le texte pour démontrer l'enfer sur terre.
D'autres cherchent un "après" plus radieux.
Les cavaliers de l'Apocalypse font partie des référence d'Henri Rousseau quand il peint cette cavalière belliqueuse. Dans un paysage dévasté et sous un ciel crépusculaire elle brandit une épée, attribut du deuxième cavalier qui a le pouvoir "d'ôter la paix de dessus la terre". Les corbeaux qui déchirent la chair humaine évoquent l'invitation faite aux oiseaux par l'ange de l'Apocalypse "venez et assemblez vous au grand souper de Dieu, pour manger la chair des rois, la chair des officiers de guerre"
Le Douanier Rousseau (Henri Rousseau dit) (1844-1910)_La guerre, vers 1894_huile sur toile_Musée d'Orsay, Paris
Otto Dix (1891-1969)_Entrée d'une sape, vers 1916_Mine graphite sur papier belge_Centre Pompidou, Paris
Jean Christophe Chauzy (né en 1964)_Planche de la BD, le Reste du monde-Tome 2 : le monde d'après_Edition Casterman, Paris_2016_Aquarelle_Collection de l'artiste
Pierre Albert Birot (1876-1967)_La guerre, 1916_Huile sur toile_Centre Pompidou, Paris
Anonyme_L'archange st Michel terrassant le dragon_1880-1900_Loubok, gravure rehaussée de couleurs_Centre Pompidou, Paris
Ce tableau de Kandinsky est l'aboutissement de plusieurs années de travail sur le jugement dernier de l'Apocalypse. Entre 1910 et 1913 une grande réflexion occupe l'artiste qui souhaite une plus grande spiritualité dans l'art.
Ce grand combat fait de lui un artiste prophète. La trompette peinte en jaune est le seul élément discernable.
Vassily Kandinsky (1866-1944)_Jüngster Tag (Le jour du jugement dernier), 1912_Peinture à l'eau et encre de chine sous verre_Centre Pompidou, Paris
Vassily Kandinsky (1866-1944)_Blätter (feuilles), Vers 1911_Xylographie sur papier_Centre Pompidou, Paris
Vassily Kandinsky (1866-1944)_Dreiköpfiger Drache (Dragon à trois têtes), 1903_Xylographie sur papier_Centre Pompidou, Paris
Joseph Weisz (1894-1969)_Angel showing St John the new earth (L'ange montrant à st Jean la nouvelle Jérusalem), 1919_Xylographie_Victoria & Albert Museum, Londres
Joseph Weisz (1894-1969)_The four trumpetting Angels of the Apocalypse (Les quatre anges à la trompette de l'Apocalypse), 1919_Xylographie_Victoria & Albert Museum, Londres
Joseph Weisz (1894-1969)_The three armoured horseman of the Apocalypse (Les trois cavaliers cuirassés de l'Apocalypse), 1919_Xylographie_Victoria & Albert Museum, Londres
Joseph Weisz (1894-1969)_Post tenebras lux (Après les ténèbres, la lumière), 1919_Xylographie_Victoria & Albert Museum, Londres
Natalia Gontcharova réalise ses premières lithographies au début de la 1er guerre mondiale. Elle y mêle icônes religieuses et éléments de la guerre moderne, du folklore russe et des motifs apocalyptiques. Depuis 1910, l'Apocalypse occupe une grande place dans l'esprit de l'artiste.
Les anges aident les Russes en combattant les avions ennemis et l'archange Michel, figure du bien, combat le mal représenté par la femme sur la bête.
Natalia Gontcharova (1881-1962)_Les images mystiques de la guerre, 1914_lithographie sur papier_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Planche V : La femme chevauchant la bête
Planche VII : l'archange st Michel
Planche X : Anges et aéroplanes
Planche XI : Cité maudite
Planche XII : Le cheval pâle
Planche XIII : fosse commune (fosse fraternelle)
La troisième salle de l’exposition est intitulée « Le
Jour d’après » est consacrée aux œuvres
contemporaines qui esquissent des visions du monde post-apocalyptique. Des
artistes tels qu’Otobong Nkanga et Abdelkader Benchamma y présentent des
installations monumentales qui interrogent notre rapport à la catastrophe et à
la reconstruction. Elle explore les perspectives de renouveau après la catastrophe.
Contrairement aux deux premières salles qui se concentrent
sur les représentations traditionnelles et les catastrophes, cette dernière
partie s'intéresse aux récits de reconstruction et aux imaginaires d’un monde
transformé.
Elle met en lumière la manière dont l’idée d’apocalypse peut aussi
être porteuse d’espoir et de renaissance.
La scénographie est conçue de telle manière qu'elle nous immerge dans un univers où l'après catastrophe est envisagé non pas comme une
fin, mais comme un nouveau commencement.
L'éclairage, les sons et les
installations interactives contribuent à créer une atmosphère contemplative et
introspective.
Cette dernière partie offre une perspective
unique sur l’apocalypse, en la présentant comme une opportunité de
transformation et de renouveau, plutôt que comme une simple fin du monde.
Babylone la grande," la mère des prostituées et des abominations de la terre", est citée cinq fois dans l'Apocalypse.
Au Ie siècle de notre ère au moment de l'écriture du texte par Jean, Babylone n'est plus que que le nom mythique d'une capitale abolie. Elle figure cependant dans le texte de jean comme flamboyant symbole de la grande ville perdue, lieu de tous les péchés et dépravations, l'anti-Jérusalem céleste.
Les artistes et auteurs du XXIe siècle commencent à imaginer les possibilités d'une "nouvelle alliance" dans un monde où la place de l'humain serait repensée.
Broomberg & Chanarin (Adam Broomberg né en 1970; Olivier Chanarin né en 1971)_Divine violence, Révélation_2013_Photographie, impression, jet d'encre (feuilles de la bible) traits rouges faits à la main, sur support Hannemühle_Centre Pompidou, Paris
Laurent Grasso (né en 1972)_Studies into the past_ND_Huile sur panneau de bois_courtesy de l'artiste et de la galerie Perrotin, Paris Laurent Grasso (né en 1972)_Studies into the past_ND_Huile sur papier bois _Courtesy de l'artiste et de la galerie Perrotin, Paris
George Grosz (1893 1959)_The first german president Ebert (Le premier président allemand Ebert)_Vers 1923_Encre de chine sur papier_Centre Pompidou, Paris
Ce célèbre tableau d'Otto Dix dépeint un couple monstrueux dans un décor d'un bordel pendant la guerre. On peu y lire une référence à l'Apocalypse. Grand lecteur de la bible, le peintre aime à superposer à la représentation des personnages contemporains des figures archétypales.
Otto Dix (1891-1969)_Erinnerungen an die Spiegelsäle von Brüssel (Souvenirs de la galerie des glaces à Bruxelles)_1920_Huile et glacis sur fond d'argent sur toile_Centre Pompidou, Paris
Frank Walter (1926-2009)_Sans titre (ville fluorescente la nuit)_ND_Peinture à l'huile et crayon sur papier cartonné blanc brillant _Pinault collection, Paris
Anonyme_La maison de dieu, tarot dit de Charles VI_Italie du Nord, fin du XVe siècle_Encre noire sur assiette d'or et peinture a tempera à l'œuf sur papier vergé_BnF, Département des Estampes et de la Photographie
Ludwig Meidner (1884-1966)_Apockalyptische Landschaft (paysage apocalyptique)_1914_Encre sur papier_British Museum, Londres_Achat à Hildegard Friz Donneville, 1999
Cette impressionnante sculpture de Germaine Richier est le fruit d'une rencontre entre les références religieuses, mythologiques et la culture camarguaise faisant surgir un cheval à six têtes, au galop.
Il a un aspect macabre et fantomatique des chevaux des cavaliers de l'Apocalypse.
Germine Richier(1902-2059)_Le cheval à six têtes, grand_1954-1956_Bronze _Centre Pompidou, Paris
En 1939, Fleury Joseph Crépin, le plombier pratiquant le spiritisme entend des voix qui lui révèlent qu'il peut faire cesser la 2e Guerre mondiale s'il peint 300 tableaux. En réponse à cet appel, tel Jean dans ses visions, il réalise des toiles colorées, parmi lesquelles un certain nombre d'architectures comme le Temple. Associées aux têtes alignées dans le ciel qui peuvent évoquer les 24 vieillards de l'Apocalypse.
Fleury Joseph Crépin (1875-1948)_Temple N° 152_11 octobre 1941_ huile sur toile_Centre Pompidou, Paris
Fin 1926, André Masson met en place une nouvelle technique de travail avec du sable dispersé sur la toile. Avec cette oeuvre de 1927, c'est la mort qu'il révèle, celle de chevaux à la silhouette informe
André Masson(1896-1987)_Les chevaux morts_1927_ Huile sur toile_Centre Pompidou, Paris
André Masson(1896-1987)_La naissance des chevaux_1934_ Pointe sèche, vernis mou sur papier vélin ivoire_BnF, Département des Estampes et de la Photographie, Paris
Judit Reigl qui a fui la Hongrie communiste réalise peu de temps après son arrivée en France cette peinture d'où se dégage une atmosphère à l'inquiétante étrangeté surréaliste. Les quatre cavaliers de l'Apocalypse ont perdu leur monture mais ils semblent pris dans une course effrénée pour fuir quelque chose.
Judit Reigl (1923_2020)_Ils ont une soif insatiable de l'infini_1950_Huile sur toile_Centre Pompidou, Paris
Judit Reigl (1923_2020)_Les cavaliers de l'Apocalypse_Vers 1947_Encre et aquarelle sur page de carnet à spirales_Centre Pompidou, Paris
Ceija Stojka (1933_2013)_Sans titre_1995_Acrylique sur papier cartonné_Collection Antoine de Galbert, Paris
Formée sur plusieurs strates horizontales, la tapisserie Underground rappelle les registres superposés de la tapisserie d'Angers mais aussi les quatre niveaux de l'enluminure du Déluge dans le Beatus de Saint Sever
Kiki Smith (née en 1954)_Underground (sous terre)_2012_Tapisserie Jacquard en coton, exemplaire 1/10_Courtesy Galerie Lelong & Co, Paris
Kiki Smith (née en 1954)_Earth (terre)_2012_Tapisserie Jacquard en coton, exemplaire 6/10_Courtesy Galerie Lelong & Co, Paris


Cornelis Anthonisz (vers 1505-1553)_Stans titre (chute de la tour de Babel), 1547_ND_Eau forte_British museum, Londres_Achat à Obach & Co, 1871
Militante anti-nucléaire Miriam Cahn réalise la série des Atombombe dans un paysage international marqué par la fin de la guerre froide, la guerre Iran-Irak et les prémices de la 1er guerre du golfe.
Les couleurs vives employées dans ses aquarelles matérialisent l'ambivalence des émotions suscitée par la bombe atomique, entre fascination et terreur.
Miriam Cahn (née en 1949)_Atombombe (Bombe atomique), 4 mars 1991_Aquarelle sur papier_Courtesy galerie Jocelyn Wolf, Romainville
Avec un format monumental, rien ne semble pouvoir échapper à l'explosion dévastatrice.
Anne Imhof (née en 1978)_Sans titre_2022_Huile sur toile imprimée_Pinault Collection, Paris
L'exposition « Apocalypse. Hier et demain » est d’une
grande richesse et offre une vision nuancée de la notion d'apocalypse.
Le terme « apocalypse » signifiait à l'origine « révélation
» et a pris le sens de catastrophe, de fin du monde.
L'exposition présente une diversité d'œuvres, allant de
manuscrits médiévaux enluminés à des créations contemporaines d'une grande diversité et d'une profonde richesse, telles que des œuvres de William Blake, Francisco de Goya, Pieter
Bruegel, ainsi que des artistes modernes comme Xie Lei, André Masson et bien d'autres.
Les œuvres exposées illustrent l'évolution de la
représentation de l'apocalypse dans l'art et la culture occidentale au fil des
siècles et invite à réfléchir sur les peurs contemporaines que provoquent les
crises climatiques, les pandémies, les conflits.
Le concept d'apocalypse continue aujourd’hui encore d'influencer
l’imaginaire des artistes.
Texte de Paulette Gleyze
Photos de Anne, Paulette et Gérard Gleyze
une superbe exposition à voir et revoir...Il y a aussi un très beau livre /catalogue édité pour cette expo.. et bravo à toi Paulette pour ce blog...
RépondreSupprimerexposition très savante bien expliquée ici; merci Paulette
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