lundi 12 septembre 2011

cambrai

place Fénelon à Cambrai

Nous sommes dans le Nord pour quelques jours pour le mariage d'Emmanuel et de Fanny.
Emmanuel est le petit cousin de Gérard, le petit-fils de Jean G parrain de Gérard.
Samedi 27 août c'est le jour du mariage.

Nous avons quelques heures devant nous, la cérémonie commence à 14h.
Nous logeons à Crèvecoeur sur l'Escaut à 8km de Cambrai, nous décidons donc naturellement d'aller visiter la ville de Cambrai.

Cambrai est chef-lieu d'arrondissement.
La ville est née et s'est développée sur la rive droite de l'Escaut, elle est située sur une nappe de craie.
Le sous-sol crayeux a permis, comme dans beaucoup de cités médiévales, le creusement d'un réseau de caves, de souterrains et de carrières sous la ville.
La médiocre qualité de la craie cambrésienne en réservait l'usage à la fabrication de chaux ou au remplissage, ainsi qu'aux constructions courantes.
Pour les édifices prestigieux, on allait chercher la pierre dans les villages voisins.

A la frontière entre le st Empire romain germanique et le royaume de France, la ville est contenue dans une enceinte. Réédifiée au XIVe Siècle, elle est renforcée par la construction d'une citadelle en 1543.

Le démantèlement des fortifications, à partir de 1894, entraîne la disparition de nombreuses portes.
Deux portes sont conservées grâce aux interventions de la société d'Émulation de la ville.
Nous pénétrons dans le centre historique par une de ces deux portes, la porte de Paris.
porte de Paris côté extérieur

porte de Paris côté intérieur

Seules quatre églises, transformées en grenier, en hôpital, en Temple de la raison* ou en prison, sont épargnées. *Le temple de la Raison, créé en 1793, était le temple d'une nouvelle religion censée remplacer le christianisme : le culte de la Raison des Hébertistes athées (automne 1793-printemps 1794) puis le culte de l'Être suprême des Montagnards déistes (printemps 1794-été 1794).

Nous avons visité la cathédrale Notre Dame de Grâce. Cette ancienne abbatiale du St Sépulcre, fondée au XIe siècle, a été reconstruite à partir de 1696 achevée en 1703, dans un style classique qu'appréciait Louis XIV.

le clocher de la cathédrale

la façade de la cathédrale

la nef centrale

la chaire

L'abside renferme le tombeau monumental de Fénelon, chef-d'œuvre du sculpteur David d'Angers.
François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit Fénelon, né le 6 août 1651, mort le 7 janvier 1715 à Cambrai est un archevêque de Cambrai, théologien et écrivain.
Il a été le Précepteur du duc de Bourgogne. Il s'est opposé à Bossuet et est tombé en disgrâce lors de la querelle du quiétisme*, et surtout, après la publication de son roman, Les Aventures de Télémaque(1699), considéré comme une critique de la politique de Louis XIV.
L'influence littéraire de ce roman a été considérable pendant plus de deux siècles.
* le quiétisme est une doctrine mystique inspiré par les oeuvres du prêtre espagnol Miguel de Molinos, le quiétisme vise à la perfection chrétienne, à un état de quiétude « passive » et confiante.
Le développement de cette doctrine, violemment combattue par Bossuet, alimente une crise religieuse dans les dernières années du XVIIe siècle. La victoire de Bossuet sur Fénelon entraîne la fin du mysticisme chrétien en France.
tombeau de Fénelon par le sculpteur David D'Angers

Elle abrite également l'icône byzantine de Notre Dame de Grâce depuis 1450.
icône byzantine du 15e s de notre dame de grâce

une image pour mieux voir

et les croisillons du transept l'icône de Notre-Dame de Grâce ainsi que neuf grisailles réputées de Geeraerts d'Anvers.
les boiseries datent du XVIIIe siècle

une des 9 grisailles

Les vitraux sont hauts en couleurs et très bien conservés.

Nous pouvons voir une Sainte Anne avec Joachim et l'enfant

Les grandes orgues furent construites par la maison Pierre Schyven d'Ixelles en 1897. Après les épreuves de la guerre de 1914-1918, une importante restauration fut entreprise par le facteur d'orgue Auguste Convers qui porta l'instrument actuel à 49 jeux (3 670 tuyaux). Le bâtiment a été classé à l'inventaire des monuments historiques le 9 août 1906.

Nous visitons ensuite la maison espagnole qui abrite l'office du tourisme.

Au sous sol de la maison espagnole nous pouvons voir des vestiges de carrières de craie et les fortifications

La ville de Cambrai est riche d'un patrimoine exceptionnel : ses espaces sous-terrains. Environ 330km de galeries parcourent le sous-sol, composées de carrières de pierres calcaires et de ramparts.
L'exploitation des carrières du centre de Cambrai s'est achevée au cours des XVIe et XVIIe siècle.
Certaines d'entre elles sont réutilisées par les cambrésiens comme 2e cave, appelée "bove".
Pour y accéder ils creusent depuis la cave de leurs maisons un escalier.

Un petit hommage à l'aviateur Louis Blériot qui était natif et industriel à Cambrai.

Nous nous rendons ensuite à la chapelle du grand séminaire appelée plus couramment chapelle du « collège des Jésuites », achevée en 1692. Cest un exemple unique de l'art baroque en France au nord de Paris. Elle servit de prison au tribunal révolutionnaire voisin en 1794.
Elle a été classée à l'inventaire des monuments historiques le 30 avril 1920.

Elle présente une somptueuse façade et un intérieur orné de peintures et de sculptures
la façade

Sur la façade: Assomption de la Vierge

le portail avec les armoiries


la nef lieu d'exposition temporaire de Cocoon de Klaus Pinter
la voûte de la nef

la voûte du chœur

les sculptures

les peintures

Nous remontons la rue de l'épée et terminons notre matinée à Cambrai par une visite au musée des beaux arts qui s'installe en 1893 dans l'hôtel de Franqueville datant de 1720..
la rue de l'épée

La visite de ce riche musée fera l'objet d'un prochain article.


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze





















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