jeudi 15 septembre 2011

écomusée de Toujouse


Damien Josiane et moi devant le clocheton de l'entrée du parc à outils
En ce jour de juillet, Josiane Damien Gérard et moi faisons une visite à l'écomusée de Toujouse.

Il a été créé en 1991 par un groupe de bénévoles.
Son but est de rechercher, restaurer et présenter au public les outils, ustensiles et autres objets ayant accompagnés la vie des paysans gascons.
L'écomusée présente une collection impressionnante d'objets anciens ayant accompagné la vie rurale jusqu'à la généralisation de l'usage des tracteurs début de la deuxième moitié du XXème siècle.

L'Ecomusée du Paysan Gascon est implanté dans la petite commune de Toujouse, située dans le canton de Nogaro, département du Gers. Elle est limitrophe de la commune de Bourdalat, département des Landes.
L'Ecomusée du Paysan Gascon s'est implanté en 1993 sur le site actuel, au lieu-dit "La Plaine" de part et d'autre de la route départementale 143 qui relie Nogaro à Villeneuve de Marsan.

Nous débutons la visite par le parc à outils. L'entrée du parc à outils est ornée d'un "clocheton" qui est devenu l'emblème de l'écomusée. Il porte les initiales : E(comusée) du P(aysan) G(ascon).
Il porte les initiales : E(comusée) du P(aysan) G(ascon).

L'appendice en façade s'appelle une guitarde

la charpente du clocheton

Il provient du château de Bascaules, il a été déposé pour diverses raisons et a nécessité de sérieuses réparations.
Très vraisemblablement chef-d'oeuvre de compagnon charpentier de la fin du 19ème ou début du 20ème siècle.

Dans le parc à outils nous pouvons voir les outils des travaux des champs : l'araire, la charrue étaient les outils de base pour retourner la terre afin qu'elle puisse produire des récoltes.
La houe pour travailler entre les sillons de vigne, de maïs, de betteraves, ....
Les herses plates à dents droites ou courbes (canadienne), des herses courbes pour travailler les billons*
* La culture sur billons est une technique agricole utilisée pour limiter les effets d'une humidité ou pluviométrie importante ou pour permettre les cultures sur des sols trop argileux. Elle consiste à cultiver en rangées de petites buttes d’environ 15-20 centimètres de hauteur (6-8 pouces), préparées la saison précédente. Les buttes sont aplaties sur le dessus pour former une sorte de trapèze à pente douce évitant le ravinement en cas de fortes pluies.On plante sur le sommet du plateau.

La permanence des billons a pour avantage de favoriser l’amélioration, avec le temps, des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol.
herse courbée

araire en bois

herse rectangulaire à 4 poutres droites

Josiane et Paulette devant les charrues

charrue

houe réglable pour travail entre les rangs

Les outils de travaux de la vigne : La vigne s'est imposée au 20ème siècle comme une très importante source de revenus. Mais elle se relevait d'une grave crise due à l'attaque du phyloxéra qui avait presque décimé la totalité du vignoble à partir de 1863.
Les vignes ont presque toujours été cultivées en alignements, et leurs sarments très souvent palissés, c'est-à-dire conduits sur des fils porteurs, leur évitant de ramper sur le sol.
Ce mode de culture entraîne l'utilisation de machines spécifiques pour certaines opérations.
charrue bisoc

Le labour entre les sillons et l'entretien peut être effectué avec des outils ordinaires, mais dès qu'on s'approche du pied de vigne ou de l'alignement, l'usage d'une charrue décavaillonneuse facilite le travail.
charrue décavaillonneuse

La récolte du raisin se faisait autrefois à la main : serpettes ou ciseaux servaient à couper la grappe qui tombait dans un baquet en bois ; ces derniers étaient vidés dans les hottes et à leur tour dans les comportes ou les tombereaux qui permettaient d'acheminer la vendange à la cave.
tombereau à vendange

tombereau à vendange fabriqué par le charron

La vigne est un arbuste qui nécessite des opérations de taille pour qu'elle se renouvelle et porte du fruit l'année suivante. Nous pouvons voir tout l'outillage nécessaire à ce travail.

Les pressoirs à vendange :

La récolte du raisin faite à la main ou à la machine, la vendange est traitée à la cave : les grappes de raisin sont écrasées dans le fouloir et selon le produit que l'on veut obtenir, transférées dans le pressoir avant fermentation dans les cuves pour le jus de raisin qui se transformera en vin blanc, ou dans les cuves de fermentation directement pour obtenir du vin rouge.

Le pressurage de la vendange s'est effectué de différentes façons au cours des siècles.
Foulage et pressage avec les pieds.
Par la suite, le vigneron a fabriqué une vis ancrée dans le sol, la vendange est accumulée autour de cette vis, et par un système de plateaux et de poutres pressée pour extraire le jus.
pressoir à taisson de 1823

pressoir cage double cliquet

L'Alambic armagnacais de l'Ecomusée

Les premières descriptions de l'alambic sont attribuées aux Perses aux alentours du IXe siècle.
Mais le principe existait déjà bien avant, et les Grecs et les Thraces le connaissaient. Le mot alambic vient d'ailleurs de l'arabe al 'inbïq, lui-même emprunté au grec tardif ambix (= vase).
On aurait même retrouvé des traces de l'invention de l'alambic par les Égyptiens et en Mésopotamie vers 3500 ans avant JC.

L'alambic fut d'abord utilisé pour fabriquer des parfums, de l'essence ou des médicaments, avant de permettre la production d'eaux-de-vie par distillation de jus de fruits fermentés.

Cet appareil ambulant en cuivre pur, qui a été consacré par un brevet déposé en 1818 et adapté, modifié, amélioré par les distillateurs de la région servait à distiller le vin pour en extraire l’eau de vie d’Armagnac. La distillation est une opération qui consiste à vaporiser partiellement un liquide (le faire passer à l’état gazeux) pour en condenser certaines vapeurs (les faire passer à nouveau à l’état liquide). Cette opération permet de séparer les vapeurs alcooliques contenues dans le vin (et qui vont devenir l’eau de vie) des vinasses évacuées hors de l'alambic. Il participe véritablement à la personnalité de l'Armagnac.

Le vin contenu dans la cuve de charge (1) alimente en permanence l’alambic par le bas du réfrigérant (2). C’est grâce à lui que les vapeurs d’alcool contenues dans le serpentin (3) se refroidissent. Il monte dans le chauffe-vin (4) puis il est conduit vers la colonne (5) où il descend de plateau en plateau (6) jusqu’à la chaudière (7) chauffée au gaz ou au bois. Les vinasses (le résidus du vin) sont à ce stade évacuées hors de l’alambic par un trop plein (8). Sous l’effet de la forte chaleur produite par le foyer (9), des vapeurs de vin remontent à contre-courant et « barbotent » dans le vin au niveau de chaque plateau. Elles s’enrichissent de l’alcool et de la majorité des substances aromatiques du vin et sont conduites par le col de cygne (10) vers le serpentin où elles sont condensées et refroidies.
Au coulage de l’alambic (11), l’eau de vie est incolore, son degré alcoolique peut varier de 52 % à 72 % (mais il est traditionnellement compris entre 52 % et 60 %).
A ce stade, l’Armagnac est encore plein de fougue, mais il est déjà d’une grande richesse aromatique : très fruité (prune, poire, etc. …) et souvent floral (tilleul ou miel).
Le vieillissement sous bois lui confèrera une complexité et une douceur supplémentaire.
alambic armagnacais sur roue de 1930

le Travail des champs : La fenaison et la moisson

presse foin

râteau à foin

L'Ecomusée du Paysan Gascon a dans sa collection deux faucheuses tractées par un attelage de deux bovins, une faneuse, un râteau à foin sur grandes roues.
une javeleuse

faneuse

Nous pouvons voir une large gamme de faux, faucilles et les coffins pour la pierre à aiguiser, râteaux, fourches qui sont la panoplie du parfait agriculteur.

Les batteuses

La récolte des céréales faite à la faucille, à la faux, à la javeleuse ou à la moissonneuse-lieuse est transportée à l'aire de battage.
batteuse

Le battage ou dépiquage est l'opération qui consiste à séparer le grain qui est dans l'épi de l'enveloppe qui l'entoure et qui restera souvent attaché à la tige de paille qui a porté l'épi.

Autrefois, le battage pouvait se faire au fléau actionné à la main ou bien par roulage sur les épis. Dans ce dernier cas, un attelage humain ou animal traînait un rouleau. Mais il faut alors que les gerbes soient régulièrement retournées pour que tous les épis soient correctement battus.

Au 19ème siècle, un progrès fut réalisé en concevant une batteuse où passait la moisson. Le mouvement circulaire du batteur entraînant la paille, l'épi est contraint de passer entre le batteur (barres, animé) et le contre-batteur (grille fixe) : la paille continue son chemin, le grain, par gravité, tombe. Il ne reste ensuite qu'à ventiler les impuretés.

Dans les machines modernes (moissonneuses-batteuses), nous retrouvons le même principe, mais il est appliqué directement à la moisson qui vient d'être coupée par la machine, et la ventilation pour tri est immédiatement consécutif.

Nous avons ensuite pu voir les outils du menuisier, du tonnelier et du sabotier.
En 2007, des héritiers de Monsieur LASPORTES pour respecter les dernières volontés de leur père ont légué à l'Ecomusée du Paysan Gascon son atelier de menuiserie.

Nous pouvons y retrouver tous les outils du menuisier : rabots, planes, serre-joints, bancs de menuisier, gouges, ciseaux, équerres, .....cet atelier est reconstitué dans une pièce.
l'atelier de Monsieur Lasportes

Dans la pièce voisine, les outils d'un autre atelier de menuiserie tout aussi richement équipé : immense meule en pierre pour afûter les outils, mortaiseuse à chariot, nombreuses scies, nombreuses gouges, mais aussi scies passe-partout (ou scies américaines), niveau "fil à plomb", bisaigues de charpentiers, ...
les équerres

vilebrequins, équerres,fausses équerres et marteaux

ciseaux et bédanes

les gouges et les planes

les ciseaux à bois

des scies

l'établi

la meule

les bouvets

encore des bouvets

compas de charpentiers

équerres

les scies égoïnes, tarabiscot, trusquin et ciseaux à bois

Nous pouvons voir aussi une multitude d'outils des métiers du sabotier et du tonnelier.

Ceci n'est qu'un échantillon
racloirs

trusquin

un tour

sabots et outils de sabotier




Le métier à tisser :
Le musée a récupéré un important lot de pièces détachées d'un métier à tisser, sans guide de montage, sans inventaire.
Après recherche de documents sur internet, nettoyage des pièces, les bénévoles ont trouvé la perle rare, un tisserand à la retraite, qui a guidé le menuisier, et tout a été agencé pour que ce métier à tisser à double boîte du 19ème siècle fonctionne.

Il a été exposé pour la 1er fois en septembre 2008, pour les journées du patrimoine.
notre guide qui nous a donné toutes les explications et fait une démonstration


Nous nous rendons à la maison à colombages du brassier.
la maison du brassier

Damien dans la maison du brassier


Le brassier, est un ouvrier agricole qui "vendait"son travail, ses bras au propriétaire terrien. Le propriétaire terrien logeait les brassiers dans une petite maison.

La maison du brassier qui est recontruite sur le site de l'Ecomusée du Paysan Gascon a été offerte par un propriétaire des alentours. En 2000, les bénévoles ont démonté la maison qui menaçait ruine, mais dont la structure était en bon état. Après que le vieux torchis ait été enlevé, les éléments en bois ont été numérotés pour permettre le remontage. Une fois remonté sur le site, le toit nouveau posé, les murs de la façade ont été reconstruits et la maison réaménagée.

Et pour finir nous visitons la maison Bernadette LACAZE (du nom de la personne qui a fait don à l'association de sa maison natale

Il s'agit d'une maison de maître, de bourgeoisie rurale. La construction date du milieu du 19ème siècle.
Cette maison comporte deux niveaux.

Nous trouvons au rez-de-chaussée, l'accueil de l'Ecomusée, la cuisine avec la table prête à recevoir le visiteur, l'arrière-cuisine avec les casseroles, et la chambre avec le lit et son édredon.

A l'étage, une pièce "lingerie"

et une pièce "école".
les excellents élèves

et pour finir voici quelques objets retraçant les métiers des femmes
le métier à dentelle

dame filant

le rouet

un abécédaire

et quelques photos de la vie au XIX et début XXe siècle


Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze




1 commentaire:

  1. que voilà un photo reportage intéressant! après l'avoir lu et regardé, je me sens plus "savant"...
    merci
    claude b.

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