samedi 7 septembre 2019

Voyage en Sicile_jour 3_Ségeste_Erice


Dimanche 14 juillet 2019, c'est la fêté nationale en France mais nous nous sommes en Sicile et continuons notre périple sous un beau soleil.
Les étapes seront Ségeste, Erice, Sélimonte et Port d'Empedocle.

Nous quittons Palerme et nous dirigeons vers l'ouest avec pour première étape Ségeste.

Ségeste est située sur le mont Bàrbaro, sur la commune de Calatafimi-Segesta au milieu d’un paysage aride.

Les origines de Ségeste sont encore incertaines et toujours sujettes à débat entre les archéologues.

Elle aurait été fondée par le peuple des Elymes dont les origines ne sont pas véritablement connues. Ce serait un peuple de langue indo-européenne venant de Troie.

Ségeste a été une des villes les plus importantes des Elymes et a joué un rôle important sur l’île ayant même contribué aux hostilités entre Athènes et Carthage.

En 408 av JC, elle a détruit Sélinonte grâce à l’aide des Carthaginois.

Elle même a été conquise et détruite en 307 av JC par Agathocle de Syracuse.

Au cours de la 1er guerre punique, Ségeste a subi la domination romaine, mais du fait de leur origine commune, Rome l'a exempté des tributs et lui a octroyé un vaste domaine, ce qui lui a permis une nouvelle période de prospérité.

On a longtemps cru que Ségeste avait été détruite par les Vandales, or grâce à des découvertes récentes par les archéologues on sait qu’il y a eu un village d’époque musulmane et un habitat d’époque normande-souabe, avec un château au sommet du mont Bàrbaro.

Le site fait actuellement l’objet de fouilles afin d’établir une vision d’ensemble de la ville.

Le temple de Ségeste (ou temple d'Héra) est un temple dorique, construit en calcaire local vers 430 av. J.-C.

Il présente 6 colonnes en façade et 14 de côté, et mesure 21 × 56 m.
Le soubassement est à trois degrés.

Des indices laissent supposer que le temple n'a jamais été achevé.

En effet, les colonnes n'ont jamais été cannelées et les blocs du soubassement ont encore leurs tenons de bardage non ravalés, et le temple n'a jamais reçu de couverture.
Il n’a pas été détruit par les Vandales du fait qu'il n'avait pas été dédié à un dieu grec.

Nous quittons Ségeste et continuons notre voyage pour Erice, village médiéval et aujourd’hui ville de science, mais aussi de tradition et d'artisanat.

Situé à plus de 756 mètres d'altitude sur le Mont San Giuliano,

Erice surplombe le littoral entre Trapani et les îles Egades à l’est et la péninsule de San Vito lo Capo, avec les Parc Naturelles du Monte Cofano et la Riserva Dello Zingaro.
Par temps clair on peut même distinguer la côte africaine.
La vue est à couper le souffle.

L'histoire d'Erice remonte à la préhistoire. C'est un ancien site néolithique occupé par les Élymes. On y trouve des vestiges de la muraille cyclopéenne du VIe siècle av. J.-C.

Selon la légende, Erice aurait été fondée par le héros Eryx, fils d'Aphrodite et de Boutès d'où son nom d'origine Erice.

Eryx vouait un culte à une déesse-mère (créatrice de l’univers, promotrice de la vie),
à l’époque phénicienne la déesse se nommait Astarté ;
à l’époque grecque, Aphrodite ;
à l’époque romaine, Vénus.
Le culte était rendu par des prostituées sacrées qui accomplissaient l'acte générateur de la vie avec des pèlerins de passage.
Elle a été une grande base carthaginoise aux VIe et Ve siècles av. J.-C et comme Ségeste elle a joué un rôle dans les luttes contre les Grecs puis les Romains.

Au Moyen Âge, elle est conquise par le Comte Roger, et en 1067 elle devient normande avec pour nom « Monte San Guliano » jusqu’en 1934.

Nous entrons par la Porta Trapani, porte d'entrée principale qui mène à la vieille ville.
Elle marque le prestigieux point d'entrée historique de ce village médiéval.
Elle faisait, à l'origine, partie du mur d'enceinte élimo-punique, et était une des trois portes d'accès. Elle était positionnée entre deux bastions de protection.
Son nom provient du fait qu'elle est tournée du côté la ville de Trapani.
Le village se visite à pieds en entrant par cette porte.

De là, la Via pavée (rue) Vittorio Emanuele mène au point central de la ville :
la place Umberto I et au premier site important de la vieille ville, la Chiesa (église) Matrice.
Une série de petites ruelles également pavées nous permettent de découvrir ce beau village typique.

Sur la place, l'église Matrice est une église fortifiée, construite en 1314 à la demande du roi Frédéric d'Aragon.

Elle est dédiée à Notre Dame de l'Assomption.
La façade austère est précédée d'un porche en arc brisé surmonté d'une magnifique rosace.
Bâtie avec des blocs de granit provenant de l'antique temple d'Aphrodite, elle a gardé son style gothique du XIVe siècle, avec ses baies géminées.

La façade conserve ses formes primitives, avec son portail ogival en style «Chiaramonte» pourvues d'ornementations en zigzags.

Son campanile du XIIIe siècle est séparé du reste de l'édifice.

Près de l’église se dresse un haut clocher (28 mètres), construit vers la fin du XIIIème siècle, au moment de la guerre des Vêpres siciliennes, et faisant fonction de tour de guet.

Sa base carrée (8 mètres par coté) est à trois étages.
A chaque étage se trouve une salle avec une voûte en berceau.
Sur le beffroi s’ouvrent des fenêtres en style gothique de «Chiaromonte».

Cette tour a aussi été utilisé comme prison du tribunal ecclésiastique. Un escalier à 113 marches conduit au sommet.

Erice a une tradition artisanale ancienne.

Il s'y réalise de très belles céramiques de Sicile peintes à la main avec des couleurs vives, du jaune, du bleu et du rouge.

Erice est aussi spécialisée dans le tissage des tapis.

Et dans la pâtisserie aux amandes, autrefois réalisée par les sœurs du couvent de San Carlo.
Aujourd’hui, la tradition est perpétuée par Maria Grammatico et une halte dans sa pâtisserie s’impose...

Nous arrivons devant l'église saint Guiliano (saint Julien martyr en 254)

C'est l'un des plus anciens lieux de culte catholique à Erice.
Cette église a été construite au 11ème siècle à la demande de Roger le Normand .
Saint-Julien apparaît dans les représentations avec l'apparence d'un guerrier, avec l'épée et le faucon car, selon les récits, il a vaincu les musulmans qui voulaient prendre d'assaut Erice.
Saint Julien, est le protecteur de la ville.
L'église abrite les statues des "Mystères", représentant la mort et la passion du Christ, qui sont menées en procession chaque vendredi saint .

Nos pas nous mènent au château de Venere (XIIe siècle), successivement romain, arabe et enfin reconstruit durant la domination normande.

Il est bâti sur les vestiges du temple d'Aphrodite, un sanctuaire édifié par les Elymes et fameux dans tout le bassin méditerranéen ;
il est encore en bon état grâce aux rénovations. Le donjon a été restauré au XIXe siècle. Il porte une couronne de créneaux en queues d'hirondelle bien conservée. Au-dessus de la porte principale, se détache le blason des Habsbourg d'Espagne.
On y accédait à l'origine par un pont-levis, aujourd'hui remplacé par un escalier de pierre.

De cet emplacement, nous avons une vue superbe sur la mer et les îles Egades.

A Erice, en 1963 a été créée, dans 4 anciens monastères la fondation
Ettore Majorana (Ettore Majorana Foundation and center for Scientific Culture, EMFCSC).

Elle organise des stages scientifiques et octroie annuellement le prix Ettore Majorana, Science of Peace, et depuis 2015, elle a ouvert l'école internationale des cellules et circuits cérébraux dédiée au lauréat du prix Nobel italien, Camillo Golgi .

Après ces belles visites il est l'heure de se restaurer

Erice est pleine de charme et de sérénité, nous devons cependant la quitter pour se rendre à Sélinonte et Port d’Empédocle.

En cadeau, je vous offre l'emblème du bonheur, la pomme de pin sicilienne que l'on peut voir devant l'entrée des maisons.



Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette, Anne et Gérard Gleyze

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