vendredi 23 décembre 2022

Exposition Rosa Bonheur_Musée d'orsay_11 novembre 2022


Après avoir vu l'exposition Munch ce 11 novembre 2022,

https://ballades-page3873.blogspot.com/2022/12/munch-un-poeme-de-vie-damour-et-de-mort.html

nous continuons notre visite au Musée d'Orsay par l'exposition consacrée à Rosa Bonheur pour le bicentenaire de sa naissance.

L'exposition se tient du 18 octobre 2022 au 15 janvier 2023 et est organisée par le musée d'Orsay et le musée des Beaux-Arts de Bordeaux, la ville natale de Rosa Bonheur, en collaboration avec le château Rosa Bonheur à By-Thomery.

Rosa Bonheur est née le 16 mars 1822 à Bordeaux.
Rosa Bonheur âgée de 4 ans_1826_Raymond Bonheur_Musée départemental de Barbizon

Sa mère Sophie Marchisio, dite Marquis est née de parents inconnus et est adoptée par un riche marchand bordelais, Jean-Baptiste Dublan de Lahet, qui lui offre une éducation bourgeoise avec des cours de chant, de musique et de peinture. C'est Raymond Bonheur qui va lui donner des cours de dessin. Ils se marient le 21 mai 1821.

Rosalie, première enfant du couple est une enfant indisciplinée qui a du mal à apprendre à lire. Pour y remédier sa mère va lui apprendre toutes les lettres de l'alphabet en associant chacune d'elle à un animal.

Sa mère meurt en 1833 alors qu'elle n'a que 11 ans, ce qui est un évènement dramatique pour elle. Elle lui vouera un culte toute sa vie.

Après la mort de sa mère, elle fréquente l'école élémentaire puis elle est mise en apprentissage de coutière, et ensuite en pension. Son père finit par la prendre dans son atelier où se révèlent ses aptitudes artistiques. Il sera son seul professeur.

En 1841, lors de sa première participation au Salon, à l'Age de 19 ans, ses "Deux lapins" sont remarqués.
Deux lapins_1840_huile sur toile_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Elle s'affranchit petit à petit de l'emprise de son père et signe ses oeuvres dès 1843, Rosa Bonheur, du prénom que l'appelait sa mère.

En 1836, à l'âge de 14 ans, elle va rencontrer une fillette de deux ans sa cadette, Nathalie Micas qui deviendra sa compagne jusqu'à la mort de Nathalie 53 ans plus tard.
Dans les années 1850, sa renommée s'accompagne d'un grand succès commercial. La vente de ses toiles et de ses estampes lui permet de s'acheter le château de By à Thomery, en lisière de la forêt de Fontainebleau.
Elle échappe ainsi aux nombreux visiteurs qui l'assaillent à Paris. Elle fait construire un grand atelier adjacent au bâtiment principal.

Elle aménage le 12 juin 1860 avec Nathalie Micas et sa mère, qui s'occupent de la gestion du domaine et du soin des animaux.

Nathalie joue aussi un rôle important dans la préparation des toiles. Ingénieure, elle met au point au point un système de frein ferroviaire qui est breveté.

Rosa Bonheur étudie le quotidien des animaux qui lui servent de modèles.
Nathalie Micas_vers 1845_fusain, estompe, pastel et craie sur papier_Musée National de Fontainebleau,

Edouard Dubufe réalise ce portrait de Rosa Bonheur alors qu'elle a 35 ans. Il la représente debout avec les attributs de l'artiste : un porte_mine, un carnet sous le bras et un jeune taureau qui est peint par Rosa Bonheur.
Portrait de Rosa Bonheur_1857_ Edouard Dubufe_huile sur toile_musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Rosa Bonheur observe avec le plus grand intérêt les relations des hommes et des bêtes. Elle les représente dans leurs relations. Elle insiste parfois sur le pouvoir exercé par l'homme sur la bête et parfois sur l'harmonie de leur relation. Dans les années 1840, elle poursuit ses recherches dans ce sens et se déplace dans les campagnes, en Auvergne, dans les Pyrénées, dans le Nivernais. Elle étudie de près chaque nouvelle race rencontrée.
En 1848, elle est la révélation du Salon avec "Taureaux et bœufs", race du Cantal.
L'Etat (sous la IIIe République) lui passe une commande pour 3 000 francs.
Ce sera "Labourage nivernais".
L'artiste y célèbre "l'art de tracer les sillons d'où sort le pain qui nourrit l'humanité toute entière". C'est un hommage au travail des animaux.
Ce tableau sera un grand succès et consacre Rosa Bonheur comme la plus grande peintre animalière de France.
Labourage nivernais dit aussi Le Sombrage_1849_huile sur toile_musée d'Orsay Paris_commande de l'Etat 1848.

Les charbonniers_1853_huile sur toile_Aberdeen Galery

Le labourage_1844_huile sur toile_collection particulière

Bœufs au pâturage, esquisse pour la fenaison en Auvergne_vers 1855_huile sur toile_Fontainebleau, dépôt du musée d'Orsay, Paris

Pâtre gardant ses vaches_crayon, graphite et lavis d'encre brune sur papier_musée départemental de Barbizon

Pâturage_nd_huile sur toile_Lille Palais des Beaux-Arts

Le salon de 1848 réunit pour la première et dernière fois Rosa, son père et deux de ses frères. Auguste y expose le portrait de sa soeur. Il lui rend hommage en tant que peintre et sculptrice.
Rosa Bonheur est récompensée cette année là par une médaille de 1ère classe.
Portrait de Rosa Bonheur par Auguste Bonheur_1848_huile sur toile_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Les oeuvres de Rosa Bonheur connaissent très vite un grand succès. Le succès des gravures et lithographies permettent une grande diffusion de ses oeuvres et de rentrer dans nombre de foyers en France, en Europe et aux Etats-Unis.

Elle est souvent sollicitée pour illustrer des ouvrages liés à l'agriculture ou au monde animal.

L'époque connaît une véritable "rosamania". Ses chefs-d'oeuvres sont reproduits sur des papiers peints, des services à thé, des boîtes...
B Sirven (imprimeur, éditeur)_buvard publicitaire_vers 1955_Rouen, musée national de l'éducation

Rosa Bonheur est peintre mais aussi sculptrice. Elle a sculpté beaucoup d'animaux mais principalement des taureaux.

Taureau beuglant_1847_bronze à patine brune_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Taureau manchant_1846_bronze à patine brune_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Taureau couché_1846_bronze à patine brune_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Bélier couché_1853_bronze à patine brune_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Brebis tondue dit aussi Mouton broutant_vers 1852_bronze à patine brune_Bordeaux, musée des Beaux-Arts

Loup marchant dans la neige_nd_bronze et marbre_collection particulière

La très grande toile "Le marché aux chevaux" est inspirée par le marché aux chevaux de Paris. Il montre une scène de vente aux chevaux de trait.

Le tableau est exposé une première fois, inachevé, au Salon de Peinture et de Sculpture de 1853 à Paris, au cours duquel Rosa Bonheur connaît un véritable triomphe.

Le tableau achevé est ensuite présenté à l'exposition universelle de 1855. Il n'obtient aucune récompense mais le jury prescrit que « Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et Mme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury. ».

Son agent et ami Ernest Gambart achète le tableau pour 40 000 francs en le faisant voyager dans plusieurs pays (dont Angleterre et Écosse).

Par la suite, il sera acheté par un riche collectionneur américain qui en fait don au Metropolitan Museum de New-York en 1887.

Pour peindre ce tableau, Rosa Bonheur se documente en se rendant deux fois par semaine pendant dix-huit mois au marché aux chevaux de Paris.

Elle multiplie les dessins préparatoires, les études, et les esquisses sur toile à l'échelle du tableau qui fait plus de deux mètres de haut sur cinq mètres de long.
Elle peint la puissance des chevaux percherons et la violence des hommes en invoquant les frises du parthénon.

En raison de sa fragilité "Le marché aux chevaux" conservé aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York n'a pas pu faire le voyage pour être exposée.
Le tableau exposé est une réplique peinte par Rosa Bonheur et Nathalie Micas et est détenu par la National Gallery de Londres.
Rosa Bonheur et Nathalie Micas_Le Marché aux chevaux_1855_huile sur toile_Londres, the National Gallery.




Esquisse du Marché aux chevaux_vers 1853_fusain, pierre noire et craie blanche sur toile_By-Thomery château de Rosa Bonheur

Très tôt, Rosa Bonheur souhaite voyager. Elle veut se rendre sur place pour voir les paysages, les animaux et les hommes dans leur campagne ou dans les montagnes, afin d'en saisir les spécificités.
Elle voyage surtout en France, en Auvergne, dans le Nivernais, dans les Landes. Plus tard elle passera les hivers à Nice.
Pour Rosa Bonheur, les Pyrénées sont une destination importante. Elle étudie les ânes, les moutons...
En 1856, elle se rend en Ecosse où elle découvre les races écossaises et dont elle rapporte des études qu'elle utilisera toute sa vie.

Plus d'une dizaine d'années après son retour du village reculé de Ballachulish en Ecosse en 1856, elle entreprend un très grand dessin : "Vaches et bœufs traversant un lac à Ballachulish".
Elle y avait observé le bétail traversant à la nage le Loch Leven en direction de la foire aux bestiaux.
Ce dessin va devenir une grande toile.
Vache et bœufs traversant un lac à Ballachulish_vers 1867-1873_fusain, pastel, encre et craie sur papier coloré_Paris, musée d'Orsay

Rosa Bonheur s'intéresse à la pratique du "ferrying" de moutons d'île en île dans les Highlands. Les bergers conduisent leurs troupeaux d'une île à une autre en utilisant des barques à fond plat. Elle montre deux jeunes à l'avant qui rament, et à l'arrière un vieux pâtre dont la longueur de l'écharpe indique le rang social.
Elle a individualisé chaque bête au sein du troupeau.
Changement de pâturage, dit aussi Une barque (Ecosse)_1863_huile sur toile_Hambourg, Kunsthalle.

Le berger écossais vêtu d'un plaid en tartan et d'un kilt, guide son troupeau à travers une lande de bruyère. Son chien l'accompagne. Les moutons sont de la race "scottish blackface" facilement reconnaissables par leur cornes à volutes et leurs têtes et leurs pattes noires.
Le berger des Highlands_1859_huile sur toile_Hambourg, Kunsthalle

Les poneys sont Bob et Derby, offerts à l'artiste par le marchand de tableaux de Londres, Ernest Gambart en 1860.
Ils luttent contre un "ghillie", jeune garçon écossais qui tente de les maîtriser.
Les poneys de l'île de Skye_1861_huile sur toile_Collection Chris et Marion Ball

Moutons en pâturage dans les Pyrénées_nd_huile sur toile_New-York, Dahesh muséum of art

Parc à moutons_1858_huile sur toile_collection particulière

Paysage_nd_huile sur toile_musée départemental des peintres de Barbizon, département de Seine et Marne en dépôt au château de Rosa Bonheur

Cirque de Gavernie_nd_huile sur toile_musée départemental des peintres de Barbizon, département de Seine et Marne en dépôt au château de Rosa Bonheur

Le sevrage des veaux_1879_huile sur toile_New York, the Metropolitan Museum of Art

Muletier des Pyrénées_1879_huile sur toile_Aberdeen City Council

Berger landais_après 1850_huile sur toile_Lille Palais des Beaux-arts

Rosa Bonheur fait de longues promenades dans les champs et forêts avoisinant son château, afin d'observer les animaux dans leur milieu naturel. Elle les croque minutieusement, elle dessine intensément, accumule ses études. Rosa Bonheur aimait ses études au crayon, à l'huile ou à l'aquarelle qui constituaient "son vocabulaire". Elle a puisé pendant toute sa vie dans ces études.
Etude de cerf, vu de dos_nd_aquarelle et graphite sur papier_Paris, mudée d'Orsay

Hure de sanglier_nd_aquarelle sur papier_Marseille, musée Grobet_Labadié

Portrait de taureau_vers 1857_huile sur toile_collection particulière

Sous le pinceau ou le crayon de rosa Bonheur, les animaux deviennent des portraits. Elle leur consacre des toiles importantes, des formats inhabituels. Elle porte une attention particulière au regard qui agit comme un lien entre l'animal et l'humain. Elle se rend chaque jour dans la forêt de Fontainebleau pour observer les animaux sauvages.
Le roi de la forêt_1878_huile sur toile_collection Melinda et Jeffery Hildebrand

L'aigle blessé_vers 1870_huile sur toile_Los Angeles Museum of Art

Le chevreuil blessé_nd_huile sur toile_collection Larry Ellison

Cerf_plume et encre sur papier à lettres_By-Thomery, château de Rosa Bonheur

Etude de cerf_nd_aquarelle, encre et crayon sur papier_Paris, musée d'Orsay

Cerfs sur les longs rochers_1865_Huile sur toile_Sarasota, Florida State University

Etude de renard_nd_huile sur toile_collection particulière

En 1889, le Wild West Show de Buffalo Bill arrive en France et s'installe à Neuilly.
Rosa Bonheur va à sa rencontre et en profite pour dessiner, d'après nature, des bisons, des chevaux de rodéo, et même des Indiens Lakotas et le célèbre Buffalo Bill.

Ce tableau est une sorte de contrepoint à la toile "Le marché aux chevaux". A l'inverse de la domination violente de l'homme sur l'animal, elle montre une cohabitation harmonieuse entre l'homme et l'animal. Les autochtones d'Amérique montent à cru leurs montures et n'exercent aucune contrainte sur elles.
Rocky Bear et red Shirt_1890_huile sur carton_Wyoming, Cody Courtesy of Buffalo Bill Center of the west_Leg partiel de Vernon R. Drwenski

Rocky Bear et Red Shirt_1890_huile sur toile_Wyoming, Cody Courtesy of Buffalo Bill Center of the west_Leg partiel de Vernon R. Drwenski

Ce portrait de buffalo Bill peint par Rosa Bonheur, est devenu le plus célèbre des portrait de Buffalo Bill.
Colonel William F. Cody_1889_huile sur toile_Wyoming, Cody Courtesy of Buffalo Bill Center of the west_Don en mémoire de William R. Coe et Mai Rogers Coe

L'oeuvre de Rosa Bonheur est classée parmi les "Réalistes". Elle souhaite représenter l'intelligence et la puissance des chevaux.
Elle écrit : "Mon rêve est de montrer sur la toile le feu qui sort des naseaux des chevaux, la poussière qui jaillit sous leurs sabots. Je veux que cette valse infernale, ce tourbillon effréné donnent le vertige à ceux qui la verront".
Chevaux sauvages fuyant l'incendie_vers 1890-1899_huile sur toile_musée des peintres de Barbizon


Le duel_vers 1896_fusain et rehauts de craie blanche sur papier_collection particulière

Après la guerre de 1870, les fauves prennent une place importantes dans la peinture de Rosa Bonheur. Elle étudie les fauves à la ménagerie du jardin des Plantes, puis chez elle, car elle héberge pendant quelques temps des lions et des lionnes à By. Ils ont été offerts par des directeurs de cirques et de ménageries. Pour réaliser ces superbes tableaux de lions elle multiplie les dessins et esquisses sur le vif.
Le lion chez lui_1881_huile sur toile_Kingston-upon-Hull, Ferens Art Gallery

Dans de portrait, Rosa Bonheur dote l'animal de qualités symbolique qu'elle partage avec lui : force et courage. En 1879, Ernest Gambart offre ce tableau au musée du Prado ce qui vaudra à l'artiste d'être décorée de l'ordre d'Isabelle la Catholique un an plus tard.

El Cid, tête de lion_1879_huile sur toile_Madrid, Musée National du Prado

Tête de lion_1870_huile sur toile_Royaume-Unis, prêté par sa majesté le roi Charles III

Etude de lionceau_nd_pierre noire et craie blanche sur papier gris_Paris, musée des arts décoratifs

Etude de pattes de fauve_nd_fusain sur papier_Nemours, château musée

Etude de lionne_nd_crayon graphite sur papier_Paris, musée d'Orsay

Etude de lion couché_nd_fusain, pierre noire et craie blanche sur papier bleu_Paris, musée des arts décoratifs

Rosa Bonheur a eu la notoriété de son vivant, elle a reçu de nombreuses médailles et distinctions. En 1865, l'impératrice Eugénie la décore elle-même de la médaille de chevalier de la Légion d'honneur et déclare :
« Vous voilà chevalier, je suis heureuse d'être la marraine de la première femme artiste qui reçoive cette haute distinction ».

En 1894, sous la IIIe République, Rosa Bonheur devient la première femme promue au grade d’officier.


Rosa Bonheur, âgée de 71 ans, pose ici dans son atelier du château de By. Ce tableau traduit fidèlement l'ambiance de son atelier.
Georges Achille-Fould_Rosa Bonheur dans son atelier_1893_huile sur toile_Bordeaux, musée des Beaux Arts

Anna Klumpke (1856-1942)_portrait de Rosa Bonheur_1898_huile sur toile_New-York, the Metropolitan Museum of Art_Don de l'artiste en mémoire de Rosa Bonheur, 1922.

Jean Gilletta (1856-1933) portrait en pied de Rosa Bonheur_vers 1890_tirage au charbon sur papier_Nice, bibliothèque de Cessole

Avec près de deux cents oeuvres, le musée à bien mis à l'honneur cette peintre hors norme, pas très connue aujourd'hui mais qui a été une personnalité importante dans le monde de la peinture du XIXème siècle.
L'exposition met en valeur des aspects méconnus de sa création et de son talent.

Elle nous fait découvrir une femme libre, icône du féminisme et engagée avant l'heure pour la défense de la nature.

Elle a été comblée d'honneurs des deux côtés de l'atlantique et s'est imposée comme la plus grande peintre animalière de son temps.

Cependant, après sa mort, sa gloire faiblit rapidement car sa peinture ne correspond plus aux goûts modernes.
A partir des années 1980, des biographies sont publiées et on associe Rosa Bonheur aux débuts du féminisme.

Si vous souhaitez approfondir sur sa vie et son art, je vous conseille l'excellent livre écrit par sa compagne Anna Klumpke :

ROSA BONHEUR, sa Vie, Son Œuvre.


Texte : Paulette Gleyze


Photos : Anne, Paulette et Gérard Gleyze

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