samedi 27 septembre 2025

Saint Antoine l'Abbaye


Le 10 août 2025 nous nous rendons à St Antoine L'Abbaye, élu le 2 juillet 2025, "Village préféré des Français 2025", lors de l’émission de France 3 animée par Stéphane Bern. 

C’est la première fois qu’un village de la région Auvergne-Rhône-Alpes remporte ce titre.
Il a devancé sur le podium Malestroit (Bretagne) et Semur-en-Auxois (Côte-d’Or).

Le titre récompense plusieurs aspects à savoir, le patrimoine, l’histoire, l’architecture, le charme médiéval, l’authenticité, l’engagement des habitants, des artisans et des collectivités.

Pour le village, c'est une reconnaissance locale forte pour son patrimoine et le travail de restauration de l’abbaye.
Pour l’Isère c’est une fierté départementale, c’est le premier village isérois à obtenir ce label.

A l’origine Saint-Antoine-l’Abbaye s'appelait La Motte-aux-Bois ou La Motte-Saint-Didier, ce qui fait référence aux mottes castrales.

En effet, avant l’arrivée des reliques de saint Antoine au XIᵉ siècle, le lieu n’était qu’un petit hameau fortifié autour d’une motte féodale.

Une motte est une butte de terre, souvent artificielle, sur laquelle on construisait une tour de bois (ou parfois de pierre) pour servir de fortification. C’était la forme la plus courante de château primitif au XIᵉ siècle.

Je vous renvoie sur le sujet à mon article sur "A l'assaut des châteaux forts" :


Le site aurait donc été occupé par un petit château seigneurial édifié sur une motte, probablement pour surveiller et protéger la vallée de la Galaure.
Le nom “Saint-Didier” pourrait faire référence à une première église ou paroisse placée sous le vocable de saint Didier, un évêque très vénéré dans la région rhônalpine au Moyen Âge.

Quand les reliques de saint Antoine l'Égyptien (aussi appelé Saint Antoine le Grand) ont été rapportées de Constantinople, vers 1070, par un seigneur local la renommée du lieu a progressivement éclipsé l’ancien nom La Motte-aux-Bois / La Motte-Saint-Didier et devient Saint-Antoine.

Ces reliques attirent les pèlerins, notamment ceux souffrant du “mal des ardents” ou “Feu de Saint Antoine”. C'est une maladie grave liée à l’ergot du seigle, qui provoquait brûlures, convulsions, dommages graves. Les pèlerins venaient chercher guérison par l’intercession de ce saint.

Nous entrons sur le site de l'abbaye, au nord par la Porterie qui est une grande porte fortifiée qui commandait l’accès au domaine abbatial et marquait la séparation entre le bourg profane et le domaine sacré.

Construite en 1657-1658, sur une partie de ce qu'était auparavant le grand hôpital.

Au rez de chaussée logeait le portier de l'abbaye, à l'étage, les petits appartements étaient occupés par le Procureur chargé des relations extérieures.

 C’est un monument gothique, décorée de blasons et de sculptures pour affirmer le prestige de l’ordre antonin.

Elle est l’une des plus belles porteries conservées en Dauphiné.
Elle est percée d'une grande arcade en ogive permettant le passage.

Les portiers surveillaient les entrées et décidaient qui pouvait pénétrer dans l’enceinte.

Aujourd'hui, la porterie est bien conservée, elle marque toujours l’accès à l’abbatiale et au cœur du site monastique.

Elle est classée Monument Historique depuis l’arrêté du 15 octobre 1981.

Juste à l’extérieur de la porterie se trouvait un bâtiment d’accueil pour les voyageurs et pèlerins.

Il servait d’hôtellerie, c’est-à-dire un lieu où l’on recevait les pèlerins de passage, qui n’avaient pas forcément accès à l’intérieur du monastère et les malades contagieux. Ce bâtiment permettait donc de leur offrir aide et nourriture sans les laisser entrer dans le cloître.

Il y avait une salle pour l’accueil et l’attente et un espace pour distribuer les repas ou les aumônes,

Ce type de bâtiment est typique des grands monastères médiévaux, où l’on séparait l’espace sacré de l’espace profane.

Aujourd'hui ce bâtiment abrite la mairie.

Nous arrivons dans la cour abbatiale, espace central situé devant la façade de l’église, aujourd’hui place publique.

Autrefois, c’était le cœur de la vie monastique et hospitalière.


Autour de la cour se trouvaient l’hôpital pour les malades et pèlerins créée aux alentours de 1095 pour loger, nourrir et soigner.

En 1297, le pape Boniface VIII érige la Maison de l’Aumône en Ordre religieux "les chanoines réguliers de l’Ordre de saint Antoine". 

Leur mission est hospitalière, à savoir prendre soin des malades et recevoir les pèlerins.

L’Ordre se développe, construit plusieurs hôpitaux, se spécialise notamment dans la prise en charge des personnes atteintes du feu de saint Antoine (le mal des ardents).

Il y avait plusieurs hôpitaux dans le village, l'Hôpital Saint-Jacques, situé au sud de la rue à l’entrée du village, pour les pèlerins ou les malades. 

Un second hôpital, construit en face, côté nord de la rue, après la destruction du premier au 16ᵉ siècle, et un Hôpital des Infects, destiné aux malades « infectieux », lépreux etc...

Ces hôpitaux combinaient l'accueil des pèlerins, les soins, la nourriture et l'hébergement.

Au fil du temps l’Ordre hospitalier des Antonins s’est étendu, avec des commanderies, et des maisons dans toute l’Europe.

Les guerres de religion, la Révolution française et autres évènements, ont beaucoup affaiblit ces institutions. Les bâtiments ont été endommagés ou transformés.

Aujourd’hui, bien que les hôpitaux historiques ne fonctionnent plus comme tels, Saint-Antoine-l’Abbaye reste un lieu de mémoire hospitalière, de pèlerinage et d’accueil spirituel.

La Maison Abbatiale fait partie des bâtiments rénovés pour accueillir les visiteurs, pèlerins, personnes fragilisées ou malades, non pas pour les soigner médicalement, mais pour les accueillir, aider à leur réconfort (spirituel, prière, repos).

Autour de la cour il y avait aussi des celliers et des entrepôts pour les vivres,
des logements pour les convers c'est à dire les frères laïcs.

Au fil du temps, beaucoup de ces constructions ont été transformées en maisons particulières. 

Sur les anciennes infirmeries du Moyen Âge a été aménagé au XVIIe siècle le bâtiment des étrangers. Destiné aux hôtes de qualité et à leur équipage, ce corps de logis est, au XVIIIe siècle, composé de pièces en enfilade et d'une cuisine au rez de chaussée, de cabinets ou petites chambres à l'étage et d'une salle d'assemblée ou salon d'apparat orné de gypseries.

Au XVIIe siècle, le grand cloître a été transformé. Le Chapitre a ordonné la construction d'une grande muraille depuis le gros mur jusqu'au Grand Hôpital.

A cet emplacement se tenait la maison dite de Bal. Elle appartenait à Antoine Brunnel de Gramont, grand prieur, futur abbé de 1615 à 1634. Elle a été détruite au XVIIe siècle.

Aménagées au XVIIe et XVIIIe siècles sur d'anciennes maisons, les grandes écuries de l'abbaye étaient destinées à accueillir les chevaux et équipages des religieux et des hôtes étrangers.

Le cloître intérieur a été commencé au XIIIe siècle et achevé entre 1389 et 1417. Un jardin de plantes médicinales fournissaient aux religieux l'essentiel de leur pharmacopée.

Les infirmeries du cloître étaient au Moyen Âge réserves en priorité aux religieux de l'abbaye, les malades avait leur propre infirmerie dans les hôpitaux. Le bâtiment médiéval a été reconstruit dès le XVIe siècle, puis réaménagé au XVIIe siècle dans le style des édifices de la grande cour.

De nombreuses maisons de religieux bordaient au XVIe siècle le Grand Cloître, la maison de la Rectorie des cinq plaies, la maison d'Aymar Falco (vicaire général, historien de l'ordre), la maison du commandeur de Vienne... Elles disparurent au XVIIe siècle avec la construction du nouveau cloître et le remblaiement de la grande cour.

Au fond de la cour se trouve la façade sud de l'abbatiale avec son clocher tour.

Elle est longue et rythmée par contreforts massifs qui soutiennent les murs de la nef. Les contreforts sont espacés et prolongés par des arcs-boutants, caractéristiques du gothique flamboyant. Entre les contreforts se trouvent des baies gothiques élancées, certaines avec vitraux colorés.
Plusieurs chapelles s’ouvrent sur cette façade, chacune avec ses propres vitraux et portail secondaire.

Le clocher-tour, accolé à la façade sud-ouest, se distingue par sa hauteur imposante, visible depuis le village, sa structure carrée massive, plus sobre que la façade gothique, ses ouvertures étroites pour le beffroi et les cloches.

Il est intégré à la structure gothique de manière harmonieuse, renforçant la verticalité et la monumentalité de l’ensemble.

La façade sud avec le clocher-tour permet d’apprécier la longueur de la nef, le rythme des contreforts et des chapelles latérales

L’église abbatiale Saint-Antoine est le point central du village.
Elle est un véritable joyau gothique, et elle impressionne autant par son extérieur monumental que par la richesse de son intérieur.

Elle est de style gothique, avec divers stades de ce style, du gothique primitif au gothique classique, jusqu’au gothique flamboyant pour la façade occidentale.

Sa construction a débuté vers 1130 et s’est prolongée jusqu’au XVe siècle, avec des interruptions.

Elle mesure environ 32 m de large et 22 m de haut pour la façade ouest, ce qui est inhabituel : elle est plus large que haute sur cette façade.

La façade ouest de style gothique flamboyant est la partie la plus ornementée, elle comprend un grand portail principal avec plusieurs voussures, des sculptures dans les niches, des fenêtres à meneaux, une grande baie centrale.

Le matériau principal est la molasse, une pierre locale, tendre, qui souffre de l’érosion, des intempéries. Cela a rendu nécessaire une restauration importante qui a commencé à l’automne 2020 et s'est achevée en février 2023.




A l'est, l’arrière de l’abbatiale est tout aussi impressionnante mais dans un style plus “technique” et fonctionnel. 
C'est la partie orientale qui correspond au chevet et au déambulatoire de l'église.

Sa forme est semi-circulaire et polygonale typique du gothique flamboyant. Elle est munie de grandes baies élancées avec vitraux colorés et dispose de contreforts massifs pour soutenir les hautes voûtes de la nef et du chœur.

L'architecture intérieure comporte une nef centrale construite entre le XIVᵉ et le XVe siècle.
Elle est de style gothique classique, avec le voûtement et les arcs correspondant à cette période. 
La longueur totale est d’environ 61 mètres.

Les voûtes reposent sur des piles rectangulaires munies de demi colonnettes qui portent les arcs doubleaux et grandes arcades.

Les nefs latérales s’étendent le long de la nef centrale, ouvrant sur des chapelles latérales. 

Les fenêtres supérieures apportent de la lumière dans la nef et le chœur voûtés en ogives. 

Les vitraux constituent un ensemble remarquable, mêlant art médiéval et influences plus récentes.

Les plus anciens datent de 1605. Ils illustrent des scènes religieuses, des saints et des motifs géométriques.

Parmi les œuvres notables, un vitrail polychrome du XVIe siècle représente "La Tentation de Saint Antoine". Bien que son origine exacte demeure incertaine, il est probable qu'il provienne de l'Est de la France.

Certains vitraux ont été réutilisés dans les baies du triforium et du clair étage. Des fragments ont également été intégrés dans des éléments architecturaux ultérieurs.



Il y a 17 chapelles intérieures qui avaient des fonctions de dévotion, abritaient des œuvres d’art, des reliques, etc. 

Certaines chapelles ont été fondées par des donateurs (abbés ou nobles) qui voulaient y laisser leur marque.



L’intérieur des chapelles est richement décoré de fresques médiévales, dont certaines ont été restaurées récemment.

Ces œuvres, souvent dissimulées sous des couches de badigeon, ont été redécouvertes au cours des restaurations entreprises à partir des années 1990.

Elles ont été majoritairement exécutées entre 1350 et 1450 et témoignent de la prospérité de l'abbaye durant le Moyen Âge, époque où elle attirait de nombreux pèlerins en quête de guérison grâce aux reliques de saint Antoine l'Égyptien.

Ces peintures illustrent des scènes religieuses, notamment des épisodes de la vie de saint Antoine, ainsi que des représentations de la crucifixion et de l'archange Michel.

Elles sont un témoignage vivant de l'histoire religieuse et artistique de la région et reflètent l'importance de l'abbaye en tant que centre spirituel et culturel au Moyen Âge.





Une chapelle abrite une magnifique piéta.


Les tableaux, les blasons, les décors sont nombreux, incluant des scènes de vie de saints, des scènes bibliques. On estime que les décors peints couvraient près de 2700 m² entre XIVᵉ et XVIᵉ siècles.

Les peintures de Marc Chabry, sculpteur et peintre. (1660-1727) dans le chœur ont été restaurées et remises en place.

Il s’agit d’un cycle de six grandes toiles commandées en 1690 qui illustrent des scènes de la vie de saint Antoine.
Leurs dimensions sont importantes, environ 4,99 m x 3,36 m avec le cadre.

L’idée était de décorer le chœur de l’église abbatiale afin de donner aux fidèles une vision narrative et spectaculaire de la vie du saint.



L'abside abrite 97 stalles, disposées en deux rangées. 

Ces stalles ont été commandées en 1630 par l'abbé de Grammont à François Hanard, maître menuisier lyonnais. Elles sont réalisées en noyer et sculptées, typique de la période baroque.

Elles sont surmontées d'un baldaquin qui sert à la fois d'ornementation et d'abat-voix, amplifiant ainsi la voix lors des offices.

Les stalles font partie des 128 objets protégés au titre des monuments historiques dans la commune de Saint-Antoine-l'Abbaye. 
Elles ont été restaurées pour préserver leur état et leur valeur historique. 


Le maître autel est une pièce maîtresse de cette abbatiale tant sur le plan artistique que spirituel.

Il est en marbre noir avec des figures en bronze. Il a été réalisé par Jacques Mimerel, un sculpteur lyonnais, sous l’impulsion de l’abbé Jean Rasse (à partir de 1667).

Il sert aussi de mausolée pour abriter les reliques de saint Antoine.

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Le trésor de l’abbaye, mentionné dès 1200, comprenait déjà un reliquaire pour saint Antoine, qui attirait pèlerins et dévots.

Au moment des guerres de religion, le trésor a subi des destructions, des pertes, des dégradations. Certains objets précieux et reliquaires plus anciens ont été endommagés ou ont disparu. 

En 1648, une nouvelle châsse reliquaire est offerte par Jean du Vache, baron de Châteauneuf de l’Albenc.

L'oeuvre est attribuée à Jean 1er Eynardon, orfèvre de Grenoble. Elle est en bois verni noir, ornée de plaques d’argent ciselé. Elle présente une structure architecturée avec des ornements reflétant des épisodes de la vie de saint Antoine.

Elle occupe une place centrale dans le maître-autel qui a été conçu (vers 1667-1673) pour abriter les reliques de saint Antoine. Ce maître-autel a été construit de manière à ce que la châsse soit visible et vénérée.

Aujourd'hui encore la châsse est sortie du maître-autel lors de certaines grandes solennités, notamment lors de la fête de l’Ascension.

Elle fait partie du trésor des Antonins, objet de vénération.

En 2025, elle a été lauréate régionale du concours “Le Plus Grand Musée de France” pour sa restauration, ce qui lui permet de bénéficier de fonds (8 000 €) pour des travaux de conservation.

Le Trésor des Antonins est conservé dans trois chapelles, accessible avec un guide. Le trésor comprend des reliquaires, objets précieux, mobiliers d’orfèvrerie, des vêtements liturgiques, éléments sacrés, parfois instruments anciens.

L'orgue du XVIIᵉ siècle avec 44 jeux est placé face à la nef.

Un orgue est mentionné dès 1491 dans les archives de l’abbaye, puis remplacé en 1515 et perdu pendant les guerres de Religion. 

Entre 1620-1625, le frère aumônier Jean-Laurent Astruc, chanoine Antonin, construit le grand orgue avec un magnifique buffet en noyer sur la tribune contre la façade ouest de l’abbatiale. 
En 1748, le Suisse Samson Scherrer remanie l’instrument et redéfinit sa disposition sonore. 

En 1805, l’orgue est démonté, transféré à l’église Saint-Louis de Grenoble. Pendant le transfert il subit des dégradations.

Au XXᵉ siècle, diverses modifications sont effectuées notamment par le remplacement de la traction mécanique par une traction pneumatique. 

En 1981-1984, l’orgue fait retour à Saint-Antoine et le buffet est restauré. 

Entre 1990 et 1992, Bernard Aubertin s’occupe de la restauration mécanique et sonore pour redonner à l’orgue son esprit baroque/classique français. 

En 2001, les jeux manquants sont installés, finalisant le projet de restauration. 

Le buffet est classé Monument Historique en 1911. 

Au XIᵉ siècle, l’arrivée des reliques de saint Antoine l’Égyptien transforme le hameau en un grand centre de pèlerinage.

Le village s'organise en deux pôles principaux.

Le quartier abbatial autour de la grande abbaye et de ses dépendances, cloître, réfectoires, celliers, hospices, jardins, etc... Les Antonins entretenaient des celliers, des greniers, des hôpitaux pour nourrir et soigner la foule de voyageurs,

et le bourg médiéval avec ses rues commerçantes, ses maisons à pans de bois, ses échoppes pour les pèlerins. Les habitants vivaient du commerce lié au pèlerinage, vente de pain, vin, artisanat, auberges...

Cette demeure (XVe-XVIe siècle) avec des fenêtres à meneaux et ornée de sculptures est caractéristique de l'architecture civile à la fin du Moyen Âge. 

La pierre signe de prestige et de richesse, autrefois l'apanage du châtelain devient celui du bourgeois ou du marchand. 

Ce type d'habitations se rencontrait le long de l'artère principale. 

Moulures de façades, baies vitrées aux colories multiples, linteaux finement travaillés, traverses de bois créant le colombage, contribuaient à la décoration de la Grande Rue.



Les marchés et foires rythmaient la vie du bourg.
De nombreuses ruelles médiévales étroites pavées serpentent dans le village.

La Grande rue traversait le bourg supérieur depuis la Porte neuve jusqu'à la Porte de la Chatte. Ici ont cohabités, dès le Moyen Âge, nobles, bourgeois, notables, riches marchands.

On peut encore voir des maisons médiévales (XIVᵉ-XVIᵉ siècle) à colombages, des arcades médiévales, des façades sculptées, des pierres apparentes blonde.

Cette chapelle souterraine appelée "grotte" (1478) était située sous le Grand Hôpital. 

Elle était utilisée au Moyen Âge par les religieux et les chirurgiens de l'abbaye qui y pratiquaient divers examens médicaux afin de déterminer la nature de l'infection dont souffrait le malade


Le village était entouré de remparts dont il reste encore quelques vestiges.

Le village organise chaque été,  généralement le premier week-end d’août, une grande fête historique et populaire dans le décor exceptionnel de la cité médiévale.



C’est une fête médiévale immersive qui transforme le village, le temps d’un week-end, en cité du Moyen Âge. 

On y trouve :
 Des spectacles vivants, du théâtre de rue, des jongleries, des musiciens, des danses, des acrobates, des combats en armure ou en costumes.

Des cortèges costumés, des évocations de faits historiques liés à l’abbaye (par ex. la venue de l’empereur Sigismond en 1415).

Des reconstitutions historiques, des démonstrations de métiers anciens, des ateliers pédagogiques.

Il y a aussi un marché médiéval avec des artisans, des produits locaux, des objets inspirés du Moyen Âge.

La Médiévale, ce n’est pas seulement un festival, c’est un moment où le village tout entier revient au temps des chevaliers et des pèlerins, en lien avec son histoire hospitalière et religieuse. Elle mélange à la fois spectacle, patrimoine et convivialité. Elle attire plusieurs dizaines de milliers de visiteurs chaque année.

Nous avons parcouru ensemble un lieu vivant qui a su garder son caractère de bourg monastique et hospitalier.

Depuis des siècles, les pèlerins viennent vénérer les reliques de saint Antoine, les moines y soignaient et accueillaient les malades, et les artistes y ont laissé des trésors.

L’abbaye, est devenue rapidement l’un des ensembles monastiques les plus prestigieux du Dauphiné, rivalisant même avec Cluny.

Saint-Antoine-l’Abbaye n’est pas seulement un monument, c’est un témoin vivant de l’histoire du Dauphiné, de la foi, de l’art et du savoir-faire humain.

Texte de Paulette Gleyze

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

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