mercredi 18 avril 2018

voyage en Egypte_ jour 4_Dendérah


Le 14 février 2018, nous partons du temple de Séthy 1er à Abydos

pour nous rendre à Dendérah afin de visiter le temple d'Hathor.
Dendérah est une petite ville sur la rive ouest du Nil à 65 km au nord de Louxor (ancienne Thèbes). C'est là que se trouve le temple gréco-romain d'Hathor.

Dans la mythologie égyptienne, Hathor est la déesse de l'amour, de la beauté, de la musique, de la maternité et de la joie. Les Gréco-romains l'assimilent à Aphrodite.
Elle est représentée sous les traits d'une vache, ou d'une femme portant le disque solaire entre ses cornes.

Elle est considérée comme la nourrice du pharaon et de ce fait vénérée par la famille royale.
Elle aide les femmes lors de leur accouchement et elle est aussi la « maîtresse de l'Ouest », accueillant le mort dans sa nouvelle vie.
Dans la nécropole de Dendérah se trouve des tombeaux creusés de l'époque pré-dynastique jusqu'à la fin de l'Ancien Empire.
Les archéologues pensent que c'est Khéops ou Pépi Ier qui le premier a fait construire le temple qui a été restauré et modifié de nombreuses fois jusqu'à la dynastie des Ptolémées.
Dendérah est donc composé de monuments construits sur plusieurs siècles.

Ce sanctuaire a été enseveli par les sables du désert au cours des siècles.
Ce sont les savants de Napoléon qui l'ont mis à jour.
L'enceinte en brique est un carré de 300 mètres de côté, de 10 mètres d'épaisseur et de 10 mètres de haut, construite sous Domitien.
La voie qui mène au temple a été construite sous Domitien et Trajan au 1er siècle de notre ère.

On pénètre dans l’enceinte sacrée par la porte nord.
 

Au dessus du portail d'entrée une inscription en grec annonce que le temple est dédié à Tibère, fils du divin Auguste.
La porte de Domitien

Dans cette enceinte il y a aussi d'autres édifices comme un temple dédié à Isis, des chapelles ptolémaïques et romaines et une église copte.

Le plan du site

A droite, se trouve le Mammisi ou temple de la naissance datant de Trajan (98-117) et dans lequel on célébrait annuellement la naissance d'Horus qui unit les Deux Terres.

Le temple d'Hathor symbolise les trois mondes:
l'espace souterrain : les cryptes,
l'espace humain : là où Pharaon célèbre les rites,
l'espace céleste : le toit du temple.

La façade du temple présente une symétrie de six colonnes de part et d'autre de l'entrée, représentant la déesse Hathor.
Les visages ont été martelés par les coptes qui voyaient l'image du plaisir.
 

Dans la 1er salle (salle hypostyle) nous sommes accueillis par 18 colonnes dites hathoriques (d'Hathor) dont les chapiteaux représentent sur quatre faces la déesse Hathor coiffée d'une perruque et surmontée d'un sistre.
Elles soutiennent le plafond et représentent l'océan primordial (le noun) d'où est issue la vie.
 

Ces colonnes sont magnifiquement sculptées de bas-relief et comportent de nombreux cartouches aux noms d'Auguste, de Tibère, de Caligula, de Claude et de Néron.
 

 Comme les colonnes, les murs de la salle sont ornés de reliefs. Ce sont des scènes d'offrandes. On distingue pharaon et la déesse Hathor.
Hélas, tout ou presque a été martelé par les coptes.

Sur le plafond de la salle hypostyle, divisé en sept travées par des architraves, nous pouvons voir des représentations astronomiques : le trajet diurne du soleil, le trajet nocturne de la lune, les décans, les signes du zodiaque, les douze heures du jour et de la nuit.

Sur la travée sud, une scène présente Nout, la voûte céleste.
Dans la mythologie égyptienne, le corps de Nout s'est déployé au-dessus de la terre pour la protéger.

Son corps s’étend d’un bout à l’autre de la salle. Ses membres, qui touchent le sol, symbolisent les quatre points cardinaux, sa tête est à l’ouest.
Lorsque le dieu solaire effectue son parcours cyclique, il emprunte tour à tour les corps diurne et nocturne de Nout : pendant la journée, il illumine la terre ; le soir, il est avalé par la déesse et disparaît pour éclairer les régions souterraines ;
le matin, il est remis au monde et, régénéré, il peut alors commencer un nouveau voyage.

Ainsi, Nout, donne naissance au soleil (Ré) qui arrive à l'est après avoir traversé les 12 heures de la nuit le long du corps de la déesse. Ré éclaire de ses rayons le temple de Dendérah symbolisé par un temple sous son menton.

L’astronomie est liée au culte d’Hathor, les prêtres suivaient avec attention le mouvement des étoiles de façon à établir un calendrier précis des fêtes religieuses.
Le bélier et les poissons
le taureau
le lion
le scorpion

Placée juste derrière la salle hypostyle se trouve la salle de l'apparition.
Elle porte ce nom parce que c'est là que la déesse apparaissait aux initiés sous la forme d'une statue placée dans une barque. Il est écrit que la salle de l'apparition a été construite dans la joie pour qu'Hathor se manifeste avec éclat.
La salle de l'apparition reçoit la lumière à travers huit ouvertures judicieusement pratiquées dans le plafond. Elle est soutenue par six colonnes à chapiteau.

Les bas-relief de la salle de l'apparition montrent les rites de la cérémonie de fondation du temple. Le roi avec la couronne de Basse Égypte, tenant une houe en présence d’Hathor. Un prêtre avec un encensoir. Le roi avec la couronne de Haute Égypte qui apporte à Hathor un lingot de matière précieuse qu’on déposera dans les fondations.

Après la salle des apparitions s'ensuit la salle des offrandes avec un escalier qui tourne et conduit au toit du temple.

C'est dans la Chambres des Offrandes que les offrandes étaient consacrées sur des autels.
Dans cette salle, s’accumulaient les offrandes de toute nature destinées à la déesse. La nourriture était transformée en aliment spirituel pour la divinité.

Après la chambre des offrandes nous entrons dans le Naos (le Saint des saints) entouré de ses onze chapelles richement décorées.
Le Saint des saints était plongé dans l'obscurité. On allumait des chandelles pour célébrer le culte journalier dont les scènes sont inscrites sur les parois. C'est là que se trouvait la statue en or de la déesse.

Chacune des onze chapelles a une signification particulière. L'initié apprenait à se purifier, à pratiquer la musique sacrée, à découvrir les secrets du feu et de l'énergie.
C'est dans la grande chapelle que s'accomplissait le rituel ultime de l'initiation aux mystères.

Tout au fond, nous descendons dans une crypte (il y en a douze au total) moyennant quelques contorsions.
Nous traversons des petits couloirs étroits, aménagés dans les fondations du temple, qui nous mènent dans de petites pièces décorées de bas-reliefs.

Les « cryptes », étaient des lieux cachés et exclusivement réservés aux prêtres. Ils y pénétraient par des ouvertures ou des trappes dissimulées dans les parois ou dans le sol, ou par des dalles mobiles, les unes comme les autres étant descellées à la demande.

Ce sont de petits temples où vivaient les forces divines qui se régénéraient dans le silence.
Les salles étaient aménagées sur plusieurs niveaux et servaient à entreposer les objets sacrés et divins, les trésors du temple et les objets nécessaires au culte de la déesse

Ces objets sont représentés sur les murs : un vase de vin, une couronne, une clepsydre pour mesurer le temps, deux sistres, un temple de naissance en réduction...
Les textes relatent les processions qui se déroulent sur la terrasse du temple et qui consistent à promener en barque l’effigie d’Hathor.
 

Nous revenons vers la salle des offrandes pour prendre l'escalier qui nous mène à la terrasse. Sur les murs sont représentées des processions religieuses. En tête du cortège, le dieu à tête de chacal, Oupouaout, dont le nom signifie « celui qui ouvre les chemins »; à ses côtés, Thot à tête d'ibis, qui règle la cérémonie. Dieux et prêtres les suivent.
 

Le cortège arrive sur la terrasse et se dirige vers un kiosque situé dans l'angle. Douze colonnes à tête d'Hathor soutiennent ce petit édifice.
C'est là que se célèbre le rite de « l'union au disque solaire ».
La statue d'Hathor, après toute une année, est vidée de son énergie, on l'expose aux rayons du soleil pour qu'elle soit régénérée par le dieu Ré.
L'âme de la déesse vient du ciel, volant sous la forme d'un oiseau, pour se poser sur sa statue.

A l'opposé, une autre chapelle, la chapelle dédiée à Osiris.
Le culte consacré à Osiris est ici important car Dendérah était une des seize villes où était conservés l’une des parties du corps dépecé d’Osiris.
Au plafond de cette chapelle se trouvait un zodiaque. Ce zodiaque a été découvert par le général français Desaix lors de l'expédition d'Égypte de Napoléon et rapporté en France en 1821 par Claude Le Lorrain. Il est aujourd'hui exposé au Louvre.
 
 Voilà ce qui reste au plafond de la chapelle d'Osiris à Dendérah.

Sur la face arrière du temple, on trouve une des rares représentations de la célèbre Cléopâtre VII accompagnée de Césarion, son fils qu'elle a eu avec César et qui a été assassiné par Octave, qui voyait en lui un rival potentiel.
Cléopâtre et son fils Césarion font face à Hathor, Horus d’Edfou, Ihy et Hor-Semataouy.
 

 Nous partons sous le regard du dieu Bès qui nous tire la langue.
Bès est dans la mythologie égyptienne le dieu du foyer et de la fertilité.
C'est un nain au physique disgracieux mais c'est un dieu jovial.
Il est souvent associé à la déesse Hathor.
Les amulettes à son effigie ont des vertus apotropaïques (qui prémunissent contre le malheur la personne qui les portent).
Placé dans le Mammisi, il était censé protéger du mauvais œil, les femmes en couche .
 
Après ces deux belles visites (Abydos et Dendérah) Nous rejoignons Louxor.
La journée suivante sera consacrée aux visites du musée de la momification, au temple de Karnak et de celui de Louxor.



Texte de Paulette Gleyze 

Photos de Paulette et Gérard Gleyze

1 commentaire:

  1. la bès (ssss) ! ça oui !!! mais, au lieu de tirer la langue que fait Hathor avec ses Dendérah (dents de rat) elle souris !!!
    (on est pas des tapettes quand même!) allez bises et merci pour les visites.....

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